Des mauvais films, on en voit chacun régulièrement, mais c'est quand même rare de tomber sur des films tellement mauvais que tout ce qui s'en dégage inspire le dégoût le plus total. Avec ce troisième film live d'Astérix, je crois que j'ai trouvé ce que je peux aisément qualifier comme un des pires films que j'ai jamais vu de ma vie, et c'est vraiment peu dire devant l'ampleur du machin. Suite au succès du film de Chabat, qui reste encore aujourd'hui l'adaptation la plus acclamée par le public des aventures du gaulois, l'idée est donc de continuer sur la lancée du bigger and louder. Problème : Claude Berri, jusqu'ici producteur des adaptations live, laisse la place à son fils Thomas Langmann, et le projet, qui devait être l'adaptation d'Astérix en Hispanie réalisé par Gérard Jugnot avec l'équipe du Splendid, laisse finalement la place à un blockbuster qui va chercher à faire apparaître le plus de stars possibles au détriment de l'histoire.
Le pire avec ce
Astérix aux Jeux Olympiques, c'est qu'il n'y a même plus la sensation de regarder un film. Ici, on se fout complètement du récit, de l'évolution des personnages ou même des gags, on est dans l'enchaînement de séquences qui veulent montrer que oui, le projet a eu beaucoup de fric et que tout a été dépensé dans les stars et les effets visuels. Le problème, c'est que c'est fait sans aucunes limites, et on a donc des scènes qui n'ont absolument aucune utilité, si ce n'est servir de matériel pour le teaser (le rêve de Brutus), montrer une débauche de CG (le loooong plan sur le palais qui sert à rien) ou encore aligner les têtes connues (l'épilogue, le summum de la connerie de ce film, ou comment faire dix minutes supplémentaires alors que l'histoire est terminée). De ce fait, le film est déjà un objet insupportable à regarder, mais quand en plus on constate que Brutus est le personnage qui a plus plus de temps de présence à l'écran, on est vraiment en droit de se demander ce qu'a pris Langmann en faisant ce film. Pendant plus de deux heures, c'est un spectacle affligeant de nullité, con et moche, qui s'offre à nous. Ça se voudrait drôle mais ça n'arrive jamais à l'être tant tout se repose sur les caméos lourdingues ou sur le cabotinage des acteurs. Et là franchement chapeau au film car à part Depardieu, tout le monde livre la pire prestation de sa carrière, et c'est vraiment peu dire.
La cerise sur le gâteau, c'est évidemment Alain Delon, qu'on survendait à l'époque comme si c'était le plus grand acteur du monde qui venait jouer dans la franchise à succès du moment (et c'est même surligné comme pas possible sur les génériques de fin et début, avec la mention présence exceptionnelle, le tout encadré alors que les autres acteurs nada
). Le résultat à l'écran ? La déchéance d'un mec qui se contente de jouer son propre rôle, en récitant les titres des plus grands succès de sa carrière. Ce film, c'est juste une succession de scènes où tu as envie de te crever les yeux tellement ça n'a rien à voir avec du cinéma, au point que ça ne peut même pas se regarder en mode nanar. A ce stade, la mort de Goscinny est une bonne chose : il n'aurait jamais pu survivre devant un tel massacre de son œuvre, surtout avec son compère Uderzo qui, lui, a approuvé le bousin sans sourciller.