[Alegas] Mes Critiques en 2018

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar lvri » Lun 30 Avr 2018, 22:59

Un film Sud Coréen sous-titré en Indien ? Là, c'est dépaysement garanti ! :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Alegas » Lun 30 Avr 2018, 23:59

lvri a écrit:Il mériterait une petite place dans le top ce film.


Dans le Top faut peut-être pas déconner, c'est loin d'être un des 200 meilleurs films du monde.
Après ouais, dans ce qui est sorti en Corée sur cette décennie, c'est parmi ce qu'il y a de plus recommandable en terme de divertissement. C'est un film qui pourrait plaire à beaucoup de personnes sur le forum et qui mériteraient d'être plus vu.

osorojo a écrit:Ça a vraiment l'air chouette en tout cas, je me le fais sous peu :super:


Je sais pas si tu seras celui qui kifferas le plus le film, mais à côté de ça je pense que t'apprécieras certaines des propositions qui y sont faites. Dans tous les cas, curieux de connaître ton avis. :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar lvri » Mar 01 Mai 2018, 08:01

Alegas a écrit:Dans le Top faut peut-être pas déconner, c'est loin d'être un des 200 meilleurs films du monde


Pas faux. Mais qu'il puisse au moins avoir une belle moyenne dans la base :super:

Il sort le 18/07 en bluray selon la Fnac.
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Mari de la coiffeuse (Le) - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 01 Mai 2018, 10:54

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Le mari de la coiffeuse de Patrice Leconte
(1990)


Décidément, Leconte s’avère être un réalisateur plein de surprises, comme en témoigne cette nouvelle découverte d’un de ses films qui est loin, très loin de l’ambiance des Bronzés. Pour le coup, il est un peu difficile de parler du film tant c’est un métrage très sensitif qui va jouer sur le spectateur durant la vision, car bon s’il fallait résumer le pitch sur le papier ça fait un peu peur : l’histoire d’un homme qui fantasme sur les coiffeuses et qui décide d’en épouser une, l’accompagnant au quotidien dans son travail. Bref, il ne faut clairement pas s’arrêter à ça, le métrage s’avérant surtout être un film d’ambiance, à mi-chemin entre le récit érotique et la simple histoire d’amour aux relents poétiques, et clairement si on attend un récit classique avec un fil rouge et une intrigue il y a de quoi être déçu. Le mari de la coiffeuse s’avère être une succession de passages de la vie quotidienne, et le couple en lui-même n’évolue que très peu au cours du film.

D’habitude, ça serait typiquement le genre de film sur lequel je rapprocherais le syndrome de la succession de scénettes, mais là en l’occurrence il y a un enrobage tellement réussi que ça fonctionne. Alors ok, ce n'est pas du récit trépidant, mais ça n’est pas ennuyeux pour autant et c’est même plutôt agréable à suivre vu qu’on s’attache rapidement au personnage de Jean Rochefort qui derrière sa simplicité apparente laisse apparaître une sensibilité à fleur de peau. Ce dernier porte le film sur ses épaules : quasiment tout ce qui se dégage du récit passe par lui, et c’est dingue de constater à quel point il arrive à rendre naturel et attachant un personnage finalement assez spécial socialement parlant. L’autre star du film, outre la jolie Anna Galiena, c’est surtout la caméra de Leconte. Discrète et simple, la mise en scène s’avère vraiment étonnante quand il s’agit de faire dégager de l’érotisme de la part de cadres s’attardant sur des vues subjectives d’enfant ou de la captation de moments charnels. Finalement, la réalisation de Leconte est à l’image de son film : l’aboutissement de quelque chose de très beau de la part d’une simplicité totale.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Val » Mar 01 Mai 2018, 11:08

:super:
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Homme idéal (Un) - 5/10

Messagepar Alegas » Mer 02 Mai 2018, 20:46

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Un homme idéal de Yann Gozlan
(2015)


Vu la réussite qu’est son dernier film en date, Burn Out, je me suis mis en tête de découvrir le précédent métrage de Yann Gozlan, en me disant qu’il y avait sûrement possibilité d’y trouver un truc potable. Sur une intrigue qui renvoie directement à Monsieur Ripley (et donc aussi à ses adaptations plus ou moins directes, Plein soleil inclus), Gozlan livre un film assez décevant vu le potentiel : il y a vraiment des bonnes idées, comme ce point de départ d’écrivain raté qui s’approprie le travail d’un mort pour réussir sa carrière, mais à côté de ça il faut se taper une évolution du récit gênante par moment. Qu’on suive un personnage qui fait des mauvais choix, soit, c’est le cas de milliers de films, mais là c’est quand même difficile d’avoir de l’empathie pour un protagoniste qui va prendre constamment les pires décisions possibles pour s’en sortir. De ce côté là, le sentiment d'incrédulité est poussé assez loin vu la connerie du bonhomme (après c’est aussi le personnage qui veut ça, je l’accorde volontiers), et du coup difficile de vouloir réellement que le mec s’en sorte.

A partir de là, c’est un peu l’intérêt même du film qui s’effondre, et ça doit autant qu’au script de Lemans (capable du meilleur comme du meilleur comme du pire, ile le prouve encore cette année) avec ses incohérences énormes (genre personne vérifie le cadavre dans la voiture à la fin ? Pas le moindre test ADN pour un mec soupçonné dans une affaire de meurtre ? :lol: ) et sa descente aux enfers aux grosses ficelles, qu’au choix de Pierre Niney dans le rôle principal. Le mec fait illusion au début quand il s’agit d’incarner un loser, mais dès qu’il s’agit de jouer le connard prétentieux dont le monde va s’effondrer peu à peu autour de lui, ça devient bien plus limite. Clairement Niney est un acteur plutôt fait pour la comédie, et ça se voit : les passages où il doit témoigner d’une réelle intensité dramatique sont à deux doigts d’être carrément ridicules, et le seul bon point est que ça rend le personnage encore plus pathétique.

Du côté de la direction d’acteurs, je suis plutôt étonné, mais dans le mauvais sens : dans Burn Out tout le monde est bon à défaut d’être exceptionnel, et là dans Un homme idéal on sent un casting plus en roue libre, et il suffit de voir Ana Girardot, vraiment pas convaincante alors qu’elle était d’une justesse dingue dans le dernier Klapisch, pour sentir que c’était pas le point fort de Gozlan à l’époque (mais du coup c’est cool : ça prouve que le mec s’améliore). Après faut dire que l'écriture des personnages secondaire n'aide pas forcément non plus : ça se résume à du perso fonction. Formellement, j’ai rien de spécial qui me reste en tête, mais ça reste quand même plus léché que la majorité des thrillers français récents : on sent que le mec cherche à faire du cinéma et pas du téléfilm de luxe. Du coup, de Gozlan, c’est clairement pas ce film qu’il faut regarder, malgré le buzz positif qu’il avait eu à sa sortie, et je ne peux que conseiller de mater plutôt Burn Out qui a eu une carrière nettement plus discrète alors que qualitativement, c’est le jour et la nuit.


5/10
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Mektoub my love : Canto Uno - 5/10

Messagepar Alegas » Sam 05 Mai 2018, 10:34

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Mektoub my love : Canto Uno de Abdellatif Kechiche
(2018)


Kechiche à la base c’est clairement un réalisateur dont je me contrefous, et je me souviens avec douleur des quelques extraits de L’Esquive que j’ai eu le malheur de voir. Pourtant, il aura fallu un film, à savoir La vie d’Adèle, pour me rendre curieux du travail du bonhomme, notamment à travers son approche de la sensualité dont j’ai du mal à trouver un équivalent. Au-delà de la découverte d’Adèle Exarchopoulos ( :love: ), et malgré les longueurs évidentes, ce qui m’avait étonné dans La vie d’Adèle c’était à quel point la façon de filmer les corps était indissociable de l’histoire d’amour passionnelle qu’on racontait. Du coup, voir Kechiche s’attaquer à une histoire de jeunes qui vont se tourner autour durant tout un été m’a intrigué, un peu comme la promesse de voir un dérivé de Rohmer plus cash et plus porté sur le cul. :mrgreen:

A l’arrivée, je suis plutôt déconcerté : certes, j’ai eu plus ou moins ce que j’attendais du métrage, mais à côté de ça Mektoub my love me paraît être un film complètement hors de contrôle, comme si Kechiche, conforté par sa Palme d’Or, avait poussé au maximum tout ce qui caractérise son cinéma, quitte à côtoyer les extrêmes. Il en résulte un film particulièrement étrange, et pour cause : pendant quasiment trois heures, on ne suit effectivement que des séquences de vie quotidienne, avec sortie à la plage, des verres échangés dans des bars, des danses en boîte de nuit, et c’est tout. Aucune intrigue, aucun réel fil rouge à suivre si ce n’est l’attirance présumée du héros pour sa cousine, bref c’est clairement pas un film à regarder pour voir une histoire à proprement parler. C’était quelque chose qui pouvait déjà se voir dans son précédent métrage, mais là on atteint vraiment l’extrême : à chercher à faire vrai, à capter une totale authenticité, Kechiche livre un film qui va en déstabiliser énormément (ça faisait longtemps que je n’avais pas vu autant de personnes quitter la salle de cinéma en cours de séance) et qui agace à bien des reprises tant il tire en longueur pour absolument aucune raison (sérieux la sortie en boîte de nuit ça doit bien durer dans les vingt minutes, tout ça pour raconter un truc qui aurait pu se faire en quelques plans).

Sans pour autant être captivant, le film ne m’a jamais réellement paru ennuyeux, quand bien même il titillait mes limites, et je pense que ça doit beaucoup encore une fois à la sensualité des corps qui se dégage de la mise en scène de Kechiche. Formellement, rien de bien sensationnel, c’est de la caméra épaule tout ce qu’il y a de plus classique, mais il me paraît évident que le mec a un truc pour filmer les corps, notamment féminins, pour en sortir une sensualité totale, et rien à voir avec le fait de dénuder les personnages car pour le coup on est très loin de La vie d’Adèle : passée le premier quart d’heure il n’y a aucune scène de sexe. Kechiche l’avait déjà prouvé par le passé : il a vraiment le don pour trouver des actrices qui explosent à l’écran. Pour le coup, si Ophélie Bau est loin d’être la révélation qu’avait pu être Adèle Exarchopoulos, la faute à une direction d’acteur où l’on devine beaucoup d’improvisation, ce qui n’a pas dû aider certains, elle vole le film dans le moindre plan où elle apparaît, Kechiche la filmant à tel point sous tous les angles que ça en frôle l’indécence (mais ça permet de faire passer les trois heures :mrgreen: ). L’acteur principal se débrouille bien avec son omniprésence à l’écran, c’est juste dommage qu’il n’ait pas grand chose à défendre : suivre pendant trois heures un personnage aussi transparent, c’est quand même pas spécialement la joie. Bref, c’est un film qui vaut surtout pour le côté très sensuel qu’il dégage, mais pour le reste il y a vraiment l’impression de voir Kechiche qui teste les limites de son cinéma en se disant que quoi qu’il fasse, ça plaira au public. Manque de bol, ça ne fonctionne qu’à moitié, car bon trois heures pour voir un mec essayer de prendre en photo sa cousine à poil sans y arriver, et qui se console avec des photos d’accouchement de chèvres, c’est quand même un peu beaucoup :mrgreen: . Ceci dit, si suite il y a comme prévu, et toujours avec Ophélie Bau, je garantis pas que je ne tenterais pas le coup. :mrgreen: :bluespit:


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Val » Sam 05 Mai 2018, 11:50

Tu as déjà vu La graine et le mulet ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar osorojo » Sam 05 Mai 2018, 12:29

Est+ce qu'il y a un director's cut de ce film avec juste les plans des meufs à poil ? Parce que 3 heures de séquences comme Adele qui se mouchait le tarin, je suis pas sur que ce soit compensé par quelques plans boobs :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Alegas » Sam 05 Mai 2018, 13:22

Val a écrit:Tu as déjà vu La graine et le mulet ?


Non. Je devrais ?

osorojo a écrit:Est+ce qu'il y a un director's cut de ce film avec juste les plans des meufs à poil ? Parce que 3 heures de séquences comme Adele qui se mouchait le tarin, je suis pas sur que ce soit compensé par quelques plans boobs :mrgreen:


Comme je le dis dans ma critique, tu risques d'être déçu si tu veux du cul : tu as seulement dix minutes au début.
Après y'a beaucoup de meufs en maillot de bain ou robe de soirée pour compenser. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Val » Sam 05 Mai 2018, 20:19

Alegas a écrit:
Val a écrit:Tu as déjà vu La graine et le mulet ?


Non. Je devrais ?


Je pense que ça peut se tenter. C'est un Kechiche plus accessible que les autres j'ai l'impression. A titre de comparaison, j'avais détesté L'Esquive (bon, j'avais genre 12-13 ans) et adoré La graine et le mulet ainsi que La Vie d'Adèle (pas pu voir encore Mektoub).
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Etrange voyage (Un) - 5/10

Messagepar Alegas » Dim 06 Mai 2018, 12:36

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Un étrange voyage de Alain Cavalier
(1981)


J’étais tombé sur quelques extraits sur le net qui m’ont donné envie : un road-movie avec Jean Rochefort qui va voyager à pied le long d’une ligne de train pour trouver le corps de sa mère, le tout en compagnie de sa fille avec qui il va renouer des liens, ça m’a carrément intrigué. A l’arrivée, je suis plutôt mitigé, car malgré le fait qu’il y ait une vraie proposition de récit original à travers cette histoire à la fois glauque et tendre, je dois avouer m’être doucement fait chier à plusieurs reprises devant un manque flagrant d’évolution dans le récit. La relation entre Rochefort et sa fille, qui est censé être le cœur de l'histoire, fait carrément du surplace pendant la moitié du métrage, et puis c’est bien beau de nous présenter des personnages qui souffrent d’un mal-être évident, mais déjà on a pas forcément besoin de le surligner (sérieux la première scène où on voit la fille vider son frigo on comprend en quelques plans, pas besoin de la voir vider la totalité des pots avec ses doigts :roll: ) mais en plus il y a une certaine gratuité derrière tout ça, et jamais on ne met vraiment l’accent sur ce qui peut le provoquer. Certains viendront dire que c’est pour laisser le spectateur l’imaginer, personnellement j’appellerais ça de la paresse de scénariste (en tout cas, dans ce cas précis).

Là où j’ai été aussi un peu déçu, c’est dans l’aspect road-movie qui ne me paraît pas assez exploité. Il y avait matière à un vrai travail de réalisation dans la façon de filmer la campagne française, une sorte de Stand by me à la française, toutes proportions gardées, et honnêtement à part deux-trois plans il n’y a quasiment rien à retenir, et j’aurais presque envie de dire qu’en terme de mise en scène c’est le drame français moyen, à savoir du travail technique digne d’un téléfilm (je ne connais pas trop le travail de Cavalier, mais c’est globalement ce que je m’imaginais en checkant sa filmo). Heureusement, Jean Rochefort tire le film vers le haut avec son naturel de chaque instant, et on peut difficilement en dire autant de l’actrice qui joue sa fille, dont j’apprends qu’elle est la fille du réal. C’est bien beau de faire travailler ses gamins, encore faudrait-il qu’il y ait du potentiel derrière, car là à part faire une bonne tête à claques, dicter son texte comme la petite fille modèle et vider les pots de bouffe, la gamine ne sait manifestement pas faire grand chose en tant qu’actrice :? . Autant dire que Rochefort l’écrase complètement dans les scènes qu’ils ont en commun, et encore je le trouve bien moins naturel qu'habituellement : là il a un jeu un peu théâtral qui ne sied guère au film. Après, Un étrange voyage se regarde quand même sans trop de problème, et a même de belles choses pour lui (la fin notamment), mais bon c’est pas spécialement un drame que je recommanderais chaudement, loin de là.


5/10
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Madame de... - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 12 Mai 2018, 14:51

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Madame de... de Max Ophüls
(1953)


Ça faisait au moins dix ans que je cherchais à découvrir un film d'Ophüls, ne serait-ce que pour comprendre l'influence que le bonhomme a pu avoir sur des réalisateurs comme Kubrick ou Scorsese qui l'ont cité au cours de leur carrière. Si j'ai mis autant de temps, c'est certainement de peur d'avoir à faire à un cinéma un peu chiant, car il faut avouer que les pitchs de ses films sont pas spécialement ce qu'il y a de plus vendeur en ce qui me concerne, mais bon au final je découvre ce Madame de..., qui me paraît être le plus réputé de sa filmo. A l'arrivée, je suis plutôt surpris : effectivement sur le papier l'histoire n'est pas le truc sur lequel j'irais me jeter les yeux fermés (l'histoire d'une aristocrate qui, en vendant un de ses bijoux, va créer malgré elle un triangle amoureux au destin tragique), mais c'est franchement bien mené, et surtout c'est conçu avec une modernité étonnante. Je ne m'étendrais pas sur le script qui n'est pas désagréable à suivre mais auquel il manque un petit quelque chose pour le rendre réellement captivant, notamment autour de la liaison entre l'héroïne et le perso joué par De Sica. Par contre s'il y a bien un point à évoquer sur ce métrage, c'est bien sa mise en scène. Quand on est cinéphile et qu'on entend parler de Max Ophüls, c'est souvent des louanges autour de sa capacité à manier une caméra qui donne une grande impression de légèreté, à une époque où les travellings sont plus compliqués qu'aujourd'hui à cause de la taille et du poids des appareils, et ça se confirme bien avec la vision de ce film.

Sans y voir un réel côté novateur pour l'époque (pour ça il faudrait sûrement que je me penche vers ses œuvres plus vieilles, car bon en 53 on avait déjà des mecs comme Welles pour faire des mouvements chiadés), on sent une réelle réflexion dans la façon de penser une caméra souvent en mouvement : non seulement cela permet de rendre plus fort les plans fixes quand ils arrivent, mais surtout il y a des vraies idées de mise en scène derrière des travellings d'apparence simplistes. Le meilleur exemple est, à mon sens, le premier plan du film, où on procède en un seul plan à la présentation d'un personnage en filmant ses bijoux et vêtements plutôt que son visage. Ça annonce direct la couleur en terme de réalisation. Sinon globalement le film m'a souvent fait penser à un métrage plus récent qui en a sûrement été inspiré : The Age of Innocence de Scorsese, où l'on retrouve cette même analyse de l'aristocratie à travers une histoire d'amour impossible. Côté casting, on cite souvent Danielle Darieux sur ce métrage, mais de mon côté c'est davantage Charles Boyer qui vole le film à mon sens, non seulement par sa présence, mais aussi parce qu'il a le personnage le plus touchant du récit au final. Pas une grosse découverte en ce qui me concerne donc, mais la mise en scène d'Ophüls attise assez ma curiosité pour tenter un jour un autre de ses films.


6,5/10
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Wake in Fright - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 15 Mai 2018, 21:26

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Wake in fright (Réveil dans la terreur) de Ted Kotcheff
(1971)


Étant plutôt amateur de films se déroulant dans l’outback australien, j’étais vraiment curieux de voir ce qu’un mec comme Kotcheff, d’autant que du bonhomme je ne connaissais finalement que First Blood (qui reste encore aujourd’hui mon opus de Rambo favori) et j’avais vraiment envie de voir ce dont il était capable hors des productions hollywoodiennes. Première surprise : je m’attendais naïvement à un survival, et si le film laisse penser un temps qu’il va prendre cette direction, le récit prend finalement une toute autre tournure en évitant de juger les habitants de l’outback. C’est donc plus un film sur un choc des cultures qu’une chasse à l’homme, et si ça peut être décevant vu le potentiel, ça permet néanmoins au film d’être vraiment original dans ce qu’il propose, notamment en rendant les autochtones aussi effrayants que sympathiques à leur manière. D’un point de vue assez simple (le regard d’un mec clairement occidentalisé face aux rednecks australiens) on arrive sur une sorte de descente aux enfers psychologiques très étonnante : les habitants de Yabba ont beau être étranges à plus d’un titre, au final on se rend compte que ce sont juste des gens qui cherchent à passer le temps comme ils le peuvent dans leur trou paumé.

ImageImageImage


Alors certes, c’est clairement pas le film à montrer à quelqu’un qui se prévoit un voyage en Australie, mais d’un autre côté c’est sûrement l’un des rares films qui tentent de poser un regard sincère sur cette population livrée à elle-même, et du coup tout le côté fucked up vient bien plus du personnage principal qu’autre chose, lui qui tente d’échapper à ce qu’il considère comme un enfer et qu’il finira finalement par accepter. Le film a beau être inégal dans sa tentative de captiver le spectateur, il faut quand même bien avouer que le métrage a de sacrés moments qui restent en tête, que ce soit un long passage dans une salle de paris où Kotcheff se permet quelques expérimentations de montage bienvenues, le plan d'ouverture ou encore une séquence hypnotique de chasse nocturne de kangourous qui fait pas semblant (même en sachant qu'ils sont considérés comme nuisibles là-bas, c’est quand même assez perturbant de voir la façon dont ils sont massacrés). Outre le traitement et l’aspect quasiment expérimental que peut avoir la mise en scène de Kotcheff, je retiendrais aussi la prestation de Gary Bond, acteur qui n’a apparemment pas eu la carrière qu’il méritait, vu que 90% de sa filmo se compose de téléfilms. C’est dommage car le bonhomme se débrouille vraiment bien à l’écran, dégageant juste ce qu’il faut de présence et d’empathie pour le rendre sympathique, mais aussi un côté pathétique qui permet de rendre le propos du métrage encore plus efficace.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Mr Jack » Mar 15 Mai 2018, 21:32

Tout pareil, déçu d'abord du ton puis satisfait par le côté expérimental qui laisse un bon souvenir :super:
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