Astérix conquers America (Astérix et les indiens) de Gerhard Hahn
(1994)
Je ne cache pas que j’avais très peur de revoir celui-là, notamment à cause du fait que la seule chose dont je me souvenais était les horribles chansons qui ponctuaient le récit, bref autant dire que ça partait mal, et c’était finalement encore pire que ce que je prévoyais. Adapter La grande Traversée en film c’est déjà une drôle d’idée : l’album est très loin de faire partie des réussites de la série malgré une idée de base intéressante, et ça se confirme ici même si côté scénario il y a une tentative de créer une nouvelle menace ainsi qu’une nouvelle storyline pour Panoramix et le village gaulois. Mais au fond, le gros problème du métrage est davantage son ouverture à un plus grand public : le film étant le premier Astérix produit hors des frontières françaises, il y avait sûrement une volonté des producteurs d’attirer au maximum un public international. Outre le choix de l’album (qui se déroule dans les terres vierges d’Amérique), il y a aussi un humour bien plus lourd que celui de Goscinny (tout les passages avec les indiens sont ignobles de ce côté là), une love-story incluant Obélix et donc les fameuses chansons citées plus haut (encore pires que dans mes souvenirs…), qui finissent de rendre le film une vision plus vendeuse (sur le papier en tout cas) d’Astérix plutôt qu’une véritable adaptation qui chercherait la fidélité. C’est dommage car il y avait tout de même un potentiel, notamment du côté de l’ambition visuelle où l’on trouve des panoramas grandioses (la première vision de l’Amérique) mais aussi les premiers éléments 3D dans un Astérix, malgré les limitations techniques (le premier plan notamment, joli de loin mais plus on se rapproche plus on voit à quel point c’est moche). Pour le coup, le film mérite amplement sa réputation d’une des plus mauvaises adaptations Astérix ever.
4/10