Midnight Express - Alan Parker - 1978
Un film avec lequel j'ai un rapport un peu particulier puisque j'ai fait une analyse de l'adaptation ciné dans le cadre d'une épreuve orale comptant pour l'obtention de mon DUT Techniques de Commercialisation. Si vous vous attendez à une critique riche et constructive, passez votre chemin! De l'eau a coulé sous les ponts et je serais incapable de vous reconstituer le contenu de cet exposé. Je me souviens simplement avoir consacré un chapitre entier au haschisch, j'étais sûrement sous l'emprise du cannabis pendant mon oral vu ce que je m'enquillais à l'époque, mais ça ne m'avait pas empêché de décrocher un 16/20 
Pas revu ce film depuis 2001 et autant dire qu'il trahit un peu son grand âge même si le propos reste d'actualité. Nous sommes certainement moins offusqués par le débat qu'il avait suscité en son temps, car l'histoire de Billy Hayes a notamment permis une évolution du traitement des ressortissants américains détenus à l'étranger (des accords d'extradition ont été signés à l'époque entre les USA et le Canada et le Mexique par exemple) . Resitué dans son contexte, Midnight Express conserve néanmoins une certaine force narrative, le script d'Oliver Stone étant particulièrement solide. Là où le bas blesse, c'est plutôt du côté de la mise en image. Le travail d'Alan Parker, même s'il est difficilement critiquable vu le statut du film, manque néanmoins d'impact. On ressent une volonté de ne pas trop verser dans le voyeurisme, mais entre ce que le script souligne en filigrane et cette réalisation parfois trop sage, on a le sentiment de passer à côté d'un film qui aurait pu être bien plus percutant. Encore plus au regard de ce qu'on avait l'habitude de voir sur les écrans dans les 70's. Comme certains l'ont souligné, il aurait été intéressant de voir ce qu'aurait pu livrer le scénariste du film s'il avait également pris place derrière la caméra.
Le plus grand mérite de Parker est de placer le spectateur au même niveau que Billy. L'absence de traduction des scènes jouées en turc décuple le sentiment d'injustice, d'abandon et d'incompréhension que nous nous ressentons. Les geôliers turcs ont pour la plupart de bonnes trognes patibulaires et relèvent haut la main le défi qui consiste à passer pour des raclures. Il n'empêche que Midnight Express, même s'il demeure un bon film, casse peut être un peu trop les codes du film de zonzon. Il y a presque une forme d'anachronisme entre les faits/les situations et l'emballage atmosphérique de Parker. Sentiment renforcé par la célèbre partition musicale de Giogio Moroder, certes mondialement connu, mais qui créé une certaine distance entre la force du propos et sa mise en image. Midnight Express n'a pas forcément usurpé son statut mais l'ensemble manque néanmoins de sel, de fureur dans le fond et d'une photo moins cotonneuse et plus craspec sur la forme pour s'affirmer comme un incontournable du genre. En résulte quelques scènes gênantes, comme cette séance de yoga crypto-gay. Au même titre, lors de la l'arrivée en prison de Billy, le théâtre de l'action est présenté en voix off comme un hôtel miteux plutôt que comme un lieu de purgatoire. Une phrase qui prend tout son sens et reflète parfaitement mon ressenti final. Le plus grand fait d'armes d'Alan Parker restera définitivement Angel Heart, une oeuvre autrement plus fiévreuse.
Pas revu ce film depuis 2001 et autant dire qu'il trahit un peu son grand âge même si le propos reste d'actualité. Nous sommes certainement moins offusqués par le débat qu'il avait suscité en son temps, car l'histoire de Billy Hayes a notamment permis une évolution du traitement des ressortissants américains détenus à l'étranger (des accords d'extradition ont été signés à l'époque entre les USA et le Canada et le Mexique par exemple) . Resitué dans son contexte, Midnight Express conserve néanmoins une certaine force narrative, le script d'Oliver Stone étant particulièrement solide. Là où le bas blesse, c'est plutôt du côté de la mise en image. Le travail d'Alan Parker, même s'il est difficilement critiquable vu le statut du film, manque néanmoins d'impact. On ressent une volonté de ne pas trop verser dans le voyeurisme, mais entre ce que le script souligne en filigrane et cette réalisation parfois trop sage, on a le sentiment de passer à côté d'un film qui aurait pu être bien plus percutant. Encore plus au regard de ce qu'on avait l'habitude de voir sur les écrans dans les 70's. Comme certains l'ont souligné, il aurait été intéressant de voir ce qu'aurait pu livrer le scénariste du film s'il avait également pris place derrière la caméra.
Le plus grand mérite de Parker est de placer le spectateur au même niveau que Billy. L'absence de traduction des scènes jouées en turc décuple le sentiment d'injustice, d'abandon et d'incompréhension que nous nous ressentons. Les geôliers turcs ont pour la plupart de bonnes trognes patibulaires et relèvent haut la main le défi qui consiste à passer pour des raclures. Il n'empêche que Midnight Express, même s'il demeure un bon film, casse peut être un peu trop les codes du film de zonzon. Il y a presque une forme d'anachronisme entre les faits/les situations et l'emballage atmosphérique de Parker. Sentiment renforcé par la célèbre partition musicale de Giogio Moroder, certes mondialement connu, mais qui créé une certaine distance entre la force du propos et sa mise en image. Midnight Express n'a pas forcément usurpé son statut mais l'ensemble manque néanmoins de sel, de fureur dans le fond et d'une photo moins cotonneuse et plus craspec sur la forme pour s'affirmer comme un incontournable du genre. En résulte quelques scènes gênantes, comme cette séance de yoga crypto-gay. Au même titre, lors de la l'arrivée en prison de Billy, le théâtre de l'action est présenté en voix off comme un hôtel miteux plutôt que comme un lieu de purgatoire. Une phrase qui prend tout son sens et reflète parfaitement mon ressenti final. Le plus grand fait d'armes d'Alan Parker restera définitivement Angel Heart, une oeuvre autrement plus fiévreuse.
6.5/10
