Les hommes d'une autre planète - Chang Hong Man (1977)
Alors que des martiens lancent un ultimatum aux terriens, un gamin trouve, par hasard, une ancienne statuette de pierre enfouie dans une grotte. Contre toute attente, cette relique du passé risque bien de sauver l’humanité !Co-prod Thaï/Japonaise dont le rebricolage taiwanais ne se ressent jamais au niveau du montage ou de la narration (plus fluide, tu meurs...), aux costumes qui font passer le travail de Stan Winston pour n'importe-quel épisode des Power Rangers et qui bénéficie d'un excellent doublage français dont la synchronisation semble avoir été effectuée avec un soin chirurgical ( le contraire aurait été fort dommage compte tenu de la qualité des dialogues :
"Pitié, ne me tue pas. Je ne suis qu'un pauvre martien, j'ai une femme et douze enfants!"), ce film a le privilège de bénéficier d'une excellente réputation... Celle d'un des grands prétendants au titre de plus gros nanar asiatique, toutes époques et catégories confondues!
Et c'est bien évidemment la raison pour laquelle j'ai acheté ce truc, mais, comme me l'ont déjà confirmé mes découvertes récentes de
Vivre ou survivre ou
Les rats de Manhattan, le nanar est un "genre" qui peut avoir la déception facile chez le spectateur en quête de déviance, tant celui-ci aura facilement pu idéaliser la chose en bavant devant les images/vidéos qu'il aura pu trouver, ici et là, avant la découverte de ce qu'il s'était déjà imaginer comme étant le Saint Graal de la nullité cinématographique.
C'est donc avec une certaine déception que je sort du film, car, si son statut de nanar n'est effectivement pas volé (il s'agit bien là d'un film suffisamment mauvais pour être occasionnellement drôle), son rythme laborieux n'arrive pas à amuser non stop sur la durée. Bah ouais, les dialogues/doublages toupétés c'est bien mignon, mais encore faut-il que ceux-ci animent un contexte suffisamment rythmé pour ne pas ennuyer. Parce-que là, dans le genre film de couloir qui sert l'action au compte-goutte (si l'on excepte le dernier quart-d'heure où ça se réveil un peu, mais de façon ultra-redondante) qui fait bien stagner l'intrigue pendant des plombes, bah c'est quand-même méchamment mou. M'enfin, pour nous réveiller de nos micro-siestes, on a droit à intervalles réguliers à une utilisation abusive ( en plus d'être bien à la ramasse) de l'intro instrumentale du "Time" des Pink Floyd qui doit bien passer 5 ou 6 fois pendant le film pour, je suppose, essayer de donner une certaine densité dramatique à la chose.
M'enfin voilà, dans l'ensemble c'est quand-même pas glorieux (et là je juge bien sur l'échelle du nanar), marrant pendant quelques minutes, mais rapidement assommant. Dans des registres assez proches j'aurais bien plus de plaisir à me refaire les bien plus fun et rythmés
Super Inframan de la Shaw Brothers ou
Godzilla contre Megalon.
5/10