[Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Mar 09 Mai 2017, 18:00

Tu l'as vu avec st du coup?
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Mar 09 Mai 2017, 18:06

Yes.
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Lovelace - 1/10

Messagepar Jed_Trigado » Mer 10 Mai 2017, 13:37

Lovelace - Rob Epstein & Jeffrey Friedman (2013)


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J'en ai bouffé des biopics nazes mais celui-là pourrait faire figure de mètre étalon dans le registre.

Première véritable star du porno grâce au célébrissime Gorge Profonde dont même le plus gros puritain du monde a du déjà entendre parler au moins une fois, Linda Lovelace aura eu pourtant une carrière très éphémère mais aura marqué les esprits a la fois pour ses prouesses physiques (j'en dirais pas plus) mais surtout pour son destin tragique qui est le reflet de tout un pan misérable de l'industrie du X : elle est entrée de force dans le métier par son mari pour assurer son train de vie contrôlé par la drogue, battue et prostituée également. Traitée comme une star au grand jour, mais salie derrière les coulisses, on avait déjà vu ça mais si la narration et le traitement suivent, on se dit pourquoi pas.

Ceci dit, visiblement les réalisateurs ont trop regardé Wonderland et Boogie Nights et nous ressortent exactement le même style de récit avec musique disco et écriture façon "rise and fall", mais ils ont en plus le culot de traiter avec une ignorance crasse leur sujet car le portrait fait du monde du X y est juste ridicule a souhait (il suffit de voir le traitement fait a Gerard Damiano qui passe pour un roublard de première :roll:), le seul truc a peu près réussi et qui n'apparaissait pas dans les deux films précités, c'est la place de la mafia dans la production de ce genre de films qui est évoquée clairement. Après j'ai eu du mal avec la structure de petit malin, où on a une moitié bisounours qui nous épargne volontairement les détails les plus sordides, je craignais au départ un traitement édulcoré, mais a mi-parcours, on nous fait une Rashomon genre "attendez, on vous a pas tout montré" et là on rejoue une grande partie des scènes où le couple Lovelace/Trainor nous montre l'envers peu glorieux de leur quotidien. Une fausse bonne idée.

Mais LE point le plus impardonnable, c'est le casting qui est foiré de A jusque a Z, j'ai rarement vu une telle avalanche de miscasts a l'écran : Hank Azaria en Gérard Damiano, James Franco en Hugh Hefner, Adam Brody en Harry Reems ou Sharon Stone qui joue la maman mégère coincée du fion de Lovelace, c'est le festival des barres de rires tellement ils ne ressemblent même pas a un cheveu près aux gens qu'ils sont censés incarner.

1/10
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Note: 5,5/10
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Lo and Behold : Reveries of the Connected World - 7,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Ven 19 Mai 2017, 16:49

Lo and Behold, Reveries of the Connected World - Werner Herzog (2016)


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S'il y a bien un truc que je concède a Werner Herzog, c'est qu'il est toujours là où on l'attend pas, surtout dans le registre du documentaire, si le bonhomme me donnait surtout l'image d'un Nicolas Hulot qui se serait acheté du talent, voilà qu'il surprend littéralement en s’intéressant cette fois a la question d'internet et son impact de notre vie quotidienne. Un sujet sur le papier assez rébarbatif et éloigné de ses tournages dans des lieux naturels dangereux qu'il va traiter de manière intelligente, un peu comme Ennemis Intimes, le fait qu'Herzog soit un cinéaste de fiction joue pour beaucoup dans la construction du documentaire : pas question de faire un vulgaire reportage a simple vocation informative, ici le point de vue du réalisateur domine et va diriger son regard de façon subtile afin d'élargir la question de départ pour faire un constat en demi-teinte sur le monde dans lequel on vit. D'habitude, je n'aime pas les "documentaires incarnés" mais c'est fait avec tellement de maitrise et sans une once d'égo ou de condescendance (il faut voir la pudeur de Herzog face a certains intervenants, il pourrait aller plus loin, mais il s'y refuse, c'est tout a son honneur).

Lo and Behold se présente donc au départ comme un portrait émerveillé sur les prouesses de la technologie, un petit peu trop d'ailleurs, mais bon pourquoi pas, les intervenants sont pas toujours funs a écouter ceci dit, mais a partir du troisième chapitre, le ton devient carrément glacial avec l'interview d'une famille endeuillée qui continue a souffrir a cause du web (le fait raconté est glauquissime, si une telle chose m'arrivait, je serais pas certain de m'en remettre) et dès lors, Herzog va constamment jouer sur le principe de la thèse/anti-thèse pour livrer un portrait dur mais juste de la condition humaine où le meilleur peut parfois engendrer le pire. Comme dit, vous fiez pas trop au sujet de départ sous peine de passer a côté d'un excellent documentaire.

7,5/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Messagepar logan » Ven 19 Mai 2017, 17:47

Le camp ou les mecs essayent de se passer d'internet ou les robots footballeurs c'est quelque chose :eheh:
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Eh mec! Elle est où ma caisse - 7/10

Messagepar Jed_Trigado » Lun 22 Mai 2017, 12:33

Eh mec ! Elle est où ma caisse - Danny Leiner (2000)


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J'ai plus revu ce film depuis sa sortie dvd, j'en gardais le souvenir d'un gigantesque portnawak complètement imprévisible dans ses directions (après faut dire qu'a la vue du pitch crétin comme tout, fallait mieux y aller franco dans le délire), si je l'ai un peu trop idéalisé, je continue a vraiment trouver le film assez sous-estimé de par l'originalité de son ton (quoi que le film a l'air d'avoir une grosse motoriété outre-atlantique), qui arrive a être drôle sans forcément tomber dans le graveleux de bas étage et surtout grâce au combo Ashton Kutcher/Seann William Scott qui nous refont leur meilleur rôle, autrement dit Kelso vs Stiffmeister, deux des plus gros crétins au monde, du pain béni en somme. :eheh:

L'ensemble est incroyablement soutenu en termes de péripéties et de séquences autres (le passage au drive-in asiatique ou l'art d'étirer un gag comme jamais :eheh:), c'est très ramassé (même pas 1h20) et blindé de petites idées qui détonnent alors avec l'esprit assez "pipi-caca" un peu trop fastoche qui régnait alors dans la teen comédie US. Pas grand chose a dire de plus, le résultat est tellement barré qu'il faut le voir pour le croire. :eheh: :super:

7/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Lun 22 Mai 2017, 12:39

Je crois que c'est le premier dvdrip que j'ai vu chez un pote. Barres de rire. Jamais revu. Va falloir y remédier. :D
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Mer 24 Mai 2017, 11:56

J'ai regardé hier sur Netflix le doc Life Itself qui raconte le parcours de l'éminent critique de cinéma Roger Ebert, c'était pas trop mal fait même si c'est parfois un peu trop impudique (voir le bonhomme mourant a l'hopital, on avait pas besoin de ça) et gentillet sur la fin, mais ça révèle pas mal de félures chez le bonhomme comme son alcoolisme a une certaine époque de sa vie, sa relation tendue avec son camarade Gene Siskel faite d'amour et de haine (il y a des images d'archives qui sont édifiantes là dessus) ou le fait qu'il est le départ d'un phénomène qui existe toujours aujourd'hui et qui demeure parfois problématique, la starification du critique où le bonhomme va devenir un peu un encart publicitaire a lui seul, sans parler du copinage qu'il aura avec certains metteurs en scène, pour le meilleur et pour le pire, puisqu'il aura le mérite d'avoir soutenu des films de réalisateurs indépendants qui n'avaient aucune exposition médiatique mais derrière il peut défendre aveuglément des réalisateurs renommés juste sur leur nom (comme quoi le syndrome Capture Mag ne date pas d'hier).

C'est parfois très longuet, pas toujours passionnant (le début on le sent passer...) mais ça reste une vue d'ensemble correcte de ce qu'est le journalisme cinéma actuellement.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Mer 24 Mai 2017, 12:45

c'était pas trop mal fait même si c'est parfois un peu trop impudique (voir le bonhomme mourant a l'hopital, on avait pas besoin de ça)


Vu comment il a morflé, ça va me bloquer pour mater ce doc.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Mer 24 Mai 2017, 12:55

Le pire, c'est que lui et sa femme ont exigé cela si on en croit la voix-off du docu.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Messagepar Scalp » Mer 24 Mai 2017, 13:31

J'espère qu'un jour on aura un doc sur Poncet.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Mer 24 Mai 2017, 13:32

Ou sur Bordas. Comme ça Alegas pourra poster tout ce qu'il veut sans citer les sources.
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Hoop dreams - 7/10

Messagepar Jed_Trigado » Dim 28 Mai 2017, 21:16

Hoop Dreams - Steve James (1994)


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Hoop Dreams me faisait de l'oeil depuis longtemps, car il a la réputation d'être considéré comme un des meilleurs documentaires jamais réalisé, rien que ça. A la base, les docs autour du sport ne m’intéressent guère, mais là ça se focalise sur un truc propre au basket ricain et qu'avait déjà brillamment traité William Friedkin dans Blue Chips : les coulisses des championnats universitaires qui sont le vivier des stars en devenir de la NBA où les gamins sont aguichés par les entraineurs et les recruteurs, un véritable univers de requins en tout genre. Mais là, le point de vue est sensiblement différent (et plus humain), puisque qu'on va suivre le parcours de plusieurs joueurs afro-américains issus de milieux défavorisés qui vont tout miser sur ce sport pour s'élever socialement, nous faisant partager leurs instants de réussite comme leur échecs et là l'ensemble s'avère brut de décoffrage tant la cruauté de certains situations font froid dans le dos, entre le système éducatif ricain qui ne tient que sur la base du pognon, les gamins qui sont poussés dans leurs retranchements et puis largués dès qu'ils ne livrent pas les performances attendues, mais aussi d'authentiques tragédies familiales (le père de famille qui se fait gauler par la caméra en train d'aller acheter du crack a quelques mètres de son fils et apprendre quelque temps après qu'il a sombré dans les violences conjugales :shock:). Ce dernier point m'a étrangement fait penser a la mini-série The Corner....

On pourrait craindre l’écueil du misérabilisme, mais on reste dans un dosage bien calculé et toujours bienveillant (même si certains persos comme les recruteurs sont antipathiques au possible), en montrant des gens qui malgré les coups durs veulent encore y croire et s'avèrent attachants a suivre, surtout que le doc s'est tourné sur plusieurs années, on les voit découvrir l'âge adulte, les responsabilités, etc... Ce côté feuilletonesque demeure l’intérêt de Hoop Dreams mais aussi son gros défaut, 3h de projection c'est juste trop, d'autant que le défilement devient redondant sur le long terme et l'impact aurait été le même dans un format plus court.

7/10
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Vierge des tueurs (La) - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Mer 31 Mai 2017, 21:06

La Vierge des Tueurs - Barbet Schroeder (2000)


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La Vierge des Tueurs est interessant a resituer dans la filmo de Barbet Schroeder, le plus international des réalisateurs français, car il marque une parenthèse salutaire a son long exil américain où il enchainait film de studio sur film de studio. Il revient a quelque chose de plus intime et modeste logistiquement puisqu'il pose ses caméras a Medellin, le légendaire fief de Pablo Escobar, en s'imposant un staff intégralement local, un choix loin d'être anodin puisque Schroeder vécut en Colombie plusieurs années dans son enfance et conservé un amour du pays depuis toujours au point de s'être juré de tourner un film là-bas. Après de longues années, il trouve enfin le sujet idéal selon lui, un bouquin de l'auteur Fernando Vallejo centré sur une histoire d'amour entre l'alter égo de Vallejo himself et un jeune sicario pas encore majeur qu'il va réadapter pour le rendre filmable. Autre point qui va motiver le réalisateur, c'est le fait d'expérimenter pour l'une des premières fois l'usage de caméras HD, non pas par coquetterie mais surtout pour se défaire de la contrainte de la mise au point, ce choix artistique est en effet parfaitement justifié et cohérent, puisqu'il permet a Medellin de devenir un personnage a part entière du film, même lors d'une simple scène de dialogue entre deux personnages on arrive a cerner parfaitement la topographie de l'endroit en arrière-plan et a créer des images presque irréelles (la ville filmée de nuit, Mann aimerait).

Mais revenons au contenu du film, avec un tel pitch on devrait s'attendre a quelque chose de tendancieux ou au contraire moralisateur, mais Schroeder oblige, on reste dans une position d'observateur et on accepte le fait qu'il s'agit d'une histoire d'amour avant tout entre deux personnages extrêmes, différents sur le papier mais finalement très proches dans leur rapport a l'existence : Vallejo est cynique, donneur de leçons, pourvu d'une misanthropie et d'un anti-christianisme féroce, tandis que le jeune Alexis vit dans un environnement où la violence est le pain quotidien, qui s'en va a l’Église et demeure assez insouciant, pourtant cela n'empêche pas les deux hommes d'embrasser le même but, la Mort elle-même. Quand en plus, ça se passe dans l'un des endroits les plus dangereux du monde (Schroeder raconte que le tournage n'a pas été une partie de plaisir, je veux bien le croire, pour une fois il n'a rien a envier a son pote Herzog -coucou Val. :eheh:), ce récit prend des allures épiques. La Vierge des Tueurs se base énormément sur la répétitivité des situations du quotidien, un procédé qui a certes du sens mais qui demeure parfois employé lourdement mais encore une fois la caractérisation des persos demeure fascinante et on a parfois droit de très bonnes séquences comme le passage nocturne dans l’Église remplie de junkies superbement photographiée ou des raccords archi-bien foutus (là encore le choix du numérique est bien choisi mais en plus on voit qu'il a été pensé en amont). Bref, une réussite de plus pour l'ami Barbet qui ne semble avoir peur d'aucun défi qu'il soit thématique ou esthétique.

8/10
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Film: Vierge des tueurs (La)
Note: 5/10
Auteur: Scalp

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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

Messagepar Val » Mer 31 Mai 2017, 21:27

:super:

Je lui mets un peu moins car j'ai été un peu parasité par le souvenir récent du livre, mais c'est un film auquel je repense souvent depuis mon visionnage et qui est vraiment à découvrir.
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