Pulsions Cannibales - Antonio Margheriti (1980)
En 1980, fidèle a sa logique opportuniste, le cinéma italien répond a la demande du public en imaginant l'improbable cross-over de deux genres sulfureux et populaires : le film de vétéran du Vietnam et le film de cannibales.
Force est d'admettre qu'on part de loin, mais comme Antonio Margheriti n'est pas le réalisateur le moins démerdard du monde, il va réussir a trouver le liant nécessaire pour faire fonctionner le projet en optant pour une démarche plutôt rythmée, la période "Vietnam" représente la part congrue du récit, servant a poser la base de Pulsions Cannibales, celle d'un virus contagieux poussant les hommes a une soif de chair humaine et lorsque les caméras se plantent dans les contrées ricaines, dès lors on entre dans un run amplifié par une unité de temps où nos vétérans contaminés vont faire un carnage pas possible et s'attirer très vite les foudres de la populace. Malgré un érotisme des plus douteux (la scène avec l'ado qui allume John Saxon en nous gratifiant d'un plan culotte assez dérangeant), le film se tient vraiment bien dans son ensemble par sa manière de traiter sérieusement son sujet (sans le mettre au même rang que Voyage au Bout de l'Enfer ou Rambo, le perso de Saxon est quand même assez réussi en militaire traumatisé), s'avère assez généreux en termes de spectacle, il ne relâche que très peu sa bride et offre parfois de jolis moments de mise en scène, notamment avec le passage qui rendra culte le film, ce plan où Giovanni Lombardo Radice se fait trouer le ventre a coup de shotgun pour ensuite voir la caméra filmer a travers sa plaie béante (bien avant Zemeckis avec La Mort vous va si Bien), un immense moment de cinoche filmé a l'huile de coude.
Pour conclure, Pulsions Cannibales est une œuvre moins racoleuse qu'il n'y parait, essentiellement portée par le savoir faire de son réalisateur, certes moins appliqué techniquement que lors de sa période "Viet-flick" dont il fera son fond de commerce pendant toute la décade 80's, mais réellement généreuse.
7/10