[Alegas] Mes Critiques en 2017

[Alegas]

C'est exactement ça.
C'est con car il a tourné avec des réals intéressants, genre Verneuil, mais bon généralement dès que je vois sa présence au générique, j'évite.

[Alegas]

Le retour de don Camillo de Julien Duvivier
(1953)

Second volet et dernier qui sera réalisé par Duvivier. Vu le très gros succès du premier opus, une suite était forcément évidente, quand bien même l'écart de temps entre les deux films laisse à penser qu'elle avait été planifiée avant, et encore une fois Duvivier livre un film qui sent bon la commande, quand bien même il se permet ici quelques élans formels. Globalement, c'est bien simple : c'est le même constat que le premier film, avec une relation prêtre/maire qui va être le cœur du récit, mais on sent des ajouts qui rendent le film un peu plus agréable à suivre que le métrage précédent. Déjà, la storyline du gamin du maire permet d'avoir quelque chose d'intéressant, mais en plus l'humour est un peu mieux géré, avec des gimmicks qui sont arrivés à me décrocher quelques sourires, je pense notamment aux gags des horloges.

Formellement, par rapport au film précédent, on sent déjà un peu plus que c'est Duvivier derrière la caméra, et on a donc droit à quelques rares passages où l'on sent l'envie de livrer du beau plan, que ce soit en ajoutant de la brume à travers le village, ou en le recouvrant carrément par une crue. Après, il faut bien avouer que tout le script à base de champs à sauver n'est pas bien passionnante, et ça reste clairement du Duvivier sacrément mineur, avec du Fernandel en mode automatique, quand bien même il assure toujours dans son propre rôle.

5/10

[Alegas]

BILAN JUILLET 2017

Films vus :

Moyenne générale : 6,04

France : 7
USA : 5


154 : 50/50, Jonathan Levine, 2011, TV VOST : 6,5/10
155 : Zarafa, Rémi Benzançon & Jean-Christophe Lie, 2012, TV VF : 6/10
156 : Le Grand méchant renard et autres contes, Benjamin Renner & Patrick Imbert, 2017, Ciné VF : 6,5/10
157 : Zodiac, David Fincher, 2007, Blu-Ray VOST : 8,5/10
158 : OSS 117 : Le Caire, nid d'espions, Michel Hazanavicius, 2006, TV VF : 7,5/10
159 : Le Petit monde de don Camillo, Julien Duvivier, 1952, DVD VF : 4,5/10
160 : Le Pacha, Georges Lautner, 1968, Blu-Ray VOST : 7,5/10
161 : OSS 117 : Rio ne répond plus, Michel Hazanavicius, 2009, TV VF : 6,5/10
162 : Le retour de don Camillo, Julien Duvivier, 1953, DVD VF : 5/10
163 : Dunkirk, Christopher Nolan, 2017, Ciné VOST : 7,5/10
164 : The Lego Batman Movie, Chris McKay, 2017, Truc VOST : 4,5/10
165 : World War Z, Marc Forster, 2013, TV VOST : 2/10


Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :

Rien

[Alegas]

OSS 117 : Le Caire, nid d'espions de Michel Hazanavicius
(2006)

La première fois que j'avais vu le film, au lycéen via un divx dégueulasse filé par un pote, je n'avais vraiment pas accroché, pour le coup ce n'était pas du tout mon type de comédie, et comme quoi même l'humour peut évoluer au fil des années, désormais c'est limite une des comédies françaises contemporaines que je préfère. C'est bien simple : avec ce film, c'est relativement rare que je passe plus de deux minutes sans rigoler devant un gag ou une réplique, et pourtant ce n'est pas gagné d'avance OSS 117 c'est un personnage avec lequel je ne suis pas familier du tout, et une volonté de parodier des films que j'aime bien à la base (à savoir les James Bond avec Sean Connery, même si c'est clairement pas les seules influences d'Hazanavicius). Pour l'humour, on sent quand même bien la patte du bonhomme derrière La Classe Américaine, c'est le même déchaînement d'humour absurde, de comique de répétition, et de répliques bien lancées, et autant je reproche souvent aux comédies françaises d'être très classiques et plan-plan dans leur façon d'apporter les gags, autant là il y a une vraie créativité et une diversité assez dingue, qui rappelle pas mal l'esprit de Canal de la grande époque (globalement c'est quand même un film qu'on peut rapprocher aisément de La Cité de la peur de ce côté là).

Et puis cerise sur le gâteau, c'est quand même franchement bien réalisé, Hazanavicius citant ouvertement Hitchcock dans sa façon de filmer ses environnements, et là encore il y a une vraie relation entre l'humour et la façon d'utiliser la caméra, c'est pas juste de la mise en scène fonctionnelle. Dujardin en parodie de Sean Connery franchouillard et beauf est juste parfait, personne n'aurait pu interpréter le personnage comme il le fait, à croire qu'il était né pour jouer ce registre, et au passage le film permet de mettre en lumière la jolie Bérénice Bejo (et aussi Aura Atika dont les charme sont plutôt bien utilisés ). Je suis pas spécialement facile côté comédies, mais là à partir du moment où, quand je me demande quelle réplique ou gag je préfère dans le film, je n'arrive pas à choisir parmi des dizaines de propositions, c'est clairement le signe que c'est quand même bien ma came. Des comédies françaises comme ça, j'en voudrais chaque année.

7,5/10

[pabelbaba]

C'est vrai qu'on souligne rarement que le film est vraiment bien mis en boîte, ce qui dénote clairement avec la plupart des comédies fr, même drôles.

[Jed_Trigado]

C'est dommage que Hazanavicius n'ait pas transformé l'essai avec ses films suivants qui partent toujours d'une bonne idée sans savoir comment faire pour la tirer vers le haut.

[Alegas]

Le Pacha de Georges Lautner
(1968)

Ce n'est pas un secret, je suis loin d'être un grand fan de Lautner. Le bonhomme a une réputation assez impressionnante et pourtant, je ne suis que rarement convaincu par ses films, ayant l'impression de voir bien mieux ailleurs chez d'autres réalisateurs de l'époque (et notamment Henri Verneuil). Dans les exceptions, il y a Le Septième Juré, mais aussi Le Pacha, film qui au premier abord a pas mal d'intentions qui pourraient me rebuter, mais qui arrive à me convaincre au final. Il est clairement difficile de comparer ce film avec d'autres productions du même genre de l'époque, tant Le Pacha a une atmosphère, un parti-pris qui le rend un peu unique en son genre. Le film est un peu à la croisée des chemins entre deux modes qui n'étaient pas encore populaires en France, à savoir le polar hard-boiled (je peux me tromper, mais je doute qu'on trouve un film policier français aussi violent et jusqu'au boutiste avant celui-ci) et la mouvance 60/70's où l'on montrait au public français des milieux underground dépeints de façon plus ou moins fidèles.

Du coup, on se retrouve face à un film où Gabin incarne un flic au bout du rouleau et qui, conscient de son âge et de sa retraite/mort proche, va chercher à éliminer pour de bon la racaille qu'il traque depuis des lustres. Forcément, ça jure avec le Gabin de l'époque, aux allures de sage patriarche, mais ça fonctionne étonnement bien, notamment grâce aux dialogues d'Audiard (le premier dialogue de Gabin, ou encore son monologue sur ses intentions finales, ça figure clairement dans les meilleures lignes écrites par le dialoguiste), et du coup Le Pacha a un côté moderne vraiment plaisant, qui jure avec la façon dont il est filmé. Car l'autre particularité du film de Lautner, c'est clairement ses intentions visuelles, et là pour le coup c'est à mon sens le point qui peut décontenancer plus d'un spectateur, car autant on peut pas enlever au film une envie d'originalité, autant il a parfois des allures de métrage violemment kitsch sur certaines séquences. Entre le commissariat épuré avec tout le monde devant des gros écrans, l’appartement coloré de Dany Carrel et la boîte de nuit hippie, on est loin d'être devant du réalisme à tout prix, et pour le coup je saurais pas vraiment dire si c'est un défaut ou une qualité, même si c'est loin de me déranger.

Là où je suis un peu moins convaincu en revanche, ça va être du côté de la mise en scène, car là où Lautner signe de très bonnes séquences (le braquage du début notamment) on sent aussi vite ses limites de metteur en scène sur les dialogues où ça se contente de simples champs/contre-champs. Là encore, c'est pas vraiment gênant à la vision, mais c'est vraiment ce qui empêche à mes yeux au film d'être une pure référence du genre (et encore une fois, le même film par Verneuil ça serait la classe au-dessus). Côté BO, je suis pas du tout fan de Gainsbourg à la base, loin de là, du coup que ce soit l'utilisation de la chanson Requiem pour un con ou son apparition bien gratuite à l'écran, c'est des choix que j'ai du mal à comprendre, mais à côté de ça la version instrumentale passe très bien pour accompagner le film, même si elle est beaucoup trop utilisée (limite on l'entend à chaque changement de décor). Enfin, côté casting rien à redire, je répéterais juste pour la énième fois que Gabin est génial et qu'on manque cruellement d'acteurs de ce genre. Au final, j'ai un peu l'impression d'avoir cité plus de défauts que de qualités, mais Le Pacha reste quand même un film que j'apprécie vraiment, un polar bien atypique que ce soit par son ton ou son ambiance, mais néanmoins perfectible.

7,5/10

[pabelbaba]

Pour le commissariat, je ne sais pas. Mais pour l'appart de Carrel et la boîte de nuit, c'étaient les sixties en France et globalement on voyait ce genre de déco dans pas mal de films de l'époque. Faut voir l'appart de la tante dans Faut Pas prendre les Enfants du Bon Dieu pour des Canards Sauvages ou la boîte de nuit dans Le Grand Bazar, c'est kif-kif, même si maintenant ça fait kitsch.

Sinon je ne sais pas si Verneuil aurait fait mieux. Il avait quand même un côté plus pantouflard et oldschool, là où Lautner n'hésitait pas à essayer de faire branché et tenter de nouvelles choses.

[Mark Chopper]

Pour les décors, j'y vois quelque chose d'assez symptomatique de l'époque, où on ne cherchait pas le réalisme à tout prix... Un peu comme les polars de la Nikkatsu.

Perso j'adore.

[pabelbaba]

C'est vrai qu'à l'époque, la plupart des gens ne connaissaient l'apparence de certains lieux que par le cinéma et que les réalisateurs faisaient un peu ce qu'ils voulaient.

[Mark Chopper]

Du coup, si je vais un jour dans un commissariat à Los Angeles et qu'il ne s'agit pas d'un open space bondé, avec un commissaire black qui hurle tout le temps qu'il a le maire sur le dos, je serais déçu.

[pabelbaba]

[angel.heart]

Pour les décors, j'y vois quelque chose d'assez symptomatique de l'époque, où on ne cherchait pas le réalisme à tout prix... Un peu comme les polars de la Nikkatsu.

C'est clairement ça. C'est une approche qu'on retrouve effectivement dans le cinoche de la Nikkatsu (et certaines prod' de la Toei) ou même dans le bis rital de l'époque.

J'accroche aussi beaucoup à ce parti pris.

[Jed_Trigado]

Du coup, si je vais un jour dans un commissariat à Los Angeles et qu'il ne s'agit pas d'un open space bondé, avec un commissaire black qui hurle tout le temps qu'il a le maire sur le dos, je serais déçu.

[Alegas]

OSS 117 : Rio ne répond plus de Michel Hazanavicius
(2009)

Second volet que je découvre suite à ma revision à la hausse du premier épisode, et je suis clairement moins enthousiaste. Pourtant, une suite paraissait être une excellente idée, dans la mesure où le personnage de Dujardin, comme James Bond, peut être décliné à foison pour plusieurs aventures dans différents endroits du globe, mais là on sent clairement les limites du projet, et globalement le film donne la constante impression d'une surenchère de la part de Hazanavicius, là où le premier dosait savamment ses références et son humour. Alors attention, je suis loin de trouver le film mauvais, bien au contraire, ça reste même l'une des comédies françaises les plus recommandables de ces dernières années, et beaucoup de qualités du premier opus sont à nouveau au rendez-vous, de la mise en scène au jeu de Dujardin, en passant par la reconstitution. Le problème va plutôt venir du bigger & louder que cherche à faire cette suite, et quand bien même l'intention est louable, on sent que Hazanavicius cherche à placer tout ce qu'il n'avait pas forcément pu faire sur le premier film, et du coup on se retrouve avec un métrage au rythme carrément inégal, et où l'humour paraît bien plus forcé, moins réfléchi. De la partouze hippie aux catcheurs nazis, en passant par le twist sur l'agent américain, il y a clairement un humour plus facile (peut-être pour cibler un public plus large ?), moins dans l'esprit du Canal de la grande époque, alors que c'est justement ça qui faisait la force du film précédent.

Même réflexion côté mise en scène : là où l'influence hitchcockienne était présente dans le premier opus, elle est ici carrément exposée aux yeux du spectateur, comme un coup de coude répété. Du coup, rien que sur le climax final, on se retrouve à la fois devant un gimmick emprunté à Vertigo, un thème musical copiant celui de North by Northwest, avec un raccord issu aussi de ce dernier, le tout dans une situation rappelant forcément le climax de Saboteur . Bref, c'est pas subtil pour un sou, comme la majorité des gags du film, et si ça fait son petit effet à la vision, à la réflexion ça dessert carrément le métrage. Reste que le film, passé ces défauts, se regarde sans problème, c'est juste que la déception parle devant cette suite qui, on le devine, a dû bénéficier de plus de liberté d'approche et de ton que le précédent opus (chose qui se confirme dès le début avec le gag des oiseaux ). Une comédie sympathique donc, mais deux crans en dessous de son prédécesseur.

6,5/10