[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Zombillénium - 5/10

Messagepar Alegas » Mar 04 Juil 2017, 10:13

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Zombillénium de Arthur de Pins & Alexis Ducord
(2017)


C'était censé être la grosse attraction du festival d'Annecy cette année, le film que tout le monde devait absolument voir, au final c'est quand même une sacrée déception, d'autant plus conséquente que la BD a quand même très bonne réputation, et que ce n'est pas n'importe qui derrière le projet, puisque l'auteur lui-même se charge de l'adaptation. N'ayant pas lu la BD en question, je ne jouerais pas au jeu de la comparaison, mais de ce que j'ai pu lire ici et là, il semblerait que le film chercher à aller dans une direction assez différente, plus conventionnelle pour essayer de toucher un plus large public, et à mon sens c'est clairement le gros raté du film qui perd au passage beaucoup de son identité, malgré une base de départ réussie. Malgré son côté très épuré, le film est globalement convaincant visuellement et arrive à respecter sans souci la direction artistique de la BD, par contre il y a clairement un gros problème du côté de l'animation, bâclée par moment, notamment dès qu'il s'agit de faire parler l'action dans l'acte final, de ce côté là c'est franchement raté (et c'est franchement pas aidé par une mise en scène sans idées).

Mais clairement le gros soucis vient de l'écriture, que ce soit dans la gestion de l'humour ou dans l'évolution de ses personnages. Pour le premier point, le film est quand même une grosse déception de mon côté, moi qui rigole de bon cœur à chaque vision de La Révolution des Crabes du même réalisateur, et là hormis quelques gags qui fonctionnent, c'est quand même de l'humour de bas étage, qui recyclent sans cesse les mêmes idées (le coup du vampire tout droit sorti de Twilight, ça en fait des tonnes, et puis j'ai envie de dire que la blague a juste quelques années de retard...). Du côté de l'écriture des personnages, même topo : c'est sans idées, classique dans le mauvais sens du terme, et du coup ultra-prévisible, ce qui est quand même pas génial de la part d'un film qui traite de parias et de créatures fantastiques. C'est d'autant plus dommage que l'idée de départ du métrage avait un beau potentiel, mais à trop vendre son âme au diable pour toucher un public plus jeune (la gamine, perso inintéressant au possible), Zombillénium sacrifie tout son potentiel pour devenir un film tout ce qu'il y a de plus oubliable.


5/10
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Film: Zombillénium
Note: 6,75/10
Auteur: pabelbaba

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Jeu 06 Juil 2017, 12:06

Je viens de lire les trois tomes de cette B.D. et quand je lis ta critique, le ton du film semble en effet radicalement différent.

Pour commencer il n'y a pas de gamine parmi les personnages, pas vraiment de référence à Twilight (ou alors le temps d'une case seulement)... En fait j'ai l'impression que l'adaptation vise un public enfantin alors que dans le troisième tome, par exemple, le nouveau directeur du parc encourage l'assassinat d'un maximum de visiteurs pour nourrir les enfers.

Et ça parle de plan social, pas vraiment un sujet pour les tout petits :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Jeu 06 Juil 2017, 12:18

J'ai eu sensiblement les mêmes retours sur la BD de la part de quelques amis l'ayant lu, ça me conforte dans l'idée que le film est pas représentatifs des ouvrages donc. Dans le film, le directeur c'est un bisounours qui veut juste faire un joli parc pour la famille, et l'Enfer tu le vois vite fait sur la fin mais jamais il est question d'enfermer les visiteurs dedans. :mrgreen:
Le plan social c'est vite fait évoqué par quelques blagues, mais ça reste quelque chose d'effleuré au final.

Au risque de décevoir Pabel avant l'heure, lui qui attendait le film, faut vraiment s'attendre à un délire différent, là le film c'est quand même l'histoire d'un père damné qui veut retrouver sa gamine et l'amener s'amuser à Zombillenium, ça se veut très familial dans l'esprit et ça n'a rien à voir avec le truc barré/décalé qu'on était en droit d'attendre.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Jeu 06 Juil 2017, 12:30

OK, dans la BD on a bien un mec damné, mais c'est un gars déprimé parce que sa femme baise avec son prof de tai chi :mrgreen:

Et finalement il se console dans les bras d'une jeune sorcière.

Ça n'a bien rien à voir :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Jeu 06 Juil 2017, 12:33

La sorcière elle y est bien, mais c'est une amourette à peine esquissée, ça s'embrasse même pas. :mrgreen:
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Dans un recoin de ce monde - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 07 Juil 2017, 07:52

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Kono sekai no katasumi ni (Dans un recoin de ce monde) de Sunao Katabuchi
(2016)


Vu le sujet du film (la vie d'une jeune japonaise d'Hiroshima, avant et après le bombardement atomique), je craignais quelque chose de très académique au premier abord, et à ma grande surprise s'il y a bien une qualité qu'il faudrait ressortir de ce métrage, c'est bien sa capacité à surprendre par le traitement choisi. Il est ici nullement question de tire-larmes, ou même de reconstitution documentaire (quand bien même le film a un côté très didactique dans son déroulement, notamment avec les nombreuses dates apparaissant à l'écran), ce qui intéresse ici va être le quotidien d'une native d'Hiroshima qui se retrouve loin de sa ville pour rejoindre sa belle-famille, et on se retrouve donc avec un récit très intimiste sur sa première partie, pour devenir peu à peu une sorte de descente aux enfers pour un personnage qui, jusqu'ici, était la joie de vivre incarnée. Ce qui étonne surtout, c'est la liberté de ton avec laquelle le sujet est traité : nombreuses sont les ruptures brusques entre la comédie pure (le film est vraiment très drôle par moment, avec pas mal de jeux de montage bien sentis) et le drame jusqu'au-boutiste (sur la seconde moitié, il y a des passages tragiques qu'on voit difficilement venir), et cet entre-deux va même se jouer sur le plan graphique, car d'un visuel très simple et mignon (quand on sait que Katabuchi était censé réaliser Kiki la petite sorcière, cela n'étonne guère) on passe par moment à des pures visions d'horreur, le paroxysme étant atteint quand on montre en plein écran des survivants d'Hiroshima, brûlés sur la totalité du corps.

Alors clairement, le film n'est pas dénué de défauts, je pense notamment à une durée un peu longue, notamment avant l'arrivée des bombardements alliés, où le rythme est pas le mieux géré, et le dénouement final avec l'orpheline ressemble un peu à une scène rapportée au dernier moment. Mais à côté de ça, Dans un recoin de ce monde est un film qui dispose d'énormément de qualités sur un sujet difficile, et que ce soit dans sa mise en scène (c'est bourré d'idées de montage et de cadre) ou dans son traitement, c'est réellement un film qui arrive à se distinguer, ce qui n'était pas forcément gagné. Pour ceux qui apprécient un tant soit peu l'animation japonaise, je pense que ça se recommande sans problème.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Ven 07 Juil 2017, 08:45

J'ai hâte pour celui-là.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Criminale » Ven 07 Juil 2017, 11:33

Ouaip ça me donne bien envie aussi.
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Ethel & Ernest - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 08 Juil 2017, 12:10

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Ethel & Ernest de Roger Mainwood
(2016)


Clairement la meilleure surprise que j'ai pu voir au festival d'Annecy. A la base, c'était même un film que je ne souhaitais pas particulièrement voir, le sujet ne me disant pas grand chose au premier abord, et pourtant dès les premières minutes du métrage j'ai su que c'était un film que j'allais beaucoup aimer. En terme d'intention d'écriture, on fait difficilement plus sobre : dès l'introduction en film live, Raymond Briggs, auteur du livre d'origine et accessoirement enfant unique du couple-titre, explique que l'histoire conte la vie d'un couple sans grande histoire, ni rebondissements improbables, ni disputes, ni divorce. Tout l'intérêt du film va donc être de suivre un homme et une femme, du moment où ils se rencontrent jusqu'à leur mort respective, sur le simple fait que c'est un couple parmi tant d'autres dans l'Angleterre du milieu du 20ème siècle (de ce côté là, l'inspiration de Noël Coward me paraît évidente). Et à ma grande surprise, ça fonctionne vraiment du début jusqu'à la fin, la grande force du métrage étant d'assumer totalement cette simplicité, scénaristique ou visuelle (le film ressemble à un BD animée), et du coup la construction à base de scénettes n'est nullement dérangeante ici, alors que c'est d'habitude une façon de procéder que j'ai tendance à condamner.

Alors forcément, et l'auteur le dit lui-même, c'est une vision assez fantasmée d'un couple de parents, mais c'est une vision pleine de tendresse, comme si l'auteur avait imaginé des scènes qu'il n'a pas pu assister à partir de ce que lui ont raconté ses parents, mais aussi à partir du comportement qu'ils pouvaient avoir en fin de vie. Ça donne du coup un couple terriblement attachant, et souvent drôle (dès qu'il s'agit de parler du choc des cultures à partir des années 60, le film est généreux en gags), et autant au début ça peut paraître artificiel, autant l'empathie fonctionne très rapidement. Cet attachement doit aussi beaucoup à la qualité du doublage, Jim Broadbent et Brenda Blethyn livrant un travail remarquable qui permet de donner corps à ces personnages dessinés. Un film sans réelle ambition, mais qui trouve toute sa force justement dans cet aspect humble à tout les niveaux, désormais je croise les doigts pour une éventuelle sortie française, car ça le mériterait clairement.


7,5/10
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Gueule d'amour - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 09 Juil 2017, 08:34

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Gueule d'amour de Jean Grémillon
(1937)


S'il y a bien un film, avec Quai des Brumes, qui pourrait être représentatif de l'icône qu'était Gabin à l'avant-guerre, c'est bien celui là. Avec son postulat de départ où Gabin est dévoilé comme le séducteur ultime, faisant tourner toutes les têtes féminines sur son passage, on sait déjà que l'on est dans la pure iconisation d'un acteur, et autant dire que ça marche très bien, Gabin n'ayant jamais eu de mal à jouer ce genre de rôle au début de sa carrière. C'est au passage le premier film de Jean Grémillon que je vois (faut dire que sa carrière, hormis avec ce film, n'est pas la plus attirante) et à ma grande surprise ça se tient plutôt bien, et j'oserais même presque dire que ça ressemble à du Duvivier de l'époque (le fait d'avoir Spaak au script doit jouer), notamment avec tout un propos sur les hommes manipulés par une femme fatale. Du coup, si on a vu des films comme La Belle Équipe, Gueule d'amour peut donner l'impression d'un manque d'originalité, mais ça n'empêche pas que ça se suit sans problème, même si j'aurais quelques défauts à souligner, notamment du côté de la construction scénaristique, avec un personnage secondaire important qu'on oublie pendant tout le milieu du film pour le faire réapparaître à la fin, ce qui diminue énormément l'impact qu'il est censé donner sur le récit à mon sens.

Pour le reste, le film suit une évolution assez particulière, puisqu'on y suit un Gabin qui va perdre son charme au fur et à mesure qu'il tombe sous l'emprise d'une femme inatteignable, et le plus intéressant de ce côté là est qu'il conservera toujours sa fameuse gueule d'amour, mais que cette déchéance va se voir sur le jeu d'acteur. Du coup, sans surprise, le film entier repose sur les épaules de Gabin, et encore sans surprise il relève le défi haut-la-main, le bonhomme étant né pour jouer ce genre de rôle de séducteur meurtri. Mention spéciale évidemment à Mireille Balin, excellente en femme fatale. Si Gueule d'amour n'est pas un grand film à mes yeux, c'est clairement un film assez emblématique de l'époque, le genre de bobine qui te fait comprendre, en une heure et demie, ce qu'est le mythe Gabin.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Dim 09 Juil 2017, 08:48

premier film de Jean Grémillon que je vois (faut dire que sa carrière, hormis avec ce film, n'est pas la plus attirante)


Remorques a quand même une grosse réputation.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Dim 09 Juil 2017, 09:09

Celui là je finirais par le voir un jour, rien que pour son casting et la présence de Prévert au script, mais le pitch me donne pas plus envie que ça.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Val » Dim 09 Juil 2017, 10:08

L'oeuvre de Grémillon a quand même une sacrée réputation effectivement. Je n'ai toutefois pas accroché du tout à Lumières d'été.

Remorques et Le ciel est à vous me font très envie par contre.
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Z - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 10 Juil 2017, 09:10

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Z de Costa-Gavras
(1969)


Premier opus d'une trilogie thématique abordant la politique, Z est souvent présenté dans l’œuvre de Costa-Gavras comme son premier grand film majeur, une réputation qui m'étonne d'un côté de par le fait que son film précédent me paraît au moins tout aussi bon, mais que je comprend de par le côté novateur, carrément moderne qui se dégage de cette œuvre. Une nouvelle fois chez le réalisateur, on sent que c'est l'authenticité qui est importante, avec une caméra presque constamment portée qui donne l'impression de vivre les événements en direct, voire en temps réel dans certaines séquences, et à côté de ça on a un vrai film d'investigation où le dialogue prime sur l'action, et on a donc l'impression de voir un peu un film comme All the president's men sept ans avant l'heure. Si le récit met un moment avant de démarrer (la première demi-heure est avant tout un long moment d'exposition), dès que l'enquête débute on sent Costa-Gavras très à l'aise avec sa façon de continuer son film, et même si quelques longueurs se font sentir par moment, ça reste un modèle assez évident de film d'investigation, et ça ne m'étonne guère de constater que Z est souvent cité par Oliver Stone comme une influence majeure (JFK doit beaucoup à ce film, c'est impossible à nier).

Si je devais citer un autre défaut, ça serait peut-être le manque d'un leader du côté du casting, car dès que Montand sort du récit, il faut se reposer sur Trintignant, et si le bonhomme est plus convaincant que dans la plupart des films où j'ai pu le voir, ce n'est pas encore tout à fait ça, et son rôle constitue souvent à faire la même chose, du coup la réussite de la partie enquête se base surtout sur la fluidité du récit et des événements. Néanmoins, de ce côté là, le film n'a pas à rougir : il se passe toujours quelque chose, on y croit, et ce n'était pas forcément gagné avec la reconstitution d'une ville grecque (en tout cas, c'est ce qui se devine) en plein Alger. Au-delà de son côté novateur pour l'époque, Z a vraiment l'aura du film nécessaire et important thématiquement, la preuve étant que encore aujourd'hui, le film donne toujours cette glauque impression d'être malheureusement encore d'actualité.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar elpingos » Lun 10 Juil 2017, 10:21

Jolie critique Alegas :super:
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