The Jungle Book (Le LIvre de la Jungle) de Wolfgang Reitherman
(1967)
The Jungle Book fait partie de ces quelques classiques Disney sur lesquels j'ai considérablement changé d'avis en fonction de l'âge que j'avais à la vision du film. Quand j'étais gosse, je l'adorais, et Baloo était aisément un de mes personnages favoris, tous dessins-animés confondus. Quand je l'ai revu à l'adolescence, d'un œil certainement bien moins enclin à revoir les souvenirs de jeunesse, la côté d'amour a chuté en flèche. Et aujourd'hui je le revois à la hausse, mais néanmoins avec les réserves que je peux avoir sur les productions Disney de l'époque. Drôle de parcours donc pour ce film qui sera le dernier sur lequel Walt Disney en personne travaillera, et j'aurais presque envie de dire que cela se ressentira durement dans les productions suivantes. Bien que pas toujours excellent, The Jungle Book reste à mes yeux un Disney franchement honnête qui arrive à livrer un joli divertissement familial malgré beaucoup de libertés prises par rapport au matériau original. Déjà visuellement, c'est loin d'être moche. On n'est pas encore dans le coup de crayon de la période 70's (sur lequel j'ai beaucoup de mal personnellement), et on garde un certain classicisme dans la façon de créer un décor. Résultat : la jungle, bien que constituée de dessins souvent immobiles, donne l'impression d'être vivante à chaque plan, et les personnages sont toujours bien animés, chaque caractéristique d'une espèce animale servant à caractériser la façon de se déplacer (je pense notamment aux vautours, dont le mouvement particulier des ailes devient un haussement d'épaule un peu gauche).
Mais là où le film fait fort, c'est vraiment du côté de l'écriture. Certes, ce n'est pas toujours au point, le film donne notamment l'impression d'être une succession d'épisodes ayant chacun leur petite ambiance (les éléphants ne servent pas à grand chose en fin de compte). A côté de ça, et contrairement à pas mal de Disney, le film dégage un vrai propos sur le passage à l'âge adulte, sur la nécessité de grandir pour survivre face au monde, et l'écriture de chaque personnage va dans ce sens, particulièrement avec un Baloo qui représente à la fois l'immaturité et la figure paternelle. Dommage seulement que l'aspect mature de l'ouvrage de Kipling passe à la trappe, à la limite on le retrouve dans le passage des singes qui veulent obtenir le feu mais sinon c'est en très grande partie de la réappropriation par Disney. Un mot sur les chansons qui sont quasiment toutes mémorables, chose tout de même assez rare, en plus d'être réussies. Pas spécialement un de mes Disney favoris donc, mais c'est l'un de ceux que je sauve de cette période dont je suis clairement pas friand.
6,5/10