[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Silence des agneaux (Le) - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 22 Mai 2017, 18:36

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The Silence of the lambs (Le Silence des agneaux) de Jonathan Demme
(1991)


Revision à la hausse pour ce film qui, mine de rien, aura définitivement lancé la mode du film de serial-killer dans les années 90. Alors c'est sûr, c'est pas le meilleur film du genre mais ça reste quand même du haut niveau, le plus étonnant étant de constater le sacre qu'a eu le film à l'époque, avec notamment une grosse pluie de récompenses (pas toujours super méritées à mon sens mais bon). A la découverte aujourd'hui, je pense que c'est un film qui peut créer son lot de déceptions, ne serait-ce que par la grosse réputation du métrage. Au contraire d'un Seven, on est loin d'être devant un film dénué de défauts, et on pourrait même faire pas mal de reproches du côté de la technique, puisque la mise en scène de Demme, bien qu'efficace, ne cherche jamais à faire plus que le job. On a bien quelques jolis plans par-ci par là, mais entre le format d'image et la photographie pas toujours très travaillée (Fujimoto de toute façon hormis Badlands et les Shyamalan, c'est pas spécialement la joie), il faut quand même avouer que le film a un peu aujourd'hui le look d'un téléfilm de luxe. Pour autant, c'est bien un défaut sur lequel j'ai tendance à passer sur ce film, tant les qualités de mise en scène de Demme se trouvent ailleurs.

Tout d'abord, il y a une vraie gestion de l'ambiance. Oui, The Silence of the lambs n'est pas une tuerie visuelle, mais chacune de ses scènes dégagent le petit quelque chose en plus qui va faire toute la différence, souvent grâce à des choix de close-up plutôt ingénieux, en témoigne par exemple la séquence d'autopsie qui ne montre pas grand chose mais qui dégage un vrai malaise. L'autre point fort formel va se trouver du côté des choix de cadre, car là aussi Demme cache plutôt bien son jeu en misant l'efficacité de son film sur des petits choix anodins, et pour le coup il suffit de voir chacune des discussions entre Hannibal Lecter et Clarice Starling pour s'en rendre compte, avec un montage des plus astucieux qui change sans arrêt d'échelle de plans pour en révéler plus sur les personnages, notamment qui prend l'ascendant sur l'autre. On aura beau dire ce qu'on veut sur le film, mais de ce côté là il y a un vrai travail d'orfèvre indéniable, qui s'ajoute à une direction d'acteurs excellente. Si Jodie Foster trouvera sans peine de meilleur rôle par la suite, Hopkins trouve là tout simplement le rôle de sa vie, avec un jeu tout en finesse qui ne vire jamais dans le cabotinage de bas étage. Clairement, il est la force du film, et hante toutes les scènes où il n'apparaît pas. Cerise sur le gâteau : la composition d'Howard Shore, qui annonce à bien des égards celle qu'il signera pour Seven quelques années plus tard. Un très bon film dont le seul gros défaut est d'avoir une réputation un peu trop lourde à porter : c'est bien plus une référence du genre qu'un classique à proprement parler.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar angel.heart » Lun 22 Mai 2017, 18:51

je suis toujours surpris de constater à quel point le film est souvent revu à la baisse par une bonne partie des cinéphiles avec le temps.

Certes, ça n'est pas du grand cinéma, mais je le trouve toujours aussi efficace et j'apprécie particulièrement l'atmosphère qu'il dégage. Bref, un bon 8 pour moi aussi (comme pour Seven :chut: ).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Lun 22 Mai 2017, 18:59

(Fujimoto de toute façon hormis Badlands et les Shyamalan, c'est pas spécialement la joie)

:shock:

J'en reviens toujours pas de voir a quel point ce chef op' et précisément son travail avec Demme demeure aussi sous-estimé, a partir de Meurtres en Cascade, je vois sans cesse des trouvailles subtiles, pas forcément décelables au premier coup d'oeil mais visibles quand même. Après je serais pas le meilleur avocat pour le défendre, Paul Thomas Anderson notamment en parle mille fois mieux que moi pour le défendre (il y a tout un passage où il évoque les choix d'éclairage d'une séquence précise du Silence des Agneaux dans le commentaire de Boogie Nights qu'il a gardé comme référence, c'est juste passionnant)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Lun 22 Mai 2017, 19:11

Bon après je suis pas encore spécialiste de la filmo de Demme donc je demande qu'à être convaincu du contraire, mais c'est mon ressenti actuel.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Lun 22 Mai 2017, 19:13

angel.heart a écrit:Bref, un bon 8 pour moi aussi (comme pour Seven :chut: ).


J'ai laissé passer pour Fight Club, mais là tu sais où je vais te la coller la flûte ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar angel.heart » Lun 22 Mai 2017, 19:15

Bah j'ai ma ptite idée, oui. :)
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300: la naissance d'un empire - 3,5/10

Messagepar Alegas » Mer 24 Mai 2017, 13:40

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300 : Rise of an Empire (300 : La naissance d'un Empire) de Noam Murro
(2014)


Il y a onze ans arrivait 300. Adaptation ultra-fidèle du roman graphique éponyme de Frank Miller, le film marquait la reconnaissance d’un certain Zack Snyder, avec le style qui lui est propre. Que l’on aime ou non le film, ou le réalisateur, il fallait reconnaître à 300 une chose : sa capacité à tenir ses promesses, en proposant un divertissement bête, méchant mais jouissif, tout en gardant une identité visuelle unique. Aujourd’hui, l’œuvre de Snyder est devenue une sorte de référence dans le domaine du péplum décérébré, au point d’avoir engendré une multitude de rejetons aux qualité plus que douteuses (on citera notamment la série Spartacus ou encore Les Immortels de Tarsem Singh). Il n’est donc pas surprenant que Warner ait souhaité transformer l’essai, en cherchant à produire une suite à un film qui, pourtant, n’en avait vraiment pas besoin. Longtemps annoncé comme un long-métrage entier basé sur le personnage de Xerxès, le projet a finalement changé de direction en se basant sur les écrits non-publiés de Frank Miller pour une possible suite à son roman graphique. Des écrits se concentrant notamment sur la bataille navale de l’Artémision, se déroulant en parallèle de la bataille des Thermopyles et donc de l’action du film original.

300 : Rise of an Empire est donc à la fois une préquelle, une alternative au récit de 300, ainsi qu’une suite. Sur le papier, cela pourrait donner quelque chose de follement original et pourtant, c’est clairement le premier défaut du métrage. Le script dans sa globalité devient très rapidement du grand n’importe quoi, une sorte d’insulte aux fans du film de Snyder puisque l’idée est ici de manger à tous les râteliers. Dès l’introduction à grand coup de voix-off pompeuse, on tente de nous faire croire que l’univers de 300 repose sur une logique totale, au point de réutiliser le moindre personnage secondaire du film original pour en faire un pilier majeur. "Tout est lié, et tout était pensé depuis le début" essaie de nous faire croire le scénario. Sauf que lorsque le messager perse, antagoniste rapidement oublié du film original, devient un personnage majeur sans qui l’action de ce second film n’aurait pu se dérouler, on commence à comprendre que l’on nage en plein délire. Entre des personnages qui reviennent faire un rapide caméo inutile et des séquences entières revues sous l’angle des athéniens, 300 : Rise of an Empire s’enlise à recycler le moindre élément du film de Snyder, alors que les espoirs du projet résidaient justement dans sa possible capacité à se démarquer de celui-ci.

300 avait beau être écrit très simplement, au point parfois de véhiculer des idéologies douteuses, il avait la qualité de ne jamais se prendre au sérieux et de se contenter d’être un simple divertissement brutal et jouissif. Ce qui choque avec le film de Noam Murro, c’est de retrouver cette même écriture simpliste, mais avec un premier degré total qui rend le spectacle rapidement insupportable. Tout devient pompeux, de la moindre séquence d’action jusqu’aux dialogues qui répètent inlassablement la même chose, à savoir la nécessité d’être unis pour vaincre. Et surtout, tout devient gratuit, grossier et opportuniste. Le meilleur exemple pour résumer la situation se trouve dans une scène de sexe : une séquence pas dénuée de toute qualité car intéressante sur le plan thématique, mais une séquence risible à souhait dans son écriture grossière, ainsi que dans son incapacité à s’assumer en tant que divertissement à classement R.

On pourrait donc se rabattre sur l’aspect purement formel du film, mais là encore c’est la déception totale. Que Noam Murro tente de retrouver le style visuel de 300 était une évidence, un choix tout à fait logique. Le problème est qu’il ne parvient malheureusement qu’à le singer. Car là encore, on aura beau cracher sur la réalisation m’as-tu-vu de Zack Snyder, il n’empêche qu’elle iconisait avec force les héros spartiates. Elle livrait, avec la combinaison du cadrage original de Frank Miller et de l’utilisation du slow-motion, une véritable intention de mise en scène. Une chose que Noam Murro, réalisateur certainement engagé pour son passage remarqué dans le milieu de la publicité, est totalement incapable de produire. A partir du moment où l’on voit un marteau enfoncer un clou, le tout sublimé par un ralenti, ce dernier devient un véritable running-gag, tandis que le moindre frisson épique est soit créé par des effets visuels, soit par une musique à base de tambours qui ne s’arrêtent jamais. Oui, 300 – La Naissance d’un Empire est un agacement de tous les instants pour les yeux et les oreilles. Et ce n’est ni le sang numérique d’une laideur rare, ni la 3D qui rend le spectacle illisible, qui sauvera l’aspect visuel du film, qui ressemble finalement bien plus à un DTV de luxe qu’à un véritable film de cinéma.

Seules qualités à l’horizon : quelques beaux plans et le duo principal, et en particulier Eva Green qui prend un plaisir certain à jouer l’antagoniste suprême et cruelle. Elle est finalement la seule qui tire habilement son épingle du jeu, la seule qui n’a pas besoin de l’iconisation inexistante pour habiter l’écran. S’il fallait voir le film, ce ne serait que pour elle (et ses seins), mais pas certain que le jeu en vaille la chandelle. Car 300 : Rise of an Empire rate non seulement le coche du complément à 300, mais également celui du simple divertissement efficace. A éviter donc.


3,5/10
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Robocop (2014) - 4,5/10

Messagepar Alegas » Mer 24 Mai 2017, 13:47

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Robocop de José Padilha
(2014)


Pendant que Paul Verhoeven n’a pas signé de long-métrage à Hollywood depuis Hollow Man, il semblerait que la production locale, qui l’avait jadis accueilli à bras ouverts pour se retrouver finalement gagnante via le succès de ses films, se soit décidée désormais à profiter du cinéaste en remakant ses grands succès. Après le Total Recall signé Len Wiseman, voici RoboCop, projet maudit s’il en est puisqu’il aura connu la plupart des problèmes que peut redouter un projet cinématographique à 100 millions de dollars. Entre un abandon total suite à la situation financière de la MGM en 2007, un changement de réalisateur découlant de celle-ci, un buzz négatif total découlant de la moindre photo de tournage ou encore des reports de sortie qui n’auguraient rien de bon, autant dire que RoboCop sentait le désastre critique et financier à plein nez. L’aura culte gigantesque du film original de Verhoeven avait provoqué une réaction logique, le monde se divisait alors en deux catégories : ceux qui avaient condamné ce remake des mois avant sa sortie, et ceux qui se fichaient totalement du projet.

Pourtant, il serait dommage de simplifier autant la situation de RoboCop. Car si l’idée d’un remake mis en scène par Darren Aronofsky avait de quoi laisser rêveur, il faut reconnaître que le changement de réalisateur aurait pu être bien pire. Au final donc, RoboCop se trouve entre les mains de José Padilha, cinéaste brésilien désormais connu mondialement pour son étonnant diptyque Tropa de Elite, un réalisateur avec une vraie vision, une capacité totale à maîtriser son sujet pour le transcender, en bref l’homme parfait pour le projet. Et si RoboCop sent le film de producteurs à tous les instants, notamment via l’orientation nouvelle génération du héros, plus tendance visuellement et surtout beaucoup moins violent, on se retrouve néanmoins avec une œuvre particulière, de celles qui sont indéniablement ratées d’un point de vue général, mais qui pourtant fascinent par tous les petits aspects qui auraient pu donner un excellent métrage.

"C’est la pire expérience de ma vie : quand j’ai dix idées, je dois en abandonner neuf. Je dois me battre pour tout" aurait dit José Padilha en pleine production du film. Et si cela se vérifie à la vision du métrage, force est de constater que les quelques bonnes idées parsemées tout le long du récit créent une véritable différence. La première force de ce remake est bien entendu sa volonté de ne jamais partir dans un copié/collé du film original, ce qui permet à Padilha de prendre une véritable liberté dans l’orientation de son traitement. Ainsi, là où Verhoeven se servait de Robocop comme vecteur de sa satire d’une société américaine méprisante et laide, Padilha part dans l’idée d’un premier degré indéniablement tourné vers l’humain, en basant son récit non pas sur l’univers, mais bien sur son personnage principal, Alex Murphy, et sur ce qu’il y a de plus passionnant en lui, à savoir la limite fragile entre humanité et robotique au sein d’un même être. Une symbolique représentée principalement par une idée simple : donner à Robocop une main humaine et une main artificielle (la main gauche, donc celle du diable), une totale contradiction dont Alex Murphy devra se libérer dans une séquence finale lourde de sens. Le RoboCop version Padilha est donc bien plus une réflexion sur la notion du contrôle dans notre société contemporaine qu’un véritable film d’action à proprement parler, celle-ci se faisant rare et peu intéressante. C’est d’ailleurs peut-être un élément raté du film, mais c’est clairement une véritable intention : celle de proposer un film différent, quitte à se ramasser, plutôt que de proposer une bête copie moderne d’un film qui, de toute façon, ne pourrait plus être produit de nos jours par une major. Et rien que pour ça, le film ne sera jamais dénué de la moindre qualité.

D’autant que malgré un script trop classique à base de machinations, des acteurs en roue libre (Samuel L. Jackson et Michael Keaton en tête) ou des évolutions de personnages qui laissent sur le carreau, ce RoboCop possède bien plus d’un atout, à commencer par le parti-pris de placer Alex Murphy au centre du récit, au point d’embrasser son regard sur une grande partie du film et de créer un point de vue subjectif qui fait toute la différence. En guise de meilleur exemple, on citera la fameuse séquence où Murphy regarde pour la première et unique fois ce qu’il reste de son corps, une scène plutôt marquante non pas par l’impact purement visuel et violent de cette vision, mais bien par le fait que le spectateur le découvre de la même façon que le personnage : par le reflet d’un miroir. A cela se rajoute la très bonne idée du personnage de Gary Oldman, qui permet de créer un intermédiaire entre la machine Robocop et l’humanité d’Alex Murphy. Non seulement cet ajout renvoie évidemment au mythe de Frankenstein, mais c’est aussi un rajout scénaristique intelligent, puisqu’il permet d’appuyer avec subtilité le propos du film en donnant la possibilité à un être de contrôler les sentiments d’un autre.

Et s’il est évident que Padilha n’a pas eu beaucoup de contrôle sur ce film, qui a l’apparence et le goût d’un pur produit formaté par le studio, force est de constater que le style particulier du cinéaste est néanmoins visible par moment, notamment dans cette introduction au Moyen-Orient qui rappelle dans son intention le diptyque Tropa de Elite. Alors certes, c’est bien peu pour pouvoir dire que ce remake de RoboCop est recommandable, mais les espoirs partaient de tellement bas qu’il y a tout de même la surprise de se retrouver face à un film plutôt honnête sur bien des points. Avec un vrai contrôle de son réalisateur, nul doute que RoboCop aurait pu devenir un vrai bon film, et notamment grâce à cette intention première de livrer quelque chose de radicalement différent de l’œuvre de Verhoeven.


4,5/10
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Passion de Jeanne d'Arc (La) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Mer 24 Mai 2017, 17:59

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La Passion de Jeanne d'Arc de Carl Theodor Dreyer
(1928)


Gros classique du cinéma muet, dont la version voulue par la réalisateur a longtemps été considérée comme perdue, avant d'être retrouvée dans un hôpital psychiatrique dont l'ancien propriétaire collectionnait tout ce qu'il pouvait sur Jeanne d'Arc (ce genre d'anecdotes, ça ne s'invente pas :mrgreen: ), et dont je dois tout d'abord applaudir le travail de restauration, simplement phénoménal. Pour le coup, je vais peut-être en choquer quelques-uns avec ma note mitigée, mais en l’occurrence je dois avouer ne pas être spécialement convaincu par ce métrage qui me paraît extrêmement répétitif. Alors forcément, il faut savoir que le film à la base avait été pensé comme un film parlant, mais que des contraintes techniques/budgétaires avaient obligé Dreyer à abandonner cette ambition, et j'ai envie de dire que ça se ressent tout le long de cette pellicule. Et pour cause : le film retranscrit le procès de Jeanne d'Arc par le clergé, jusqu'à son exécution, et du coup tout l'intérêt du récit se base sur ce qui va être dit durant ce jugement, intérêt qui est perdu en partie par le fait de remplacer les nombreuses paroles par quelques rares cartons.

Alors clairement, le film provoque une certaine fascination, de par sa volonté de refuser les multiples cartons et de laisser place à l'imagination du spectateur, mais aussi de par sa capacité à laisser parler les visages, notamment celui, bouleversant, de Renée Falconetti qui s'impose en un film comme un des grands visages du muet. Mais de mon côté la répétition du montage alterné entre un visage passif et des bouches dont aucun son ne sort a eu raison de mon intérêt au fur et à mesure que le film avançait. Ceci dit, c'est tout de même un film que je peux difficilement ne pas recommander, ne serait-ce que pour son jusqu'au boutisme ou encore pour le beauté de sa mise en scène (qui fait la part belle aux décadrages extrêmes, c'est assez passionnant à regarder) il y a là un objet filmique qui mérite assurément le coup d’œil de la part des curieux.


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Mer 24 Mai 2017, 18:10

Pour le coup, je vais peut-être en choquer quelques-uns avec ma note mitigée


Genre tu t'imagines que certains l'ont vu ? :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mer 24 Mai 2017, 18:13

Pas spécialement, mais bon si je balance la même note à M le maudit ou Metropolis, je pense que ça surprendre même ceux qui n'auraient pas vu les films en question.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Mer 24 Mai 2017, 18:14

Le Dreyer, c'est le film préféré de Lars von Trier. Si tu l'avais su, tu te serais peut-être méfié.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mer 24 Mai 2017, 18:19

Ah bah tu vois je me suis décidé à le mater parce que Noé le citait en interview. :mrgreen:
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Frère des ours - 4/10

Messagepar Alegas » Jeu 25 Mai 2017, 23:08

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Brother Bear (Frère des ours) de Robert Walker et Aaron Blaise
(2003)


C'est à partir de ce film que commence selon moi la débandade pour Disney. Non pas que les films du début des années 2000 en provenance du studio avaient de quoi rivaliser avec le meilleur des années 90, mais au moins on n'était pas devant de réels mauvais films...jusqu'à ce métrage donc. Brother Bear, c'est un peu la dernière chance pour Disney de prouver une bonne fois pour toutes que l'animation 2D peut encore rivaliser en popularité avec la 3D qui, avec Pixar et Dreamworks, commence sérieusement à prendre de l'avance. Tout était mis en place pour un succès commercial, entre l'histoire classique sur la force de l'amitié et de l'acceptation de la différence, la direction artistique qui cherche à côtoyer les plus beaux plans que pouvait contenir un film comme The Lion King, ou encore la présence de Phil Collins aux chansons, histoire de rempiler après le succès de la BO de Tarzan. Un succès qui, finalement, sera bien plus mitigé par rapport aux attentes des exécutifs.

A la vision du film, la réaction peu enthousiaste du public est largement compréhensible : aussi bon le film puisse être dans son premier acte, avec sa noirceur bienvenue, le reste du métrage s'avère tellement classique qu'il en devient sacrément prévisible, en plus de manquer énormément d'inspiration quand il s'agit de faire du film d'aventure ou de la comédie. Les moments forts se font attendre, les sidekicks sont insupportables (sérieux les élans et les boucs, dans le genre personnages inutiles et lourdingues, ça se pose là) et cerise sur le gâteau, les chansons sont insipides au possible. Bref, Brother Bear manque cruellement d'inventivité, et à vouloir suivre une recette classique, Disney en vient à livrer un long-métrage dénué d'âme, et qui ne dépasse jamais du cadre du simple divertissement enfantin. C'est d'autant plus dommage que le film a ses qualités, notamment du côté visuel avec de très jolis panoramas, ou encore un changement de format en milieu de film (une première pour Disney) qui fait sens, mais c'est bien peu pour relever la barre d'un film clairement peu inspiré. A partir de là, c'est le début de la fin, et il faudra attendre que John Lasseter dirige pleinement le département animation pour avoir de nouveau des films de qualité de la part du studio.


4/10
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Ferme se rebelle (La) - 2/10

Messagepar Alegas » Ven 26 Mai 2017, 20:29

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Home on the range (La ferme se rebelle) de Will Finn et John Sanford
(2004)


En voilà un Disney bien vilain, certainement l'un des pires de son histoire, mais qui représente particulièrement bien le studio tel qu'il était à l'époque, à savoir en pleine crise identitaire. La première chose qui choque, c'est évidemment que jamais ça ne ressemble à du Disney. Ma théorie serait que le film, après l'échec relatif de Brother Bear, a été envisagé comme le dernier film d'animation 2D du studio, et que du coup l'équipe artistique en charge du métrage est partie totalement en couille, en essayant plein de trucs sur un film qui, après tout, n'avait pas grand chose à perdre. Il en résulte donc un visuel pas joli pour un sou, la faute à une direction artistique qui reprend le pire de films comme Hercules ou Atlantis, avec des angles hyper prononcés pour un résultat qui fait penser à du mauvais cartoon low-budget.

Jamais ça ne séduit le regard, ça essaye même de partir dans des gros délires avec notamment une séquence chantée qui donne l'impression d'avoir pris du LSD le temps de quelques minutes, ou encore une séquence de roller-coaster avec des effets 3D, mais là encore ça ne fonctionne pas. Le pire dans tout ça, ce n'est même pas le visuel, c'est plutôt ce que ça raconte et comment ça le fait. Entre le récit ultra-classique et prévisible, et l'humour totalement bas du front (avec des rots, des personnages lourdingues, des gimmicks pas marrants), il y a vraiment de quoi se dire que Disney avait touché à l'époque le fond, mais hélas le pire restait à venir. Finalement, la seule chose bien à retenir du film, c'est peut-être son casting vocal, avec Buscemi, Judi Dench et Jennifer Tilly. Pour le reste, c'est un bien mauvais film que voilà, mais assez fascinant de par le fossé qualitatif qu'il y a entre celui-là et ceux qui sortaient encore quelques années plus tôt.


2/10
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