[Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

[Dunandan]

Lettre à Momo : 7/10

Pour :
- un traitement très différent des Ghibli (les aspects initiatique et fantastique sont beaucoup moins poussés sans parler d'un trait graphique différent avec un cadre réaliste plus présent) même si on y retrouve certains thèmes en commun (le folklore, la compagne).
- un fil directeur (le deuil) traité de manière plutôt originale.
- les péripéties autour des créatures qui changent des habituelles rencontres sympathiques dans le genre, presque inquiétantes (dixit le passage avec les sangliers, une séquence d'ailleurs vraiment bien emballée en termes d'animation).

Contre : le dessin m'a passablement dérangé, justement trop réaliste. Il manque à mes yeux un petit truc pour rendre le tout plus chaleureux.

Un film que je reverrai sûrement, la fatigue n'aidant pas, donc le ressenti peut évoluer (la note n'est vraiment là qu'à valeur indicative) même si je risque de garder mes griefs contre la DA choisie .

[osorojo]

Oula, prends garde à toi petite feignasse même pas capable de faire des vraies phrases, l'ami Olrik vient de mettre ton nom dans sa blacklist

Sinon, je ne le trouve pas trop réaliste le dessin, d'ailleurs c'est la frontière bien marquée entre le monde des humains représenté par un trait réaliste et celui des esprits plus "cartoon" qui m'avait bien convaincu (comme lorsque les éléments se déchaînent à la fin). J'en garde un super souvenir en tout cas

[Dunandan]

Ben si quand même, à certains instants on aurait même dit du photo-réalisme pour les décors, et certaines expressions du visage m'ont semblé aussi un peu sèches. Sinon ouais je suis d'accord pour le lien fantastique/cartoon . Enfin bon j'ai failli m'endormir trois fois, mais pour le coup ça n'avait pas rapport avec le film : mon ressenti est donc loin d'être définitif (j'ai du faire des petites pauses comme un p´tit vieux ).

[osorojo]

Ah ben bravo, si en plus tu ronques

Toujours à fond dans ton boulot d'infirmier (si je me rappelle bien) ou c'est juste la vieillerie qui s'installe ? ^^

[Dunandan]

C'est surtout mes levers à 5h tous les matins, 5j/semaine, qui m'affectent bien (pour aller à mon lieu d'études). Bref, faudrait que je fasse une sieste avant ma prochaine séance pour pas que ça tourne au supplice alors que ça devrait être un plaisir .

[Dunandan]

La Mala ordina, Fernando Di Leo (1972)

Avec ce film, je découvre à mes dépends qu'on trouve vraiment de tout dans le genre du néo-polar italien en termes de qualité. Alors que Milan Calibre 9 du même Di Leo m'avait laissé une forte impression en dépit de ses petits moyens, celui-ci m'a bien saoulé au final. Je sais bien que les acteurs de seconde zone sont légion dans le genre, mais dans le film précité, on parvenait à rendre ces personnages charismatiques grâce à un bon sens du cadre et quelques péripéties qui les mettaient en valeur. Mais ici on n'est pas très bien servi, alors du coup les limites des interprètes en termes d'acting m'ont sauté aux yeux, avec en prime une esthétique kitsch/baba-cool qui apparait par intermittences étant, au choix, rigolote ou navrante.

Ainsi on suit avec assez peu d'intérêt cette histoire de deux tueurs américains (dotés d'une mono-expression faciale qui ferait passer Steven Seagal pour un bon acteur) à la poursuite d'un proxénète (interprété par Mario Adorf, le seul à sortir du lot). Je sais bien également que le script n'est pas ce qui est forcément le plus travaillé dans ce genre de production, mais il y a des limites, surtout lorsqu'on voit la gueule de ce jeu du chat et de la souris qui a de la peine à démarrer, se résumant à de la prise d'empoigne pas bien méchante (et pourtant ça surjoue en grimaces), exceptée peut-être les 30 dernières minutes où Mario veut vraiment en découdre (j'ai bien rigolé quand il défonce un pare-brise à coups de boule) et remontent donc un peu le niveau, culminant en un duel à la décharge bien énervé. Clairement là encore ça manque d'ampleur et c'est filmé de manière un peu chaotique, mais au moins on termine sur un cliffhanger, aussi modeste soit-il.

Alors oui on retrouve le combo propre au genre avec son lot de sales gueules, ses midinettes à moitié dénudées, et son bodycount bien fourni, mais j'ai quand même trouvé ce film bien cheap et paresseux au final.

Note : 5/10

[Dunandan]

La Traversée du temps, Mamoru Hosoda (2006)

Alors qu'on m'avait vendu ce film comme mineur au sein de la filmographie de Hosoda, je suis au final bien surpris. Alors oui, on pourrait reprocher à cette histoire ayant pour thème central le voyage dans le temps un arc narratif un peu convenu, débutant d'abord par les erreurs de cette jeune fille utilisant ses pouvoirs en n'en faisant qu'à sa tête pour en retirer ensuite les leçons, et un dénouement tirant vers le romantisme (qui ne sera pas au goût de tous).

Mais Hosoda réussit à tirer son épingle du jeu, tant au niveau formel où son film se hisse au-dessus de la production habituelle en apportant beaucoup de fraîcheur et de vie au cadre et à ces personnages issus du lycée - un environnement finalement peu développé parmi les films d'animation japonais - qu'au niveau des relations interpersonnelles entre adolescents, finement détaillées et mises en perspective par les multiples embranchements temporels empruntés par l'héroïne (surtout le passage sur le train, véritable clé de voûte émotionnelle et narrative du film).

Et malgré un petit sentiment de répétition propre à l'exercice de l'aller-retour dans le temps, Hosoda parvient à en éviter la lassitude, notamment grâce à un gimmick comique qui revient aussitôt que la jeune ado utilise son pouvoir, maladroite et énergique qu'elle est. Ainsi, il me tarde de voir ses autres films dont j'ai ressenti ici, alors qu'il en est qu'à son deuxième coup d'essai, une véritable patte, un univers, dans un genre qui avait besoin de renouvellement tant il était dominé par l'ombre impressionnante du studio Ghibli.

Note : 8/10

[Mark Chopper]

alors qu'il en est à son premier coup d'essai

Second. Il a signé un film de commande auparavant (un long-métrage One Piece).

[Dunandan]

Corrigé ,

[Dunandan]

Wild card ou Un manifeste existentiel contre le black-jack : 3/10

Ça faisait illusion sur 20 minutes avec cette petite histoire de vengeance avec Statham qui casse des tronches, mais dés lors qu'on tombe sur la storyline "I have à dream" où ce dernier joue au casino pour avoir son bateau et fait le chaperon pour gosse de riche qui souhaite lui aussi devenir un homme, un vrai, on enquille des séquences "autres" en terme d'écriture et d'acting (le syndrome du scénario qui avait les yeux plus gros que le ventre). Bon heureusement que Statham, entre deux verres et réflexions pensives, n'oublie pas de casser des tronches, et bien, 3 fois. Voilà où sont passés mes points.

[Jed_Trigado]

Il est bien gratiné ce Statham niveau délire (le climax final qui débarque de nulle part ), pourtant le film original avec Burt Reynolds a bonne réputation, je reste curieux.

[Dunandan]

Vice-Versa : 8/10

Après un début un peu poussif qui m'avait fait craindre le pire (une confusion entre les 5 Emotions - la joie, la tristesse, la peur, le dégoût, la rage - finalement à l'image de l'âge de la gamine), j'ai vraiment embarqué à partir de la dispute parents/enfants et lorsque joie et tristesse partent en survival à travers une bonne partie du cortex cérébral. Tour à tour beau, profond, pédagogique, et touchant sur les désillusions de l'enfance (dont on suit le parallèle avec le fonctionnement du cerveau, chose très originale pour le coup), Pixar atteint de nouveau sa cible.

[Alegas]

Et genre pas de critique.

[Dunandan]

Je me le referai pour l'occasion, pas d'humeur là .

[Dunandan]

Les Sorcières de Zugarramurdi, Alex de la Iglesia (2014)

Alex De La Iglesia nous revient avec un mélange des genres déjanté à la sauce ibérique. Un film qui débute comme un hold-up déjà bien perché à la base, avec son lot de personnages hauts-en-couleurs aux costumes improbables, puis virant vers une direction bien différente en jouant la carte du fantastique avec ses sorcières avides de chair humaine, le tout baignant dans une guerre des sexes au piment certain. Un cocktail détonnant dont la folie qui en émane m'a happé dans un premier temps. En effet, difficile de savoir où on s'en va, ça file à 100 à l'heure sur presque toute la ligne (un petit ventre mou une fois qu'on se rend au village, mais rien de grave), au rythme des séquences d'action (je retiens surtout les deux course-poursuites, celle où Jésus et le Gi Joe vert ont bien la classe, et l'autre où ils auront à affronter des sorcières énervées dont une bien sexy) ou des dialogues bien épicés.

Mais pour une fois, j'ai trouvé que De La Iglesia allait un peu trop loin dans ses délires, je pense notamment au dernier virage narratif avec son histoire de sacrifice d'enfant pour le coup too much en termes de rupture de ton, et un dénouement qui débarque trop brusquement, comme s'il ne savait pas vraiment comment clore son film. Au final le divertissement est là, c'est souvent généreux malgré des effets spéciaux un peu limites (mais pour une fois on a droit à un monstre vraiment crade), le tout saupoudré d'une bonne couche d'humour débridé sans oublier de pointer du doigt les relations homme/femme avec un sarcasme dont il a le secret. Cerise sur le gâteau, le casting se donne à fond et le décorum du village possède un certain charme pagano-horrifique.

Malgré toute cette bonne énergie communicative et cette marque de fabrique touche-à-tout assumé qui fait du bien en ces temps d'uniformisation, je trouve qu'il n'en ressort pas grand chose de substantiel. Tout le contraire, par exemple, au delà du divertissement jouissivement foutraque qu'ils constituent, à 800 Balles qui honoraient ces hommes de l'ombre du western spagh', ou encore Le crime farpait qui était une charge cinglante contre la superficialité régissant les rapports homme/femme en ces temps de crise économique. Divertissant donc, mais sans plus.

Note : 6.5/10