Casablanca, Michael Curtiz (1942)
Cela fait un bout de temps que je voulais voir ce classique du cinéma naphta, et au final je ne suis pas trop déçu du voyage. Casablanca, c'est d'abord un cadre et une atmosphère dépeignant une France libre où souffle une liberté toute relative, et où se livre un véritable monnayage des visas permettant, pour les heureux élus, de s'envoler en exil vers les États-Unis. Une liberté qui se fait légèrement plus prononcée dans ce bar géré de main de maître par Rick, incarné par Humphrey Bogart dont le ton monocorde, presque figé sur place, s'accorde bien avec la peine d'amour qui finit par se révéler chez lui, toujours tourné vers le passé et donc incapable d'avancer.
Le script du film est au fond assez simple et classique, basé sur le choix cornélien que Rick aura à faire entre l'amour et la raison, Ingrid Bergman ou son patriotisme latent. Mais cette apparente simplicité est remise en question par la subtilité du traitement des relations finalement assez tendues entre ce même Rick et l'occupation allemande (et par là il devient tout un symbole d'une Amérique qui devait sans doute percevoir cette situation de guerre d'assez loin), représentée par une façade que rien ne vient entamer, à part justement la belle Ingrid, avec laquelle il forme un beau couple de cinéma, culminant en cette fameuse séquence à l'aéroport avec son au-revoir déchirant.
Enfin, la réalisation est classieuse et agréable à suivre, je pense notamment au cadre du bar, très bien exploité en termes d'ambiance avec sa musique jazzie. Bref, si Casablanca n'est peut-être pas le chef-d'œuvre qu'il prétend être (il lui manquerait pour cela une intrigue plus surprenante et captivante, tout son suspens repose quand même autour d'une paire de visas cachés), ce film se révèle tout de même foncièrement charmant et audacieux pour l'époque, le tout doté d'un petit soupçon d'optimisme bienvenu en dernière ligne, venant atténuer un dénouement assez amer.
Le script du film est au fond assez simple et classique, basé sur le choix cornélien que Rick aura à faire entre l'amour et la raison, Ingrid Bergman ou son patriotisme latent. Mais cette apparente simplicité est remise en question par la subtilité du traitement des relations finalement assez tendues entre ce même Rick et l'occupation allemande (et par là il devient tout un symbole d'une Amérique qui devait sans doute percevoir cette situation de guerre d'assez loin), représentée par une façade que rien ne vient entamer, à part justement la belle Ingrid, avec laquelle il forme un beau couple de cinéma, culminant en cette fameuse séquence à l'aéroport avec son au-revoir déchirant.
Enfin, la réalisation est classieuse et agréable à suivre, je pense notamment au cadre du bar, très bien exploité en termes d'ambiance avec sa musique jazzie. Bref, si Casablanca n'est peut-être pas le chef-d'œuvre qu'il prétend être (il lui manquerait pour cela une intrigue plus surprenante et captivante, tout son suspens repose quand même autour d'une paire de visas cachés), ce film se révèle tout de même foncièrement charmant et audacieux pour l'époque, le tout doté d'un petit soupçon d'optimisme bienvenu en dernière ligne, venant atténuer un dénouement assez amer.
Note : 7.5/10