Love & Peace, de Sion Sono (2015) L'histoire : Un employé de bureau, victime de brimades et incapable de révéler ses sentiments à celle qu'il aime, rêve de devenir une star du rock. Un jour, il adopte une tortue et sa vie s'en trouve bouleversée...Avec une bonne demi-douzaine de réalisations pour la seule année 2015, on pouvait s'attendre au pire pour Sion Sono et le pire est venu. Mais pas forcément là où on l'attendait. Il ne trébuche pas sur un film de commande (voir l'intéressant
Tag) mais sur un projet personnel, un scénario longtemps chéri... à savoir
Love & Peace. On suit ici un employé joué par l'atroce Hiroki Hasegawa (déjà insupportable en cinéaste braillard dans
Why Don't You Play in Hell ?) qui semble avoir calqué son interprétation sur celle (attention : référence obscure) d'Atsushi Itô dans
Densha Otoko (soit le pire du pire du cabotinage que l'on peut rencontrer dans un
drama, si crispant qu'il peut pousser plus d'un spectateur au suicide)... Il rêve de devenir une star du rock, mais le monde entier se fout de sa gueule, il est sans doute fou, adopte une tortue, la colle au fond des chiottes, tire la chasse, se fait traîner en laisse, chante et devient populaire (résumé objectif). Mais ceci n'est rien comparé à une
storyline parallèle qui voit un homme habitant les égouts (en compagnie d'animaux qui parlent) consacrer son temps à réparer des jouets abandonnés (eux aussi parlent : une poupée déprimée, un chat qui rappelle celui de
Sabrina, l'apprentie sorcière)... Au bout de quinze minutes, l'auteur de ces lignes a commencé à éloigner les objets contondants, à cacher les médicaments et à remercier un Dieu auquel il ne croit pas car il n'avait aucun moyen de se pendre (ni poutre, ni corde à proximité de son téléviseur)... Impossible de reconnaître la patte habituellement virtuose de Sion Sono sur cette abomination au rythme pantouflard qui donne l'impression de s'infliger un téléfilm sur M6 pendant les congés de Noël tout en consommant des substances hallucinogènes. Une seule conclusion possible après une telle torture : le zéro de la défaite, le zéro éliminatoire, le zéro de la vengeance.
Note : 0/10