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BOB LE FLAMBEUR
Jean-Pierre Melville | 1956 | 7.5/10
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Il y a dans Bob le flambeur un certain nombre des composantes qui ont fait le succès de Jean-Pierre Melville : l’amitié entre truands, ce chien de hasard qui aime jouer son salopard, des flics ni cons, ni extrémistes, et l’appât du gain forcément, celui qui fait qu’une poignée d’hommes confient leur destin à une pièce truquée dans l’espoir d’empocher un bon paquet d’oseille.
Un brouillon de luxe en quelque sorte; Melville en est à son quatrième long métrage et, déjà, sa signature graphique est de la partie : des noir et blancs profonds, souvent contrastés et parfaitement exploités : lorsque la lumière décline, la photo devient peinture. Le coup d’œil du maître fait forte impression quand il croque avec sensibilité une vieille France teintée de petites influences américaines, que ce soit dans l’image ou dans la bande son d’ailleurs. En résulte une ambiance fortement typée qui véhicule une forte dose de mélancolie qui vire en énergie pure lorsque les âmes hésitantes passent enfin à l'action.
Il manque certes un petit quelque chose à Bob le flambeur pour aller tutoyer les plus grandes réussites de Melville, mais une certaine sympathie s'installe d'emblée pour les destins qui y sont contés. Roger Duchesne y est pour beaucoup, de même que l’écriture de son personnage, certes classique, mais efficace lorsqu’elle quitte les sentiers balisés : l’amitié mystérieuse qui lie ce truand sur le retour au commissaire qui le pistera suffit à à faire de Bob un personnage qui vaut le détour. Quant au titre de flambeur que porte le bonhomme, il sert de fil rouge à une histoire en deux temps qui prend grand soin de ne pas brûler les étapes : après l’immobilisme et la routine vient l’adrénaline d’un casse qui se monte : Bob se métamorphose, oublie temporairement les cartes pour redevenir la légende décrite par ceux qui ont connu l’homme lorsqu’il était un truand redouté.
Finalement, il n’y a guère que la manière avec laquelle Melville insère dans la préparation du coup, le grain de sable qui fait tout voler en éclat, qui ne convainc pas vraiment. Entre la grande gigue qui se pavane sur la piste avant de fricoter avec l’ennemi et le complice à la veste amovible, l’adversité manque un peu d'audace, même s'il faut être audacieux pour dépeindre la gente féminine avec autant de cynisme (les femmes sont généralement soit fourbes, soit maladroites... heureusement, certaines sont pourvues d'un sens de l'honneur). Mais l’oisiveté de l’ensemble, l’attitude souvent désinvolte des différents personnages, leur côté rêveur également, fait qu’on se laisse emporter et qu’on accompagne Bob dans ses frasques jusqu’à ses derniers tours de cartes, qui se font un écho amusant au titre : quand Bob gagne, il perd quand même, la faute à sa mère, qui l’a fait si joueur.
Un brouillon de luxe en quelque sorte; Melville en est à son quatrième long métrage et, déjà, sa signature graphique est de la partie : des noir et blancs profonds, souvent contrastés et parfaitement exploités : lorsque la lumière décline, la photo devient peinture. Le coup d’œil du maître fait forte impression quand il croque avec sensibilité une vieille France teintée de petites influences américaines, que ce soit dans l’image ou dans la bande son d’ailleurs. En résulte une ambiance fortement typée qui véhicule une forte dose de mélancolie qui vire en énergie pure lorsque les âmes hésitantes passent enfin à l'action.
Il manque certes un petit quelque chose à Bob le flambeur pour aller tutoyer les plus grandes réussites de Melville, mais une certaine sympathie s'installe d'emblée pour les destins qui y sont contés. Roger Duchesne y est pour beaucoup, de même que l’écriture de son personnage, certes classique, mais efficace lorsqu’elle quitte les sentiers balisés : l’amitié mystérieuse qui lie ce truand sur le retour au commissaire qui le pistera suffit à à faire de Bob un personnage qui vaut le détour. Quant au titre de flambeur que porte le bonhomme, il sert de fil rouge à une histoire en deux temps qui prend grand soin de ne pas brûler les étapes : après l’immobilisme et la routine vient l’adrénaline d’un casse qui se monte : Bob se métamorphose, oublie temporairement les cartes pour redevenir la légende décrite par ceux qui ont connu l’homme lorsqu’il était un truand redouté.
Finalement, il n’y a guère que la manière avec laquelle Melville insère dans la préparation du coup, le grain de sable qui fait tout voler en éclat, qui ne convainc pas vraiment. Entre la grande gigue qui se pavane sur la piste avant de fricoter avec l’ennemi et le complice à la veste amovible, l’adversité manque un peu d'audace, même s'il faut être audacieux pour dépeindre la gente féminine avec autant de cynisme (les femmes sont généralement soit fourbes, soit maladroites... heureusement, certaines sont pourvues d'un sens de l'honneur). Mais l’oisiveté de l’ensemble, l’attitude souvent désinvolte des différents personnages, leur côté rêveur également, fait qu’on se laisse emporter et qu’on accompagne Bob dans ses frasques jusqu’à ses derniers tours de cartes, qui se font un écho amusant au titre : quand Bob gagne, il perd quand même, la faute à sa mère, qui l’a fait si joueur.