[Milkshake] Mes critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Ami américain (L') - 7/10

Messagepar Milkshake » Jeu 04 Fév 2016, 20:35

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The American Friend de Wim Wenders


Enfin un Wenders auquel j’accroche alors oui on retrouve tout ce qui fait son cinéma trop épuré à mon goût, une errance du héros dans un spleen urbain ou les séquences sont étiré au maximum pour une histoire très mince qui tient sur très peu de pages au final pour pouvoir tenir 2h mais le fait que le réalisateur investit le film noir apporte un gros plus à son cinéma, le genre ici le force à faire des passages avec de la tension et le côté tâtonnant de sa narration habituelle apporte un véritable plus avec ce duo d’homme que l’on a du mal à cerner.

On a un Dennis Hopper sobre ça fait du bien c'est assez rare pour le noter par contre à aucun moment on sent qu’il joue le même personnage de Ripley gentleman manipulateur qu’on a pu voir chez René Clement et Anthony Minghella, là c’est une adaptation très libre d’autant plus qu’il n’est pas le centre du film qui dérive du bouquin pour être totalement voué à Bruno Gantz très juste en homme perdu qui tente un dernier coup avant sa mort annoncé.

Le film est avant tout un film d’ambiance car en terme de séquence de hitman on a connu plus palpitant même si la seconde séquence bien plus longue est assez prenante. La musique vient porter le contraste entre New York/Paris/ Hambourg qui semble être la principale motivation de Wenders, filmer son héros dans son environnement, le voir se perdre dans ses villes, ses transports en commun avec une photo aux couleurs très vives éclairé par des spots/néons fluorescents.

Il est aussi marrant de noter la présence furtive de Nicholas Ray et surtout Samuel Fuller qui a la classe en gangster cigare au bec alors que le duo principal semble de plus en plus s’attacher l’un à l’autre dans une amitié impossible. Chacun a droit à une brève séquence ou on les sent au bord de l’implosion intérieur le tout avec un sous texte sur l’art qui a perdu tout son sens et sa valeur à travers des peintures vu avant tout comme un investissement.

Un excercice un peu à part pour Wenders mais l'ambiance qu'il veut à tout prix imprimer convient très bien à ce polar dilué.


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7/10
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Démon des armes (Le) - 10/10

Messagepar Milkshake » Sam 13 Fév 2016, 23:11

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No guts, nothing ! I want action.

Gun Crazy de Joseph H. Lewis


Quelle claque :shock: , bien plus qu’une série B de luxe et le meilleur film de son réal, on est là devant un film qui rentre dans le top 10 des meilleurs films noir jamais réalisé j’irais même jusqu’à un top 5 all time perso, une sorte d’idéal de cinéma à la composition de plan dantesque, un film plein de fureur de vivre ou la tension constante s’allie à un amour fou et destructeur, une pellicule sans un bout de gras ou chaque scène est essentielle et joué à la perfection avec un nombre incalculable de dialogues qui grave l’oreille montrant s’il y en a besoin que Trumbo est le plus grand scénariste qui a jamais existé avec Mankiewicz.

Quel rafraichissement aussi de voir un duo d’acteur aussi peu connu qui porte le film de bout en bout, ce couple dès leur premier regard j’y crois à fond bien plus que la multitude de couple star que Hollywood essaye de nous vendre à cette époque, là l’alchimie fonctionne du tonnerre enfin un film ou l’on ressent la passion amoureuse, l’étreinte est constante ainsi que l’amour pour les armes comme une parabole de la folie humaine décuplé de l’obsession pour les armes de cette justice personnelle que l’on s’offre sur le territoire US, ce far west Californien burger sans oignon et bubble gum explosif inclus, cet amour pour la gâchette facile, pour l’action.

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We go together, Annie. I don't know why. Maybe like guns and ammunition go together.


Un couple d’animaux fous qui insuffle une telle vitalité à la pellicule, je n’avais vu une telle fièvre dans un film noir à l’exception des Forbans de la nuit de Dassin, tenir son urgence à la perfection pendant 1h30 c’est un véritable miracle, c’est tout simplement le film qu’aurait rêvé être Bonnie & Clyde de Penn ou le In Time de Niccol sans jamais arrivé à la cheville de Joseph H. Lewis qui navigue ici sur la stratosphère cinématographique.

Dès le plan d’intro sous la pluie ou le réal nous montre un enfant obsédé pour ces armes à feux, Gun Crazy s’impose comme l’un des plus grands efforts formels de son époque voilà c’est dit c’est digne des plus grands Kurosawa et Orson Welles, je pense notamment à cette fin qui renvoi au Chien Enragé, les idées de plans et de cadrages se succèdent à une vitesse folle le tout pour supporter des moments de tension parfaitement orchestré, du concours de tir pour allumer le feu dans un couple, à la caméra porté sur voiture en plan séquence pour une course poursuite je crois bien que c’est du jamais vu à cette époque au montage en studio nous faisant voyagé dans cette longe fuite en avant jusqu’à tous ces plans terriblement iconique pour introduire ses personnages.

Toute la grammaire cinématographique y passe sans jamais être gratuit toujours là pour mettre en avant son duo avec ces nombreux gros plans transpirant, fiévreux du couple qui se pousse mutuellement vers une fin imminente, un dernier coup forcé ou ils ne peuvent se séparer. Pourtant le couple rêve d’un avenir meilleur d’une plage, d’un ranch, d’une vie posée impossible, son amour de l’action est trop grand pour lui et son amour pour elle lui sera fatal. Quelle intensité dans le regard de ces deux immenses acteurs portés par une sublime partition dont une double interprétation de Mad about you, tout est dit. Un bijou ce film, une perle noir. 8)

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Come on, Bart, let’s finish it the way we started it: on the level.


10/10
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Re: [Milkshake] Mes critiques en 2016

Messagepar Val » Dim 14 Fév 2016, 01:17

:super:
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Re: [Milkshake] Mes critiques en 2016

Messagepar Mr Jack » Dim 14 Fév 2016, 18:00

je n’avais vu une telle fièvre dans un film noir à l’exception des Forbans de la nuit de Dassin, tenir son urgence à la perfection pendant 1h30 c’est un véritable miracle


Yep, bien dit :super:
La fin de Gun Crazy je l'adore même si le film dans sa globalité n'est pas dans mon top 10 film noir.
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You have to believe.
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Homme de la Sierra (L') - 8/10

Messagepar Milkshake » Lun 15 Fév 2016, 14:25

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The Appaloosa de Sydney J. Furie


En voilà un western injustement tombé dans l’oubli total qui rentre dans mon top 10 perso des plus grands westerns classiques américains :love: , The Appaloosa est un rêve de cinéphile de voir se mêler le meilleur du western italien dans un cadre hollywoodien plus posé avec un immense acteur tel que Brando qui livre ici une de ses meilleures performances, magnétique comme toujours mais ici il est de chaque plan totalement impliqué pour porter le métrage de bout en bout.

On ressent toute l’influence du cinéma de Leone avec son héros gringo poisseux, sale, dégoulinant porté sur la bouteille et ses mexicains méchant impitoyable avec un duo d’acteur/actrice blanc maquillé qui aurait pu tomber dans le ridicule avec leur accent forcé mais ça fonctionne, ils arrivent à être même touchant. Sydney J. Furie parvient à trouver sa propre identité à travers des duels vraiment bien pensé (meilleur bras de fer de l’histoire du cinéma) et livre de loin le plus bel effort de sa carrière.

J’aime que le film démarre sur une incompréhension entre le trio principal qui va mal tourné et que le réal prenne clairement son temps dans ses duels de regards, ses chevauchés pour insuffler une belle ambiance porté par une sublime musique qui tente par moment des accents mariachi dès les premiers plans larges magnifiques de Brando à la déroute sur son cheval, on sait que ça va être génial.

Il y a une composition de plan fantastique tout le long, ces cadres dicté par les bordures des sombreros, ces discussions dans l’ombre, ces gros plans extrêmement travaillés et ce scope large pour mettre en valeur les grandes étendues sauvages, c’est d’une classe folle tous ces plans avec un objet au premier plan bouteille, flamme, herbe, chevaux, squelette et flingue.

Un film d’une belle simplicité qui fait un bien fou transcendé par ses dialogues, ses acteurs et sa réalisation. Belle idée que de finir dans la neige cela dénote l’intention d’exploser un récit ultra classique, adios amigo.

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8/10
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Baïonnette au canon - 7/10

Messagepar Milkshake » Jeu 18 Fév 2016, 09:50

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Fixed Bayonets! de Samuel Fuller


De loin le meilleur film de guerre de Samuel Fuller, une constante dans son cinéma son expérience personnelle l’ayant véritablement marqué mais jusque-là j’avais trouvé ses films du genre plutôt oubliable voir certains totalement raté dans le lot The Big Red One/China Gate/Steel Helmet/Merrill’s Maraudres, là on y trouve un récit qui se tient de bout en bout placé dans un contexte original celui de la guerre de Corée en pleine montagne enneigée.

Bien qu’on ne soit pas au niveau de ce que le réal a fait de mieux Forty Guns/Underwolrd U.SA/Shock Corridor, là on a le film de guerre 50s le plus convainquant que j’ai pu voir avec le Attack de Aldrich. Le tournage intégral en studio aurait pu couler le métrage dans une succession de transparence vilaine, là allié au Noir & blanc je trouve que cela donne un véritable cachet et cela permet à Fuller d’avoir même une certaine ampleur dans sa mise en scène le tout avec un budget très limité.

Cela apporte même une patte intéressante avec ces décors de cave rempli de Stalactite et en termes d’action pure on est happé dès le début malgré des affrontements bref, le tout culminant sur un passage rempli de mines plein de tension, le meilleur bout du métrage qui finit sur une attaque de char. Un film qui teint toujours autant la route plus de 65 ans après sa sortie avec une voix off qui essaye d’instiller un ton un peu plus léger rendant sa troupe en pleine mission de survie attachante.

La bonne idée du film est de suivre un petit groupe de soldat qui doit simuler la présence d’une armée pendant que les soldats battent en retraite pour mieux contre attaquer par la suite. Du coup Fuller arrive à donner un temps d’écran à une dizaine d’acteurs (si on ne cligne pas des yeux on peut apercevoir James Dean avec deux lignes de dialogues à la toute fin) même si le duo de leader est mis en avant pour traiter de la thématique principale du film, celle du courage, the guts qu’il faut avoir pour mener ces hommes vers la mort lorsqu'on voit ses supérieurs tomber un à un.

7/10
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Mojave - 6/10

Messagepar Milkshake » Mer 23 Mar 2016, 10:14

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Mojave de William Monahan


Plutôt déroutant ce film alors que le postulat de base est intriguant, la première demie heure sous forme de duel introspectif dans le désert qui tente une vibe néo western est pas mal et prometteur mettant en dérision la figure christique d’un homme perdu dans le désert tout en citant Shakespeare.

Mais après cela on a un gros coup de mou de 30 min ou Monahan montre qu’il a clairement écrit le script pour lui-même sans se soucier du spectateur afin de diriger lui-même ce projet c’est-à-dire une approche low profile pas couteuse à mettre en scène qui parle essentiellement de son statut d’artiste et scénariste, se voulant être une satire de la sphère Hollywodienne et de L.A. dans sa globalité.

Autant il est sympa de revoir 2 secondes la miss de Heroes en flic et Walton Goggins toujours aussi déjanté en slip mais le personnage de Mark Wahlberg qui fait du Wahlberg digne d’un mauvais épisode d’Entourage est une grosse caricature ambulante comme le personnage de la copine française actrice interprété par une Louise Bourgoin toujours aussi fadasse limité à deux micro scène à laquelle on demande en plus de jouer The Tempest de Shakespeare.

Comme dans London Boulevard, Monahan a du mal à tenir la distance et on retrouve cette obsession des riches célébrités qui ont aussi le droit d’avoir des problèmes existentiels, le ton est une nouvelle fois all over the place, ça se veut grave, introspectif avec un perso principal au bout du rouleau la première fois que je vois Garret Hedlund, normalement abonné aux seconds rôles pas glorieux, aussi convaincant à l’écran.

Mais à côté il se fou explicitement de son lead à travers son perso double joué par un Oscar Isaac une nouvelle fois excellent totalement transformé pour un rôle, ici en pirate poisseux sans que ça soit jamais ridicule :super: , c’est vraiment le meilleur acteur en activité depuis 5/6 ans capable d’élever n’importe quelle scène par sa simple présence et implication.

Après le film se rattrape sur sa fin, c’est ce qu’on aurait voulu voir pendant 1h20 un duel entre ces deux hommes qui tourne trop vite à court, là c’est bien trop peu pour être convaincant. Sachant que le film a été coupé de 20 bonnes minutes (car le distributeur demande au petit film indé de pas dépasser les 1h30) ça n’aurait pas rendu le film totalement meilleur mais au moins Monahan aurait eu un peu plus de temps pour distiller son ambiance de western lancinant.

6/10
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Triple 9 - 5/10

Messagepar Milkshake » Ven 01 Avr 2016, 13:28

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Welcome back to the 80's 8) No Brushing No Brain

Triple 9 de John Hillcoat


Belle deception ce film encore plus que le dernier Nichols, on s'attendait à un polar nerveux qui livre la marchandise et au final on est plus proche des premiers films de David Ayer qui aligne les pretextes improbable pour quelques fusillades et meurtres poussif en terrain urbain.

Je veux bien que le film n'ai couté que 20 millions que les moyens soient limités (d'ou le tournage à Atlanta pour avoir un crédit/rabais niveau taxes) qu'on n'a finalement que deux mini braquage mais il faudrait encore raconter quelquechose qui tienne un minimum la route entre l'intro et le climax. Même un mec doué comme Hillcoat ne fait plus que des films anecdotiques, il devrait mieux choisir les scénarios qu'il met en scène même si le choix de projet qui peuvent être financé est limité pour lui.

Là il y a un gros problème d'écriture ça part dans tous les sens, ça multiplie les perso et scènes inutiles (Casey Affleck et Woody Harrelson en tête en totale roue libre, Aaron Paul est pas loin en faisant du sous Breaking Bad) pour finir en bain de sang. Zéro empathie, zéro point de vue. Ici le concept de base n'est évoqué qu'en milieux de film, le fameux triple 9 mais n'apporte strictement rien, le braquage final aurait pu se faire sans ce 999, la finalité serait la même.

Il aurait vraiment fallu reserrer le récit sur l'équipe de braqueurs, à multiplier les perso là on en a bien 10, il n'y en aucun qui dépasse le statut de la caricature ou personnage fonction. Le assemble cast ou film choral avec + de 7/8 perso sur l'affiche c'est une quasi garantie à 99% d'avoir une narration foireuse d'une succession mini scénette sans conséquence. Les seul contre exemple du genre c'est chez PTA ou Wes Anderson (voir Altman) quand ils sont en forme. Sinon ça foire toujours à l'écran.

J'y ai vu que du remplissage maladroit/générique rempli de caricatures (les mafieux Russes auraient pu être Colombien ça n'aurait rien changé) avec cette relation entre Chiwetel Ejiofor et Kate Winslet (qui enchaine les rôles moisi depuis 5 ans, là elle a trois micro scène en tentant un accent russe gratiné :mrgreen: c'est indigne de son talent :nono: ) à travers Gal Gadot, un trio pas crédible une seconde à l'écran. Je ne parlerais même pas de Teresa Palmer qui a démontré son potentiel dans le dernier Malick et qui se retrouve ici avec 1 scène. :roll:

Michael Kenneth Williams en travesti :shock: c'est le truc le plus ridicule :eheh: que j'ai vu depuis des mois surtout quand on a vu l'acteur pendant des années dans des séries comme The Wire ou Boardwalk Empire.

Dommage le début est chouette le braquage qui fini sur l'autoroute :super: , il y a 2/3 idées sympa (photo des victimes récupéré sur le net, fumigène, les puces au micro-onde) une belle utilisation visuelle des tons rouges/faux grain puis le film ne propose plus rien, on pouvait en attendre bien plus de la collabo entre Hillcoat et Nicolas Karakatsanis le directeur photo de Roskam. Là le duo fait juste le minimum syndical, sans une once de passion pour le sujet.

Sinon la bande son est moisi à base de bom bom en mode plage sound design à la mode Zimmer c'est pas ce que j'appelle de la musique, ça veut rajouter de la tension artificiellement qui n'est pas présente à l'écran en faisant du bruit et les quelques track de rap sudiste sont totalement oubliable, alors que ça se trouve facilement des titres plus accrocheur dans le genre mais après il faut payer les droits. On est très loin des belles mélodies de Nick Cave sur les précédents films de Hillcoat.

5/10
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Jane got a gun - 5/10

Messagepar Milkshake » Sam 02 Avr 2016, 15:34

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La version fleur bleue du script de Brian Duffield qui doit être dégouté. :evil:

Jane Got a Gun de Gavin O'Connor


Je m'attendais à pire vu tous les problèmes de production accumulé, un petit record : Réal qui se casse juste avant le tournage, toute l'équipe technique qui part aussi dans la foulée dont Darius Khondji, Fassbender et Jude Law qui devait interpréter le perso de Edgerton se retirent l'un après l'autre. Le producteur du film qui fait faillite en produisant des fims au rabais et en entretenant un train de vie de folie en claquant des dizaines millions le tout passé en note de frais sur la boite de production.

Au final c'est très moyen, d'ailleurs le gros défaut du film c'est Edgerton et son pote qui ont réecrit le script à la demande Portman qui prend la casquette de productrice certainement la dernière fois de sa carrière, transformant/supprimant toute l'aspérité des dialogues de Brian Duffield pour rendre le film le plus lisse possible du coup le perso de Edgerton qui n'hésitait à traiter de tous les noms le personnage de Portman qui était beaucoup plus grande gueule et iconique sur le papier au départ, le duo se révèle être tout gentil. Et vasy qu'on nous rajoute une couche de flashback romantique et un épilogue famille ingalls approuved. :roll: Un total contresens.

Même si la base du récit est la même, ce n'était qu'un petit western sympathique pas très original (loin du niveau des autres script de Duffield) dans le genre rare du western avec un lead feminin fort qui prend le dessus sur les hommes on a vu nettement mieux de Forty Guns à Johnny Guitare, là enlever tous les dialogues gritty du script original ça annule tout l'intérêt du projet initial très restreint et avare en action mais en plus le peu d'action en est réduit au minium, là il n'y a plus d'indiens, ni de dynamite.

Gavin O'Connor je l'aime bien, il fait même du boulot correct pour un réal arrivé à la dernière minute mais le final qui est le seul bout de métrage demandant un peu de préparation est torché à la va vite, aucun cadre n'est véritablement pensé. Cela se voit à l'écran que ça tatonne. La véritable surprise est Ewan McGregor excellent en méchant :super: dommage que ses scènes ont été réduite au strict minimum. La fin est d'autant plus incompréhensible qu'à l'origine Portman doit être laissé seule en train de mourir alors que Edgerton part rattraper Ewan McGregor qui a réussi à s'enfuir avec le corps de son mari pour récuperer la récompense.

Resultat assez frustrant d'un petit projet sympa sur le papier totalement saboté par Portman et Edgerton (qui se débrouille toujours aussi bien à l'écran) ou l'on se demande constamment ou le budget de 25 millions est passé à part dans les poches des producteurs et de sa lead.

5/10
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Re: [Milkshake] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Sam 02 Avr 2016, 16:14

Milkshake a écrit:La fin est d'autant plus incompréhensible qu'à l'origine Portman doit être laissé seule en train de mourir alors que Edgerton part rattraper Ewan McGregor qui a réussi à s'enfuir avec le corps de son mari pour récuperer la récompense.


Ah ouais, c'est plus vraiment le même délire là. :eheh:
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Re: [Milkshake] Mes critiques en 2016

Messagepar Milkshake » Sam 02 Avr 2016, 18:22

Là Portman et son copain producteur se sont comporté comme des costard cravate de gros studio en voulant rendre le projet le plus safe/grand public possible.

Tous les dialogues entre Portman et Edgerton cocasse à base de fuck qui jalonne le script original passe à la trappe pour un truc hyper mielleux et convenu.

Un exemple tout bête au début quand Jane débarque dans la ville elle était censé dire :

JANE : Coincidentally, neither do I, but I’m looking to fuck some men with my gun, if you get me, and need the proper tools.


:mrgreen: Au lieux de ça on se tape des flasback supplémentaire inutile. :roll:
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Re: [Milkshake] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Sam 02 Avr 2016, 18:27

Bizarrement, ça ne m'étonne pas de Portman, qui a l'air très cul-béni en interview. A l'époque de Black Swan déjà elle disait qu'elle ne ferait jamais plus de rôles aussi sexuellement ambiguë.
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Rocco et ses frères - 8,5/10

Messagepar Milkshake » Sam 09 Avr 2016, 22:08

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Rocco et ses frères de Luchino Visconti


En voilà une belle découverte, de loin ce que Visconti a fait de mieux dans sa carrière alors on retrouve bien sur son principal défaut c'est beaucoup trop long pour ce que ça raconte, les 3h peuvent facilement être réduite à 2h30 voir moins, il y a de nombreuses séquences qui s'étirent ou peu utile à la narration, il faut vraiment attendre 1h30 pour que le film décolle vraiment et enchaine les scènes assez surprenantes qui n'hésitent pas à en faire des caisses dans une veine très opératique, très italienne avec sa mama, ses cris, son affrontement entre les valeurs du nord et la nostalgie du sud mais au moins il y a de la vie, de l'amour et de la passion à l'écran.

Oui on est dans une veine réaliste qui s'ancre dans la classe ouvrière qui galère au jour le jour à l'opposé du côté très bourgeois de la suite de la filmo Visconti, du coup c'est aussi beaucoup moins glacé et surtout moins chiant que ses grandes fresques baroque en costume, Visconti évite le côté documentaire à charge politique plombant des autres réal italien de l'époque qui oeuvre dans cette veine, il est à contre courant, on est dans la pure fiction et drame familial qui y va à fond avec une véritable joie de vivre malgré le fond dur, sombre et son propos pessimiste.

Alain Delon trouve ici son plus beau rôle tout en fragilité juvénile avec Plein Soleil sorti la même année, le film étant chapitré sur chacun de ses frères tous excellent du plus petit gamin au grand frère salaud et égoiste mais celle qui retient l'attention durant tout le film c'est Annie Girardot un perso de femme perdu et manipulatrice qu'on a du mal à cerner, qui va pousser ses hommes à bout. Elle fait presque tout l'intérêt du film, toutes les meilleures séquences, les cadres et scènes les plus travaillés lui sont consacré.

Bien sur le film par son côté film de boxe en noir et blanc qui reste de l'ordre du background on a juste 3 combats furtifs a été une grosse influence sur le cinéma de Scorsese notamment sur son Raging Bull mais ce qui saute le plus aux yeux c'est toute la séquence la plus forte de ce Rocco, le basculement du film a été repris à l'identique par James Gray dans son magnifique The Yards :shock: et les grandes lignes de l'intrigue qu'il a également retravaillé dans ce schéma classique du triangle amoureux qui fini en duel. Plutôt simpliste sur le papier mais traité avec de belles oppositions qui amènent un final assez bouleversant, lacrymal totalement théatral porté la partition sublime de Nino Rota, un très grand qui a aussi signé la musique mémorable du Parrain 1 et 2 de Coppola.

8.5/10
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Dernier face à face (Le) - 8,5/10

Messagepar Milkshake » Lun 18 Avr 2016, 13:29

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Face to Face de Sergio Sollima


Voilà clairement le meilleur film de Sollima, cela rentre facile dans le top 3 des meilleurs Western Italien hors ceux de Leone qui sont hors catégorie avec Le Mercenaire de Corbucci et El Chunco de Damiani. Sollima a peut-être des duels moins travaillés et millimétrés que dans son précédent western The Big Gundown mais il trouve ici un souffle, un propos, une émotion qui porte ce Face to Face vers un sublime final.

Bien que j’ai vu une version tronqué qui diminue l’ampleur que le film veut avoir cela reste un sacré morceau de pellicule, le cut américain sorti en HD qui fait 1h30 auquel il manque 18 minutes par rapport au cut original voir plus si on prend en compte le véritable director’s cut de Sollima qui devait faire 2h30 et qu’on ne verra jamais. Cela se ressent essentiellement dans la première moitié du cut qui a dû être bien charcuté car à certain moment on passe très abruptement d’une scène à l’autre, il manque clairement pas mal de scènes pour faire le liant entre ces séquences et épaissir le background de l’histoire qui est clairement précipité dans ce montage.

L’ambition narrative du film, c’est bien ce qui surprend dès la première scène de ce professeur qui nous fait une leçon d’histoire sur la nature humaine et le choix intérieur à faire entre justice et injustice, Sollima va créer une dualité entre l’est civilisé et l’ouest américain sans foi ni loi comme une parabole entre l’Italie du Nord et du Sud en évoquant également la guerre de Sécession entre le nord et le sud des US.

Ce qui est assez fascinant est de voir l’évolution du perso de Gian Maria Volontè qui est clairement le plus grand acteur italien 8) qui apporte toute son intensité pour élever le niveau du film, parfait en homme chétif, malade, sans ambition qui va connaitre un basculement du côté obscur, s’adaptant comme un parasite. Et que cela fait un bien fou de voir Tomás Milián super sobre (on évite son personnage de clown qu’il fera le reste de sa filmo) presque relégué au second plan.

Toute la deuxième partie du film est exemplaire de sensualité, de joie de vivre avant de virer à la sauvagerie totale. Une amitié naissante entre deux hommes que tout oppose se crée où les méchants vont s’avérer être beaucoup moins crapuleux que les gentils transformés en barbare. Sollima cumule les morceaux de bravoure, braquage, duel pour nous mener vers une fin d’une belle ampleur insoupçonné et sans concession qui marque la rétine, le tout porté une nouvelle fois par un grand score de Morricone qui comme souvent offre 2/3 morceaux mémorable rejoué à plusieurs reprises.

8.5/10
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Re: [Milkshake] Mes critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Lun 18 Avr 2016, 13:41

:super: Un vrai grand film.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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