[Nulladies] Mes critiques en 2016

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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 24 Juin 2016, 22:55

osorojo a écrit:Même avis sur celui là, en tout cas souvenir, qui commence à remonter. Ta rétro est en train de m'inspirer, je me ferai bien un cycle Mann tiens pour la peine !

D'autant plus qu'histoire de remettre de l'huile sur le feu, je suis de ceux qui n'ont pas du tout aimé Miami Vice mais qui vénèrent presque Collateral dont j'ai un souvenir très puissant. Pour moi, le simple fait que le second soit épuré de toute amourette en carton lui permet de gagner en crédit, de s'inscrire dans le film de genre sans sourciller. Alors que Miami Vice, dans le genre fuck story débile, il se pose. L'échappatoire des deux amoureux en bateau est un calvaire dont je me souviens très bien (enfin j'espère sinon j'prends un ticket pour des tests alzhaimer :mrgreen: ).


Et ma rétro, elle t'inspire que dalle! Bon ok, elle dure depuis un an :mrgreen:

Pas du tout d'accord avec Nulladies pour le coup (je te renvoie à ma critique). Miami Vice, je ne l'avais pas revu depuis le ciné et j'étais resté sur un 7 poli (mais bien moins en réalité, je ne voulais pas croire en cette déception). Et finalement, j'ai revu à la baisse Collatéral, que je portais de mémoire bien plus haut dans mon coeur, pour reconsidérer totalement Miami Vice.

Comme t'es un bon gars Oso et que tu es un des seuls à vraiment chier sur Hacker (ma critique arrive et je me rallie à ton camp), j'ai foi en ta reconversion au sujet de Miami Vice. Tu vas le mater avec les meilleures intentions du monde, te servir un succulent mojito, mettre ton home cinéma à balle (importantissime et non négociable) et laisser la réalité t'exploser en pleine face. Miami Vice est le meilleur Michael Mann du XXIe siècle, de très loin, le film somme et ultime de son style atmosphero-romantico debilo que fonctionno neanmoins perfecto-numerique. J'ai foi en toi.

Sinon, je te pète les ratiches ou je ne dis plus jamais que t'es un bon gars, au choix :mrgreen:

J'ai tellement kiffé cette révision que ça ne me fait rien de lire du mal sur ce film. J'ai atteint le niveau heatmannien de la chose 8) Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt :fuck:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar osorojo » Ven 24 Juin 2016, 23:39

J'ai bien l'impression que t'as pas mis assez de menthe dans ton mojito, le rhum t'a retourné le cerveau :mrgreen:

Et pour info, j'suis sourd comme un pot et j'porte un dentier. On va pas s'entendre :nono:

Blagounettes de samedi soir à part, je relève le défi, j'essaye de me caler un cycle Mann d'ici la fin de l'année, et on verra si je retourne ma veste au sujet de ce Miami Vice. Mais rien qu'à voir les screens de ta critique, ça paraît mal barré :eheh:

Puis quand le sage me montre sa lune, je me carapate fissa histoire de ne plus être là quand il se retourne :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 24 Juin 2016, 23:48

C'est vrai que mes screens, on dirait une campagne pub pour la lutte contre l'autisme :mrgreen:

Mais j'ai pas fait option internet au CP, c'est à peine si je sais héberger une image donc je mets les premiers trucs que je trouve. :oops:

Tu verras (j'espère) que le film prend un tout autre relief dans le cadre d'une rétro. Et puis, on peut pas faire confiance à Nulladies, des qu'il y a une moustache 80's style, il convulse et met des mauvaises notes :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar osorojo » Ven 24 Juin 2016, 23:53

T'as pas tout à fait tort, c'est vrai qu'il est un peu fâché avec les vêtements colorés et les synthés, alors que moi, les revival années 80, ça me file le sourire 8)

Pour les captures, j'peux te faire un petit tutorial :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Sam 25 Juin 2016, 00:22

Vas y, comme ça je pourrai faire des captures de ouf de Hacker pour mettre en avant le charisme légendaire de Chris Hemsworth :eheh:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Dim 26 Juin 2016, 07:27

Jimmy Two Times a écrit:Et puis, on peut pas faire confiance à Nulladies, des qu'il y a une moustache 80's style, il convulse et met des mauvaises notes :mrgreen:


Excusez-moi d'avoir du goût, et de ne pas le sacrifier sur l'autel d'une nostalgie aveugle. :eheh:
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Messagepar Nulladies » Dim 26 Juin 2016, 07:29

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Stealing in the rain.

Un braqueur comme Dillinger ne pouvait qu’intéresser Michael Mann : entièrement dévoué à sa cause, méticuleux et talentueux, il est une nouvelle incarnation de cette figure qui, depuis Le Solitaire jusqu’à Heat, n’a cessé de fasciner le cinéaste.
L’incursion dans les années 30 permet de renouveler un peu le décorum : on quitte les ambiances bleutées des opus précédents pour se concentrer sur un étrange sépia numérique, assez déconcertant de prime abord. Limité à ses costumes et débarrassé du maquillage habituel, Johnny Depp s’en sort mieux que les autres comédiens des derniers opus du Mann, mais se limite souvent à mâcher son chewing-gum, pâle imitation du Vincent Hanna de Heat ; Cotillard joue la pleureuse comme elle le refera dans Inception l’année d’après.
Une fois n’est pas coutume, Mann instille un peu d’humour dans son récit, notamment dans la façon dont Dillinger joue avec les médias et la foule, rappel de la virtuosité de Clay dans Ali. Car le titre l’explique bien : il s’agit de définir le statut public du braqueur, thématique nouvelle lorsqu’on considère le secret dans lequel opèrent généralement les virtuoses de l’œuvre du cinéaste. En ce sens très proche de Bonnie & Clyde, et situé dans la même période, le protagoniste est obsédé par son impact sur l’opinion, faisant la même remarque à un particulier lors d’un braquage : on prend l’argent de la banque, non celui des gens. De l’autre côté émerge une contre-communication du FBI, notamment au cœur d’une scène centrale qui part de la présentation des agents spéciaux, filmés aux actualités, l’image devenant celle d’un écran de cinéma lors d’une projection à laquelle assiste… Dillinger, lui-même identifié à l’écran, dans un message qui demande de vérifier s’il n’est pas le voisin des spectateurs. Le cinéma revient d’ailleurs à la fin du film, dans une mise en abyme qui n’est pas de la première finesse, mais qui file la métaphore de cette conscience du mythe et de la motivation/pression qu’elle exerce sur l’homme incarnant la légende.
Sur le plan stylistique, Mann paie sa dette à Melville, particulièrement dans la première séquence qui semble un hommage à l’ouverture du Deuxième souffle : démesure de l’architecture, précision clinique des plans, l’ambition de mise en scène est évidente. L’épure melvillienne ne sera pourtant pas de mise sur l’ensemble du récit. Certes, le personnage fait figure de héros sacrificiel dévoué à sa cause, envers et contre tout, particulièrement un monde en pleine mutation, notamment dans les méthodes d’investigation (scientifique, écoute, durcissement presque fasciste des techniques d’interrogatoire…). Mais le mélo, la musique pompière et le plaisir pour les fusillades qui finissent par s’enchainer de manière trop mécanique ont tôt fait de lénifier tout cela. Le film est trop long, la structure redondante, et, comme pour Miami Vice, on finit par se demander ce que cherche à nous dire son réalisateur. La rivalité fondamentale entre les antagonistes Depp/Bale est bien fade, les figures se délayant dans des archétypes dénués de véritable chair, exactement sur le même modèle que Collateral : les costumes et les accessoires l’emportent sur les âmes.
A sans cesse explorer les mêmes thématiques, Mann épuise son filon, leurré par cette idée selon laquelle la forme pourrait la renouveler ; or, précisément, cette pâleur numérique est à l’image du film : exsangue.
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Messagepar Nulladies » Dim 26 Juin 2016, 07:31

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Les sous-mains de la liberté

Le-film-adapté-de-Jane-Austen est un genre en soi : pour peu qu’on sache ce qu’on est en droit d’en attendre, il y a de fortes chances de passer un bon moment.
Tiré d’un roman épistolaire de jeunesse, Love & Friendship creuse les sujets chers à la romancière anglaise : manigances dans les hautes sphères aristocrates, mariages arrangés et amour réelles, persifflages et solidarités.
La satire fonctionne à plein régime : ce petit monde n’est figé que dans son décorum, et exacerbe par là-même les stratégies les plus retorses pour que l’individu parvienne à ses fins. Concentré autour de la figure de Susan (Kate Beckinsale, omniprésente et parfaite), veuve indépendante et machiavélique, le récit s’organise au gré de ses désirs et son émancipation, au mépris de toute morale ou sens des convenance : contre ses amis, sa famille, sa propre fille, le tout dans une atmosphère de comédie raffinée.
Résolument littéraire, le film ne s’impose pas par ses caractéristiques visuelles : c’est la parole qui importe, toute en saillies pince sans rire, essence même de cette appréhension britannique des rapports humains. Les répliques sont intelligentes, impeccables et incisives, tout comme l’est l’ensemble du casting, déployant les différentes figures attendues : l’Américaine, la belle-sœur, les parents, la fille à marier, le jeune prétendant…
Enfin, l’humour fonctionne surtout par une guerre des sexes qui ne dit pas son nom : qu’elles soient alliées ou non, les femmes mobilisent une intelligence et un art de l’implicite que les hommes ne sont tout simplement pas en mesure de déceler. Gentils (c’est-à-dire naïfs), idéalistes (c’est-à-dire influençables), heureux (c’est-à-dire imbéciles), les hommes en prennent pour leur grade, avec cette grâce toute anglaise qui consiste à ne s’en point rendre compte, et donc ne pas s’en plaindre. Mention spéciale au riche prétendant, Tom Bennett, absolument génial dans l’incarnation définitive de la crétinerie joviale : le voir s’extasier face à une assiette de petits pois est un plaisir qu’on rencontre trop peu dans les comédies contemporaines.
L’adaptation est effectivement sage, voire scolaire : mais c’est peut-être aussi là la réussite du film : respecter la richesse du texte originel, se mettre à son service pour en extraire toute la saveur au profit d’une comédie réjouissante.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 26 Juin 2016, 07:56

Tu chies dans la colle avec Public Ennemies! Vu ton barème depuis Collatéral, ça vaut pas plus de 2!

Depp, je le trouve zéro. Le plus gros miscast de la carrière de Mann. Faut que je revoie ma note à la baisse d'ailleurs, j'ai été bien généreux avec mon 4.5. Farell et sa moustache lui sont infiniment supérieurs.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Scalp » Dim 26 Juin 2016, 09:48

C'est la Twilight zone ce topic.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Dim 26 Juin 2016, 10:23

C'est clair... Des critiques nombreuses et argumentées, ça jure par rapport à d'autres.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Dim 26 Juin 2016, 11:12

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 26 Juin 2016, 12:37

Scalp a écrit:C'est la Twilight zone ce topic.


Tout se passait bien jusqu'à Révélations, après il y a eu une faille dans le cortex :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Dim 26 Juin 2016, 19:32

Jimmy Two Times a écrit:Tu chies dans la colle avec Public Ennemies! Vu ton barème depuis Collatéral, ça vaut pas plus de 2!


Héhé... j'assume. Collatéral, je lui pardonne moins que ses trois derniers. Et je sais pas, c'est peut-être mon incompréhension face à l'idôlatrie des fanboys qui exacerbe ma haine... mais ces personnages, surtout Foxx, me rendent vraiment tout sauf indulgent.
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Loi de la jungle (La) - 7/10

Messagepar Nulladies » Lun 27 Juin 2016, 08:07

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Fight and score, fuck the norm !

Que pouvait donc faire Antonin Peretjatko après la petite bombe de La fille du 14 juillet ? Comment s’imaginer être encore surpris par ce réalisateur après le feu d’artifice absurde et vintage dont il nous avait gratifiés ?
La loi de la jungle apporte une réponse malicieuse : poursuivre dans cette veine tout en donnant l’illusion d’arrondir certains angles.
La permanence d’un ton et d’un style et donc, dorénavant, la patte Peretjatko, ne se dément pas : La loi de la jungle multiplie les idées déjantées, qu’elle soient narratives (le pitch même du film, où un stagiaire du ministère de la Norme se voit sommé d’aller homologuer un projet de station de ski indoor en Guyane) ou visuelles : chutes, léger accéléré des gestes comme de voix, maladresse généralisée… La forme baroque, les transgressions narratives (une musique rivée à un personnage, des inscriptions assez godardiennes à l’écran, des références aux sponsors du film sur le tee-shirt d’un rebelle…) achèvent l’allure échevelée de cette odyssée où Vincent Macaigne et Vimala Pons se vautrent dans la jungle, au point de fusionner avec sa loi aux antipodes de toute civilisation : place aux instincts, à la violence et à la sensualité.
Mais la fantaisie absurde elle-même ne règne pas au mépris de tout discours. Dans un maelstrom jubilatoire et anachronique ou cohabitent l’Empire Français de Pompidou et le smartphone, le cinéaste multiplie les raccords avec l’actualité, des fondamentalistes à l’écologie, en passant par la technocratie et la mondialisation asphyxiante. Sans céder au didactisme, et dans un esprit frondeur qui nourrit toute la veine comique du film, il taille des costards à notre époque avec la même vigueur que son actrice met des pains d’anthologie aux sectaires de la jungle.
A cela s’ajoute une audace nouvelle, et peut-être la plus risquée : sur ce bouillonnement burlesque et grotesque, dans lequel les corps sont particulièrement malmenés (piqures, fractures, chutes, infections ignobles, cannibalisme), Peretjatko greffe une histoire d’amour particulièrement sensuelle. La jungle infuse un éveil des sens qui passe dans un premier temps par la contemplation, de la luxuriance végétale puis du règne animal à travers un bestiaire éclectique au sommet duquel trôneront les amants improbables.
La ligne de crête qui fait cohabiter le ridicule, la tendresse et la sensualité torride est extrêmement ténue, mais elle fonctionne. Que ce soit lors d’une frénétique nuit sous l’emprise d’aphrodisiaques ou au fil de séquences laissant éclore un amour tropical (souligné un temps, il fallait oser, par l’Oxygen de Jean-Michel Jarre), le récit ménage des séquences au calme croissant, loin de la furie des hommes. Comme si la valse folle du monde rendait possible ces enclaves, où l’on s’arrête sur le vol de papillons bleus, où l’on s’étreint dans le sable avant de se laisser glisser sur une pirogue dans une jungle devenue familière.
90 minutes de gags en laissent certains sur le carreau ; un rythme aussi frénétique occasionne des baisses de régime dramaturgiques. Mais la variété des registres, l’exhaustivité dynamique de la Loi de la jungle est aussi sa plus grande réussite. Vivement le prochain.
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