Snowden |
Réalisé par Oliver Stone Avec Joseph Gordon-Levitt, Shailene Woodley Long-métrage : USA Genre : biopic Durée : 02h15min Année de production : 2016 |
7/10 |
SynopsisPour échapper à son quotidien se partageant entre la maladie de sa mère et les Patriote idéaliste et enthousiaste, le jeune Edward Snowden semble réaliser son rêve quand il rejoint les équipes de la CIA puis de la NSA. Il découvre alors au cœur des Services de Renseignements américains l’ampleur insoupçonnée de la cyber-surveillance. Violant la Constitution, soutenue par de grandes entreprises, la NSA collecte des montagnes de données et piste toutes les formes de télécommunications à un niveau planétaire.
Choqué par cette intrusion systématique dans nos vies privées, Snowden décide de rassembler des preuves et de tout divulguer. Devenu lanceur d’alerte, il sacrifiera sa liberté et sa vie privée.
En juin 2013, deux journalistes prennent le risque de le rencontrer dans une chambre d’hôtel à Hong Kong. Une course contre la montre s’engage pour analyser les preuves irréfutables présentées par Snowden avant leur publication.
Les révélations qui vont être faites dans cette pièce seront au cœur du plus grand scandale d’espionnage de l’histoire des États-Unis.
CritiqueSnowden relate comment l’espion américain a décidé de se mettre les Etats-Unis à dos en divulguant des dossiers top secret prouvant que les USA ne s’intéressaient pas qu’aux terroristes mais à chaque citoyen sur terre : ce qui est malheureusement devenu un acquis et tout le monde est désormais conscient que toutes nos données informatiques sont accessibles à presque n’importe qui. C’est dommage que le film arrive un peu tard par rapport aux faits car ce thème même s’il reste toujours d’actualité, a moins d’impact sur le spectateur.
Stone a dénoncé tout au long de sa carrière le gouvernement américain ; les objectifs réels des guerres menés par les États-Unis (économiques) bien sûr au mépris des victimes militaires ou civiles. Stone tente de lever le voile sur les méthodes employées pour tracer n’importe qui sur terre à travers des mots clés à l’aide de super-logiciels crée par des geeks comme Snowden. L’espion ayant travaillé sur plusieurs programmes de ce type dans différents pays dans le cadre de missions secrètes voit donc les débordements du système d’espionnage de l’intérieur sans pouvoir en parler à quiconque. Les explications informatiques données sont grand public et compréhensibles de tous. Pourtant Stone selon moi ne va pas au bout des choses pour approfondir les conséquences d’exploitation de données illégales.
Stone lance aussi des piques sur la guerre réalisée à distance grâce aux drones où tout devient facile en un simple clic avec un désintéressement des pertes collatérales. Ainsi on peut être un meurtrier innocent du moment qu’on bosse pour le gouvernement américain selon le personnage de Scott Eastwood.
Un discours trop manichéen qui met en avant les méchants américains derrière leurs ordinateurs qui exécutent de sang-froid des innocents et se rincent l’œil grâce au piratage de données d’inconnues. Le contexte terroriste actuel ou les attentats des années 2010 ne sont pas du évoqués.
Joseph Gordon-Levitt incarne Snowden de façon convaincante mis à part une voix grave forcée gênante. Dommage qu’à cause du coté réserve et introverti de Snowden, l’acteur n’ait pas l’occasion de sortir de ses gonds restant d’une grande froideur du début à la fin ; une constante ennuyeuse pour ce personnage.
Une grande place est attribuée à sa relation avec sa petite amie ; Lindsay (Shailene Woodley) : je ne sais pas si son personnage est conforme à la réalité mais ce rôle est caricatural sans aspérité. En revanche, de nombreux seconds couteaux 3 Etoiles qui font plaisir à voir même brièvement : Rhys Ifan, Zachary Quinto ; Melissa Leo, Timothy Olyphant ou encore Nicolas Cage.
Snowden se veut proche de la réalité, sans grands moments de tension (mis à part une scène capitale); rien à voir avec des moments de tension comme dans Argo par exemple ; il ne faut pas s’attendre à des sensations fortes ou à un suspense accru (de toute façon on connait déjà la fin).
Coté réalisation, Stone se la joue Fincher use et abuse des réflexions sur les matières (métaux, verres, écran d’ordinateurs, lunettes, tout y passe) avec quelques lense flares. Stone tente ainsi d’insulter une certaine froideur au sein des bureaux d’espionnage mais c’est trop tape à l’œil et répétitif.
Un film agréable à suivre et à découvrir si on ne connait pas l’histoire de ce scandale mondial, un métrage qui demeure assez superficiel quant à l’ampleur des révélations et une conclusion balbutiante.