Rogue One |
Réalisé par Gareth Edwards Avec Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn Long-métrage : USA Genre : SF Durée : 02h414min Année de production : 2016 |
6.5/10 |
SynopsisSitué entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, le film nous entraîne aux côtés d’individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l’impossible au péril de leur vie. Ils n’avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils vont devoir dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire.CritiqueStar Wars, cette saga inépuisable qui traverse les générations, mais où va-t-on s’arrêter ? Disney possède tous les moyens pour produire encore une vingtaine de films, il suffit de changer l'époque, de prendre un personnage commun aux films, un élément de narration pour faire émerger une histoire parallèle mais est-ce bien nécessaire.
Ayant grandit avec la saga originelle, Rogue One distrait mais est complètement optionnel et superficiel.
Pour commencer, le titre du film est donc expliqué et c'est une grosse blague mais chut !!!
Gareth Edwards fait du bon job dans l'ensemble et renoue avec de nombreux éléments visuels des épisodes 4-5-6 pour ne pas déstabiliser les vieux fans: vieux ordis, design des vaisseaux et costumes quitte à faire un peu kitsch, ça passe bien. Hélas, le mélange avec les effets spéciaux modernes, à savoir les scènes de combats extérieurs contrastent trop avec ce look vintage et on ressent trop cette opposition d'époque, le débarquement sur la plage ambiance Dubai avec ciel bleu pétant et des palmiers, au final c'est super laid. Disney souhaite clairement que Rogue One soit dans la lignée de la trilogie d'antan et fait revivre les ancêtres de leurs cendres parfois en usant du numérique (un peu too much pour moi).
Coté scénario, quand on a vu l'épisode 4, on connait la destinée de l'étoile noire donc comme l'histoire est autour de comment les rebelles vont trouver le moyen de la détruire, les enjeux sont peu captivant, en gros, on en connait les tenants et aboutissants.
Gros déséquilibre au niveau de la distribution. Felicity Jones qui par ailleurs assurait bien est en mode guerrière monolithique qui tire de traviole et touche sa cible, on voit s'esquisser son enfance, ses névroses mais il y a un grand trou dans sa bio assez gênante pour générer une empathie avec le public, ça sera donc une héroïne tete à claque sans intérêt sans charisme qu'on est obligés de suivre, flanqué d'un pilote sans envergure Diego Luna qui a l'air d’être sorti de son lit avec une pseudo ambiguïté rapidement dissipée.
Heureusement que quelques persos arrivent à sauver Rogue one du naufrage. Ce n'est pas le cas de Forest Whitaker qui se trimbale un accoutrement bricolé ridicule au possible, mais son destin est bref et c'est tant mieux. Donnie Yen est vraiment celui qui s'en tire le mieux avec des pouvoirs surnaturels, une sérénité digne d'un Yoda et une agilité à toute épreuve. Mads Mikkelsen hélas peu présent apporte quand même la classe nécessaire mais ses actes sont attendus. Ben Mendelsohn est vraiment excellent avec un rôle sur mesure qui nous change des loufiats habituels.
Rogue One ne réinvente pas Star Wars mais ne salit pas non plus cet univers quasi sacré pour certains. On assiste passivement au déroulement de l'histoire, sans jamais s’attacher à la troupe de rebelles qui manquent de cohésion, de complicité. On rit parfois aux blagues du robot piraté désinhibé (la bonne trouvaille), globalement on observe de beaux combats de vaisseaux au dénouement parfois improbable (à se demander si la force obscure est débile ou dégénérée).
Gareth Edwards recycle des décors à base de plateforme à étages pour des ascensions et des chutes vertigineuses qui seront sans surprise pour le spectateur.
Une mise en scène un peu balbutiante au début avec des mouvements de caméras maladroits et des flous de profondeurs laids, rattrapés par des plans chiadés et une belle utilisation des volumes et des ombres (les scènes avec Vador sont justes sublimes et intenses).
Quelques clins d'œil aux autres épisodes avec quelques revenants, des clients de la cantina et autres bestioles aux gueules cassées, mais tout cela est trop furtif et devient anecdotique absorbés par l'ennui de l'intrigue. Les rares bonnes idées ne sont jamais exploitées et à peine survolées, la psychologie est juste inexistante, quelques discours de remontage de moral des troupes qui sont déblatérés de façon à ce que personne n'y croit en son for intérieur.
Il est dommage que dans la troupe des gentils aucune bestiole telle que Chewy ne soit présente et qu'on se fade encore un robot (même s'il est sympa).
Une bande originale très inspirée par Williams qui ne flatte pas les oreilles, bancale qui ne flatte pas les séquences.