[Alegas] Mes Critiques en 2016

[lvri]

Je pense que tu exagères Alegas (et tu pardonnes beaucoup plus facilement à bien pire en terme de traitement de persos...).

Dragonneau est présenté dès le début comme étant associal. Il parle peu, et se fiche complètement des autres, voire les utilise. Puis il évolue doucement vers ces 3 autres personnages, devenant un peu plus sociable et attachant. L'amitié a toujours été au coeur des HP, ce sera la même chose dans cette saga.

Concernant Tina, on ne sait pas trop pourquoi elle est exclue du département de la justice magique, et on apprend sa bourde plus tard lors de sa condamnation (une des bonnes idées du film).

Plus largement, c'est l'univers de HP qui est traité de façon intéressante. La comparaison entre US et UK. Le choix des sorciers de vivre caché, les lois qui sont différentes, et le fait même de vouloir détruire tout ce qui touche au monde des sorciers et qui n'est pas contrôlable (les animaux Fantastiques, et évidemment le sorcier s'il devient gênant).

Après, pour l'histoire du méchant, s'il montre clairement le personnage, c'est qu'ils sont conscients que tout le monde va le voir et le reconnaître, c'est donc un choix défini dès le départ. Encore une fois, la révélation reste le nom du personnage qui se dessine doucement pendant le film (notamment avec le médaillon des reliques).

Le seul souci que je voie pour le moment, c'est qu'on ne sait pas trop où l'on va et que finalement, tous ces personnages, sauf le méchant, ne seront probablement que secondaire. Et autant je suis assez curieux de découvrir le traitement Dumbledore/Grindelwald, autant je trouverai dommage d'avoir lancé une saga avec des persos qui finalement ne serviront à rien (et donc une saga avec un titre principal qui va changer, donc perte de lien).

[Alegas]

Robin Hood (Robin des bois) de Wolfgang Reitherman
(1973)

J'ai beau être plutôt bon client en général envers les films d'animation Disney, je dois bien avouer avoir beaucoup de mal avec la période où le studio était géré en grande partie par Wolfgang Reitherman, l'un des disciples de Walt Disney qui prendra en charge la réalisation de nombreux longs-métrages durant les décennies 60's-70's, dont ce Robin Hood (qui sera le premier film du studio fait sans aucune intervention de Walt Disney). Plongé dans l'incertitude totale suite à la mort de Disney, le studio hésite constamment entre l'évolution drastique (qui se ressentira beaucoup visuellement) et la volonté de perpétuer l'image bienveillante de ce qu'avait créé Disney. Malheureusement, c'est ce grand écart qui va finalement mettre à mal le studio Disney jusqu'à la fin des années 80, écart causé en grande partie par l'opposition entre les vieux de la vieille et les jeunes animateurs qui arrivent de plus en plus pour prendre la relève. Robin Hood fait partie de ces projets un peu schizophrènes, mêlant à la fois une image très enfantine à base d'animaux parlants (les affiches d'époque vendent même le casting comme une ménagerie) et une note d'intention plus adulte, à savoir ici porter à l'écran le mythe de Robin des Bois, dans une ambiance moyen-âgeuse respectée.

Cela donne un film admirable sur bien des points quand à ses choix, que ce soit le langage soutenu du début jusqu'à la fin (impossible pour un enfant en bas-âge de comprendre tout ce qui peut se dire durant les séquences dialoguées) ou encore la recréation visuelle d'un Moyen-Âge certes gentillet, mais qui dénote de la part d'un film enfantin, avec notamment les évocations des taxes, mises à mort par pendaison et des situations précaires pour les moins fortunés. Si le mélange pouvait marcher (après tout, on retrouvera des notes d'intention semblables dans les productions Disney des années 90), il faut bien avouer que Robin Hood est plombé par pas mal de mauvais points. Tout d'abord, on sent bien que le script, calqué sur l'adaptation avec Errol Flynn, manque cruellement d'épaisseur. Le film consiste souvent en succession de scénettes, et forcément le rythme en prend un coup, ce qui donne un film étonnamment lent malgré sa courte durée, et qui compte sur les rares climax pour décoller (il ne faut pas compter sur les chansons, d'une pauvreté totale).

A côté de ça, il y a le point technique. Tout d'abord, l'ensemble visuel du film donne une impression constante de pauvreté du côté du dessin ou de la composition, on est loin des Disney faits deux décennies auparavant, et puis surtout on sent que la production du film a été rushé, au point qu'un nombre impressionnant de layers d'animation d'anciens films sont repris dans plusieurs séquences du métrage. A cela s'ajoute des plans qui se répètent d'une scène à une autre, et une flopée de faux-raccords durant la totalité du récit. Un travail paresseux donc, qui entre vraiment en contradiction avec certains passages très réussis (le château prenant feu) ou tout simplement la note d'intention du film. Un Disney sur lequel je suis particulièrement mitigé donc, et dont j'ai un peu de mal à comprendre le statut de classique qu'il a obtenu avec le temps, alors qu'il a longtemps été considéré comme l'un des films emblématiques du déclin du studio Disney.

4/10

[Dunandan]

Tu as vu lesquels ? Je trouve encore Le livre de la jungle et Merlin l'enchanteur bien sympa, par contre pas revu le reste depuis mon enfance...

[Val]

Wolfgang Reitherman a été un des premiers réalisateurs que j'ai aimé gamin, après m'être rendu compte qu'il était crédité comme réalisateur de beaucoup de Disney que j'aimais.

[Alegas]

Tu as vu lesquels ? Je trouve encore Le livre de la jungle et Merlin l'enchanteur bien sympa, par contre pas revu le reste depuis mon enfance...

Bah je dois t'avouer que j'ai pas revu la plupart (mais c'est au programme donc les critiques arriveront) mais des films comme Les Aristochats, Les 101 Dalmatiens ou Bernard et Bianca me laissent un souvenir bien mitigé.
Globalement j'ai du mal avec les Disney de cette période, je trouve généralement le dessin un peu laid par rapport à ce qui a pu se faire et se fera par la suite.

[Alegas]

Arrival (Premier contact) de Denis Villeneuve
(2016)

S'il y a bien une carrière passionnante à suivre ces dernières années pour un réalisateur, c'est bien celle de Denis Villeneuve qui, de petit réalisateur canadien se faisant remarquer un peu plus que les autres, est rapidement devenu un des noms les plus cités lorsqu'il s'agit d'évoquer les meilleurs films sortis chaque année. Non seulement le bonhomme tourne avec une rapidité assez incroyable (quatre films en trois ans tout de même), mais en plus il se permet de ne jamais tomber dans la répétitivité, et de livrer à chaque fois un film très différent du précédent. Dans le cas de Arrival, l'attente était fondée : de la part du réalisateur du futur Blade Runner 2049, on était en droit d'espérer un premier film de science-fiction surprenant, et autant dire que c'est le cas puisque contrairement à ce que laissait croire la promotion marketing du métrage, on est très loin d'un film à grand spectacle, pour plus retrouver quelque chose d'intimiste qui fait forcément un peu penser à Contact ou Interstellar.

Il serait dommage de spoiler l'intrigue du film tant cette dernière se révèle surprenante à plus d'un titre, on dira seulement que tout l'intérêt de Arrival réside dans sa capacité à construire un récit de science-fiction somme toute assez basique (des aliens arrivent sur Terre, les humains doivent apprendre à communiquer avec eux pour comprendre leurs intentions) pour finalement prendre le public à contre pied dans un dernier acte où tout l'intérêt réside dans l'écriture du personnage principal, à savoir celui d'Amy Adams. Ce personnage, en plus d'être interprété de façon remarquable (je serais presque tenté de dire que c'est le meilleur rôle d'Adams so far), permet à un film très froid en apparence de gagner considérablement en émotion, notamment dans un épilogue à la finalité très amère et qui remet en perspective beaucoup de points abordés jusqu'ici dans le récit. Alors oui, il y a néanmoins quelques faiblesses dans l'écriture, notamment une sensation de précipitation des événements lors du final, mais c'est aisément pardonnable vu que ça n'empêche jamais Arrival d'arriver à ses fins, et de délivrer au passage une belle réflexion sur l'humain, rôle premier du genre de la science-fiction, et que Villeneuve rappelle à merveille dans son film. Puis bon, Arrival est une vraie réussite formellement, avec la mise en scène habituelle du réalisateur, poseuse mais véritablement classe (ce premier plan dévoilant le vaisseau , les premiers contacts extra-terrestres ), et qui dégage une ambiance de malade, grandement aidé par le score atypique de Jóhannsson et la superbe photographie de Roger Deakins. Un vrai film de science-fiction comme on en voit trop peu donc, et qui donne beaucoup d'espoirs quand à la suite de la carrière de Villeneuve, qu'on espère aussi réussie dans les années à venir.

7,5/10

[Alegas]

Clockers de Spike Lee
(1995)

J'aurais au moins eu la confirmation avec ce film que autant Spike Lee est capable de signer un authentique chef-d’œuvre (La 25ème heure), autant dès qu'il s'agit de filmer la communauté noire il livre des choses assez moyennes. C'est bête car le projet en lui-même est franchement intéressant, un projet de Scorsese à la base, mais ce dernier préférera finalement le donner à Lee tout en restant producteur, pour une adaptation d'un livre dont le sujet et le traitement a inspiré pas mal de monde (on sent que David Simon reprend pas mal de choses dans The Wire). Manque de bol, autant l'histoire de base est très intéressante, autant l'apport du style Spike Lee empêche le film d'être autre chose qu'un long tract moralisateur à l'ambiance visuelle moche (et pas moche genre je filme de façon réaliste, non, là pour le coup c'est juste moche). Ce qui aurait pu être la grande qualité du métrage, à savoir le montage parallèle constant entre la storyline du dealer et celle du personnage d'Harvey Keitel, est ici bien ratée. Spike Lee donne l'impression de se foutre totalement du rythme de son film et autant certains passages s'avèrent intéressants, autant le reste est d'une platitude totale.

Puis bon, Spike Lee oblige on se tape par moment des filtres qui n'apportent rien à l'ambiance, la musique de Blanchard qui consiste en un seul thème répété à foison, et les petits tics de mise en scène bien gratuits avec ce fameux plan à la dolly qui, une nouvelle fois, est utilisé n'importe comment (c'est bien beau d'en faire une signature, encore faudrait-il que ça crée du sens). Puis bon globalement je suis pas spécialement des prestations du casting, Keitel et Turturro en font trop (malgré de bonnes scènes, la vision de la scène de crime par exemple) et finalement le seul qui me surprend réellement en bien est Mekhi Phifer, qui malheureusement n'a pas spécialement eu une suite de carrière digne de ce nom. Un autre film bien moyen à mettre sur le compte de Spike Lee (sans prendre de risque, on peut être sûrs que la version de Scorsese aurait été bien meilleure), du coup je désespère un peu car là j'ai l'impression que hormis son chef-d’œuvre et Inside Man, le reste de sa filmographie (en exceptant ses documentaires) n'a que peu d'intérêt.

5/10

[logan]

Tente He Got Game aussi, c'est vachement sympa.

[Alegas]

Déjà vu celui-là (d'ailleurs étonnant que j'ai pas fait de critique à l'époque) : je finissais le film sur un 6 poli.

Dans ce qu'il me reste à voir du bonhomme, les seuls qui me tentent sont Malcolm X et Do the right thing.

[elpingos]

Déjà vu celui-là (d'ailleurs étonnant que j'ai pas fait de critique à l'époque) : je finissais le film sur un 6 poli.

Ouaip c'est en effet très poli comme note ...

[Jed_Trigado]

Ça vaut pas plus.

Dans les Lee "communautaires", j'aime beaucoup Do The Right Thing.

[logan]

He Got Game c'est top 3 Spike Lee pourtant.

[Alegas]

Planet of the Apes (La Planètes des singes) de Franklin J. Schaffner
(1968)

Pour cette seconde vision, j’espérais revoir le film un peu à la hausse, et finalement je reste globalement sur l'avis que j'avais à la découverte, si ce n'est le fait que j'ai pu voir le film avec un œil assez nouveau, notamment sur sa forme. Pour le coup c'est clairement pas un classique dont je douterais sur sa réputation, je comprend tout à fait pourquoi on peut adorer ce film, mais personnellement je n'ai jamais vraiment un attachement particulier vis à vis de ce que l'on me raconte, et globalement j'ai tendance à trouver que le film possède beaucoup trop de tics de son époque pour pleinement me convaincre (même si je comprend bien que ça fait aussi partie de son charme). Dès le début du métrage, gros malus avec la présence de Charlton Heston. Ce n'est pas un scoop : des acteurs hollywoodiens sur lesquels j'émets des réserves, Heston est sûrement celui qui m'horripile le plus, et j'ai beau découvrir ses films les plus iconiques, jamais j'ai l'impression de voir autre chose qu'une icône masculine qui fait le même numéro à chaque prestation. Ici donc, c'est la même rengaine : au lieu de voir un vrai personnage, je vois Heston qui fait du Heston, avec un surjeu constant (le fameux rire détourné en gif en est la preuve, et encore si seulement c'était le seul moment où Heston sonnait faux...) et du coup impossible pour moi de rentrer complètement dans le film, et encore moins quand il s'agit de s'identifier au personnage. C'est bête car autant je peux trouver d'autres défauts au film, que ce soit son rythme un peu inégal ou son manque de budget, c'est des choses que je peux excuser assez facilement vu les grandes qualités du métrage, mais le coup d'Heston c'est juste non.

Néanmoins, ce premier volet de la saga reste encore aujourd'hui la référence, que ce soit du côté de l'écriture (ok on peut dire que c'est surtout grâce au bouquin, mais il y a un vrai travail d'adaptation pour rendre la présentation de cette civilisation toujours intéressante) mais surtout du côté de la mise en scène. Ok, le film n'est pas toujours parfait de ce côté là, on pourra notamment regretter un montage un peu paresseux qui rend les scènes d'action pas spécialement palpitantes, mais à côté de ça il faut voir la mise en scène de Schaffner qui prend pas mal de risques avec plein de choix assez osés pour un film de SF. Usage de lens-flares, cadrages audacieux (ce plan en pleine poursuite où Heston saute par dessus la caméra, et cette dernière qui braque d'un coup pour le suivre) : il y a une vraie volonté de mêler une certaine modernité, empruntée au Nouvel Hollywood, au classicisme de la SF qu'on avait jusqu'ici. Puis si on ajoute à ça un récit plein de noirceur (c'est sans concessions pour les humains, très pessimiste), la musique de Goldsmith expérimentale à souhait, on peut clairement dire que Planet of the Apes a lui aussi contribué, la même année qu'un certain 2001, à un renouveau de la science-fiction au cinéma. Du coup, je suis quelque peu curieux des nombreuses suites données au film, et ce n'est pas impossible que j'y jette un œil un de ces jours.

7/10

[lvri]

Tu te lances dans le (re)visionnage de tous les opus ?

[Jimmy Two Times]

Al7gas is back. J'idolâtre ce film.