Tag, de Sion Sono (2015) L'histoire : Un vent qui sectionne des corps de lycéennes en deux, des enseignantes qui tâtent de la mitraillette, un marié avec une tête de cochon... La vie de Mitsuko s'apparente à un cauchemar éveillé et semble toujours menacée...La promotion du film annonçait un énième émule de
Battle Royale, tout comme les récents
Lesson of the Evil et
As the Gods Will de Takashi Miike... Soit un divertissement façon Sushi Typhoon, mais en mieux emballé, WTF et gorasse, mais sans grande profondeur. Or, Sion Sono a décidé d'emmener son film dans une autre direction : on peut penser à Satoshi Kon, surtout
Paprika, avec cette histoire qui mêle différentes réalités, à Terry Gilliam, notamment
L'Imaginarium du docteur Parnassus, du fait d'un certain artifice narratif... Mais aussi au Hitoshi Matsumoto déjanté de
R100. Le réalisateur de la trilogie de la haine filme bien, comme attendu, un massacre en masse de lycéennes, mais l'ambiance éthérée, liée en grande partie à l'utilisation de drones et de morceaux atmosphériques du groupe Mono, hypnotise petit à petit et l'on finit par écarquiller les yeux devant un récit qui multiplie les surprises... Schizophrène dans sa représentation de la femme, puisque le cinéaste s'attarde sur un grand nombre de petites culottes
et semble encourager le sexe dit faible à se libérer, à s'éloigner du chemin balisé que la société lui impose (école, mariage, compétition, soumission à l'homme),
Tag, œuvre abstraite et métatextuelle, ne se révèle certes pas sans défaut (une photographie assez terne, une actrice principale trop fade), mais rassure sur la capacité du réalisateur à livrer un spectacle hors-norme au cours d'une période d'hyperactivité.
Note : 7/10