[puta madre] Mes critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Destination finale 5 - 3,5/10

Messagepar puta madre » Jeu 22 Jan 2015, 08:51

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Destination Finale 5
Final Destination 5

Steven Quale — 2011 — 3.5/10
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La série des Destination Finale est la preuve qu'un bon concept n'est pas déclinable à l'infini. Si le premier volet conçu par le duo Glen Morgan-James Wong (à l'origine de certains des meilleurs épisodes d'X-Files) et sa suite bigger and louder étaient d'excellentes séries B, la baisse qualitative s'est fait ressentir dès le troisième, amplifiée dans le quatrième et confirmée par ce nouveau volet. Le problème, c'est que chaque nouvel épisode reprend exactement la même trame narrative sans essayer d'étoffer la mythologie de la saga. Si bien qu'on a trois longueurs d'avance sur l'intrigue. Et ce n'est pas ce qui sert de personnages qui va nous maintenir intéressés, ceux-ci étant totalement creux, incarnés par des acteurs lisses au possible, évoluant dans des scènes dignes d'un soap opéra (le couple qui se sépare parce que le héros doit partir travailler sur Paris, le sidekick qui rencontre des problèmes avec un de ses employés...je ronfle!) ou d'une sitcom (le tombeur de service, le patron à l'ouest). A la rigueur, pourquoi pas, l'intérêt de cette série étant d'abord ses mises à mort inventives, utilisant des objets des quotidiens et se terminant par une chute imprévue (la mort vient toujours d'où on ne l'attend pas). La montée en puissance de ces meurtres est bien gérée, mais leur conclusion invariablement loupée (cf. la mort de la gymnaste qui se conclue de la manière la moins intéressante possible, absolument pas crédible et montée trop rapidement pour qu'on y comprenne grand-chose). Les scènes dans la cuisine du restaurant n'utilisent pas le quart des possibilités offertes par cet endroit. On se console avec la catastrophe sur le pont qui ouvre le film et ses effets gores sympa (le film a été conçu pour la 3D et ça se voit) ainsi que la scène chez l'ophtalmo, assez efficaces. Le lien avec le premier film est assuré via un clin d'oeil bienvenu, même s’il n’aboutit sur rien d'intéressant. Bref, ce cinquième volet, s'il est moins raté que le précédent, confirme qu'il est largement temps pour ses producteurs d'arrêter les frais.
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De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites - 7/10

Messagepar puta madre » Jeu 22 Jan 2015, 16:49

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De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites
The Effect of Gamma Rays on Man-in-the-Moon Marigolds

Paul Newman — 1972 — 7/10
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Mine de rien, ce titre alambiqué résume bien le contenu du film, puisqu'il est effectivement question de la mutation d'un personnage évoluant dans un milieu difficile. Ce personnage, ce n'est pas comme on pourrait le croire celui incarné par Joanne Woodward, qui tient le rôle principal de Beatrice, mais celui de sa fille cadette Matilda. Un personnage innocent et réservé, aux antipodes de sa mère revêche, dont la folie se manifeste plus ou moins ouvertement, qui n'a guère évolué depuis son adolescence et qui vraisemblablement n'évoluera jamais. Joanne Woodward livre une prestation admirable dans le rôle de cette femme qui affiche du mépris envers les hommes après avoir été plaquée par son défunt mari et qui fait des rêves chimériques (son projet de créer une maison de thé uniquement parce qu'elle sait bien faire du cheese-cake).

A l'heure où il triomphe en tant qu'acteur dans la comédie L'Arnaque, Paul Newman livre une vision désenchantée de l'Amérique des gens ordinaires. Un portrait sans fards où une fille abandonne sa mère âgée au physique quasi-cadavérique à une stricte inconnue, où les relations familiales sont au mieux distantes, où l'héroïne élève ses filles dans un taudis à la crasse presque palpable... Le film réserve quelques beaux moments d'humanité, comme la proximité que l'héroïne arrive à établir par instants avec la vieille dame qu'elle héberge sous son toit. La toute dernière image de Matilda, lumineuse et exprimant sa foi en l'espèce humaine, prouve qu'effectivement les rayons gamma peuvent donner naissance à de bien jolies marguerites...
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Queen and Country - 6/10

Messagepar puta madre » Ven 23 Jan 2015, 09:07

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Queen and Country

John Boorman — 2014 — 6/10
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Avec Queen and Country, John Boorman continue le récit autobiographique entamé dans Hope and Glory, renouvelant à cette occasion la quasi-intégralité du casting (seul l'acteur interprétant le père est le même). Si Hope and Glory portait un regard d'enfant sur la guerre, celui de Queen and Country correspond plutôt à celui d'un adolescent turbulent. Le réalisateur relate son service militaire en se moquant ouvertement de l'armée de Sa Majesté et des petits chefaillons qui la constituent. La première partie est assez désopilante, notamment lorsqu'elle s'attarde sur la relation conflictuelle que les deux personnages principaux entretiennent avec leur supérieur incarné par David Thewlis. Le réalisateur va peu à peu orienter son film vers le drame en contant sa première relation amoureuse avec une femme éprise d'un autre et via l'amitié qu'il noue avec un autre appelé. Le film se traîne par endroits et aurait mérité d'être resserré. Le jeu de Caleb Landry Jones, drôle au départ, est un peu soulant à la longue, avec ses mimiques à la Joker. Mais ces imperfections sont compensées par la sincérité qui émane du récit et qui culmine sur un plan final très simple mais extrêmement touchant, qui résume en une image toute une vie consacrée au 7ème Art...
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Temps de l'innocence (Le) - 8/10

Messagepar puta madre » Jeu 29 Jan 2015, 15:07

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Le Temps de l'innocence
The Age of Innocence

Martin Scorsese — 1993 — 8/10
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Après avoir plongé à de multiples reprises dans les rues du New-York moderne, Martin Scorsese filmait ici pour la première fois celui de la fin du XIXème siècle. Tourné seulement un an après Les Nerfs à vif, Le Temps de l'innocence en constitue en quelque sorte l'antithèse. Car là où le remake du J. Lee Thompson se distinguait par sa violence exacerbée, ses scènes-chocs et son aspect rentre-dedans, cette adaptation d'Edith Warton est une oeuvre emplie de délicatesse, où les sentiments sont tus, leur violence cachée sous la surface.

Scorsese, qui fait une apparition dans le rôle d'un photographe, restitue à merveille les codes d'une société étouffante, transposition dans un New-York en pleine construction du modèle de l'ancien colonisateur anglais. Il s'attarde longuement sur les décors ou ustensiles disposés au millimètre près lors des réceptions où rien ne doit dépasser, pas même les individualités, et balade sa caméra dans les petits salons comme dans les grandes salles de bal où les réputations se font et se défont. Pour favoriser l'immersion, il utilise avec une belle virtuosité ses figures de style habituelles: plan-séquence qui suit l'arrivée de Daniel Day Lewis au bal qui ouvre le film, fondus enchaînés dans le mouvement qui lient plusieurs lieux entre eux et fluidifient la narration, voix-off omnisciente qui appuie l'idée d'une époque révolue, bande originale constituée de morceaux d'époque dont certains utilisés de manière intra-diégétique...

Il filme avec beaucoup de sensibilité cette histoire d'amour qui repose sur des désirs réprimés et où embrasser le poignet d'une femme devient un sommet d'érotisme. Daniel Day Lewis livre une prestation impeccable en homme partagé entre ses envies, son devoir et la peur du qu'en dira-t-on. Les éclairages viennent mettre en valeur les sentiments des protagonistes, résultant dans des scènes magnifiques: la lumière aveuglante qui vient éclairer Michelle Pfeiffer lorsque ses sentiments à l'égard du héros viennent à changer pendant la scène de l'opéra, l'utilisation d’un iris pour enfermer les deux amants comme dans une bulle coupée du monde, la lumière qui vient souligner le regard de Daniel Day Lewis alors qu'il lit la dernière lettre transmise par sa bien-aimée...

Contrairement à bon nombre de drames en costumes, aussi pesants que les coutumes qu'ils dénoncent, Le Temps de l'innocence est un film d'une belle fluidité qui se termine sur l'image déchirante de Michelle Pfeiffer que garde en lui un homme qui passera toute sa vie dans le regret...
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Re: [puta madre] Mes critiques en 2015

Messagepar maltese » Jeu 29 Jan 2015, 18:57

:super: Beau film, et filmer la haute société du XIXe siècle de la même manière que les gangsters de la seconde moitié du XXe, il fallait s'appeler Scorsese pour que ça soit si réussi. Rien à ajouter à ta critique.

(et puis Michelle Pfeiffer :love: )
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Limits of Control (The) - 1/10

Messagepar puta madre » Ven 30 Jan 2015, 08:59

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The Limits of Control

Jim Jarmusch — 2009 — 1/10
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Pouah, qu'est ce que c'était chiant! Il aurait dû intituler son film The Limits of Boredom, le père Jarmusch, ça aurait été plus proche de la réalité... Pendant près de deux heures, on suit donc Isaac de Bankolé marcher, attendre, marcher, attendre, attendre, marcher... Entre-deux, il échange des propos métaphoriques avec des acteurs de renom (Bill Murray, John Hurt, Tilda Swinton, Gael García Bernal), visite des musées, avale des bouts de papier, échange des boîtes d'allumettes, commande deux espressos "dans deux tasses séparées", fait une espèce de yoga, refuse de coucher avec une Paz de la Huerta qui passe son temps à poil...le tout à un rythme d'escargot. Pour aggraver les choses, Arte a eu la bonne idée de le diffuser dans une VF atroce, ce qui enlève le seul intérêt que le film pouvait encore avoir, c'est-à-dire ses numéros d'acteurs. Seule la scène du meurtre de Bill Murray m'a sorti de ma torpeur, avant que j'y replonge aussitôt. J'ai tenu jusqu'au bout, ce dont je ne suis pas peu fier, afin de voir où tout ça conduirait...et la réponse est nulle part! Chez d'autres, le film saura certainement tester la limite de leur...patience!
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Re: [puta madre] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Ven 30 Jan 2015, 12:12

Jarmush en VF, c'est atroce, j'en sais quelque chose :mrgreen:. Tu as apprécié quoi d'autre de lui ?
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Re: [puta madre] Mes critiques en 2015

Messagepar Malko Linge » Ven 30 Jan 2015, 13:15

Ah ben tu donnes envie ;-)
Et puis les deux autres critiques sont là pour te soutenir...
Aller mieux, ce serait de la provoc...
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Re: [puta madre] Mes critiques en 2015

Messagepar puta madre » Ven 30 Jan 2015, 14:00

dunandan a écrit:Jarmush en VF, c'est atroce, j'en sais quelque chose :mrgreen:. Tu as apprécié quoi d'autre de lui ?

C'était soit VF, soit version allemande! Ça aurait peut-être été moins pire en allemand :mrgreen:

Bon, Jarmusch, à la base, je suis pas hyper fan même si j'apprécie le ton décalé qu'il imprime à ses films et ses BO souvent excellentes.
Mon préféré, c'est Broken Flowers qui trouve le bon dosage entre ironie et nostalgie.
Je connais peu ses premiers films à part A Night on Earth que j'avais bien aimé, même si j'avais trouvé ça un peu bavard (notamment le numéro de Roberto Begnini qui soule à la longue).
J'apprécie également Ghost Dog mais je n'ai pas trop accroché à Dead Man et Coffe and Cigarettes.
Voilà où je me situe par rapport à ce cinéaste.

Malko Linge a écrit:Ah ben tu donnes envie ;-)
Et puis les deux autres critiques sont là pour te soutenir...

Malgré les avis négatifs que j'avais lus, j'espérais quand même quelque chose d'à peu près potable. Même pas... :?
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Re: [puta madre] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Ven 30 Jan 2015, 14:56

Il y a des chances alors que tu accroches à son dernier essai, si tu aimes la bonne zik underground, la nuit, et les glaces :mrgreen:.
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Re: [puta madre] Mes critiques en 2015

Messagepar puta madre » Ven 30 Jan 2015, 15:50

Je comptais aller le voir au festival Télérama, mais je n'ai pas eu le temps. Ce sera pour une prochaine fois...
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Rage - 6/10

Messagepar puta madre » Mar 03 Fév 2015, 09:21

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Rage
Rabid

David Cronenberg —1977 — 6/10
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Avec Rage, David Cronenberg développe une intrigue similaire à son précédent Frissons. On retrouve l'organisme à forme phallique qui vient libérer les pulsions meurtrières de ceux qu'il contamine. Sauf qu'ici le parasite est remplacé par un dard qui jaillit d'une espèce de vagin caché sous l'aisselle d'une demoiselle qui s'alimente du sang de ses victimes, et que la menace contenue dans un unique immeuble/organisme dans Frissons se répand à l'échelle du pays. Le film reprend également le thème des méfaits de la science, qui reviendra dans bon nombre de films du réalisateur.

Néanmoins, Rage s'avère moins réussi que son "brouillon". D'abord, en raison d'une mise en place laborieuse qui, une fois passés l'accident inaugural et l'opération qui transformera l'héroïne, présente des personnages sans beaucoup de consistance à un rythme faiblard. Ensuite parce qu'une fois l'héroïne réveillée et lancée dans son périple meurtrier, le scénario va suivre un schéma répétitif: elle rencontre un homme, ne tarde pas à s'abreuver de son sang et celui-ci devient fou après qu'elle l'ait quittée. Malgré ses lacunes scénaristiques, Rage parvient à convaincre par son ambiance: Cronenberg y développe une atmosphère glauque et dépressive, renforcée par une musique atonale similaire aux scores composés par Howard Shore dès le film suivant du cinéaste, Chromosome 3.

Le parcours sanglant de l'héroïne donne lieu à des images assez dérangeantes où les contaminés, réduits à des visages grimaçants et écumants, dépourvus de toute humanité, s'en prennent violemment à leurs proches. L'intrigue parallèle où le héros tente désespérément de rejoindre sa copine nous fait assister à l'intervention des autorités sanitaires dans une ambiance très fin du monde. La discussion téléphonique entre l'héroïne et son fiancé clôt le film sur une touche d'émotion inattendue, d'autant qu'aucun de ces personnages n'aura suscité l'empathie jusque-là. La dernière image s'inscrit dans la logique du film, le corps humain étant réduit à un déchet qu'on balance dans une benne à ordures. Glaçant!
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Re: [puta madre] Mes critiques en 2015

Messagepar Jack Spret » Mar 03 Fév 2015, 09:33

D'ailleurs, le parallèle entre son infection et le SIDA avait chamboulé un peu les critiques de l'époque si je ne m'abuse, le virus réapparaissant aux Etats-Unis vers la fin des années 70.
Assez d'accord avec toi sur le fait que les personnages sont assez mal traités mais que l'idée et le traitement visuel rattrape un peu tout.
On sent vraiment là le début de la patte Crocro.

Pendant très longtemps, j'avais rêvé d'avoir cette affiche dans ma chambre:
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"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Re: [puta madre] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Mar 03 Fév 2015, 09:51

Pas sûr que les filles seraient restées dans ta chambre...
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Re: [puta madre] Mes critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mar 03 Fév 2015, 10:05

Mais dans son frigo certainement.
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