[oso] Ma prose malade en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar pabelbaba » Mar 27 Oct 2015, 22:02

Généralement Dutronc passe bien dans au ciné en mode nonchalant, ranafoute.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mer 28 Oct 2015, 12:58

Bah, en même temps, il est pas très présent dans ce film, mais quand il l'est, on le calcule pas vraiment.

Mais, pour avoir vu un autre de ses films hier, je crois que le souci du film vient de Jessua. Le mec a de bonnes idées, mais pour les concrétiser, il rame.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar pabelbaba » Mer 28 Oct 2015, 15:03

Sans doute, je ne l'ai pas vu. C'était surtout pour dire que j'aime bien Dutronc au ciné en général. :mrgreen:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mer 28 Oct 2015, 15:25

Si tu veux pas que je réponde, dis le moi hein, branleur :mrgreen:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar pabelbaba » Mer 28 Oct 2015, 17:01

Meuh non... :D
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Amarcord - 7/10

Messagepar osorojo » Mer 28 Oct 2015, 23:50

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•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
AMARCORD

Frederico Fellini | 1974 | 7/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••


Fellini croque ses semblables avec une belle sensibilité, mais il en fait un tout petit peu trop par moment à mon goût. Et même si je garderai en mémoire des séquences bien grinçantes (tout le passage avec Mussolini notamment), je sors de la séance un peu mitigé. J'ai eu du mal à m'impliquer totalement dans cette tranche de vie pourtant faite d'une belle émotion et de chouettes moments de rire. Peut être est-ce son rythme lancinant, ou bien l'hystérie de certaines séquences (l'intro notamment), ou encore son point de vue sans cesse changeant qui m'a un peu ennuyé, je ne sais pas, toujours est-il que je suis resté plutôt en retrait alors que je partais confiant. Reste tout de même la mise en scène de Fellini qui en impose sacrément, tout le passage en pleine brume est assez fantastique d'un point de vue visuel. Les personnages que l'on suit depuis le début deviennent des ombres qui cherchent leur chemin, l'effet est saisissant. C'est un peu à l'image du film, et ce que j'en ai ressenti, des moments en apesanteur comme celui-ci, qui se font rattraper par des symboles un brin pompeux, comme un Paon sorti de nulle part qui vient clore ce chouette moment.
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Film: Amarcord
Note: 10/10
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mer 28 Oct 2015, 23:51

C'est bizarre, à force d'y réfléchir, j'ai envie de dire d'autres trucs, et de monter ma note... xD
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Val » Jeu 29 Oct 2015, 00:05

Normal.



:mrgreen:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Jeu 29 Oct 2015, 00:56

C'est trop long à mon goût, mais il y a des trucs très réussis. Les acteurs sont tous super bien dirigés et vu leur nombre, c'était pas une mince affaire ^^ J'pense que je pourrai monter à 7 ^^ Par contre, j'ai clairement préféré 8 1/2 de Fellini :)
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Canine - 8/10

Messagepar osorojo » Dim 01 Nov 2015, 16:16

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•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
CANINE

Yorgos Lanthimos | 2009 | 8/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••


Les raisons qui ont poussé un père de famille lucide à jouer aux apprentis sociologues avec ses rejetons ne seront jamais dévoilées. Les curieux en seront quittes pour une petite frustration, les autres apprécieront la détermination sans faille d’un jeune cinéaste à créer du non sens pour remettre en perspective cette valeur fondamentale qu’il n’est jamais bien vu de malmener, à savoir celle de la famille. En faisant de la figure patriarcale de son film un bourreau passé maître dans la torture psychologique, Yorgos Lanthimos assène un sérieux uppercut à ce que peut représenter le rôle de parent, un père et une mère étant par nature des guides jamais remis en question par leurs enfants. Jusqu’à un certain point … Et ce point prend la forme ici de l’appel de la chair, des pulsions naissantes chez le fiston que le père canalise en apportant dans son foyer une source de contamination, un élément rapporté du monde extérieur qui va gangrener la famille.

De ce sujet casse tronche au possible, Yorgos Lanthimos tire le meilleur en lui associant une mise en scène glaciale composée au millimètre, une direction d’acteurs redoutable et un sens du rythme insolent qui lui permet de jouer avec l’immobilisme sans que celui-ci ne se métamorphose en ennui. Un véritable tour de force quand on se rend compte qu’il n’est quasiment question que de plans fixes dans sa mise en scène. C’est là toute la puissance de son coup d’œil singulier, cette caméra qui se positionne avec intelligence là où on ne l’attend pas forcément et qui s’appesantit, sans jamais détourner le regard, là où d’autres n’auraient osé le porter.

Forcément, une œuvre si personnelle ne peut que diviser. Canine est un film difficile à aborder parce qu’il prend les esprits à rebrousse poil et s’en joue de manière perverse. Dès lors, deux options possibles, rejeter l’exercice de style et subir le malaise jusqu’au bout, ou bien l’accepter, et prendre Canine pour ce qu’il est : un bouleversement sauvage, mais intelligent, de nos valeurs les plus sacrées.
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Plein Soleil - 8,5/10

Messagepar osorojo » Lun 09 Nov 2015, 19:27

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•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
PLEIN SOLEIL

René Clément | 1960 | 8.5/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••


Il y a de quoi rester un peu sur sa faim lorsque l’arnaque finale se dévoile enfin. Plusieurs raisons à cela, la caractérisation très froide du protagoniste d’une par et un rythme en trois temps un peu instable d’autre part. Quel choix particulier en effet de faire monter la lumière au zénith après trois quart d’heure de film pour la laisser décroître ensuite sans jamais lui redonner de puissance, si ce n’est un final plus malin qu’il n’y parait, qui remet en perspective tout ce qui vient de se passer.

Le moment fort de plein soleil, c’est son meurtre en plein cagnard bercé par une houle furieuse, l’aboutissement d’une première partie agitée qui permet à René Clément de poser les trois personnages phares de son intrigue, qui se cantonneront finalement à jouer un triangle amoureux assez classique, si l’on excepte la participation de l’un d’entre eux à la partie de manière plus radicale.
Alain Delon, le pauvre aux aguets, bien décidé à ravir biens et maîtresse à celui qui lui donne des ordres, vole littéralement le film. Magnétique, d’un sang froid à toute épreuve, il est de chaque plan. Et c’est tant mieux … quand il n’y est pas, les vagues se font partiellement la malle. Marie Laforêt est irritante au possible et Billy Keans surjoue tant qu’il peut. Maurice Ronet tient bien la barre avec aisance, mais le pauvre passe par-dessus bord un peu vite, laissant Delon assurer seul le show.

Si le bougre s’en sort avec les honneurs, il compose cependant avec un personnage qui manque de susciter la sympathie, écrit avec trop de rigueur et de distance pour parvenir, dans un premier temps, à toucher le spectateur lorsque le sort selle son destin. Mais c’est certainement ce que souhaitait construire René Clément, un personnage qui se révèle être d’une antipathie à toute épreuve. Celui qui est présenté au départ comme l’antithèse du riche fils à papa insupportable finit par le concurrencer sur le banc des salopards. Et ce qui avait semblé être de belles approximations d’écriture dans les agissements du manipulateur prend un tout autre sens dans les 5 dernières minutes : l’homme, sur de son coup, profite d’un moment de répit en plein soleil, alors que d’autres sont prêts à le cueillir.

Plein soleil est un film particulier, que l’on peut vite juger comme étant fébrile et approximatif alors qu’il est finalement particulièrement subtil. Ma première impression en fin de bobine fut d’être déçu par son côté manipulateur un peu cavalier. Mais j’y ai repensé, j’ai revu quelques scènes et il m’apparaît évident que ce qui peut faire penser à de belles ficelles scénaristiques au prime abord ne sont en fait que les pavés qui mènent Delon à sa dégringolade finale. Le seul artifice narratif qui me paraît peu nécessaire, c’est la petite surprise que réserve le bateau lorsqu’il est mis au sec. Un coup de marteau supplémentaire sur l’enclume de la culpabilité qui aurait pu être évité. Pour le reste, plein soleil est un film qui se déguste avec enthousiasme, encore faut-il prendre le temps de l’apprécier à sa juste valeur tant l’impression qu’il inspire au premier regard est loin d’être flatteuse.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Olrik » Lun 09 Nov 2015, 20:36

osorojo a écrit: Mais c’est certainement ce que souhaitait construire René Clément

Et dans la perspective du personnage créé par Patricia Highsmith, il faut préciser que celle-ci considérait Delon comme LE Ripley.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar pabelbaba » Lun 09 Nov 2015, 23:44

Chouette critique encore. J'aurais été incapable de dire tout ça, alors que ça reflète vraiment bien le film! :super:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Lun 09 Nov 2015, 23:59

Olrik a écrit:
osorojo a écrit: Mais c’est certainement ce que souhaitait construire René Clément

Et dans la perspective du personnage créé par Patricia Highsmith, il faut préciser que celle-ci considérait Delon comme LE Ripley.


Pas lu le bouquin, merci pour la précision. Comme quoi, René Clément a bien géré son adaptation :)

pabelbaba a écrit:Chouette critique encore. J'aurais été incapable de dire tout ça, alors que ça reflète vraiment bien le film! :super:


Merci, ça fait plaisir ;) J'aime ce genre de séance où tu finis un peu circonspect et que ton avis change au fur et à mesure que tu rédiges ta palabre :mrgreen:
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Grande illusion (La) - 8/10

Messagepar osorojo » Lun 16 Nov 2015, 19:19

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•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
LA GRANDE ILLUSION

Jean Renoir | 1937 | 8/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••


Quel fourbe ce Renoir. Avec la grande illusion, il embobine son monde. Voyez plutôt : dans ce film de prison en temps de guerre, à aucun moment le bougre ne joue avec les codes des deux genres. Pour lui, la guerre n’est qu’un prétexte et la prison un lieu d’échange visant à donner du poids au sujet qui le préoccupe : les frontières qui divisent les hommes et les circonstances qui les effacent parfois, même de manière éphémère.

Il y a fort à parier que celui qui lancera le film pour y trouver le précurseur du film de Sturges — auquel on pense forcément lorsque les prisonniers vident leur poche en pleine partie de jardinage — ou la fougue quasi documentaire d’une œuvre telle que la 317ème section, se sentira un brin trompé. Et pourtant, La grande illusion est une sacrée péloche, une œuvre profondément humaniste qui compense son écriture fantaisiste par une belle densité émotionnelle qui se construit dans la durée. Sans jamais diaboliser un camp ou l’autre —pour un film sur la première guerre mondiale, encore vive dans les esprits, c’est plutôt courageux —, Renoir choisit d’illustrer la condition humaine dans ce qu’elle a de plus universelle, à savoir son clivage en zones sociales qui, même entre ennemis, rapproche les hommes, parfois davantage que leurs pays d’origine.

La grande illusion est un portrait d’hommes prenant, qui trouve sa puissance symbolique dans l’écriture volontairement naïve de ses différents personnages. Les acteurs peuvent alors s’effacer — Gabin paraît parfois un peu moins magnétique qu’à l’accoutumée —, leurs dialogues étant si puissants qu’ils les éclipsent parfois, fortement au début du film, lors de l’arrivée dans la première prison des officiers — les parties de rigolade entre copains étant limite surjouées —, et un peu moins au fur et à mesure que film avance et que le réalisme reprend ses droits.

Si son humanisme radical pourra diviser parce qu’il amène La grande illusion dans les eaux troubles de l’utopie à diverses reprises, il n’en reste pas moins que les hommes qui y sont dépeints parviennent à toucher à de multiples reprises et que l’aventure à laquelle ils prêtent leurs traits, passionnante à bien des égards, suffira à captiver l’attention d’un auditoire qui ne pourra quitter son siège avant de savoir à quelle sauce vont être mangés ces hommes qu’il a pris en sympathie.
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