[oso] Ma prose malade en 2015

Modérateur: Dunandan

Antiviral - 5/10

Messagepar osorojo » Dim 19 Avr 2015, 18:20


★★★★★★ ZE CHALLENGE DÉCOUVERTE ★★★★★


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ANTIVIRAL

Brandon Cronenberg | 2012 | 5/10
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Langouuuuureuuuuuuse agooooooooonie

Beaucoup trop long, ampoulé par une dernière partie qui s’enlise dans sa volonté revendicatrice, Antiviral possède toutefois une forte personnalité qui le rend indéniablement intéressant. Marqué par un postulat de départ radical, propice à l’exploitation du corps jusqu’à saturation, le premier film de Brandon Cronenberg prouve que l’obsession pour la chair en souffrance est une histoire de famille.

Si le penchant dystopique un brin poussif de l’ensemble peut agacer, force est de constater qu’il y a une vraie force de proposition dans Antiviral. Graphique d’abord, que ce soit à travers ce blanc omniprésent qui se macule de pourpre au fur et à mesure que la maladie ronge l’écran ou lorsque le jeune cinéaste tente de donner un visage à cette dernière, thématique ensuite, avec l’abolition progressive de cette frontière ténue différenciant matière morte et vivante qu’il emprunte à son père avec plus ou moins de réussite.

Antiviral, c’est aussi la découverte d’un acteur prometteur, qui subit le sort de son personnage avec abnégation. Caleb Landry Jones se livre corps et âme à Brandon Cronenberg qui en fait une poupée de chiffon, malmenée d’un bout à l’autre de son film, commercial sans scrupule devenu malade sans liberté, il est l’image brute et malsaine d’un certain opportunisme social qui manque un peu de nuance. Le final maladroit confirme cet excès d’envie typique d’un premier film.

Handicapé par son manque de cadre, Antiviral fait toutefois l’effet d’une première réalisation marquante. Brandon Cronenberg entame son chemin de metteur en scène marqué par l’univers de son père, espérons qu’il continuera à digérer ses influences pour en proposer sa propre variation, qu’il a initié avec fougue dans ce premier film ni manqué, ni réussi.
Critiques similaires
Film: Antiviral
Note: 4,5/10
Auteur: Moviewar

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Nous sommes tous en liberté provisoire - 8/10

Messagepar osorojo » Mar 21 Avr 2015, 19:13

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NOUS SOMMES TOUS
EN LIBERTÉ PROVISOIRE

Damiano Damiani | 1971 | 8/10
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Faux plan pour Franco

Un poliziesco qui prend pour cadre une taule craspec, ça suffit en soi pour provoquer l’intérêt. Quand, en plus, derrière la caméra se trouve l’œil affuté et la rage politique de Damiano Damiani, celle qui s’est exprimée avec virulence dans l’excellent Confession d’un commissaire de police au procureur de la république réalisé la même année, l’intérêt se mue en une attente immédiate mêlée toutefois de la crainte d’assister à une certaine redite. En effet, conjuguer à nouveau, et sans délai, l’ambiance particulière de la vague dépressive des seventies italiennes à la revendication politique plus subtile en usant des yeux malicieux de Franco Nero peut sembler, de prime abord, un brin opportuniste.

Que l’on se rassure, il n’en est rien. Damiani parvient une nouvelle fois à mêler habilement toutes ces composantes en réalisant un film différent et réussi, même s’il ne retrouve pas la dynamique incroyable de Confession[…], la faute à quelques légères baisses de rythme et enchaînements un peu cavaliers dans le destin de l’architecte. Damiano Damiani use et abuse de ce personnage singulier pour déverser toute sa rancune à l’encontre d’un pays vérolé jusqu’au trognon : véhicule de luxe d’une satire sociale qui ne fait pas de concession, il est le reflet d’une caste sociale située en marge d’un quotidien instable, catapulté au cœur d’un monde réel rythmé par des jeux de pouvoir particulièrement vicieux.

C’est en effet la corruption dans son ensemble qui est au cœur de Nous sommes tous en liberté provisoire. Si l’architecte se met à l’abri, au début de son initiation carcérale, par le pouvoir que lui confère son aisance financière, bien vite il se rend compte qu’il n’est pas différent des autres détenus. A savoir un simple pion sur l’échiquier qui sert de support aux réels détenteurs de l’influence nécessaire pour huiler les rouages de l’administration, pénitencière dans le cas présent.

La réalisation sans esbroufe mais à la photographie soignée de Damiano Damniani, confère à Nous sommes tous en liberté provisoire des allures de documentaire intrépide. La caméra est plongée au cœur de la prison et ne quitte jamais Franco Nero. Marquant de son charisme chaque plan, l’acteur sombre dans les travers qu’il essayait de combattre lors de son incarcération, alors habitué, par une vie qui n’avait jamais su lui dire non, à élever la voix en cas d’insatisfaction.

La fin est sans équivoque, son premier compagnon de cellule, héros militaire condamné à mourir de honte dans une geôle isolée du monde qu’il a défendu, l’avait prévenu : on s’habitue à tout, même à fermer les yeux pour pouvoir continuer à espérer. La voix d’une fatalité déprimante, incarnée par la fille du seul innocent de l’histoire, rappelle une ultime fois à l’architecte sa faiblesse légitime, celle qui continue à privilégier les puissants, au détriment des âmes modestes qui ne peuvent que renoncer à se défendre, serrant les dents un peu plus longtemps pour endurer un quotidien bien sombre.

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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Val » Mar 21 Avr 2015, 19:18

Eh bien voilà qui donne envie !

Je connais très mal le cinéma italien mais il va falloir corriger ça de toute urgence.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mar 21 Avr 2015, 19:20

Je pense que beaucoup mettront moins que moi, mais avec ce film Damiani continue de me faire de l'oeil, j'vais me faire un cycle :mrgreen:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mar 21 Avr 2015, 19:23

Ca me fait penser que j'ai encore sa série policière avec Michele Placido a finir. :chut:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mar 21 Avr 2015, 19:25

Je l'ai sous le coude aussi sa série, mais pas encore commencé. T'en es où ?
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mar 21 Avr 2015, 19:29

J'ai vu les trois premiers épisodes que j'ai vraiment bien aimé (j'ai été choqué par la violence et le réalisme du truc surtout pour un truc pensé pour la télé), mais par contre l'éditeur n'a sorti que les trois premières saisons, du coup je sens venir la frustration si je continue. :oops:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mar 21 Avr 2015, 19:33

C'est bien La mafia ? J'ai 6 épisodes sous le coude, c'est que la première saison ?
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mar 21 Avr 2015, 19:36

Ouep, six épisodes d'une heure mais c'est vraiment une histoire suivie, si j'ai bien compris, chaque saison se focalise sur un nouveau parrain a coffrer.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mar 21 Avr 2015, 21:23

Dit comme ça, ça donne bien envie, je me ferai la première saison au moins, voir ce que ça donne ! :)
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Important c'est d'aimer (L') - 7,5/10

Messagepar osorojo » Mer 22 Avr 2015, 18:15


★★★★★★ ZE CHALLENGE DÉCOUVERTE ★★★★★


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L'IMPORTANT C'EST D'AIMER

Andrzej Żuławski | 1975 | 7.5/10
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Alimentaire, mon cher public

Andrzej Żuławski n’est pas le genre de bonhomme qui fait du cinéma pour flatter la rétine de son public. Lui, son truc, c’est de le mettre mal à l’aise, de le plonger au fond d’un gouffre peuplé d’une misère humaine qui observe sa propre déchéance. Que l’on soit, ou non, réceptif à son cinéma, il y a une certaine fascination morbide qui émane de ses images. C’est assez troublant. Dans mon cas, au bout de 5 minutes de film, devant la théâtralité des personnages, j’étais quasi certain de rejeter en bloc la suite. Et pourtant, je n’ai pu m’extirper de l’écran avant le point final de cette histoire que je jugeais, de prime abord, très maniérée. Possession, qu’il réalisera juste ensuite, m’avait fait un effet semblable, celui de me fasciner malgré le rejet immédiat que j’ai pu nourrir à son encontre.

Fraîchement exilé de Pologne lorsqu’il réalise L'important c'est d'aimer, Andrzej Żuławski signe un film désespéré dans lequel il met en scène des âmes errantes, qui se cherchent sans se trouver, et finissent par se perdre. Certaines trouveront un semblant d’espoir en toute fin de parcours, mais à quel prix.

Exigeant envers ses acteurs, qu’il place dans des situations inconfortables en permanence, Andrzej Żuławski évolue à la frontière entre cinéma et théâtre. Ses comédiens enchaînent tirade sur tirade, les décors sont bruts de décoffrage et la narration est très morcelée : les scènes s’enchaînent en même temps que les lieux se suivent. Si en début de séance, cela paraît peu fluide, bien vite une dynamique émerge des interactions abusives qui font réagir les personnages.

Romy Schneider, chahutée à l’extrême, touche en plein cœur par son errance oisive entre rage de vivre et envie d’en finir. Beauté fatale, jamais mise en valeur par Andrzej Żuławski, qui préfère la dépecer de ses atouts —sans y parvenir—, elle est le centre de l’attention, le point central vers lequel tous les éléments rapportés du film se dirigent inéluctablement. Elle est ce Graal puissant qui a le pouvoir de redonner sens aux vies erratiques que mènent les pauvres bougres qui gravitent autour d’elle, cette promesse d’un bonheur, même éphémère, pour lequel ils sont prêts à l’ultime sacrifice.

C’est l’estomac noué que l’on finit la projection. Difficile de refaire surface après avoir été témoin d’une telle tourmente ; il y a quelque chose d’obsédant dans les images et les ambiances si particulières que construit Andrzej Żuławski, composant une mélodie picturale qui nait sans crier gare d’un amalgame d’images pourtant pas très heureux. Un film qui sait convaincre les réticents, puisque même sans avoir apprécié l’expérience, il est difficile de se détacher des images sans éprouver l’envie d’en découvrir davantage…
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Olrik » Mer 22 Avr 2015, 18:22

Très intriguant. 1975, Dutronc, Schneider, Kinski, n'en jetez plus ! incroyable que je n'ai jamais vu ce truc.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mer 22 Avr 2015, 18:26

Après, c'est Andrzej Żuławski, je ne sais pas si tu connais le bonhomme, mais ses films sont particuliers. Je n'ai vu que Possession et celui-ci de sa main, et les deux m'ont pas mal remué :mrgreen:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Olrik » Mer 22 Avr 2015, 18:35

J'ai dû voir l'Amour braque il y a trrrrès longtemps (quasiment pas de souvenirs). Et son Mes nuits sont plus belles que vos jours avait fait parler de lui je crois avec ses scènes de nu. Un coup d'oeil sur ce qu'est Possession me semble aussi tentant. Ouais, particulier mais c'est le style que je peux aimer.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar angel.heart » Mer 22 Avr 2015, 18:39

Possession m'avait mis une bonne petite claque dans la tronche. Et j'ai également beaucoup aimé L'important c'est d'aimer.

Par-contre, La fidélité (seul autre film que j'ai vu du réal) m'avait bien emmerdé.
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