[Elpingos] Mes critiques en 2015

[Mr Jack]

Putain vous donnez envie pour Jivago

[puta madre]

Je plussoie heatmann et angel pour Jivago

[Scalp]

Putain vous donnez envie pour Jivago

Rarement vu un truc aussi chiant.

[elpingos]

C'est marrant j'ai l'impression d'avoir déjà entendu ça 1000 fois venant de toi

[elpingos]

ELLE L'ADORE
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Jeanne Herry (2014) | 7,5/10

Et ben c'est très bien ce petit film français, qui déjoue pas mal d'attente, avec un scénario malin, et qui impressionne avec son duo d'acteurs.
Le fait que ce soit le premier long de sa réalisatrice est déjà assez remarquable, car le film possède un ton et une liberté qu'on n'a pas souvent dans le ciné français. Plus polar/thriller que comédie, le film n'est pas pour autant glauque ou pesant, et très bien équilibré, il mélange un peu les thématiques. Sur le postulat de départ, une fan qui aide son idole à se débarrasser d'un corps, le film s'en sort admirablement bien. Des rebondissements, des revirements qu'on n'attend pas forcément, une mise en scène assez rythmée, joli travail sur le son, les lumières et les détails. Et un ensemble d'écueils que le scénario évite habilement. Et surtout Laurent Lafitte et Sandrine Kiberlain en tête illuminent le métrage. Cette dernière montre une fois de plus l'étendu de son talent et livre une partition remarquable. Sa scène d'interrogatoire, étirée comme il faut, est excellente et constitue le sommet du film. Elle maîtrise à la perfection les différents registres, et son personnage est à la fois le centre de gravité du film et son électron libre. Impossible de savoir ce qu'elle pense ou va décider de faire, elle incarne la grâce et le suspens du film. Et à l'heure où le cinéma, français notamment, peine à prendre des risques, voir un métrage pareil réussir à se démarquer finement, est assez exemplaire.

[Kakemono]

Film assez atypique qui détone un peu dans le panel cinématographique français mais qui mérite d'être vu. Je m'atais laissé prendre au je et j'avais plutôt bien apprécié.

[Alegas]

BIRDMAN
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Alejandro González Iñárritu (2015) | 8,5/10

Birdman est un film extrêmement impressionnant, et confirme que son réalisateur et ses acteurs sont de très grand techniciens.

Construit sur un faux plan séquence de près de 2h (!), Birdman ne joue pas pour autant la carte de l’esbroufe et s'avère toujours fluide et plaisant. Car cette technique, une gageure mais finalement extrêmement habile, est au service d'un récit fort qui mêle la comédie au drame, qui se jouent en coulisses du côté des acteurs et plus généralement des créateurs. Le film et son format se justifient donc extrêmement bien par ce maelstrom de scénettes et de personnages déjantés, sur le fil, dont l'excitation de la première, va les conduire à tout un tas de face à face et de remises en question extrêmement ludiques.

Il faut dire que les personnages sont interprétés au cordeau par des acteurs géniaux, Keaton en tête en vieil acteur déclinant et dérangé, Norton irrésistible en acteur bankable, mégalo et jusqu’au-boutiste dans son côté actor studio, Galifianakis à contre-emploi dans le rabat-joie de service, et Naomi Watts, comme toujours excellente. Seule Emma Stone a du mal ici à trouver sa place, étant peut-être l'un des personnages les plus éloignés de la scène. En tout cas cette troupe fantasque et délurée se ridiculise souvent et permet au réal un ensemble de critiques sur le système, des acteurs de films de super-héros aux digressions artistiques. Keaton notamment, dans son personnage d'ancien Birdman, est extrêmement touchant quand on pense à ses débuts glorieux dans les Batman de Burton puis à sa relative traversée du désert.

La place apportée à ces réflexions, sur les égos et leurs rapports, la célébrité volatile et comme une mise à nu, la modernité, tout à la fois sur le milieu du cinéma, du théâtre et de la critique, est en même temps parfaitement dosée et ne perturbe pas l'équilibre comique du récit et son ambitieux formalisme. Car le film n'oublie jamais de dégoupiller son aspect glauque et lucide de cour des miracles par des apartés extrêmement drôles ou fantasmatiques. Et ce faux plan séquence (a priori seulement 12 scènes en tout), hymne à la vie (dont les pulsations sont constamment mises en musique à la batterie par Antonio Sanchez) de virevolter à tout va jusqu'à son dénouement plus sage, comme une conclusion mélancolique.

Un film hybride et farfelu, satirique, qui consacre avant tout des acteurs et le côté artisan de son réalisateur, qui semble peut-être ici, exorciser certains de ses démons par le charme de la comédie. Fascinant.

[Alegas]

Comment tu donnes bien envie là.

[elpingos]

Merci, une petite claque pour moi, à laquelle je n'arrête pas de penser : c'est un film prégnant car extrêmement bien fait et des acteurs au top. Après il va faire certainement parler mais je pense aussi pas mal diviser.

[Mark Chopper]

Naomi Watts, comme toujours excellente. Seule Emma Stone a du mal ici à trouver sa place, étant peut-être l'un des personnages les plus éloignés de la scène.

Seul point de désaccord pour moi : Watts, je l'ai trouvée transparente. Et Stone m'a épaté.

[elpingos]

Stone a en effet une scène géniale avec son père, avec notamment un monologue terrible. Après c'est moins elle que son personnage qui m'a pas franchement passionné. Le côté fille à papa célèbre et ex-junkie sur la brèche, j'ai compris l'intérêt mais c'est le personnage le + classique.

Sinon Watts a pas un grand rôle mais je l'aime. Donc bon.

[Mark Chopper]

Sinon Watts a pas un grand rôle mais je l'aime. Donc bon.

Et tu as voulu frapper Norton lorsqu'il se la joue actor's studio sous la couette ?

[elpingos]

Ben nan, justement, j'aurai été pareil... Et puis c'est une de ces scènes géniales qu'il a Norton dans le film.

[Alegas]

LE FABULEUX DESTIN D’AMÉLIE POULAIN
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Jean-Pierre Jeunet (2001) | 8,5/10

Film culte des années 2000, Amélie Poulain tient le pari d'une comédie romantique atypique, stylisée à l'extrême dans un mélange de moderne et de classique et pourtant réussie dans ces émotions et le fourmillement d'idées qu'il affiche. Du pur Jeunet, beau et riche à la fois, rythmé et extravagant mais aussi un peu controversé. Taxé à tort de naïveté et de conservatisme, Amélie n'est en aucun cas la bluette que certains critiquent. Populaire oui mais démagogique non.

Car la minutie et la méticulosité de Jeunet emmènent le film dans des sphères bien éloignées des romCom habituelles. Si le décorum a pu être décrié sur son aspect carte postale, j'y vois plutôt la flamboyance d'un style affirmé, coloré et naïf dans le bon sens du terme, pur, enfantin et presque ovniesque. Au niveau en quelque sorte de son héroïne tout droit sortie d'un conte de fées. Et le merveilleux de prendre la forme bricolée des petits riens et de transfigurer Paris. Rarement depuis longtemps l'une des plus belles villes du monde n'est apparue aussi belle justement. Et rarement un film d'auteur adulte n'a été aussi chaleureux et optimiste.

Fruit d'un travail d'orfèvre dans les moindres registres, Amélie Poulain est certes une histoire d'amour entouré d'un écrin presque kitsch, mais la profusion de ses historiettes, la galerie de ses personnages simples et truculents, et sa qualité artistique en font un film fascinant à de nombreux égards. Les interprètes sont remarquables: Tautou EST Amélie Poulain, elle l'est restée d'ailleurs, son travail est impeccable, tant elle incarne avec un malin plaisir les différentes émotions de cette Alice parisienne. Kassovitz lui aussi est un excellent choix de casting, à la fois gamin et débonnaire, complété par tous ces acteurs drolatiques que sont Pinon, Nanty, Debbouze, Rufus, etc .. Une joyeuse troupe qui évolue certes dans un décor fantasmé, mais qui savent rester proche et amusant.

Les stratagèmes et les lubies d'Amélie seront autant de péripéties du quotidien qu'un précipité d'émotions. Rempart contre la solitude et la morosité d'une ville, cette histoire fabuleuse est aussi la quête éperdue de l'aventure et d'une âme-sœur. Et si celle-ci prend vers la fin une dimension presque triste, humaine, c'est pour mieux rayonner dans ses deniers instants, jusqu'au bout réussis.

Le film de Jeunet est certes un film d'une apparente simplicité, mais il ne verse par pour autant dans la facilité. Pour preuve que le film se revoit avec plaisir et redécouverte. Et c'est bien là l'apanage des grands réalisateurs que de livrer une histoire bouillonnante et inspirée dans un formalisme remarquable.

[Alegas]

Taxé à tort de naïveté et de conservatisme, Amélie n'est en aucun cas la bluette que certains critiquent. Populaire oui mais démagogique non.

Fuck yeah. Tu fais plaisir là.

(Du coup il va rentrer dans le Top )