Que les Gros Salaires Lèvent le Doigt! de Denys Granier-Deferre - 1982
Je pensais avoir touché le fond de la comédie/satire sociale à la française avec
Le Bénévole de Mocky. Mais j'étais loin de me douter que l'impossible n'est pas français.
A vrai dire, je parle d'une comédie/satire sociale, mais en fait je n'en ai aucune idée. Ce film est complètement incasable et indéfinissable. Il existe des comédies pas drôles, avec des sketchs navrants ou éculés, mais là on dépasse ce stade. On dépasse même le stade du nanard drôle malgré lui, on entre véritablement dans la 4ème dimension. Celle du film où l'on sent qu'il doit bien il y avoir une envie de faire rire, mais on ne sait jamais trop quand ni pourquoi. On enchaîne juste les situations gênantes ou absurdes avec des acteurs qui jouent comme des quiches.
Faut avouer qu'ils ne sont pas aidés, la caractérisation des persos tenant tout autant de Ionesco que de Max Pécas.
Voir Tchéky Karyo pleurer et réclamer un câlin à Auteuil après s'être fait lourder ou tenter de payer la Rue de la Paix au Monopoly avec un vrai billet de 100 balles, ça pose l'écriture.
Mais tout le monde est logé à la même enseigne, hein! Pas d'exception pour les vrais acteurs. Piccoli se paye une barbe à la Robert Hue et un rôle de sage et jeanfoutre complètement hors des clous.
Dit comme ça, on pourrait croire que c'est marrant à regarder, mais non, c'est juste nul. Il n'y a pas un gag, à part si resservir au dîner les sandwichs du déjeuner pas terribles vous fait rire.
Alors il reste quand même un peu de satire sociale, avec ce plan de licenciement qui se joue à la chaise musicale (la vraie, hein...!), mais là ce ne sont même plus des gros sabots qu'enfile le réalisateur, mais carrément une paire de tracteurs!
Je pense que c'est aisément le pire film que j'ai pu voir jusqu'à présent, et pourtant j'en ai maté des trucs foireux. La présence de Bouchitey m'empêche de mettre 0, mais le cœur y est.
0,25/10
PS : merci Jed!