par Scalp » Mer 12 Aoû 2015, 07:15
7/10
Lethal Weapon de Richard Donner - 1987
Un film qui aura lancé plusieurs carrières : Gibson (qui avant ce film était jute un acteur australien et qui allait devenir une super star avec ce film), Joel Silver qui allait devenir le producteur phare pendant quelques années (bon c'est pas son premier mais en 2 ans le mec lâche Commando/Predator/Lethal Weapon/Die Hard), et Shane Black dont la trajectoire a quand même un coté étoile filante (4 scripts et 1 réal en 30 ans, c'est pas la joie quand même) mais qui imposa clairement un style.
Alors sur le papier c'est un énième buddy movie avec 2 personnages que toute oppose et qui vont devoir faire équipe, 48 heures était déjà passé par là ( et avec L'arme Fatal ça reste les seuls buddy movie encore regardable aujourd'hui), mais Black va s'approprier le genre en mixant avec talent le polar hard boiled et l'humour (même si les scripts de Black seront toujours édulcoré finalement mais il y avait une liberté de ton aujourd'hui disparu des blockbusters, ici on a un vrai trauma, des tortures qui font mal, une intro in your face tout ce que Black n'a pas pu faire chez Marval).
Même si la violence à la cool a toujours existé (McQueen ça vous parle ?) Black porta le truc à un autre niveau et annonce l'arrivée de Die Hard. Le plus important chez Black c'est pas ce qu'il raconte mais comment il le raconte, car là clairement l'intrigue à base de mercenaires tueurs il en juste rien à foutre, ce qui l'intéresse c'est son duo d'acteur qui sera de toutes les scènes du film. Black avec un film s'imposa comme le scénariste à la mode mais il se brula rapidement les ailes.
Après tout n'est pas parfait, la famille Murtaugh c'est le Cosby show et ça va empirer à chaque épisode, surtout que ça se révèle pas très utile pour l'histoire mais ce sera le seul défaut d'écriture le reste c'est vraiment un modèle de script, les persos sont caractérisé rapidement, leur relation on y croit car tout est bien amené.
Si le film ne pourra jamais postuler au statut d'un Die Hard c'est à cause du mec derrière la caméra, Richard Donner, qui était déjà un vieillard lorsqu'il a réalisé ce film, alors le mec a aucun style c'est pas un scoop mais là il plombe le truc en refusant un scope évidant. Ca donne un cachet télévisuelle désagréable à la chose, après les scènes d'actions sont bien parce que Gibson hypnotise la caméra et surement pas parce que Donner a des idées ( à ce titre le combat final entre Gibson et Busey c'est filmé en cache misère totale entre l'éclairage là pour masquer l'absence de chorégraphie digne de ce nom). La direction artistique a prix un petit coup de vieux aussi (enfin surtout le brushing de Gibson en fait). Le seul passage avec un peu d'idée de mise en scène c'est le rdv dans le désert, à ce moment là le film prend un peu plus d'ampleur.
La réussite du film repose essentiellement sur l'alchimie entre les 2 acteurs, le duo est devenu mythique, le "i'm too old for this shit" est rentré dans la culture populaire, Gibson signe une de ses meilleurs prestations, sa performance de Riggs sur la corde raide, ce personnage suicidaire et sans peur est une belle réussite et c'est con dans les suites on passe d'un perso bordeline suicidaire à un joyeux luron un peu foufou, Glover est plus conventionnel mais c'est le rôle qui veut ça aussi, à la folie du premier se confronte l'austérité du second.
Quand on parle de Lethal Weapon on se doit de parler du score de Kamen et Clapton, en 3 notes on sait que c'est un truc marquant pas comme toute ces BO interchangeable qu'on entend en ce moment (non parce que des bons scores marquant de Giacomodo je les attends toujours).
Et revoir ce premier épisode c'est se dire que la terrible dérive de cette franchise qui rajouta un chaque personnage à chaque épisode pour toucher le fond dès le départ de Black, le 3 est une merde sans nom et le 4 est honteux. Par contre bizarre qu'on parle pas de suite/reboot encore pour cette franchise.
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