[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Modérateur: Dunandan

Solitaire (Le) (1981) - 9/10

Messagepar Jed_Trigado » Ven 02 Oct 2015, 21:16

Le Solitaire - Michael Mann (1981)


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On ne pourra pas dire de Michael Mann qu'il aura mis beaucoup de temps pour se trouver en temps que metteur en scène, dès son premier long-métrage pour le cinéma, Thief, toute la base de son œuvre future est d'ores et déjà présente. Mieux encore du fait qu'il s'agisse d'un film "de débutant" avec un budget limité, le film offre un aspect brut de décoffrage qui disparaitra dès son film suivant pour mieux laisser place a son obsession totale du détail et de la fantaisie avec des séquences où le récit s'extrait de lui-même histoire de combler ses désirs formels. En effet, Le Solitaire est un film qui va droit au but en dehors des séquences d'oeuvre et de clôture qui restent des monuments de générosité visuelle, du personnage de Caan caractérisé en quelques plans, de sa romance qui s'amorce via une scène de drague plutôt violente (correspondant finalement assez bien au profil de Caan, montré comme un type très sur de lui) et des différents seconds rôles esquissés mais jamais inexistants pour autant (je pense aux persos de Belushi et Willie Nelson qui parviennent a nous faire comprendre leurs liens avec Caan). Mais c'est surtout un film qui aura eu un impact non négligeable dans mon œil de cinéphile, au même titre que Manhunter (et To Live and Die in LA), Thief est pour moi la quintessence de l'esthétique 80's souvent moquée (a raison) où les néons viennent éclairer les rues mouillées par la pluie accompagné par la musique synthétique de Tangerine Dream qui sied parfaitement a l'ambiance de la nuit urbaine, je me régale a chaque fois devant la beauté des cadrages.

Scénaristiquement, le film se construit en blocs alternant l'aspect "polar" et l'aspect "vie privée", Mann cherchant a toujours montrer dans les deux cas de figures, un personnage principal qui a le contrôle sur tout a cause d'un métier qui ne pardonne pas les approximations (un détail qui peut faire sourire qui fait pour moi tout la différence, rien que la façon dont James Caan manipule son arme de poing dès la première séquence où il s'en sert, on sent le type chevronné qui n'en est pas a son coup d'essai), ce qui a pour conséquence de rendre tout engagement relationnel compliqué. Si la plupart du temps, je condamne cette tendance au sentimentalisme, il y a ce juste équilibre dans l'écriture qui rend les personnages vraiment attachants et ne font jamais "tâche" avec le reste du film, au contraire, j'ai même tendance a penser que le climax final ne serait pas aussi fort s'il n'y avait pas ce dernier dialogue entre James Caan et Tuesday Weld où les thèmes manniens nous éclatent a la gueule avec ces professionnels du crime condamnés a contre-coeur a la solitude. j'irais même un peu plus loin, en comparant la séquence finale a un pur passage de western, qui tient autant de Peckinpah (les ralentis), Leone (le côté posé des gestes de Caan accouplé a un usage très audible de la musique) et du western classique avec ce plan de grue final où Caan marche au loin dans la nuit tel un cowboy solitaire, Mann ne pouvait pas mieux finir son film. Coup de maitre donc pour ce qui est un coup d'essai, Le Solitaire reste sans conteste l'un des polars les plus marquants de la décennie, ce n'est pas pour rien si son esthétisme fait des émules encore, impossible de ne pas citer Drive qui reste le plus bel hommage que l'on pouvait faire a ce grand film.

9/10
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Killing Zoe - 7,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Lun 05 Oct 2015, 19:50

Killing Zoe - Roger Avary (1994)


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Parmi l'entourage de jeunesse de Quentin Tarantino, Roger Avary est celui dont le travail me parle le plus car il a réussi a se défaire complètement de l'emprise "approuvé par Tarantino" grâce a un sens inné de l'écriture et des influences cinématographiques très différentes de son copain. Pourtant, je ne cesse de m'agacer de toujours voir le nom d'Avary accolé a celui de Tarantino, comme si leurs travaux respectifs étaient comparables sur le fond et la forme, si je parle de ça, c'est justement pour prendre la défense d'un film sous-estimé parce qu'on a eu de cesse de le rapprocher de Reservoir Dogs (après il faut dire que la campagne marketing poussait a fond le fait que Tarantino produisait le film). Si Reservoir Dogs restait en fin de compte un film très américain et accessible, Killing Zoe se réclame davantage du cinéma européen en optant pour une forme et une écriture urgente.

Pour bien comprendre les partis-pris du film, il est important de rappeler dans quelles circonstances le film s'est écrit : Avary suite au succès de Pulp Fiction est contacté par Lawrence Bender qui a sous la main un décor de banque gigantesque dont il ne sait quoi faire, Avary bluffe en disant qu'il a écrit un film de braquage parfait pour exploiter le décor et là, suite a ce coup de poker gonflé, il pond le script du film en seulement trois semaines. De cette contrainte de temps va naitre un script blindé de références liées au vécu d'Avary (surtout le trip parisien et tout ce qui touche au personnage d'Anglade qui a réellement existé - en moins extrême ceci dit -) qui opte pour une structure en deux temps, inhabituelle pour ce qui est vendu au départ comme un heist movie, puisqu'au lieu de montrer les préparatifs d'un braquage puis son déroulement rapide avant de se finir de manière heureuse (ou non), Avary construit son film a l'image de ses personnages junkies, où la première moitié ressemble a l'euphorie que procure la prise de drogues, tout le monde se défonce, s'amuse, fait des délires alors que la seconde moitié symbolisée par l'arrivée dans la banque serait davantage une gueule de bois gigantesque où les types ne maitrisent absolument rien de la situation. A vrai dire, Killing Zoe est un film dont ma vision a changé au fil des années, je l'aimais bien sans plus a sa découverte, jusqu'au jour où j'ai eu une lecture différente du film, puisque je le vois désormais comme une marche funèbre dégénérée : si la première partie reste enjouée, un court dialogue entre Stoltz et Anglade en voiture remet les choses en place, puisque l'on apprend qu'Anglade est atteint du SIDA, dès lors j'ai compris que si Anglade faisait ce coup, ce n’était pas tant pour s'enrichir que pour mourir comme il vécu, dans l'excès (d'ailleurs son surjeu si décrié un peu partout colle bien a l'esprit excentrique du personnage). Et quelle plus grande extase peut-on avoir en ayant les couilles de braquer une banque pour avoir l'illusion un temps de rouler sur l'or ? D'ailleurs, Killing Zoe est un film profondément pessimiste surtout grâce a ce personnage (pour aller dans le symbolisme pour les nuls "Killing Zoe" signifie plutôt "Killing Life", puisque Zoe veut dire vie en grec), tellement abattu par son sort qu'il n'a plus aucun respect pour la vie, tuant et contaminant sans égard les gens qui l'entourent
(j'avais oublié que Zed a la fin était recouvert du sang d'Anglade a la fin :shock:)


Néanmoins si je suis très enthousiaste sur ces partis-pris, je reste néanmoins conscient qu'il s'agit d'une œuvre bâtarde, qui a essayé de se conformer a une commande tout en gardant un semblant d'intégrité, un peu comme si le film de genre ricain et le formalisme européen essayait de dialoguer tant bien que mal (la longue scène dans le jazz-club parisien filmée avec des lentilles déformantes qui a trèèèèèès mal vieilli notamment), de plus le fait d'avoir voulu tourner tout son film a LA est discutable, car du coup, on se tape souvent des plans cache-misère et une pelletée de comédiens qui parlent un français approximatif ce qui n'aide pas a la suspension d'incrédulité. Enfin, le point négatif le plus important pour moi (qui justifie le titre quand même), le rôle de Julie Delpy qui n'a strictement aucun intérêt dramatique ou narratif, dont la présence finalement n'est due qu'a la contrainte de mettre une scène de cul pour rassurer les investisseurs. En dehors de ça, j'ai conscience d'être un peu tout seul sur ce film, mais peu importe, ses influences et ses outrances me semblent digérées a défaut d'être pleinement maitrisées, puis je défendrais toujours plus un film qui se sert de l'opportunisme pour offrir quelque chose de différent, que de se contenter de faire un vulgaire copier-coller. Vivement que tu nous reviennes un jour a la réalisation Roger.

7,5/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Mark Chopper » Lun 05 Oct 2015, 19:58

Mouais, j'ai déchanté en le revoyant l'année dernière. L'interprétation d'Anglade est franchement catastrophique.

De toute façon, qu'attendre d'un mec qui se blesse en tirant le signal d'alarme d'un train ? :chut:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Lun 05 Oct 2015, 20:02

Je le trouve super drôle dedans, ça donne un décalage malaisant avec l'horreur de ses actes en fait.

Puis il est moins pire que certains de ses potes braqueurs faut le reconnaitre.
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Burden of dreams - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Mer 07 Oct 2015, 23:38

Burden of Dreams - Les Blank (1982)


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Ce n'est un secret pour personne, rien n'est plus dangereux qu'un tournage de Werner Herzog, le globetrotter allemand n'hésite jamais a poser ses caméras dans les endroits les plus impraticables et a malmener son staff dans des conditions extrêmes, pourtant en dehors des dires du monsieur il était impossible de prendre la pleine mesure de cette "légende". C'est désormais chose faite avec le génial Burden of Dreams, sorte de journal de bord chaotique sur un film qui ne l'est pas moins, l'immense Fitzcarraldo qui est son œuvre la plus mégalomane, autant dire que l'amoureux des coulisses du 7ème art que je suis s'en est pris plein les mirettes au prix d'une séance parfois éprouvante. Tourné a un moment critique de la production où Herzog sentait le potentiel épique de la chose, quand le duo Robards/Jagger se fit la malle pour repartir de zéro avec Klaus Kinski après six mois d'interruption de tournage et 40% du tournage pourtant mis en boite, le documentaire parvient a capter de nombreuses pépites malgré tout. A un aspect près (le cas Klaus Kinski est éludé), rien ne nous est caché : de la folie intérieure de Herzog oscillant entre peur de foirer son projet par manque de liquidités et obstination inconsciente, ce qui a pour conséquence de mettre en danger la vie d'autrui (je ne verrai plus jamais la scène du tractage de bateau de la même manière, la séquence du pont de Sorcerer, c'est de la rigolade en comparaison), les problèmes logistiques et relationnels en tout genre avec notamment une anecdote pas piquée des hannetons concernant la libido du staff en grande partie masculin qu'il a fallu satisfaire par l'embauche de péripathéticiennes ou le perfectionnisme maladif du réalisateur qui peut passer des jours entiers a tourner et retourner le même plan parce que le ciel ne lui convient pas. On dépasse de loin le simple stade du conflit entre réalisateur et comédien qui ne s'entendent pas et s'avère plus qu'un "bonus" mais vraiment un terreau essentiel pour mieux apprécier le film, car il nous rappelle que le personnage Fitzcarraldo n'est ni plus, ni moins que Herzog lui-même : un homme capable de remuer ciel et terre pour accomplir son rêve, peu importe le prix a payer pour y arriver.

8/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mer 07 Oct 2015, 23:43

J'augmente ma note de Fitzcarraldo, je passe de 8/10 a 9/10.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar pabelbaba » Jeu 08 Oct 2015, 07:12

Ça fait envie, surtout si ce n'est pas Herzog aux manettes! :bluespit:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 08 Oct 2015, 09:13

J'ai passé la journée hier a dévorer les suppléments du coffret Potemkine, entre ce doc et le commentaire audio de Herzog qui complète bien les blancs des rares trucs pas évoqués, c'est une mine d'or si on aime le film. :bluespit:
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Ne vous retournez pas - 7,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Ven 09 Oct 2015, 19:42

Ne Vous Retournez Pas - Nicolas Roeg (1973)


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Pour ceux qui n'auraient pas vu le film, je conseille de ne strictement rien lire de près ou de loin sur ce film sous peine de perdre une grande partie de l'impact du film, vous voilà prévenus.


________________________________________________________________________________________________________________________


Je continue peu à peu mon exploration de la filmo de Nicolas Roeg, cinéaste étrange qui n'a cessé de casser les codes et les frontières entre les genres, si je trouve sa démarche intéressante dans l'ensemble (j'aime bien Les Sorcières et Insignifance), j'ai souvent du mal a m’enthousiasmer pleinement devant ses films. En effet, comme l'indique bien JB Thoret dans son excellente intervention, le cinéma de Roeg est construit sur cette frustration qui implique au spectateur une exigence de tous les instants et c'est exactement ce que j'ai ressenti en découvrant Ne Vous Retournez Pas : pour une scène monstrueuse en termes d'impact, on doit subir une séquence a l’intérêt nébuleux et ainsi de suite, le tout est construit comme une montagne russe tant d'un point de vue formel qu'émotionnel. Pourtant, je ne prends pas ça comme des faiblesses, tous les autres films que j'ai vu de Roeg ont cette particularité mais le gros plus vient de son affiliation a un genre que j'affectionne particulièrement, le giallo, où évidemment la mise en scène s'en rapproche fortement avec une photo brumeuse très fulcienne mais également du choix de Venise comme lieu principal de l'action, tout y est pour créer une ambiance fantomatique sublime avec ses ruelles grisâtres vidées de ses habitants.

Au delà de ça, Ne Vous Retournez Pas m'a demandé un certain recul après visionnage pour vraiment le digérer dans son propos, est-ce un simple délire ou bien un film plus malin qu'il en a l'air ? Pour moi la réponse se situe entre les deux, si j'ai compris qu'il s'agissait d'un drame conjugal autour du deuil, Roeg multiplie tellement les pistes et éléments visuels montrés en inserts pour épaissir le mystère (la scène des toilettes du restau avec les deux soeurs anglaises au début en est le symbole flagrant avec des démultiplications d'axes par l'emploi de miroirs) qu'on se perd souvent dans les différentes strates et amenuise l'aspect le plus interessant du film, ce fameux couple joué par Julie Christie et Donald Sutherland exilé a Venise pour fuir le souvenir de la mort de leur enfant, là où d'autres films auraient montré la dépression et l'incapacité de faire le deuil, ici c'est carrément l'inverse, ils ont tourné la page chacun a leur manière mais cette différence qui va peu a peu les séparer, de manière symbolique au début par des disputes, puis a l'écran en livrant Sutherland a ses lubies pendant la seconde moitié du film qui contient le seul ventre mou du récit. En dehors de ça, je loue volontiers le génie narratif de Roeg, capable des briser les lois du temps et de l'espace, où l'on ne sait jamais si l'on est dans le passé, le présent ou l'avenir ou par un montage malin s'amusant a placer des raccords surprenants (la scène de l'accident de Sutherland dans l'église où Roeg se permet un contre-temps de 5 longues secondes entre le moment la planche tombe et le moment où elle arrive sur sa tête, j'ai sursauté car je croyais a un oubli sur la table de montage, quel filou. :eheh:), chose qui ne laisse pas insensible l'amateur de propositions formelles différentes que je suis. Si la séance a été parfois difficile je le reconnais, les différentes clés apportées par Thoret dans les bonus me confortent dans ma vision première qu'il s'agit d'un film très ouvert a l'interprétation et mieux m'a donné envie de le laisser reposer quelques temps pour le revoir d'ici là, ce qui est le plus gros du travail pour une telle œuvre.

7,5/10
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THX 1138 - 6/10

Messagepar Jed_Trigado » Dim 11 Oct 2015, 15:25

THX 1138 - George Lucas (1971)


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(je précise que j'ai vu le film dans sa version ciné, je ne sais pas ce que ça change dans le montage sorti en blu-ray en dehors de l'ajout de CGI)


George Lucas avant d'être le business man controversé qu'il est aujourd'hui, fut un réalisateur au talent relatif et pourvu d'une vraie sincérité, THX 1138 son premier film a de quoi surprendre venant de celui qui a vendu des poupées Ewoks et Jar-Jar Binks par camions entiers tant son propos est a l'opposé de ses idéaux actuels. La première moitié du film se construit comme une œuvre de SF pessimiste et Orwellienne où tout est industrialisé et sous contrôle : le monde du travail, la religion, la consommation et même les rapports humains sont dictés a la lettre. Toute cette partie m'a fasciné car en disant peu de choses (les personnages communiquent peu entre eux et préfèrent la compagnie des ordinateurs), Lucas anticipe avec lucidité l'avenir de notre société qui a quelques différences près ne me semble pas si éloignée de THX 1138, de plus l'imagerie du film n'a pas tellement vieilli même si certains choix de mise en scène sont risqués (le fait de jouer une bonne partie du film sur un fond blanc uni et un recours intempestif aux gros plans sur les visages ou les ordis peut facilement rebuter) mais franchement ça fait plaisir de voir de la SF radicale dans ses partis-pris.

Mais là, j'ai parlé de la meilleure partie du film, celle qui fait que THX 1138 aurait pu prétendre au rang de chef d'oeuvre, problème c'est que tout ce qui va suivre a va partir en cacahuète comme si Lucas s'était dit que son film était trop intelligent et qu'il allait le finir façon débile, a partir du moment où Duvall est en cellule avec les fous, j'ai déchanté jusqu'au bout, pourtant l'aspect survival était cool sur le papier mais tout est plombé des dialogues plus présents, la mise en avant de personnages crétins (le black géant et Donald Pleasance qui est nul comme c'est pas permis) et d'une longue scène de poursuite aussi palpitante que le visionnage sous Lexomil d'un épisode du Renard. THX 1138 est donc l'incarnation parfaite du film mi-figue, mi-raisin, même si je préfère voir le verre a moitié plein, car j'en attendais rien et que visuellement ça reste une belle claque (j'ai encore du mal a réaliser que c'est le même type qui trente ans après nous pondra des étrons filmiques avec la prélogie Star Wars) puis j'aime bien ce genre de récits dystopiques.

6/10
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Yakuza Apocalypse - 3/10

Messagepar Jed_Trigado » Dim 11 Oct 2015, 20:17

Yakuza Apocalypse - Takashi Miike (2015)


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Yakuza Apocalypse était de loin le projet de Miike sur lequel je misais le plus ces dernières années, vous me connaissez dès qu'on mélange des trucs qui n'ont rien a foutre ensemble, je bande direct : des yakuzas + des vampires, je dis banco ! :eheh:

Tout est indiqué pour un retour aux sources, du côté très dépouillé du décorum qui rappelle ses premiers V-Cinema qui ne tenaient en fin de compte que sur ses délires au démarrage en trombe qui fait office de traquenard (comme Dead or Alive tiens....) pour mieux enquiller les séquences ronflantes, sauf qu'il fait désormais ça avec un budget confortable et qu'on y perd le charme des tournages a l'huile de coude. Du coup, Miike il a en tout et pour deux rues et une cave comme lieu de tournage qu'il va filmer et refilmer jusqu’à l’écœurement, bien sur c'est joliment fait mais ça reste incroyablement flemmard : visiblement il y a pas eu le moindre script car la notion de péripéties est absente, du coup Miike se cantonne la plupart du temps a filmer de longues plages de dialogues avec 18 personnes dans une pièce en plan fixe et de temps a autre, il se rappelle qu'il a un pitch de série Z complètement dinguo et incorpore un personnage WTF (le kappa et la grenouille sont magiques :eheh:) pour amuser la foule, certes le monsieur n'a rien perdu de son goût du nawak rigolo mais quand il faut attendre une vingtaine de minutes a chaque fois pour esquisser un sourire, j'avoue que je suis resté sur ma faim (je préfère encore me remater la BA qui condense tous les trucs les plus funs du film). Si le film est très bavard pour rien, il est également très lassant dans le domaine de l'action, puisque comme les dialogues, tout est toujours filmé de la même façon et ça se ressent beaucoup dans la dernière partie du film qui ferait passer les fights de The Raid pour des modèles de concision, ahlalala c'est qu'il y tient a ses deux heures de métrage a chaque fois...

En plus, Miike fait un truc qu'il n'aurait jamais fait pendant sa période V Cinema, celui de s'obstiner a imposer un traitement premier degré sur le personnage principal, chose assez consternante vu la gueule du projet, mais pourquoi il a pas assumé son zédard ! Nan là il m'a fait mal mon petit Takashi, je peux pas lui pardonner ça :evil:

3/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Mark Chopper » Dim 11 Oct 2015, 20:27

(ça me rappelle le début de Dead or Alive tout ça....)


La fin aussi, en fait c'est un peu la même.

Je suis d'accord avec ce que tu dis, mais rien à faire, j'aime bien quand même... Le coup des mecs retenus prisonniers qui font de la couture, je me suis demandé ce qui se passait :eheh:

Nan mais l'homme kappa qui pue la pisse, l'homme grenouille qui débarque en vélo, le coup du bus équipé de mitrailleuses, moi ça me suffit, je ne trouve pas ça ailleurs.

Maintenant c'est sûr, ce n'est qu'une récréation, on reste loin des Fudoh ou Gozu de la bonne époque parce qu'il y a zéro fond et zéro développement de personnage.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar pabelbaba » Dim 11 Oct 2015, 20:54

Même avec tes points négatifs, ça fait envie. :mrgreen:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Dim 11 Oct 2015, 21:03

T'es un ouf. :eheh:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar pabelbaba » Dim 11 Oct 2015, 21:12

Ben ça me manque ce genre de film. J'ai fait une croix sur sa carrière et même sur le ciné jap récent depuis 6-7 ans en fait.
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