Puppet Master - David Schmoeller (1989)
Suite au succès de Dolls de Stuart Gordon et conscient de fait d'être assis sur une mine d'or avec ce concept de poupées tueuses maléfiques, le producteur Charles Band va très vite enchainer avec Puppet Master qui connaitra un nombre incalculable de suites et restera la saga phare du studio Full Moon, l'un des derniers bastions de la série B à l'ancienne. Il embauche à la réalisation David Schmoeller, qui a bossé sur pas mal de films Full Moon et dès quelques films que j'ai pu voir de lui, on sent qu'il a une patte bien reconnaissable (le goût de huis-clos, de l'étrange et l’obsession des êtres inanimés, comme les mannequins ou les poupées, tiens donc), ce qui donne déjà un peu plus de sel à ce projet en apparence mercantile.
Si Schmoeller se tient à un cahier des charges bien indiqué (notamment sur le quota cul), il ne livre pas vraiment le film qu'on pourrait attendre, Puppet Master est plus tenu par son ambiance soignée (la photo est signée par Sergio Salvati, le chef op' de l'age d'or de Lucio Fulci, ça vous pose le niveau) et son rythme très lent (mais pas chiant pour autant, j'insiste là dessus car tous les films de Schmoeller sont comme ça), inhabituel pour une production Full Moon qui privilégie en général l'accumulation et la frénésie. En effet, les meurtres interviennent assez tard dans le film et les poupées se font peu présentes, mais en contrepartie, ça donne un aspect carrément iconique a certaines d'entre elles (je suis fan du look de Blade qu'on croirait sorti d'un giallo) et leurs actes sont teintés de cruauté, alors qu'en d'autres mains ces poupées auraient pu être complètement ridicules à l'image, même si certaines scènes hélas n'évitent pas les incohérences comme la première victime qui attend comme une conne de se faire forer la bouche alors qu'elle était en rapport de force ou un climax qui se termine de façon évasive.
Puppet Master s'affirme comme un des fleurons de l'âge d'or du dtv (en gros, fin 80/mi-90), où on pouvait tomber sur d'aussi bons films au vidéo-club qu'en allant aux salles de cinéma.
7/10