[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

[Jed_Trigado]

Ouais là par contre on voit d'emblée les scènes rajoutées, comme les négatifs ont disparu, ils ont du se contenter d'une copie positive : résultat, l'image est nettement moins lumineuse et colorée mais quand on voit de quoi ils sont partis, le résultat a le mérite d'être regardable.

Quelques captures d'images

Sinon, ça m'a pas sorti du film, les ajouts dépassant rarement 2/3 minutes a chaque fois.

[Milkshake]

Les ajouts sont quand même d'une qualité très médiocre, perso ça m'a sortie du film.

La seule scène ajouté qui apporte un vrai plus finalement est la scène de la pièce de théatre, le reste est franchement inutile comme ajout.

Par contre j'ai totalement redécouvert le film il y a peu.

Il était une fois en amérique possède une flopé de scène géniale :

- Toute la partie avec les gamins,
- les colis qui remonte de l'eau,
- le braquage voilé et la scène de retrouvaille que ça engendre
- l'échange de bébé ...

mais je trouve que le dernier saut dans le temps, les 40 minutes concluant le film sont beaucoup plus faible.

[Jed_Trigado]

le reste est franchement inutile comme ajout.

Rien que pour le traitement des persos féminins, c'est tout sauf inutile, Leone met de la nuance dans l'aspect misogyne qu'on lui avait toujours reproché jusque là. J'insiste sur le perso de Darlanne Fluegel qui donnait l'image d'une simple petite amie dans la version cinéma et là, elle se pose comme la vraie femme de DeNiro après qu'il a fauté avec son amour de jeunesse, la scène de leur rencontre est juste sublime, ça a été une connerie de la couper.

[maltese]

Merci pour vos infos
Je pense que je regarderai d'abord le film dans sa version "dvd", et les scènes coupées après pour me faire une idée

[Jed_Trigado]

Chinese Midnight Express - Billy Tang (1997)

Encore une bonne découverte de mes livraisons DDDHouse : en fait c'est l'Addition mais en bien.

C'est à dire que c'est du grand n'importe quoi niveau scénar' mais là au moins on est pas dupe dans l'emploi des clichés, en moins de dix minutes, on a Tony Leung arrive en taule pour un crime qu'il n'a pas commis, manque de se faire violer sous les douches a son arrivée (déjà qu'il s'est fait fouiller le rectum par un toubib pakistanais juste avant) et en prime le mec qui l'a foutu derrière les barreaux se tape sa bonne femme, impossible n'est pas Hong Kong. Néanmoins c'est agencé avec suffisamment de métier et de rythme sur la durée pour pas trop s'attarder sur les grosses ficelles de l'histoire, Billy Tang reste un bon artisan qui sait donner du style a ses bobines d'exploitation : un peu d'humour avec Ng Man Tat et Elvis Tsui en prisonniers débiles, un peu de sérieux avec du maton sadique et du taulard pas là pour rigoler, de la violence parfois glauque (j'ai découvert une torture a base de cheveux très originale pour le coup ^^) et un final assez jouissif qui pousse les limites du n'importe quoi a son paroxysme. Avis aux amateurs de plaisirs funs et déviants donc.

6,5/10

[pabelbaba]

Merde, c'est encore dispo ce truc là!!

[Alegas]

Fitzcarraldo - Werner Herzog (1982)

Quand ce taré de Werner Herzog décide de se réapproprier officieusement l'univers de Joseph Conrad (Au Coeur des Ténèbres et Lord Jim pour citer les plus connus), ça donne Fitzcarraldo, une œuvre fleuve, réaliste et hypnotisante sur un type au rêve complètement fou : se payer un opéra en plein milieu de l'Amazonie quitte a affronter les éléments de la nature. Là où les autres adaptations avaient une vision négative de la colonisation, Fitzcarraldo est au contraire une fable optimiste sur le déterminisme, le pouvoir de la volonté dans un univers plein de dangers. De fait, le film adopte un point de vue bien structuré, en démarrant son film comme un récit d'aventures classiques pour basculer progressivement vers le réalisme éprouvant que ce soit par le voyage en bateau qu'Herzog se plait a faire durer ou bien les contraintes de son environnement (la scène des rapides qui est hallucinante, d'autant qu'ils ont utilisé un vrai bateau pour la tourner ou la longue scène de tractage tournée avec les moyens du bord). Contrairement à d'autres de ses films "naturalistes", Fitzcarraldo fait l'effort de proposer un vrai voyage au spectateur, tout en crescendo, le prenant par la main pour ne plus le lâcher tout au long de ses 2h30, en offrant une ambition visuelle et thématique que j'ai rarement vue chez lui, car tout m'a semblé bien agencé et l'impro ne prend jamais le pas sur le récit.

Si j'ai vu dans le docu Ennemis Intimes qu'au départ Herzog avait commencé le tournage avec le binôme Jason Robards/Mick Jagger (il existe même des scènes entières qui ont été tournées), il a eu parfaitement raison de reprendre ce malade mental de Kinski, qui reste à mon sens l'alter-égo du cinéaste, excessif et génial dans ce rôle de petit bourgeois capable de tout pour accomplir son rêve en allant dans l'un des pires endroits du monde et a se donner un statut de seigneur qu'il n'aurait certainement jamais eu dans sa contrée d'origine. En cela, c'est probablement le film qui questionne le plus ce qui pousse Herzog a vouloir toujours prendre plus de risques a ses équipes, même s'il est paradoxalement loin d'être aussi remuant que les images du tournage (dont cette dispute, qui m'a donné envie de voir ce film) ou toutes les anecdotes derrière (je vous invite vivement a voir Ennemis Intimes). Fitzcarraldo s'avère au final l'un des films plus accessibles de Werner Herzog, car parfaitement dosé entre fiction pure et réalisme documentaire et ce qui en fait même mon préféré de sa filmo pour le moment.

9/10

[pabelbaba]

Il est énorme ce film, tout y est génial, même Cardinale déjà sur le déclin rayonne.

[Alegas]

Coup de Torchon - Bertrand Tavernier (1981)

J'y croyais pas trop a cette transposition française de Jim Thompson (un défi en soi) et en plus la foutre dans un contexte historique rarement traité au ciné (un double défi), pourtant Coup de Torchon m'a séduit dès les premières images et apporte un truc que Série Noire n'avait pas exploité à raison, l'humour. En effet, la première demi-heure est a mourir de rire, que ce soit les dialogues et plus encore le jeu des acteurs (c'est un pléonasme de dire que Noiret et Marielle y sont énormes ), impossible de résister a cet humour mordant et joyeusement débile ("Les noirs y ont pas d'âme, parce que ce sont pas de vrais gens"). J'etais certain d'avoir une pépite même si cette impression s'est diluée au fil du visionnage, à partir où Noiret commencer à péter les plombs et que Tavernier cherche a rentrer un peu plus dans le vif du sujet, je l'ai trouvé plus hésitant dans sa démarche, l'humour s'efface pour quelque chose de plus violent, ce qui fait que parfois on ne sait pas trop se situer : polar tragicomique ou pure comédie noire ?

Malgré tout, j'ai aimé le mélanges d'influences bien visibles, Noiret étant un mix de shérif pleutre Corbuccien dans une ambiance a la African Queen, le tout saupoudré de film noir à l'ancienne (le duo de macs tout droit sorti du Chicago des années 30), on sent que Tavernier s'est fait son film de geek naphta et offre de mémoire une mise en scène bien plus inspirée que d'habitude avec des paysages africains joliment mis en valeur et quelques plans de steadycam bien sympa (le plan séquence de Huppert qui traverse la ville en courant ). Encore un mot sur les dialogues, si on m'avait pas prévenu, j'aurais dit que c’était du Audiard tellement ça fuse d'expressions autres, de bons mots et de punchlines ("Je dis pas que vous avez tort, mais je dis pas que vous avez raison"), une réussite totale de ce point de vue-là. Sans quelques menus défauts, Coup de Torchon aurait pu prétendre au même statut que Série Noire dans mon cœur, mais bon ça reste plus que recommandable pour tout homme de goût qui se respecte.

7,5/10

[Jed_Trigado]

Dreamcatcher : l'Attrape-Rêves - Lawrence Kasdan (2003)

Une belle chiasse ce truc.

J'en ai vu des adaptations pourries de King (à la télé surtout) mais alors celui-là, il est digne de figurer dans le top 3 dans cette catégorie. Pourquoi donc ? J'ai jamais vu un scénario enquiller autant d'idées à la con, que ce soit par l'aspect ultra-repompé (quand on choisit une nouvelle qui recycle grossièrement les acquis de King, fallait pas s'attendre a du beau) quand c'est pas juste des trucs nawaks (les infectés qui rotent et qui pètent avant de mourir ?! ), honnêtement j'ai cru m'être trompé de film en le matant car il y a pas une situation qui ne prête pas à rire dans ce film, le summum étant de voir Morgan Freeman avec de faux sourcils bien velus nous la jouer méchant militaire, juste pour apporter un quota bourrin peu crédible et injustifié scénaristiquement. Je pourrais être gentil en disant qu'il y a quelques plans sympas, que voir certaines gueules comme Thomas Jane et Tom Sizemore, même en mode "je m'en fous" me fait plaisir, mais non a ce stade-là, on est dans le renoncement total, la mauvaise blague qui dure.

Bref, je sais pas ce qu'il s'est passé dans la tête de Kasdan sur le tournage mais il a clairement pété les plombs pour avoir accouché d'un tel étron filmique.

1/10

[Dunandan]

Une belle merde celui-là

[Scalp]

Tu vois que c'est bien Coup de Torchon

[Jed_Trigado]

Oui c'est bien, mais pas mieux que Série Noire comme tu me l'avait dit.

[Scalp]

Bein si je préfère largement, d'ailleurs Série Noire quand je vais le revoir y va prendre cher, ça se revoit pas ce truc

[dagokhiouma]

oh purée oui, ça se revoit pas, et ça ne se voit pas tout court.