[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

[pabelbaba]

Ça sent méchamment la guimauve votre truc, là. Genre c'est aussi bien écrit qu'Happiness Therapy?

[Scalp]

Happiness quoi ? je met 2 à ce truc.

[pabelbaba]

[Scalp]

Le truc pas drôle qui dure 6 jours avec des running gag tout pété et un duo d'acteur de merde et un De Niro aussi nul que d'hab.

[pabelbaba]

Et Chris Tucker en cerise sur le gâteau.

[Scalp]

Heureusement qu'il a joué dans Dead President, ça lui fait pas une filmo 100% merdique du coup.

[pabelbaba]

Jacky Brown...?

[Scalp]

Putain je l'avais oublié, faut dire je le confond toujours avec Chris Rock, les 2 tocards se ressemblent.

[pabelbaba]

Il est marrant dans le Éric André Show quand il se brosse les dents avec un gun.

[Jed_Trigado]

C'est pas du tout guimauve Jersey Girl, il y a parfois des ficelles éculées inhérentes a ce genre de récit, mais c'est tout. En termes d'émotions, ça fonctionne bien sans en faire des caisses.

[Jed_Trigado]

Les Coups Durs - John Huston (1972)

Un film que j'avais commencé puis abandonné pour je ne sais quelle raison, bien m'en a pris de lui redonner sa chance car Fat City est un film magnifique qui m'a totalement parlé par son décorum délabré et ses personnages qui n'attendent pas grand chose de la vie, très Barfly dans l'âme, l'humour en moins. On peut y voir un ancêtre de Rocky où la boxe est moins une fin qu'un moyen pour se défaire d'une condition sociale précaire, a la différence près que Huston ne tourne pas son film a la même époque et reste dans un postulat assez pessimiste quant aux perspectives de réussite sociale de ses personnages. Tout démarre de manière simple, la photo sublime de Conrad Hall éclaire une chambre délabrée où vit Stacy Keach, accompagné par une musique de Kris Kristofferson qui nous plonge dans l'ambiance morne d'une ville oubliée de tous, où les gens semblent plus survivre que vivre au gré des jobs saisonniers. Une introduction idéale pour nous poser les enjeux très simples du film, qui est une radioscopie pudique de l'Amérique d'en bas, la caméra se pose, prend le temps d'observer sa faune a travers deux personnages, Keach le boxeur déchu et Bridges le boxeur en herbe, que tout oppose sur le papier mais dont le parcours va comporter pas mal de points communs, entre peines de coeur, échecs professionnels et l'impression terrible de faire du sur-place. Pourtant au final, Huston apporte de la nuance dans son propos, en montrant des personnages réussissant mieux que d'autres et aussi cette idée qu'une vie modeste n'est pas synonyme de vie ratée, tout est question de point de vue.

Fat City est bouleversant car il sent le vécu et laisse le temps a ses acteurs d'investir le cadre, comme ses longues scènes de beuverie entre Keach et Tyrell où on voit que les acteurs se donnent a fond dans leur rôle, Huston optant pour une mise en scène peu découpée pour intensifier leurs rapports tantôt chaleureux, tantôt houleux. Dommage que ce soit moins le cas des séquences où l'on voit le parcours de Bridges (bon mais pas transcendant) dans son coin qui sont plus conventionnelles, d'autant que les passages où ça boxe n'ont pas été la priorité absolue pour Huston mais après dans Rocky, les séquences de boxe sont pas géniales non plus donc cet écueil est aisément pardonnable. Donc si on aime ce genre de récit du pavé, Fat City est une indéniable réussite pour les raisons invoquées si dessus.

7,5/10

[Jed_Trigado]

La Danza de la Realidad - Alejandro Jodorowsky (2013)

Artiste protéiforme, Alejandro Jodorowsky est un vrai personnage dans le panorama culturel d'aujourd'hui, si je le connais surtout pour sa contribution au 7ème Art avec le magnifique Santa Sangre qui certes fait figure dans son œuvre de film "grand public" comparé a ses autres métrages, mais restait suffisamment personnel et maitrisé pour toucher l'âme d'un cinéphile comme moi qui ne demande qu'a être ébloui par des univers qu'il ne connait pas, il est un homme précieux dont le retour derrière la caméra se faisait plus que désirer (23 ans bon sang !). Après, par expérience, j'ai toujours tendance a me méfier des come-back tardifs, qui se contentent de réutiliser le même fond de commerce qu'autrefois mais en moins bien, heureusement on est plus proche de l'esprit véhiculé par Amnesia où l'auteur du film cherche tellement a donner son coeur au spectateur en se livrant dans son intimité la plus crue histoire de faire un bilan sur sur son existence, qu'il est impossible de le détester.

A vrai dire, j'ai énormément pensé a Santa Sangre en découvrant La Danza de la Realidad, il est certes plus "libre" dans la forme mais l'univers du cirque et le récit filial douloureux font que l'analogie est évidente, Jodo réincarne son enfance difficile mais formatrice (il se permet même d'apparaitre, tel un ange gardien devant son alter égo enfant) pour dépeindre un portrait autant onirique qu'éprouvant du Chili des années 30, torturé par différents troubles politiques et sociaux. Le plus étonnant reste le point de vue choisi par le réalisateur, je m'attendais a une mise en abime totale du cinéaste se mettant a nous raconter son enfance a sa manière, sauf qu'il va emprunter un chemin surprenant et je dirais même impressionnant d'un point de vue humaniste, en se focalisant sur son père (joué par son fils Brontis) qu'il dépeint au départ comme un être tyrannique et frustré, n'ayant de cesse de martyriser son fils. Jodo va petit a petit lui laisser le beau rôle, communiste convaincu (il va jusqu’à imiter le style vestimentaire de Staline), cet homme au départ qui n'a rien d'aimable va se révéler a nous comme quelqu'un de fragile, obsédé par le regard des autres au point de toujours réprimander les siens a chaque écart. C'est véritablement cet aspect qui m'a le plus scotché dans La Danza de la Realidad, même si la première heure reste la plus rythmée, la seconde moitié du film montre la transformation d'un être détestable en un homme vénérable, Jodorowsky l'âge venant ne s'aigrit pas, au contraire, il observe les choses avec recul et sait voir le meilleur qu'il y a en chaque homme, bien qu'il garde une certaine part de cruauté (et c'est peu de choses de dire que le film est très extrême dans cette approche)

Aussi poétique qu'introspectif, La Danza de la Realidad fait plaisir a voir dans un média qui accorde de moins en moins de place a l'imaginaire et parce qu'il nous rappelle a quel point Jodo nous a manqués ! Vivement Poesia Sin Fin !

8/10

[Val]

Quelle merveille ce film ! Mais il est vrai qu'il prend encore plus d'impact quand on connaît un peu le reste de l'oeuvre de Jodorowsky et qu'on a déjà entendu plusieurs de ses déclarations, notamment sur ses parents.

[Jed_Trigado]

The Unwritten Law - Ng See-Yuen (1985)

Un film de procès made in HK 80's ?! Mon dieu, ils ont osé !

Après tout pourquoi pas, c'est toujours bon dans un sens de tenter d'investir de nouveaux genres, surtout quand le réalisateur est un type bien installé et qu'il a une tête d'affiche sympa. Mais en voyant ce film, on comprend mieux pourquoi il ont pas plus exploité le genre que ça : l'écriture est pas le fort de cette industrie, du coup, on compense ces lacunes par une accumulation de séquences tantôt inutiles (la romance d'Andy Lau), quand elles ne sont pas basiques (cette enquète préliminaire de branleur ) pour basculer dans le grotesque total faisant presque passer Phoenix Wright : Ace Attorney pour un documentaire. Je demande pas forcément de l'originalité dans ce genre de film, mais au moins une certaine rigueur narrative pour suivre l'histoire, là Ng See Yuen s'en fout royalement en multipliant les pistes sans jamais les creuser et va oser le pire twist a mi-film qu'il est possible d'imaginer avec un petit trauma des familles, histoire de faire pleurer dans les chaumières. C'est seulement au bout d'une heure laborieuse que démarre la partie procès et a partir de là, on entre dans une nouvelle dimension, avec la scène de prétoire la plus WTF qu'il m'était donné de voir, imaginez vous n'importe quel film du genre mais tourné a la manière de Rocky IV avec un training montage sur fond de pop cantonaise de l'avocat entrain d'enfiler son costume (il manquait plus qu'il soulève des textes de lois a la place des haltères), de la grosse musique pompière a chaque arrivée d'un témoin inattendu (ce running gag est ultime ) et un public qui se croit au Café des Sports en commentant de temps a autre le déroulement de la plaidoirie. Trop chiant dans son ensemble pour être vu comme un nanar, The Unwritten Law n'aura pour lui que son statut de tentative sans lendemain (dieu merci).

2/10

[pabelbaba]

Le film de prétoire Hk, ça doit presque être aussi bien que le thriller psychologique indien.

Merci pour le crashtest.