[Alegas] Mes Critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar lvri » Lun 07 Déc 2015, 08:47

Le Village : grosse attente en blu-ray ! :super:

Même impression que Jimmy sur le 3e Hobbit, mais je pense que je vais lui laisser une seconde chance en VL (comme ces deux prédécesseurs d'ailleurs).
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Pont des espions (Le) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 10 Déc 2015, 00:08

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Bridge of spies (Le Pont des espions) de Steven Spielberg
(2015)


Après un Lincoln bavard et paresseux, voir Spielberg s’atteler de nouveau au film historique avait de quoi laisser craindre un opus du même acabit. C'était sans compter sur la capacité du cinéaste à se renouveler sans cesse, et là où il livrait avec son précédent long-métrage quelque chose de très ancré dans la culture historique et morale américaine, il offre quelque chose de bien différent avec Bridge of spies, un film qui rappelle à bien des égards certaines de ses plus grandes œuvres (Munich, Schindler's List) de par son humanisme permanent et son propos qui questionne de façon sous-jacente le monde actuel. Une nouvelle fois, Spielberg utilise la petite histoire pour mieux parler de la grande, et conte donc le récit d'un avocat qui a tout de l'américain accompli et qui, du jour au lendemain, doit défendre un espion russe devant un tribunal. Un point de départ qui annonce déjà la principale influence du film, à savoir le cinéma de Frank Capra, le personnage de Donovan étant l'exemple typique de l'américain tel qu'il devrait être : bon envers son prochain, juste et surtout capable d'aller jusqu'au bout des convictions de son pays, quand bien même le monde entier le rejetterais pour ça (le fameux standing man donc). Rarement Spielberg n'aura paru aussi humaniste à travers un de ses personnages, et bien que l'environnement géo-politique laisse toujours présager le pire, le cinéaste laisse clairement penser que même dans les pires moments des hommes peuvent changer les choses malgré des nations entières qui préfèrent penser par préjugés.

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Forcément, il n'est pas question que de bonté dans le récit de Bridge of spies, puisque le mensonge par omission ou la tromperie sont des moyens d'arriver à ses fins, mais le fait est que le climax final dépend entièrement d'une confiance envers son prochain. Une beauté du cinéma de Spielberg qui se faisait rare après une succession de films plus pessimistes, et qui fait clairement plaisir à voir, bien que le public n'ait pas l'air de vouloir suivre. A partir de là, Spielberg évoque aussi bien le film de procès que le film d'espionnage ou encore le thriller politique, mais toujours dans une logique propre à son cinéma, très proche de l'humain et qui ne perd jamais de vue l'émotion. Quand bien même l'imagerie du film pourra paraître froide, que ce soit par les cadres toujours aussi bien composés de Spielberg ou la sublime lumière de Kaminski, Bridge of spies est un de ces films qui réchauffe le cœur tout en questionnant le spectateur en créant un parallèle avec le monde d'avant et le monde actuel (la dernière scène, avec un plan qui fait écho à un autre). Entre une mise en scène inspirée (cette scène de crash qui explose une bonne partie des séquences spectaculaires de ces derniers mois), Tom Hanks qui trouve l'un de ses plus beaux rôles et Mark Rylance qui est la révélation du métrage, Bridge of spies s'impose comme l'un des meilleurs films de l'année, et un nouveau grand film (dont le seul défaut est de ne pas inclure de composition de John Williams) à ranger dans la longue filmographie de Spielberg.


8,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Waylander » Jeu 10 Déc 2015, 21:05

J'aimerais ou pas ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Jeu 10 Déc 2015, 21:15

Bah tu devrais normalement, t'es plutôt sympathisant des thèmes spielbergiens et de son humanisme donc ça devrait le faire.
Et puis c'est très loin d'être manichéen, ce qu'on aurait pu redouter avec un tel sujet.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Waylander » Jeu 10 Déc 2015, 21:21

Oui je suis frileux quand les ricains parlent de la guerre froide et des russes. Et mes films favoris du mec ne sont pas ses oeuvres politicos historicos haricots.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Jeu 10 Déc 2015, 21:22

Là en l’occurrence c'est pas vraiment traité sous l'angle historique justement, c'est très humain comme film, dans l'esprit d'un Capra.
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Lost in translation - 8/10

Messagepar Alegas » Sam 12 Déc 2015, 16:22

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Lost in translation de Sofia Coppola
(2003)


Seconde vision et je reste sur ma position : bien que je n'y vois pas le chef-d’œuvre que beaucoup vantent, c'est clairement un très bon film, le meilleur de Coppola fille, et de loin. Pourtant, le script est pas spécialement ce qui m'enchante le plus à la base, à savoir un film de presque deux heures sur la solitude entre un acteur et une jeune fille paumée, tous deux américains isolés au milieu d'une Tokyo resplendissante (et rarement aussi bien filmée). C'est typiquement le genre de film qui va être soit chiant à mourir, soit très réussi et heureusement Lost in translation s'avère être de la seconde catégorie. C'est véritablement le film où le style de Sofia Coppola, avec sa tendance à pencher vers le cinéma indépendant assumé, se marie le mieux avec son propos. Ici donc, le plan fixe, le montage globalement lent, et les errances des personnages servent le récit qui arrive toujours à capter l'attention de son spectateur. L'humour (dialogué ou visuel) y est pour beaucoup dans cette absence totale d'ennui, mais c'est davantage le duo d'acteurs qui est à mettre en avant, tant le projet entier repose sur leurs épaules. Bill Murray fait du Bill Murray, mais il ne l'a rarement aussi bien fait, son flegme légendaire apportant beaucoup à ce personnage constamment dépassé par les événements, et qui laisse couler toutes les situations qui lui arrive, comme s'il n'était plus assez humain pour pouvoir les ressentir.

Quand à Scarlett Johansson, c'était encore l'époque où elle avait tout à prouver et devait donc choisir ses projets de façon minutieuse. Résultat : elle obtient ici son meilleur rôle. Un rôle qui certes, ne demande pas une prestation exceptionnelle, mais tout est question de présence et Johansson compose donc un personnage vraiment attachant, à la beauté sincère. Enfin, c'est réellement l’archimie entre ces deux êtres qui fait la force de Lost in translation. Quand une histoire d'amour platonique s'avère bien plus puissante que beaucoup de récits amoureux passionnés, c'est qu'il y a un véritable plus dans la façon de l'aborder, de la traiter et de la composer, ce que Coppola et ses acteurs arrivent à merveille. Un très beau petit film qui fait néanmoins regretter la carrière inégale de sa réalisatrice, à croire que Coppola avait tout dit avec ce qui reste son plus beau film à ce jour.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Milkshake » Sam 12 Déc 2015, 19:29

C'est vrai que lorsqu'on voit ce que la fille Coppola a fait ses dernières années, on dirait qu'elle en a plus rien a faire du cinéma, faire des films est juste devenu un passe temps/paycheck entre deux sieste à L.A.

Dommage car elle a du talent maintenant elle atteint le fond en faisant du film de Noel avec Clooney, Michael Cera, Miley Cyrus, Chris Rock.... ça fait de la peine une telle décheance artistique. :shock: Je crois qu'elle s'en remettra jamais et qu'elle nous fera plus jamais un film potable.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Sam 12 Déc 2015, 19:32

Il faudrait qu'on liste le nombre de réals que tu as enterrés (à tort ou à raison).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Milkshake » Sam 12 Déc 2015, 20:01

Oulà il y a du monde dans le cimetiere :mrgreen:

J'ai pas souvenir de beaucoup de réal qui a enchainer plus de 3 mauvais films sur sa fin de carrière (oui car là Coppola elle est sur la fin elle est moins productive que papa) faire un revival sortie de nulle part avec un bon film tout d'un coup....

...Quoique Guy Ritchie m'a agréablement surpris cette année donc tout est possible :shock: mais je crois pas du tout à son prochain car il se coltine le lead de Sons of Anarchy qui a déjà plombé plusieur Del Toro.
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Sugarland Express - 7,5/10

Messagepar Alegas » Dim 13 Déc 2015, 15:18

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The Sugarland Express (Sugarland Express) de Steven Spielberg
(1974)


Trois ans après Duel, qui lui aura valu une reconnaissance critique et publique, Steven Spielberg livre enfin son premier long-métrage à destination du cinéma. Si The Sugarland Express n'est pas forcément le film que je recommanderais d'emblée à un novice envieux de découvrir la filmographie du réalisateur, il est néanmoins une pièce très intéressante du puzzle spielbergien, à la fois œuvre cohérente et atypique vis à vis de ce qui viendra par la suite. Si le film peut être facilement qualifier, à juste titre, d’œuvre mineure, il n'en reste pas moins un bon petit film réussi qui continue d'analyser une thématique de Duel, à savoir le lien entre l'américain et un symbole fort : la voiture. The Sugarland Express se passe donc quasi-entièrement à l'intérieur de véhicules, sur les routes d'un Texas dangereux. La voiture, plus ou moins à l'instar de Duel, est présentée comme un lieu de préservation, un endroit où les liens les plus improbables peuvent se créer (l'amitié naissante entre le policier kidnappé et ses ravisseurs), alors que l'extérieur est l'origine du danger (à chaque fois que le couple sort de la voiture, une péripétie mortelle arrive).

ImageImageImage


Ce traitement pourra paraître simple, mais c'est finalement grâce à ça que Spielberg transforme sa comédie (particulièrement visible dans la première demi-heure) en un véritable drame où chacun est condamné. Encore une fois, comme dans Duel, Spielberg met en avant la middle-class oubliée et pose un regard sévère sur ceux qui jugent et souhaitent régler les problèmes des autres de façon radicale. La population du Texas en prend pour son grade, la plupart des antagonistes étant traités comme des fascistes qui s'ignorent, le tout pendant que le couple en cavale, pas très futé au premier abord, se révèle être d'une sincérité particulièrement touchante. Spielberg crée d'un fait divers un joli conte cruel, où les personnages principaux savent très bien ce qui les attends à la fin de l'aventure (superbe scène où le personnage masculin regarde un cartoon d'un air grave, y voyant sa propre destinée), mais qui préfèrent se raccrocher au moindre espoir plutôt que de céder à l'abandon. Il en découle un film qui évolue constamment entre le ton grave et le rire, pour finir sur ce qui est encore aujourd’hui l'une des conclusions les plus amères de Spielberg (conclusion imposée par le producteurs, et heureusement tant elle fait sens). Seuls réels défauts du métrage : son introduction un peu longuette qui ne fait pas honneur au reste du métrage, ainsi que le score de John Williams auquel, personnellement, j'ai du mal à adhérer. Pour le reste, Spielberg livrait là un premier long très prometteur, avant l'immense claque de son prochain film.


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7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Waylander » Dim 13 Déc 2015, 15:24

On retient souvent les mêmes plans :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Dim 13 Déc 2015, 15:24

A chaque fois que je vais lire tes critiques, je suis à peu près certain d'y trouver les captures que je compte mettre ouais. :mrgreen:
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Enfant sauvage (L') - 4,5/10

Messagepar Alegas » Mar 15 Déc 2015, 12:47

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L'Enfant sauvage de François Truffaut
(1970)


Je vais finir par croire que Les Quatre Cents Coups est une véritable erreur dans le filmographie de François Truffaut : à chaque fois que je continue à explorer les films qui jalonnent sa carrière (et je ne choisis pas spécialement les moins réputés) je n'y retrouve guère l'homme qui, à mon sens, avait tout dit dès son premier long-métrage et qui a finit par devenir un réalisateur Nouvelle Vague parmi tant d'autres. Alors certes, je pourrais concéder à L'Enfant sauvage son sujet très humain qui fait que le film donne constamment envie de voir ce qui va suivre. Pourtant, cet intérêt découle du sujet même, et non pas de la qualité d'écriture ou même de la mise en scène. Sur ce point, le film est très pauvre et accumule malgré lui nombres de tares propres au mouvement cinématographique français de l'époque. Dialogues minimalistes, péripéties absents et jeu d'acteur plus mauvais que jamais (est-ce que quelqu'un a dit un jour à Truffaut que réciter son texte d'une voix monocorde n'était pas la solution ?), ce film et difficilement défendable pour quiconque n'adhérant guère à la Nouvelle Vague. C'est dommage car encore une fois, le sujet avait de quoi livrer un beau film sur l'enfance, mais clairement, la sincérité de Truffaut, visible dans son premier long, n'est plus présente. De mon côté, hormis Fahrenheit 451 et Le Dernier Métro qui m'attirent encore, je crois que je vais éviter le cinéma de Truffaut à l'avenir.


4,5/10
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Au cœur de l'océan - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 17 Déc 2015, 20:28

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In the heart of the sea (Au cœur de l'océan) de Ron Howard
(2015)


Il y a encore quelques années, j'aurais regardé avec un peu d'inquiétude quelqu'un qui m'aurais dit que j'attendrais un jour un film de Ron Howard, comme quoi les choses changent. Ceci dit, autant le premier aperçu de ce métrage m'avait réellement intéressé, autant depuis, le doute quand à la qualité finale m'a envahi petit à petit, pas aidé par le report de plusieurs mois qui, encore aujourd'hui, ne s'explique tout simplement pas. C'est dommage car bien que ce In the heart of the sea ne soit pas parfait (Rush était quand même un bon cran au-dessus), il a réellement quelque chose à défendre derrière son apparence d'adaptation académique. Peu de surprises devant le flop général qui accueille le film, puisque Ron Howard ne cherche pas à moderniser son récit, si ce n'est à travers une mise en scène atypique pour ce genre de métrage, et on se retrouve donc avec une histoire à l'ancienne, bien plus centrée sur l'humain (notamment une relation pleine de compétition et de respect mutuel qui renvoie directement au film précédent d'Howard) que sur le monstre marin sur laquelle se concentre l'équipe marketing.

Il en résulte un film d'aventure sympathique, à la réalisation intéressante (Howard allant à l'inverse des réalisations classiques de ce genre de spectacle, notamment quand il s'agit de faire un gros plan) et au casting inspiré, mais malheureusement terni par un script qui délaisse ses personnages secondaires (seulement quatre personnages existent réellement en tout et pour tout) et surtout qui coupe constamment le rythme épique qu'il tente de créer, et ce à cause de la storyline de Melville qui n'apporte strictement rien à l'histoire. Autre point qui fâche : la photographie aux accents bleutés qui pourrait se révéler intéressante s'il elle n'était pas là uniquement pour faire office de cache-misère afin de mieux dissimuler les effets visuels aquatiques. Pour le reste, c'est du bon film, mais sur lequel on pouvait en attendre un peu plus. C'est clairement sur ce genre de projets que Howard devrait travailler, mais malheureusement, vu les résultats financiers décevants de ces deux derniers long-métrages, je doute que ce soit le cas.


6,5/10
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Auteur: caducia

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