The VIsit de M. Night Shyamalan
(2015)
(2015)
La carrière de M. Night Shyamalan se révolutionne depuis une décennie, c'est un fait. D'ailleurs, pas besoin de voir ses deux blockbusters précédents (c'est mon cas) pour s'en rendre compte tant la qualité indéniable est immédiatement décelable. Du coup, revoir un tel génie revenir sur le devant de la scène aux commandes d'un petit budget pour un film à tendance horrifique avait de quoi nourrir les espoirs les plus fous. Heureusement, et comme l'orientation found-footage du film pouvait le laisser présager, The Visit est tout simplement ce que Shyamalan a signé de plus audacieux dans toute sa carrière. C'est affolant de constater à quel point un auteur qui se faisait chier à faire des beaux plans et écrire sur des personnages parfaitement construits peut, en l'espace de quelques années, se remettre totalement en question, devenir un réalisateur interchangeable et signer une production qui ne ressemble en rien à ce que le bonhomme avait pu livrer par le passé, retrouvant une simplicité de cinéma qui touche au génie. On a donc ici le found-footage le plus innovant de ces dernières années avec Paranormal Activity. Un grand moment de cinéma où l'on passe la totalité du métrage à suivre deux gamins adorables. Pendant que l'un fait des études de cinéma et parle pour Shyamalan en tentant de rationaliser le procédé du found-footage ("ouais mais t'as vu, on peut faire des beaux plans malgré l'orientation cinéma-vérité"), l'autre se contente de rapper de temps à autre sans aucune raison particulière (le passage où il rappe sur la façon de pécho des meufs avec des gâteaux, sous les applaudissements de sa grand-mère, grand moment de cinéma).
Des personnages d'une consistance rare.
Après avoir fait la connaissance des ces deux personnages auquel le spectateur s'identifie forcément, on découvre les grands-parents de ces derniers. La grand-mère, touchée d'une maladie sponso-3ème âge, se balade à poil la nuit en imitant le comportement canin pendant que papy collectionne ses couches usagés dans une grange. Voilà le résultat après vingt minutes de film, autant dire que le reste épargne difficilement son public avec tant d'audace thématique. Le mieux dans tout ça, c'est évidemment de se rendre compte à quel point Shyamalan fait fort quand il s'agit de surprendre son audience. Ainsi, là où le réalisateur aurait pu, comme par le passé, s'emmerder à écrire un twist qui créerait un violent changement de ton pour évoquer les relations entre personnages séparées par une génération, Shyamalan préfère se concentrer sur la simplicité même et écrire un twist tellement banal qu'on ne le voit même pas venir tellement on se dit que c'est trop gros, déjà fait des centaines de fois et que du coup c'est impossible que Shyamalan le ressorte. Bim, dans ta face sale spectateur qui tente de prédire en plein film comment ça va se finir. C'est un peu du génie en fait car finalement il arrive à créer de l'inattendu à partir de l'attendu, c'est fort, très très fort.
Quand Shyamalan redéfinit le jump-scare.
A cela s'ajoute une finesse d'écriture rare, puisque Shyamalan n'oublie pas de poser des épreuves personnelles pour ses protagonistes. Ainsi, la jeune fille, qui ne supporte pas de se regarder dans un miroir depuis le départ de son père (trauma spielibergien intelligemment trouvé) conclura sa storyline en utilisant un bris de miroir pour s'échapper d'une situation, et le jeune rappeur, qui ne supporte pas les microbes, devra endurer le fait que son grand-père lui étale du caca sur son visage sans broncher. Se retrouver devant un tel niveau métaphorique relève du miracle, et Shyamalan redéfinit au passage comment se résout un trauma au cinéma avant de conclure son film sur du gros rap qui clash. Rien que pour ça, chapeau l'artiste, et vivement le prochain film.
Des personnages d'une consistance rare.
Après avoir fait la connaissance des ces deux personnages auquel le spectateur s'identifie forcément, on découvre les grands-parents de ces derniers. La grand-mère, touchée d'une maladie sponso-3ème âge, se balade à poil la nuit en imitant le comportement canin pendant que papy collectionne ses couches usagés dans une grange. Voilà le résultat après vingt minutes de film, autant dire que le reste épargne difficilement son public avec tant d'audace thématique. Le mieux dans tout ça, c'est évidemment de se rendre compte à quel point Shyamalan fait fort quand il s'agit de surprendre son audience. Ainsi, là où le réalisateur aurait pu, comme par le passé, s'emmerder à écrire un twist qui créerait un violent changement de ton pour évoquer les relations entre personnages séparées par une génération, Shyamalan préfère se concentrer sur la simplicité même et écrire un twist tellement banal qu'on ne le voit même pas venir tellement on se dit que c'est trop gros, déjà fait des centaines de fois et que du coup c'est impossible que Shyamalan le ressorte. Bim, dans ta face sale spectateur qui tente de prédire en plein film comment ça va se finir. C'est un peu du génie en fait car finalement il arrive à créer de l'inattendu à partir de l'attendu, c'est fort, très très fort.
Quand Shyamalan redéfinit le jump-scare.
A cela s'ajoute une finesse d'écriture rare, puisque Shyamalan n'oublie pas de poser des épreuves personnelles pour ses protagonistes. Ainsi, la jeune fille, qui ne supporte pas de se regarder dans un miroir depuis le départ de son père (trauma spielibergien intelligemment trouvé) conclura sa storyline en utilisant un bris de miroir pour s'échapper d'une situation, et le jeune rappeur, qui ne supporte pas les microbes, devra endurer le fait que son grand-père lui étale du caca sur son visage sans broncher. Se retrouver devant un tel niveau métaphorique relève du miracle, et Shyamalan redéfinit au passage comment se résout un trauma au cinéma avant de conclure son film sur du gros rap qui clash. Rien que pour ça, chapeau l'artiste, et vivement le prochain film.
Moi, dès l'apparition du générique de fin.
0/10