[Alegas] Mes Critiques en 2015

[Jimmy Two Times]

Et puis, il est drôle ce film punaise!

Mais bon ça vaut sûrement pas Kill List

[Mark Chopper]

"- Tu sais ce qui va se passer quand tu seras en taule ?
- Ouais... J'enculerai ton père sous la douche et je me ferai un sandwich."



Et une putain d'alchimie dans ce groupe d'acteurs, c'est rare. Pas besoin de durer deux plombes pour raconter une bonne histoire.

[Jed_Trigado]

On est d'accord Mark, c'est ce que je sous-entendais, c'est justement pas un film qui se repose que son twist mais dont l'addition de différents éléments (mise en scène + acteurs + scénario) font qu'il fonctionne encore aujourd'hui.

[Jimmy Two Times]

Gimme the fucking keys! You fucking cock sucker motherfucker!

[logan]

Et puis, il est drôle ce film punaise!

Mais bon ça vaut sûrement pas Kill List

Kill list j'ai révisé ma position depuis

[Jimmy Two Times]

Jusqu'à quel point?

[Jed_Trigado]

Pff il assume même pas d'être le seul a aimer un film, je suis déçu.

[logan]

Jusqu'à quel point?

Entre 5 et 6 on va dire

Pff il assume même pas d'être le seul a aimer un film, je suis déçu.

Il me reste Cartel, on est pas beaucoup sur terre

[Jed_Trigado]

Cartel, t'as le membre de l'amicale Ridley Scott et l'aigri en chef du forum dans ton camp, c'est trop facile. Faut creuser plus loin.

[Scalp]

Comme un air de déjà vu.

[Mark Chopper]

Cartel, t'as le membre de l'amicale Ridley Scott et l'aigri en chef du forum dans ton camp, c'est trop facile. Faut creuser plus loin.

Chose qui me dépassera toujours.

[Scalp]

Ceci dit je l'ai pas revu

[Jed_Trigado]

T'appliquera la règle des deux points en moins a la révision, mais ça suffira pas, le film aura toujours la moyenne.

[Alegas]

Amores Perros (Amours chiennes) de Alejandro González Iñárritu
(2000)

Début d'une petite rétrospective Iñárritu, et je commence donc avec le seul long-métrage qu'il me restait à voir du bonhomme, à savoir cet ambitieux, et pourtant assez humble Amores Perros. Si le film ne m'a pas totalement convaincu pour des raisons que j'expliquerais par la suite, je ne peux que m'incliner devant le fait que ce soit un premier long-métrage. Beaucoup de réalisateurs aimeraient sûrement avoir à leur palmarès un tel film, et Iñárritu le faisait dès le premier coup d'essai, pas étonnant donc que le succès critique lui ait ouvert pas mal de portes d'un coup. Ce qui étonne aussi, c'est évidemment de se rendre compte que déjà tout son cinéma est présent. Que ce soit thématiquement (on y parle d'amour, de destin et de fatalité), scénaristiquement (le film est un peu le premier opus d'une trilogie avec Guillermo Arriaga, avec cette obsession de se concentrer sur du film choral déconstruit dans le temps) ou encore formellement (caméra-épaule et plan-séquence pour une immersion totale). Sur ces deux points donc, le film est indéniablement intéressant à voir. Les bons premiers films ne sont pas rares, mais ceux avec autant d'ambition dans leur note d'intention le sont déjà beaucoup plus.

Néanmoins, et malgré les nombreuses qualité du métrage, il faut reconnaître qu'on y trouve aussi les défauts inhérents à un premier long. Ici donc, on retrouve non seulement un étirage sur la longueur d'un récit qui aurait pu se révéler plus efficace avec quelques minutes en moins, mais aussi une certaine inégalité dans les histoires contées. Des trois segments, si le premier se révèle le plus réussi, pendant que le troisième conclut à merveille le métrage, l'entre-deux est franchement discutable. D'une part parce qu'on débarque dans un tout autre univers qui colle assez mal à l'ambiance posée jusqu'ici, mais aussi tout simplement pour la rigueur d'écriture bien moindre sur ce second segment. Là où le premier présente des personnages toujours justes et finement écrits, en accord avec le concept (les chiens sont le reflet de ce qui arrive à leurs maîtres), le second fait la part belle au pathos forcé avec des personnages véritablement irritants, le genre qui ne peut que se surjouer à mort tellement les situations sont assénées à coup de burin (défaut qu'on retrouvera aussi, en partie, dans les films suivants du réalisateur). Loin d'être dénué de défauts (on reste devant un premier film), ce Amores Perros annonçait néanmoins déjà la venue d'un cinéaste aussi intriguant qu'intéressant, qui confirmera aisément par la suite des ambitions évidentes.

7/10

[Alegas]

Magnolia de Paul Thomas Anderson
(2000)

"We might be through with the past, but the past ain't through with us."

Si Magnolia n'est pas le plus grand film de son auteur, There will be blood étant passé par là depuis, il reste sans aucun doute la pièce la plus personnelle de la filmographie de Paul Thomas Anderson. Si le réalisateur n'a jamais caché sa volonté de mettre en scène des thématiques qui le touche directement (notamment tout ce qui touche aux relations parentales, ou encore à la famille de substitution), il aura fallu attendre la déclaration de Philip Seymour Hoffman sur le script de Magnolia pour comprendre la complexité autobiographique de ce dernier. En effet, l'acteur avait, de son vivant, dit clairement que chaque personnage du film choral était, plus ou moins, une facette d'un Paul Thomas Anderson qui, à travers ce film, fait directement face à un passé qui le poursuit sans cesse.

Ainsi que l'annonce la fameuse citation du film, Magnolia est une œuvre sur le passé, le destin, ou comment les hasards de la vie quotidienne peuvent nous mettre face à ce qui nous effraie afin que l'on puisse avancer pour de bon. Se déclarant comme une suite spirituelle du Short Cuts de Robert Altman, Magnolia est pourtant une œuvre bien plus ambitieuse, aussi bien scénaristiquement que formellement. Là où le film d'Altman se contentait d'afficher des destins croisés pendant trois heures avant de conclure sur une fatalité pour les lier, Paul Thomas Anderson a l'intelligence de les présenter dès le départ comme des protagonistes aux liens divers, tout en les confrontant toujours aux même obstacle, à savoir la peur (de mourir, d'être ignoré, de ne pas être pardonné, de ne pas être aimé, etc...). Du coup, du début jusqu'à la fin, le film est une puissante tragédie évoquant les malheurs humains les plus inévitables, à travers des personnages qui, en plus d'être des reflets d'un réalisateur à la sensibilité extrême, sont de véritables écorchés vifs, chacun à leur manière, et notamment dans leur façon d'appréhender leur existence qu'ils estiment ratée.

A cela se rajoute LA qualité essentielle pour ce genre de film, à savoir une construction (de script et de montage) symphonique, qui permet au film de comporter des passages entiers que l'on pourrait associer à des climax, alors qu'il ne s'y passe absolument rien de spectaculaire. Du coup, le script, fortement inspiré par les chansons d'Aimee Mann qui accompagnent le métrage, est de très loin le plus touchant de Paul Thomas Anderson. Là où, d'ordinaire, le réalisateur développe les émotions de ses personnages par la mise en scène, il laisse ici un champ libre total à son casting qui en profite pour livrer des performances de premier ordre. Résultat : la plupart des acteurs trouvent ici le meilleur rôle de leur carrière respective, en particulier Tom Cruise qui prouvait à la face du monde qu'il était capable de jouer autre chose que des wonder-boys, et qui n'a jamais été aussi bon depuis (sa séquence avec Jason Robbards est tout simplement démentielle en terme d'acting).

Techniquement, Paul Thomas Anderson prouve qu'on peut faire un film dans la lignée d'Altman sans pour autant singer son style minimaliste. Ici donc, on a ni plus ni moins que le digne successeur d'un Boogie Nights d'un point de vue formel. Que ce soit la fluidité d'une caméra dans un plan-séquence, la gestion d'un surcadrage ou encore un jeu de focale, Anderson confirme son talent exceptionnel pour mettre en scène des séquences qu'on ne voit nulle part ailleurs (on pense au climax final évidemment, mais aussi à cette sublime séquence où chaque personnage chante la même chanson, qui est peut-être bien ma séquence préférée de la filmographie entière d'Anderson). Magnolia, second chef-d’œuvre de Paul Thomas Anderson, et très certainement son plus beau film à ce jour, en plus d'être un modèle ultime de film choral.

"This happens. This is something that happens."

10/10