Tenebre (Ténèbres) de Dario Argento
(1982)
Nouvelle tentative personnelle sur le cinéma de Dario Argento, un essai qui n'inaugure toujours pas un possible amour pour ce cinéaste. Si ce que j'ai pu voir du bonhomme est loin de relever de la daube infâme (il faut dire que je regarde ses valeurs sûres), c'est tout de même loin de me convaincre, la faute à des défauts apparemment inhérents à Argento, que ce soit dans ses propositions ou sa façon de concevoir un film. Je me retrouve donc très mitigé face à ce Ténèbres qui ne m'aura séduit que par sa bande-son hypnotique, son twist final sadique et son côté grand-guignolesque quand il s'agit d'aborder les scènes de meurtre. Le reste est malheureusement soit inégal, soit carrément mauvais. Avec ce film, il y a vraiment cette impression de regarder un Argento qui ne prend plaisir à faire son film qu'une scène sur deux. Ainsi, autant les scènes de meurtre sont visuellement élégantes (l'utilisation du gros plan, ou encore le plan-séquence qui pars d'un étage à l'autre pendant deux bonnes minutes) et jouissives (les cinq dernières minutes sont du grand n'importe quoi appréciable sur ce point), autant le reste se révèle plat et terriblement ennuyeux. Un effet renforcé par le jeu d'acteur, immonde, qui me laisse penser que Argento n'a jamais été un bon directeur d'acteur de sa carrière, mais aussi par le script méta mais pas trop, où une ligne de dialogue explicite que l'important dans une intrigue, ce sont les meurtres, et que le reste est du dialogue nécessaire mais sans importance. Du coup, le film m'a fait l'effet d'un véritable yo-yo, intéressant pendant cinq minutes, puis paresseux pendant les dix suivantes, et ainsi de suite. Un film qui possède ses qualités donc, mais qui est toujours bien loin de me persuader du caractère intouchable (s'ils l'ont été un jour) des meilleurs films d'Argento.
5,5/10