[Dunandan] Mes critiques en 2014

[Creeps]

Je posterai une photo de Jade Laroche après chaque critique de film chiant pour attirer le chaland.

Nous attendons là

[Mark Chopper]

Cette photographie de Jade Laroche est proposée par
le Comité de lutte contre les films chiants.

[Dunandan]

Bon, je vais mater plus de films chiants alors

[Kakemono]

Joli duo de dernières critiques ouaip. Et du coup vu que j'ai aussi le coffret MK2 50 films que j'ai peu ouvert, je vais peut être me laisser tenter par La Double Vie de Véronique.

Et merci Mark

[Dunandan]

Memento, Christopher Nolan (2001)

Avec Memento, Nolan se révélait déjà un sacré orfèvre de la manipulation quelques années avant son chef-d'oeuvre Prestige, avec son trio gagnant, à savoir un casting d'acteurs convaincants, une écriture diabolique, et un montage habile qui joue constamment avec nous avec des vérités trompe-oeil et des indices qui nous passent sous le nez sans le savoir. C'est une reprise du film noir fort originale qu'il nous propose là, en se basant sur la déficience de son personnage principal privé de mémoire courte, en quête de vengeance pour la mort de sa femme, et aidé par un policier et une jeune femme peu dignes de confiance, puisque seules ses notes personnelles le relient au temps et au flux de la réalité. Le principe de faire remonter le cours des événements jusqu'à rejoindre un fil linéaire qui remettra les choses en perspective est un procédé ingénieux, même si la révision en atténue forcément un peu les effets en connaissant la fin, et surtout souffre de la comparaison avec son cadet qui se révèle plus magique au niveau de la manipulation et de l'articulation des narrations. Cependant, l'histoire est suffisamment passionnante en elle-même pour tenir le spectateur en haleine, grâce à un sujet bien construit et documenté autour duquel se greffent des ingrédients du genre redistribués de manière originale. Ainsi, via le point de vue du vengeur, sans conscience du temps qui passe, difficile de savoir sur qui et sur quoi on peut se fier (coupable du crime, femme fatale, alliés, etc.). Au terme de cette enquête policière inversée où on remonte le temps et les actes, se révèle alors une vision pessimiste de l'homme, où la vérité importe moins que la quête de vérité qui a besoin d'être auto-alimentée pour donner sens à une existence qui s'évanouie progressivement dans la confusion des souvenirs. Une remontée dans le temps pour le moins redoutable, et parsemée de petites touches glaçantes d'humour lorsqu'on s'aperçoit à quel point on se joue de lui plus ou moins méchamment, avec des indices matériels qui s'effondrent peu à peu y compris les plus tangibles et marqués dans la chair tatouée, et un instinct pourtant aiguisé par son historique personnel qui se révèle faillible à son tour. Un dénouement presque schizophrène qui nous attend, mettant l'individu seul face au monde, comme deux univers qui ne se rejoignent plus.

J'ai un peu plus de mal avec le rythme lancinant et mélancolique du film, entrecoupé de répétitifs running-gags autour de la condition du personnage qui rappelle constamment sa déficience aux autres. Pas un défaut en soi, et d'ailleurs ça reflète bien l'instabilité psychologique du personnage, aussi inconsistant que cette photo qu'il agite au début, qui retourne à sa blancheur initiale. Une ambiance cotonneuse adaptée, mais qui a tendance à m'ennuyer. A signaler aussi d'inévitables incohérences pour ce type de scénario malin (par exemple, je me demande pourquoi on laisse un type aussi potentiellement dangereux dans la nature alors qu'on connaît sa condition), et une mise en scène peu inspirée et personnelle. Une oeuvre peut-être aussi un peu trop froide pour moi, bien que ça colle avec le personnage principal qui se confronte à sa perte de mémoire de repères, et se sent ainsi moins affecté par son entourage. Un état de flottement qui contraste bien sûr avec l'esprit de vengeance qui devrait l'animer, ce qui rend ce protagoniste si intéressant, et les situations si imprévisibles.

Au final c'est un bon thriller qui repose surtout sur la qualité de son écriture et l'habileté du montage qui subliment le matériau de base (déjà très bon). Pour son second film, Nolan affirmait déjà sa patte de scénariste avec des thèmes naissants qu'il ne cessera de développer autour de la perception du réel, de l'identité, et du double visage. En termes de réal', il a par contre du chemin à faire car seule l'intro a une véritable personnalité alors que le reste est assez plan-plan sans être honteux non plus.

8/10

[Dunandan]

Merci Elpingos & Kaké

Après ma dernière critique j'aurai besoin d'un truc plus détendu du slip pour me décoller les neurones ^^

[osorojo]

Vu qu'une fois Memento, j'en ai un bon souvenir que j'aimerais rafraîchir ^^

Pour ton prochain matage, je tiens à attirer ton attention sur un thème parfait qui est actuellement au programme de notre challenge mensuel. Un petit pinky, ça va te rafraîchir les idées Ou un bon film coréen ! ^^

[Dunandan]

Je devrais justement rectifier un peu le tir pour le challenge cette fin de semaine (envie de changer un peu d'horizons une nouvelle fois ^^)

[osorojo]

Hâte de lire ça

[Dunandan]

CHALLENGE BOM MARS 2K14

The Host, Joon-Ho Bong (2006)

Un film que je revois d'un autre oeil. La première fois, j'avais pris The Host pour un simple film de monstres. Erreur monumentale, puisque dès l'introduction fortement symbolique, ce ne sera qu'un prétexte pour dresser un portrait riche et foisonnant sur les dessous nauséabonds de la Corée du sud. Une bête qu'on voit en effet quinze minutes à tout casser sur les deux heures du long-métrage (d'ailleurs pas toujours bien intégrée à l'image, surtout au début quand elle apparaît en plein jour, un défaut technique compensé par son look singulier d'affreux calamar tout droit sorti d'une soupe Kimchi, et sa constante morfale) mais qui va effleurer : problèmes écolo, inégalités sociales et économiques, corruption généralisée, politique de la peur reprise par les médias, et immobilisme de la police. Et ce qui m'a surtout épaté, c'est la gestion des ruptures de ton qui permettent un sacré bon petit divertissement - malgré l'intelligence du script et sa profondeur qui ne plombent jamais le rythme -, mélangeant souvent sur le même plan critique de la société, drame familial, comédie burlesque, et chasse au monstre, au point que j'étais presque choqué de voir une scène comme celle de l'enterrement, aussi drôle que tire-larmes.

Faut dire aussi que le coeur du film est super attachant, à savoir cette famille de gentils toqués et laissés pour-compte, divisée puis rassemblée autour de cette charmante jeune ado enlevée par la vilaine bestiole tentaculaire au fond des égouts, encore une autre image très marquante de ce que tous vont devoir affronter. Chacun des membres a un petit truc qui leur manque pour être accompli, et poussés par la même cause ils vont se défoncer, d'abord comme groupe contre la société égoïste et intéressée qui les entoure - hôpital, collègues, armée, médias - une nouvelle fois illustrée par de petites scènes décalées assez drôles par la manière dont on tourne en ridicule leurs comportements déviants - duperie, manipulation, protectionnisme - visant à faire taire les récalcitrants par rapport à la disparition de la fille (associée à un secret d'Etat), puis comme individus, ce qui apporte une dimension épique et tragique au récit, tandis que ça débutait davantage comme un film à prendre au second degré. A ce titre, l'écriture des personnages joue dans la balance, bien caractérisés par leurs petites tares, puis connaissent une évolution touchante au fur et à mesure jusqu'à retourner ce qui leur faisait défaut contre la bête qui incarne au fond tout ce qu'on leur a enlevé.

The Host, un modèle de construction et de la manière dont on peut adapter un genre ultra codifié pour parler de problèmes graves sans oublier le divertissement et l'implication du spectateur, qui évolue en même temps que cette famille d'outsiders qui fait face à une société immergée dans ses maux, le tout en passant par un spectre d'émotions très complet (rires, frissons, larmes, bonheur). Bien plus qu'un film de monstres, un beau film post 09-11 blindé de symboles toujours bien intégrés au récit, et porté par une réalisation maîtrisée en constante renouvellement de styles et d'ambiances.

8.5/10

[angel.heart]

Pas trop de prises de risques dans tes dernières séances.

T'as décidé de ne plus mettre de note en dessous de 8 ?

[Dunandan]

Ben je regarde que des bons films en ce moment, pas ma faute

Le mois prochain, promis, je vais emprunter un ou deux films à Path'

[osorojo]

The Host, valeur sure, c'est clair. Grosse mandale, à la fois divertissante et bien nerveuse dans son sous texte. Joon-Ho Bong quoi !

[Dunandan]

Dès que possible je vais me faire The Mother

La première que je l'avais vu c'était en VF, écran 15', en pensant voir un film de monstres qui flippe sa race et vorace. Ma déception était justifiée (bien que pour ce dernier point, c'est quand même pas mal ^^)

[Mark Chopper]

Ben je regarde que des bons films en ce moment, pas ma faute

Nan mais dis-le que tu ne veux plus de photo de Jade Laroche sur ton topic