Ip Man 2, Wilson Yip (2010)
Pour commencer avec les défauts, si Ip Man allait assez loin dans son iconisation de l'un de ses plus grands héros contemporains, la suite en rajoute une couche, voire deux, avec en prime un manichéisme primaire contre les britanniques, plus méchants que jamais et dotés d'un accent et une diction épouvantables. Mais bon le principal est là, à savoir que lorsqu'il fait parler ses poings, Ip Man n'y va pas de main morte, et Donnie Yen prête une fois de plus son charisme et ses compétences, au service de combats bien chorégraphiés et bien filmés, parmi les plus beaux de ces dernières années, à l'aise. Cependant, on s'ennuie un peu entre deux combats, à cause d'une intrigue qui s'articule uniquement autour de la difficulté du maître à trouver des disciples, et quand il en trouve, ça ne fait que lui attirer des ennuis, de vraies têtes brûlées, pur prétexte pour exhiber des affrontements entre des écoles de style très différents, jusqu'au match ultime de la Chine contre le boxeur étranger. Le soucis, c'est que Ip Man trouve peu de compétiteurs appétissants contre lui, et seul Sammo Hung, toujours impressionnant, garde une certaine répartie, malheureusement trop vite écarté. Quant à son challenger britannique, il n'est qu'une montagne de muscles prétentieuse formatée pour être détestée, et effectivement ça ne manque pas, on a juste envie qu'il se fasse rétamer. Pour le reste, la photographie est vraiment très belle (à l'image du premier opus), et on retrouve de nouveaux clins d'oeil à l'esprit du Wing Chun sympathiques dans le genre rappelant qu'il s'agit avant tout d'auto-défense, mais parfois aussi taxés d'un simplisme effarant (parce que bon, "ne pas se battre jusqu'à ce que ta dignité ou celle des autres soit atteinte", c'est quand même le résumé de l'histoire). Finalement, malgré toutes ses tares liées à un script qui se contente du minimum et ses gros clichés par rapport à sa représentation des étrangers (rien à voir par exemple avec OUATIC ou Fearless), Ip Man 2 demeure un bon divertissement pour tout amateur de tatanes qui se respecte. Car voilà, avec Donnie Yen en soutane de maître en train de défoncer ses adversaires comme jamais, et une mise en scène à la hauteur (on est vraiment plongés au coeur de l'action, par contre il y a un petit abus de câbles nuisant au réalisme de l'ensemble), on ne va pas trop faire le difficile en ces temps de disette du genre.
Note : 7/10