[Dunandan] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 10 Avr 2014, 19:15

Je l'espère bien ^^, je crains juste d'épuiser un peu trop rapidement mon stock de découvertes, mais bon vu que mon dépucelage en ciné jap' a bien démarré, je vais sûrement continuer sur ma lancée :mrgreen:.

Edit : j'ai légèrement modifié le fond de ma critique, car je la trouvais parfois légèrement incompréhensible. Ma faute, faut que je sois plus synthétique/syndrome Way ... ^^
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Re: New World - 6/10

Messagepar Criminale » Ven 11 Avr 2014, 12:47

dunandan a écrit:
Dommage, car avec 30 minutes de dégraissage et une intrigue plus surprenante (même si le dénouement sort du lot et fait plaisir), on tenait quelque chose. Pour ma part, c'est assez mineur et pas très mémorable. ]


C'est marrant parce que moi je n'ai pas vu le temps passé et je n'aurai pas dis non à 30 min de plus. Et les fights à coup de couteau je trouve ça assez marrant chez les coréens.

D'ailleurs pour rester dans le thème Guerre de succession je me suis fait Outrage Beyond hier que j'ai trouvé un peu moins bon que le premier (Bon le coté positif c'est qu'il n'y a pas de noir :eheh: )
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Ven 11 Avr 2014, 12:56

Criminale a écrit:(Bon le coté positif c'est qu'il n'y a pas de noir :eheh: )


Ce topic devient de plus en plus politiquement incorrect :chut:

C'est quand que tu mates les vrais chefs-d'oeuvre de Kitano ?
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 11 Avr 2014, 13:00

Moins bon en quel sens, Beyond Outrage ? Personnellement je l'ai trouvé meilleur, tant dans la mise en scène - moins paresseuse - que dans les "coups de putes" orchestrés. Et comme tu dis, il y a un "malus casting" en moins :mrgreen:.

Bah sinon j'en ai un peu marre qu'on me serve toujours la même chose, pour le film coréen. Je ne l'ai pas trouvé mauvais non plus, mais voilà : un film de plus dans le genre dont je me souviendrai à peine.
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Ballade de Narayama (La) (1958) - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 12 Avr 2014, 00:48

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La ballade de Narayama, Keisuke Kinoshita (1958)

Ma raison de voir ce film est simple. C'est un classique et un patrimoine du cinéma japonais que tout amateur de la culture japonaise se doit de voir au moins une fois. A peu près tout le monde connaît cette histoire d'une vieille femme qui part vers la montagne de Narayama, devenue une charge pour sa famille affamée par les conditions difficiles de la vie à la compagne. Le traitement, moins. Dès le début il m'a été difficile de rentrer dans le film, assailli par une musique chantée bien chargée et désagréable presque non-stop, et soulignant chaque état d'âme des personnages, autour du temps qui passe, de la vieillesse, du deuil, et enfin de la mort et du relais de génération. Du pur kabuki qui, s'il ne m'avait pas gêné dans le Château de l'araignée (car sûrement plus épuré), m'a ici horripilé.

Passé ce malheureux cap, il faut l'avouer, c'est souvent beau, malgré un cachet studio évident, avec des compositions de plan qui font penser à Printemps, été, automne, hiver et à Kwaidan, le tout avec des éclairages et des transitions de séquences à couper le souffle, qui évoquent autant le passage des saisons, les contrariétés d'âme, que le périple final. Une vision picturale que Shōhei Imamura reniera pour en faire un remake beaucoup plus réaliste dans les intentions, et ainsi insister sur le discours social soit-disant relégué au second-plan, pourtant déjà bien présent ici. Une représentation d'ailleurs légèrement manichéenne avec d'un côté cette personne âgée vertueuse qui veut faire le voyage à tout prix malgré qu'elle soit encore en forme et capable, et de l'autre son voisin plus âgé et sénile qui s'obstine dans son refus, créant de part et d'autre de bonnes ou mauvaises réactions de la part de leur fils et leur entourage. Un film qui porte donc aussi sur le traitement des aînés, les traditions à la fois symboliques et porteuses d'une réalité sociale, et la réputation qu'occasionne le non-respect de ces dernières.

Au final, mon appréciation est en demie-teinte, partagée entre le plaisir d'avoir découvert un classique non usurpé en partie de par sa beauté picturale et son sujet fort, et entre la présence casse-bonbon de tics du théâtre kabuki qui va à fond dans l'exagération des émotions d'une manière, à mes oreilles, discordante, hormis de brefs instants d'harmonie poétique, miraculeuse, entre l'image et le son.

Note : 6.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Sam 12 Avr 2014, 08:49

Mouais, ça a l'air bien différent des 24 prunelles :?

Je vais plutôt privilégier le remake d'Imamura.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 12 Avr 2014, 09:25

Oui c'est un 6.5 un peu forcé (j'avais mis 6 à la base) car il y a quand même pas mal de moments vraiment beaux, mais dommage que ça sonne de manière aussi discordante, kabuki ou pas :?. Par contre les extraits que j'ai vus des 24 Prunelles + ta critique me donnent envie de pousser ma curiosité plus loin.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Sam 12 Avr 2014, 09:30

Le kabuki, je fais un blocage. Quand c'est digéré par Kitano dans Dolls, ça passe. Mais là je ne pense pas.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 12 Avr 2014, 09:36

Ben imagine que là t'as le combo chants stridents/le mec qui s'enflamme sur son instrument/mise en scène théâtrale (mais le dernier point compense un peu pour les autres grâce aux séquences-tableau). Bon l'interprétation ça va encore, on n'est pas dans l'abstrait comme dans Le château de l'araignée.
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Fish Story - 9,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 12 Avr 2014, 23:10

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Fish Story, Yoshihiro Nakamura (2009)

Après le magnifique feel good movie Foreign Duck, Native Duck, and God in a coin locker, Yoshihiro Nakamura signe et confirme qu'il est l'un des réalisateurs japonais les plus talentueux de la nouvelle génération, dont la particularité réside tout autant dans la manière de raconter ses histoires, sa direction d'acteurs, que son utilisation de la musique (la diversité en moins), trois caractéristiques qui font de lui le Tarantino nippon (toutes proportions gardées). Sauf que sa croisade pour l'optimisme contre les cyniques me fait surtout penser à du Spielberg. Ainsi, une simple chanson s'intitulant Fish Story, pourtant issue d'un groupe Punk à la renommée confidentielle, va pouvoir sauver le monde, en tous cas selon ces commerçants de vinyles qui semblent pourtant bien naïfs, préférant écouter leur musique tout en évoquant l'arrivée prophétique de super-héros de programmes TV plutôt que de fuir cette catastrophe qui leur arrive en pleine tronche, dont le moral inébranlable est rabattu par un annonceur de mauvaises nouvelles.

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Sur cette base, on suit plusieurs époques différentes (jusqu'à la naissance de la chanson), dont l'issue va être connue par le spectateur qu'à la fin de la pellicule dans un remontage linéaire vraiment bluffant. Des personnages qu'on trouve immédiatement attachants, car ce sont des freaks ou des nerds, timides ou sûrs d'eux-mêmes, sur qui on ne parierait pas un dinar, des laissés pour-compte unis par deux choses, une chanson dont il manque obscurément une partie, objet de bien de fantasmes qu'ils interprètent chacun d'une manière bien singulière, et une sincérité à toute épreuve (be your-self). Des tranches de vie bien sympathiques où on parle de culture-pop japonaise, d'intégrité artistique et de l'amitié contre la mode et les exigences de vente, d'appel de la justice contre les tyrans (vraiment kiffante cette partie), et de fin du monde, toutes unies sous la même bannière de cette chanson aux paroles incompréhensibles au premier abord, mais qui dégagent une bonne Vibe qui donne envie d'aller de l'avant, et va influencer leur destinée.

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Selon moi, du point de vue du film, ce n'est pas ici une chanson qui sauve le monde, mais le fait de bien raconter une histoire, avec un début apparemment anodin, une suite enchaînant les surprises avec un bon suspens en accordant de manière fluide à travers la destinée d'une chanson et la manière dont on la reçoit, petites histoires et la Grande, et une fin qui délivre la libération. Donc, encore une grande découverte du cinéma que je fais, qui fait du bien au moral, car au-delà de la façon dont on s'attache aux personnages, qu'on s'intéresse à ces micro-histoires, tous ces destins croisés nous parlent, peu importent leur réussite et leur échec laissés en suspens jusqu'au dénouement final. C'est là que réside la marque de ce réalisateur, de donner sens à la possibilité d'échouer (avec la culture Punk comme porte-étendard d'un bel essai qui n'était pas fait pour durer) tout en jouant sur un - génial - malentendu, car peut importe ce qui va suivre, suit ton coeur et tout ira bien. Une belle vague d'optimisme qui fait du bien, et un film que je classe parmi les cinq plus importants de cette décennie nippone en ce qui me concerne.

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Yoshihiro Nakamura, un réalisateur qui est donc à retenir dans sa manière de livrer d'aussi belles histoires à tiroirs, unies sous le signe de l'importance et de l'universalité de la musique qui transcende les frontières entre individus et époques, et peut même sauver des vies. Un film-catastrophe digéré de manière fort originale, où chacun est un super-héros en puissance. Non, le cinéma nippon n'est pas mort (le Punk non plus d'ailleurs, pour ce qu'il représente du moins).

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Note : 9.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Kefren » Dim 13 Avr 2014, 00:49

Ha ben ça donne envie tout ça !!! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 13 Avr 2014, 01:23

Le seul soucis, c'est qu'après on est triste que ça termine, car on sait qu'on n'en aura pas beaucoup des films de cette qualité :?.
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Mécano de la Général (Le) - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Dim 13 Avr 2014, 03:33

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Le Mécano de la Général, Buster Keaton et Clyde Bruckman (1926)

Drôle de rencontre à travers les âges, que celle du réalisateur/acteur Buster Keaton et du compositeur Joe Hisaishi, qui parvient pourtant à bonifier ce film muet en lui conférant encore plus de mouvement et d'émotion par une magnifique partition, pensée dans ses moindres détails, jusqu'à figurer le déplacement lyriquement saccadé de la locomotive. L'histoire est simple et agréable à suivre, narrant le destin d'un cheminot qui, pour sauver sa bien-aimée, aura à faire un aller-retour entre les lignes ennemies en pleine guerre de Sécession. Un prétexte pour mettre en scène des gags parfaitement orchestrés autour de la locomotive, où son conducteur ira d'un bout à l'autre pour faire avancer son véhicule tout en évitant les obstacles naturels ou que ses adversaires mettent sur sa route. Un véritable petit combat de l'homme contre/avec la machine et la technologie qui ne se réduit d'ailleurs pas aux chemins de fer.

Le cadre de la guerre est alors traitée de manière poétique et burlesque sans pour autre enjeu que de divertir le spectateur. L'occasion d'une initiation héroïque d'un cheminot devenu soldat, avant tout pour prouver son courage à cette femme qu'il désire autant que sa locomotive, avec laquelle il fait presque corps - dixit la scène emblématique où le héros est assis sur le mécanisme et se laisse porter par ce dernier -. Les situations comiques sont bien rythmées, surtout durant la première partie du film avec une seconde qui se concentre plutôt sur la relation assez drôle et insolite entre un homme et une femme devant partager un même espace sur une locomotive comme s'il s'agissait d'un foyer familial. C'est aussi bourré de petites allusions symboliques comme la percée historique et solitaire du Sud vers le Nord, avec des images extraordinaires qui insistent délicieusement sur l'action maladroite et hasardeuse de ce Candide des temps modernes, qui réalise souvent ses exploits avec naïveté et de façon inattendue. Dans le même sens, la dernière partie sur l'affrontement entre les deux armées déroule un véritable petit artifice visuel et dynamique, avec la naissance d'un héros malgré lui.

Le Mécano de la général est donc un véritable petit bijou du cinéma qui a admirablement passé l'épreuve du temps. Bien rythmé, drôle, émouvant, bien réalisé grâce à un sens du cadrage maîtrisé et des idées ludiques de mise en scène - y compris au-dehors du champ de bataille et de la machine -, et porté par une musique adaptée, qui souligne chaque mouvement présent à l'image comme un cartoon vivant, où la locomotive devient un instrument incroyable de situations réglées au millimètre. Une source d'inspiration qui a inspiré un tas de réalisateurs dans la manière de mettre en scène les gags, dont sûrement Chaplin dans Les temps modernes, en passant par Jacques Tati, et en remontant jusqu'à Wes Anderson.

Note : 8.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Dim 13 Avr 2014, 08:27

Faudra que je le vois tiens, ta critique me motive
J'ai même un coffret (courts) Keaton que j'ai pas vu encore :oops:
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Lovely Bones - 7/10

Messagepar Dunandan » Dim 13 Avr 2014, 09:15

CHALLENGE BOM AVRIL 2K14

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Lovely Bones, Peter Jackson (2009)

Un sujet vraiment spécial et casse-gueule que nous propose Peter Jackson, mélangeant film de serial killer, film sur la mort et le deuil (en respectant les cinq phases du processus, les morts comme les vivants), fantastique, et chronique poétique de la fin de l'adolescence, de manière parfois fascinante, mais aussi inégale dans la finition. Peu de films osent en effet de tels rapprochements, avec une esthétique de l'au-delà parfois très belle (et aussi parfois kitsch, limite Témoins de Jéhovah/pub de magazine), d'une naïveté qui fonctionnera ou pas selon les affinités de chacun. Formellement, les scènes fantastiques se basent beaucoup sur les souvenirs des vivants et des morts, avec un travail sensoriel souvent remarquable, mais sont beaucoup moins réussies dés lors que cela ne traite que de l'au-delà, avec une vision de la pureté sauvegardée de l'enfance franchement mièvre, qui contraste fortement avec l'entre-deux mondes beaucoup plus intéressant à suivre.

Ensuite je n'ai pas été très convaincu par l'utilité de certaines articulations entre ces deux dimensions (je pense particulièrement la scène où toutes les victimes se rassemblent avant le "grand départ", ou encore le baiser à la Ghost, deux moments bien ridicules), mais si on accepte le déroulement comme une évocation poétique des derniers liens qui retiennent les uns aux autres, ça passe relativement bien. Car au fond, c'est un film sur l'érosion du temps, mais surtout sur les liens et les sentiments qui persistent par-delà la mort comme la douleur de la perte, la vengeance, l'amour, l'impuissance de changer l'ordre des choses, ce qui reste à faire avant de partir définitivement, le coeur soulagé ou en paix. Et cette façon de faire correspondre le parcours des vivants et celui des morts qui expérimentent grosso modo les mêmes choses dans leur dimension respective, si ça peut paraître bizarre à première vue, est une belle manière de rendre la mort humainement plus acceptable.

Mais en laissant de côté l'aspect formel et en regardant le fond, le film devient vraiment intéressant après le crime. Tout le passage sur la famille est sympa - avec une première évocation de la mort expérimentée à travers un jouet pour enfant comme une forme glaçante de solitude -, mais malheureusement pour le meurtrier, il a une tête de coupable qu'on capte d'emblée, et la manière dont la fille est tombé dans son piège est trop facile même pour une gamine de son âge, ce qui flingue un peu le suspens. Heureusement que cette partie est relativement secondaire, et qu'on se rattrape du côté du traitement de ce personnage que je trouve plutôt réussi dans la retranscription des pulsions en offrant des gros plans sur ses tics de nervosité, de la méticulosité des plans d'attaque et de dissimulation, avec des allusions bien senties sur son identité de pervers à travers des dialogues ou une mise en scène autour de son regard qui en disent long. On réussit ainsi à dépeindre un prédateur sexuel de manière assez subtile, plus suggérée que montrée (donc peu de détails glauques sur l'exécution des meurtres qu'on ne voit presque pas).

Du côté des autres personnages, certaines erreurs de casting à signaler/personnages sous-exploités. Mark Wahlberg me semble trop effacé (et cette tignasse qu'il a, c'est juste pas possible), gênant pour celui qui est censé incarner le lien fort du père avec sa fille, qui rattache ainsi celle-ci au monde des vivants. Rachel Weisz dans le rôle de la mère ne fait pas beaucoup mieux, et l'alchimie du couple ne fonctionne pas très bien. Sans compter qui ne servent pas à grand chose, comme la petite chinoise, qui fait juste un petit lien hasardeux avec le bouddhisme et le karma (qui fera tilt seulement, avec les morts ironiques de la fille et du tueur). Heureusement que Saoirse Ronan porte le film par son interprétation juste et sensible (une des meilleurs actrices de sa génération), et que le scénario apporte son lot de scènes d'émotion même s'il leur manque un brin d'incarnation, comme le magnifique moment où le père et la fille se connectent par le biais du bateau en bouteille, ou lorsque la grand-mère apporte un peu de vie dans ce foyer atrophié (même si là aussi on voit pas toujours bien où on veut nous amener avec un petit sentiment d'inachèvement).

Bref, un film souvent maladroit dans sa façon d'articuler les différents registres, avec plein de petits et grands défauts en termes de fond et de forme - surtout en termes de goûts esthétiques & d'interprétation -, et malgré tout assez attachant et parfois superbe. Pour une expérience qui se veut une récréation entre deux plus gros projets, il fallait quand même oser ce mélange des genres, et même si le résultat est globalement inégal, demeure intéressant. De plus, on s'ennuie peu malgré les 2h10. Largement supérieur (comparaison facile) à Au-delà de Clint Eastwood qui tape dans le même registre.

Note : 7/10
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