[Dunandan] Mes critiques en 2014

[Dunandan]

Hiroshima mon amour, Alain Resnais (1959)

Sans un certain défi masochiste, je n'aurais jamais découvert l'un des pires films que j'ai vu jusqu'à présent dans ma vie. À la base, la Nouvelle Vague et moi, ça fait deux, mais là ça atteint des sommets. C'est l'Himalaya de l'emmerdement. Un quart d'heure avant que le film commence avec des images d'archives sur Hiroshima et la bombe atomique, et une vilaine voix-off d'une française et d'un japonais qui disent en gros "tu n'as rien vu à Hiroshima. Rien. (...) j'ai tout vu, tout", etc. Et là, ce n'est que l'entrée, car la suite est pire avec une histoire d'amour impossible apathique au possible, servie par des dialogues à la Truffaut (dans sa période "Strip-tease"/peinture de la vie quotidienne), et des bouts d'essai de pseudo-philosophie, déjà bien compliqués à la base, mais avec l'accent à couper au couteau du japonais (et je pèse mes mots), forcément c'est encore plus drôle (et Riva, on dirait qu'elle se met à son niveau, avec des réactions parfois WTF). Et que dire de ce long dénouement où on a affaire à un concours de mecs de celui qui tire la plus vilaine tronche, où retentit à l'arrière-plan une musique répétitive absolument horripilante.

Pour terminer, l'expérimentation formelle (liberté dans la grammaire et la narration, en mêlant mémoire du corps, des lieux, de l'amour, de la souffrance ... tout en faisant jouer les dissonances et ressemblances expérimentées par les deux amoureux), ça peut être bien, mais lorsque ça nous amène quelque part. Pour moi, c'est du travail de théoricien, pas de cinéma, avec des acteurs qui récitent laconiquement un texte certes pas totalement inintéressant sur le papier, mais juste affreux à écouter, et on ne croît pas du tout à la passion qui anime ces deux êtres, ce que certainement les dialogues verbeux et sans vie n'aident pas. En tous cas, j'ai dû expérimenter toutes les positions possibles sur mon canapé pour ne pas m'endormir d'ennui (pour vous résumer ce que j'ai dû subir, imaginez le sketch des Inconnus sur le cinéma français et celui sur le cinéma japonais, mixez-moi tout ça, et enlevez le second degré). Probablement l'une de mes pires expériences cinématographiques.

Note : 0/10

[Creeps]

Je peine à me rappeler du film mais je me souviens bien de la note, un zéro tout comme toi

[Dunandan]

Quelle chance. C'est beau l'oubli des fois. En ce moment l'accent tout vilain du japonais me hante, c'est horrible.

[Jimmy Two Times]

Quelle chance. C'est beau l'oubli des fois. En ce moment, j'ai une folle envie de violer ma tante, c'est horrible.

[Dunandan]

(et dire que ce film a été primé deux fois à Cannes)

Edit : d'ailleurs, j'ai pensé à une comparaison qui tombe sous le sens, on dirait de la musique classique contemporaine, ou du cubisme... C'est dire que c'est chiant comme film.

[comICS-soon]

Ça c'est un film à écoles de ciné ! Le vrai, l'unique ! Des mecs qui sortent des universités parisiennes et qui me disent que c'est the best movie ever j'en connais !

[KreepyKat]

Edit : d'ailleurs, j'ai pensé à une comparaison qui tombe sous le sens, on dirait de la musique classique contemporaine, ou du cubisme...

Mince, je serais capable d'aimer ça.

[Dunandan]

Je vais d'ailleurs préparer un remake pour ce film :
- Je vais insérer au début ma vidéo de vacances dans un endroit bien glauque ;
- Je vais donner aux acteurs à réciter L'Etre et le néant ;
- Je vais choisir une tête à claques et un acteur péruvien (au hasard) qui ne connait rien à la langue française ;
- Je vais me filmer en train de me perdre dans une ville inconnue pour clore le film.

[Dionycos]

Cette critique est applicable à de nombreux films de la nouvelle vague.
Pareil pour moi, c'est du zéro pointé ce truc. D'ailleurs, une phrase que je trouve très juste dans ta critique : C'est du travail de théoricien, pas de cinéma. Voila, ça résume bien La Nouvelle Vague.

[Waylander]

C'est pourtant bel et bien du cinéma, mais qui ne vous branche pas.

[Mr Jack]

Après y'aura toujours des gars pour défendre ce genre d'essais mais c'est clair que ça ressemble à tout sauf à du cinéma, en tout cas tu sens zéro proposition et c'est totalement fermé sur soi, excluant pour le spectateur parce que ce dernier n'est pas pris en compte dans l'élaboration, et je dirais même plus qu'ils le dénigrent, le spectateur. Pourquoi aimer ou même y faire attention, à ce genre de films, en fin de compte ?

[Dunandan]

C'est pourtant bel et bien du cinéma, mais qui ne vous branche pas.

A part les branle-nouilles, je vois pas qui peut apprécier sincèrement ce genre de truc. Ils auraient pu au moins prendre un japonais qui n'écorche pas le moindre mot de la langue française. Après, crois-moi, tu relativises. Même Pierce Brosnan dans Nomads, à côté, il parle bien !

[Alegas]

Bon, j'aime pas le film, j'ai été forcé de le voir plusieurs fois puisqu'il était dans ma liste de films à analyser au baccalauréat. Je sais que je le reverrais jamais.
Néanmoins, je trouve le zéro sévère pour le coup. Surtout par rapport à la première demi-heure qui, sans être spécialement bien, possède pas mal d'idées visuelles et de montage qui témoigne que le Resnais de l'époque pouvait proposer des trucs intéressants (c'est un cinéaste que j'aime pas entendons nous bien, mais il y a des trucs biens au tout début de sa filmo, notamment ses courts et moyens-métrages).

Bon après je peux comprendre que Riva, le japonais qui parle phonétiquement et le rythme puisse faire oublier les quelques trucs bien du début du film.

[KreepyKat]

Bon ça suffit les anti-nouvelle vague là.
J'vais vous faire une cure de Straub à vous tous, ça va pas traîner.

[Dunandan]

J'ai essayé truffaut, godard, bresson, resnais... ma moyenne générale ne doit pas dépasser 4/10