[Dunandan] Mes critiques en 2014

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 12 Aoû 2014, 18:33

Ou bien, je me répète : on fait du bénévolat :chut: (et en un après-midi, on connait et reçoit 10x plus que dans ce film, m'enfin sauf une chose bien sûr, Oso me comprendra :eheh:)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar KreepyKat » Mar 12 Aoû 2014, 18:53

Je ne nie pas que le traitement "réaliste" fasse formule facile pour succès critique, mais pour moi, ce genre de films prend de la valeur avec le temps. Il sert de témoignage d'une époque, et permet de mieux comprendre ce qui a changé/ce qui est resté identique entre le moment du film et maintenant. Alors bien sûr, on peut faire des documentaires pour ça, mais il est beaucoup plus compliqué dans les documentaires de montrer les interactions sociales.

Je vais faire une analogie douteuse, mais je suis en train de lire Anna Karénine en ce moment. L'intrigue ne m'intéresse pas. Mais Tolstoï fait une description de la société russe très complète, ultra-détaillé, allant de l'aristocratie aux classes paysannes, et cela m'éclaire non seulement sur l'époque (fin XIXe siècle), mais aussi sur certains aspects de notre vie contemporaine. C'est, dans l'idéal, ce que je recherche dans une œuvre étiquetée comme étant "réaliste".

Même si, il faut l'avouer, c'est loin d'être toujours le cas. :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 12 Aoû 2014, 18:59

Ben voilà le film de 2h00 condensé en une séquence (l'une de mes préférées ...). Si ça passe, tentez le coup, personnellement j'étais déjà dans une phase d'hystérie avancée à cet instant là.



Pourtant, certaines propositions de Kurosawa de "réalisme social filmé" (pour résumer), je les ai bien digérées, car c'est plus équilibré et inspiré en termes de rythme et de mise en scène. Mais quand ça devient trop hard-core, je décroche :?.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 12 Aoû 2014, 19:00

C'est typique de la littérature "classique" du XIXe, celle consacrée avant toutes les autres par les critiques. En France, c'est Balzac, Zola ou Stendhal qu'on nous présente à l'école comme au-dessus de tout le reste (Proust, Céline ? Jamais entendu parler au collège ou au lycée).

Alors que je trouve ça chiant à mourir. Je me répète : je préfère lire des essais historiques pour comprendre les évolutions que tu évoques.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar KreepyKat » Mar 12 Aoû 2014, 19:14

Ce que je comprends, c'était surtout pour apporter un autre son de cloche (et puis je ne défend pas le réalisme à tout prix non plus, d'ailleurs je déteste Zola alors que Voyage au bout de la nuit fait partie de mes bouquins préférés).
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Quatrième Homme (Le) - 5,5/10

Messagepar Dunandan » Mer 13 Aoû 2014, 17:54

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Le quatrième homme, Paul Verhoeven (1977)

Pas spécialement convaincu par ce film, et donc deuxième déception de ma part concernant un Verhoeven. Pourtant, l'idée d'un écrivain confondant maladivement la réalité avec la fiction, et obsédé par le sexe, lui procurant ainsi des visions pour le moins troublantes, pouvait faire son effet. Le soucis étant que c'est traité et articulé de manière maladroite, bancale, et caricaturale. Ainsi, les symboles religieux, et le jeu du triangle amoureux qu'effectue l'écrivain avec cette mystérieuse femme, m'ont paru de trop, sur-lignés comme pas possible. D'autant plus que lorsque ça passe à l'acte, il n'y a aucune alchimie, il pose sa main, et hop c'est parti mon kiki ! Non pas que l'absence de tabou m'aie particulièrement dérangé (ce n'était pas le cas pour ses opus hollandais précédents), mais ça dessert du coup l'implication que l'on peut avoir vis-à-vis des personnages. Reste, outre certaines images qui demeurent marquantes - mais peut-être trop : on a vu l'introduction et on sait déjà à qu'on s'en tenir - l'intérêt de voir un auteur changer une nouvelle fois de registre avec ici un thriller psychologique à forte tendance freudienne, un dénouement ambigu (comme bien souvent lorsque le suspens de distinguer le vrai du faux est maintenu de bout en bout), l'une des égéries du cinéaste dans un rôle de (prétendue) mante religieuse qui lui va comme un gant (en plus de dévoiler une fois de plus ses atours séduisants). Dommage, j'y attendais peut-être trop, et à l'instar du Choix du destin (Soldier of Orange), son remake officieux m'a davantage captivé (un script plus resserré que son cadet lui fera d'ailleurs du bien), en plus d'être mieux branlé (l'esthétique téléfilmesque de ses premières oeuvres ne m'avait pas choqué outre-mesure jusqu'à lors, mais ici, on dirait presque un film estampillé M6 de fin de soirée, le grotesque et le côté cheap de certaines scènes alors que ça se prend au sérieux n'aidant pas en ce sens).

Note : 5.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 13 Aoû 2014, 19:24

Déçu d'être parmi les méchants pour celui-là :(. En relisant les critiques, c'est clairement le côté cheap, bancal, et surligné qui m'a rebuté...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 13 Aoû 2014, 19:26

C'est comme ça que tu appelles mon camp ? :eheh:

Nan mais les symboles surappuyés, les acteurs à chier... J'ai été gentil là. Je préfère dix fois Basic Instinct (et Sharon :oops: ).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 13 Aoû 2014, 19:29

"Méchants" par rapport à ce film :mrgreen:.

Moi aussi j'étais pas loin de ne pas mettre la moyenne (bonus actrice). Et pourtant j'ai pu emprunter le DVD, donc a priori je l'ai vu dans de bonnes conditions. Mais là non, je n'ai pas du tout accroché au traitement, et pourtant elle a de beaux ciseaux.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 13 Aoû 2014, 19:31

En me relisant, je me suis souvenu de la scène du lion :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 13 Aoû 2014, 19:35

Ce dénouement, dans les intentions, est sympa, mais ça se sent que Verhoeven commençait à avoir besoin de plus de moyens pour concrétiser ses films ... :mrgreen:
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Savages - 4,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 14 Aoû 2014, 23:50

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Savages, Oliver Stone (2012)

Oliver Stone essaie désespérément de retrouver le mordant de ses débuts et du style tarantinesque caractéristiques des années 90 (on pense notamment à Tueurs nés en termes de mise en scène, mais aussi à True Romance avec le point de vue féminin via la voix-off), mais se foire dans les grandes lignes avec un scénario impotent et erratique, et un miscast presque total (sauf peut-être Benicio Del Toro qui sait bien jouer les enfoiros). Dommage car ça commençait assez bien avec ce trio amoureux sulfureux et à fleur de peau, prenant place dans le contexte de trafics de drogue et le cartel mexicain (m'enfin je pense surtout à la sublime Blake Lively, car ils sont quand même assez mal assortis, donc du coup l'émotion aux moments clés n'a pas fonctionné sur moi), mais par la suite ce petit jeu de coups de putes visant à montrer qu'il faut être des ordures pour survivre dans ce monde vire à la caricature (les deux jeunots n'ont pas les épaules), sombre dans des développements peu intéressants (l'agent ripou du FBI qui ne sert à rien sinon à nous faire cabotiner John Travolta, et surtout la relation WTF fille/mère entre la boss du cartel et la kidnappée), et une humanisation à côté de la plaque. Et ce n'est pas la photo assez jolie à base de filtres, la très bonne soundtrack, et la violence graphique, qui me feront oublier un tout bien bancal. Dommage, j'en attendais un honnête divertissement sans que ça réinvente forcement la poudre, et je me retrouve avec une intrigue à tiroirs qui ferait passer Domino pour un modèle de limpidité et de profondeur (un autre film avec qui il partage beaucoup de points communs dans le ton et l'esthétique, mais sans en partager les qualités).

Note : 4.5/10
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Basic Instinct - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 15 Aoû 2014, 23:49

Image
Basic Instinct, Paul Verhoeven (1992)

Du Paul Verhoeven pur jus, qui reprend les ficelles du film noir, mais en l'habillant d'une sexualité torride et débridée qu'on lui connaît, jusqu'à en faire tourner la tête et les sens. Ainsi Sharon Stone reçoit le rôle de sa vie dans la peau de cette femme fatale manipulatrice (et je ne parle pas seulement de ses formes mises en valeur de façon sublime), jouant à un drôle de jeu du chat et de la souris avec le flic incarné par Michael Douglas, très bon également en homme alpha qui suit ses pulsions jusqu'au bout, quitte à bousiller son cercle relationnel.

Outre son enveloppe qui offre certaines des séquences les plus hot de l'histoire du cinéma, ce film offre également un scénario bien malin, à base de dupes, de faux-semblants, d'obsessions (j'aime beaucoup la part accordée aux romans, et ce mystère qui entoure la relation entre la vie de cet écrivaine, ses personnages, et la réalité), où Eros répond férocement à Thanatos (illustrée évidemment au lit, mais aussi par cette haletante course de bagnoles), et dont le dénouement est bien difficile à percer si on ne l'a plus en tête. Verhoeven prend d'ailleurs un malin plaisir à faire monter la tension aux moments clés (géniale scène interrogatoire avec ce fameux jeu de jambes croisées) en jouant avec le regard du spectateur, et à livrer une ambiance mystérieuse, magnétique, et sensuelle, qui prend aux tripes.

Et là où Verhoeven se démarque de cette production Hollywood Night qui faisait le giron des années 90, c'est dans sa façon de renverser les codes et les rapports de force du thriller érotique, habituellement machiste, en octroyant les pleins pouvoirs aux femmes qui mènent du bout du nez les hommes par la force de leur séduction. Bref, un pur divertissement pour adultes (désolé pour l'absence de captures car ça s'y prêterait) qui supporte bien les révisions, sulfureux et plus subtil que l'image colportée (et même parfois drôle lorsqu'on y pense, dixit les paroles de Sharon je n'ai rien à cacher), bien que le rythme lancinant (choisi à dessein) puisse provoquer un léger ennui.

Note : 7.5/10
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Lolita (1962) - 8/10

Messagepar Dunandan » Sam 16 Aoû 2014, 22:59

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Lolita, Stanley Kubrick (1962)

Dommage que ce soit un peu trop long à mon goût, mais ce film est la preuve, s'il en était besoin, que Kubrick n'a pas attendu son passage à la couleur pour montrer qu'il était déjà un grand metteur en scène, remarquable surtout à travers son sens du cadre, de l'écriture, et de l'utilisation de la musique, qui instillent un délicieux décalage entre l'environnement propret et fraîchement libertaire des années 50, et les intentions salaces d'un vieux bonhomme aux idées rétrogrades tombant fou amoureux de la jeune et jolie fille de sa logeuse, le choc entre ces milieux sociaux étant le principal intérêt sur le papier.

N'ayant pas lu le célèbre bouquin éponyme, je ne ferai pas l'effort inutile de comparer avec son adaptation, je soulignerai simplement que sa réputation sulfureuse transparaît difficilement à travers la pellicule (beaucoup d'ellipses et de non-dits, peu d'images éloquentes sur la source du désir, bien qu'on devine entre les lignes ce qui s'y déroule), retenant surtout le malin plaisir de Kubrick à instaurer cette idée de l'acte manqué (on ne compte pas le nombre de fois où ironiquement le passage à l'acte ne ne réalise pas), et du petit jeu mensonger auquel s'affairent le trio composé de l'écrivain, Lolita, et du dramaturge (interprété par le génial Peter Sellers) qui n'est pas dupe de ce petit manège à la saveur quasi incestueuse, incarnant ainsi une passionnante source de troubles pour l'un, et de libération pour l'autre.

L'histoire est découpée en trois actes principaux, presque comme une pièce de théâtre, dont elle adopte d'ailleurs le ton. Mais ici ça s'y prête bien, avec des dialogues littéraires qui sonnent justes, et une bonne interprétation générale, bien que j'ai quelques bémols à propos des multiples apparitions de Sellers qui s'adonne à une sorte de show trop évident, bien que jouissif en lui-même, et cohérent avec le reste (comme révélateur enjoué et polymorphe du scandale et de l'hypocrisie qui a lieu, il montre que tout ça c'est du flanc, des rôles percés à jour, et paradoxalement il est peut-être ainsi le plus sincère du trio). Sinon Mason est parfait dans le rôle de cet écrivain doté d'un phrasé d'un autre siècle, dont on peut pressentir la jalousie maladive à venir, et Sue Lyon est inoubliable dans la peau de cette jeune enfant-adulte, tendre et juvénile d'un côté, mais de l'autre déjà manipulatrice en diable, l'air de rien (je n'aurais pas craché contre quelques scène de plus dans ce genre, l'ensemble étant un peu trop sage).

Donc au final, malgré quelques réserves dans le traitement, ce Lolita est bien sûr l'un des films à voir dans la première période de Kubrick, qui à travers sa lecture ironique, contradictoire, tragique de l'humain (tour à tour pathétique, manipulateur, arriviste...) lorsque le désir s'y mêle, annonçait déjà nombreux de ses chefs-d'oeuvre sur la folie des sentiments et de ses implications (on a bien de la pitié pour le sort de cette logeuse solitaire), et le double jeu qui s'y déroule pour maintenir les bonnes apparences alors que derrière le masque se cachent de "beaux" monstres, tels que Barry Lyndon ou Eyes Wide shut.

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar KreepyKat » Dim 17 Aoû 2014, 00:30

Chouette critique : mon envie de voir ce film vient de monter d'un cran. :youpla:
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