[Dunandan] Mes critiques en 2014

[KreepyKat]

Je vais pas être original : belle critique et film immense.

Pour les autres Jodorowsky, je confirme qu'ils sont beaucoup moins facile d'accès (sauf peut-être son dernier, "La Danza de la realidad"). C'est tout aussi riche au niveau thématiques, mais la narration est beaucoup moins limpide et peut facilement laisser sur le côté. Sans compter son côté ésotérique très marqué, et parfois un peu lourd en ce qui me concerne.
Ceci dit, c'est à tenter de toute manière, dans le genre expérience atypique.

[Kefren]

Bon, va falloir que je me décide à le regarder celui-la...

[osorojo]

Jolie critique Dun', surtout que ce très joli film mérite qu'on le mette un peu plus en lumière. En gros fan de Jodo, j'apprécie

Je pensais l'avoir critiqué, mais j'ai du le mater à l'époque où je ne posais pas encore sur écran mes sentiments. Dommage. Je le reverrai, mais pas tout de suite

[Dunandan]

Merci les gars, ça fait plaisir

Le genre de film dont il n'est pas évident de parler, bien content d'avoir réussi à partager une partie de mon ressenti ^^.

[Dunandan]

Prémonitions, Mennan Yapo (2007)

Un film qui repose sur un postulat simple où comme Un jour sans fin, Sandra Bullock revit la même semaine mais de façon aléatoire, tout en espérant sauver son mari d'un accident en reconstituant les éléments-clés. Dommage, car si le montage est astucieux, poussant le spectateur dans une sorte de confusion temporelle comme le personnage principal, et que certains plans sont travaillés dans le même sens pour instiller des petits jets de fantastique dans le réel (comme figurer le mari de façon fantomatique lorsqu'il réapparaît les premières fois), le reste est foiré dans ses grosses largeurs, la faute à des intentions pro-catholiques autour de l'acception de l'inéluctable franchement puantes, qu'on renifle à des kilomètres, avec par-dessus le marché une vision du mariage arriérée (lorsqu'elle rencontre le prêtre pour demander conseil, ou qu'elle s'excuse devant son mari - c'est le monde à l'envers vu ce qu'il lui a fait -, c'est la cerise sur le gâteau). En d'autres termes, ce film propose un joli écran de fumée derrière lequel se cache un fond peu reluisant, avec un dénouement qui frise le ridicule. Côté casting, c'est pas trop mal, mais pour le coup, gros carton rouge au scénario faussement malin, cache-misère de personnages moyennement bien écrits, et quelques incohérences malvenues (je ne comprends pas par exemple un truc tout simple, comme le fait que Bullock continue à agir comme elle le fait lorsqu'elle est consciente de répéter un cycle). En bref, une version moderne de la Machine infernale pour les Nuls.

Note : 3/10

[Dunandan]

Shining, Stanley Kubrick (1980)

Difficile de dire quelque chose d'original à ce sujet de ce film tant il figure parmi les références du genre fantastique. Ce qui passionne dans Shining, c'est beaucoup moins le script, qui explore cependant une thématique très kubrickienne, à savoir la plongée d'un homme dans la folie au coeur d'un environnement où l'isolement est total, que l'exercice de style qui en découle. Ainsi, Kubrick s'arme de sa technique du cadre, de la lumière et des couleurs, de la bande-son, et de la symétrie, pour nous mettre constamment mal à l'aise, au bord du vertige, au travers de séquences mémorables et immersives, telle l'introduction aérienne qui nous coupe littéralement du monde civilisé, la ballade en tricycle filmée en steadicam où on se demande bêtement ce qui se cache derrière chaque angle, ou la bouffée effrayante de folie du père de famille. Côté interprétation, Jack Nicholson a beau en faire parfois trop, il est complètement habité. Mentions spéciales également au gamin et au black au sixième sens qui font dresser quelques poils par la seule force de leur jeu impliqué. Au final, on retient donc surtout une réalisation de haute volée nous livrant une ambiance qui, à défaut de faire peur, fascine et interpelle l'inconscient, au détriment d'un fond et d'une psychologie finalement peu traités, à la manière d'un Dario Argento qui offre d'ailleurs l'une de ses inspirations fondamentales avec son Suspiria. Pas un chef-d'oeuvre selon moi en raison des points évoqués, mais un tour de manèges saisissant et impressionnant qui fait encore son petit effet plusieurs visionnages plus tard.

8/10

[Dunandan]

L'inspecteur Harry est la dernière cible, Buddy Van Horn (1989)

Je comprends pourquoi Eastwood voulait arrêter le tir après ce cinquième épisode, tant on se ramasse dès le départ un script tout pourri. Pourtant l'intention était bonne, car comme tout épisode de la saga qui se respecte, celui-ci s'attaque à une sphère bien précise, ici celle des médias. Mais alors, ça ne ressemble jamais à un Inspecteur Harry avec cette idée oh combien ridicule de la liste noire et de ce réalisateur de films d'horreur Z, qui influence un fan à répéter la violence de ses oeuvres pour se faire remarquer, et acquérir un peu de gloire par procuration (est traitée aussi l'image positive du vieux flic, forcément ironique sur le papier, mais sous/mal développée à l'écran). Du Scream avant l'heure qui détonne complètement avec l'esprit du personnage, bien que l'idée soit au fond assez sympa et pré-figurative de la télé-réalité où un simple jeu devient la motivation d'une personne mal intentionnée et/ou dérangée. En fait, ça aurait été mieux de pousser à fond les manettes la carte de l'auto-parodie au lieu de se forcer à un ton aussi sérieux (pour qu'on rigole un peu plus), car il y avait un potentiel à exploiter entre Liam Neeson en réalisateur à queue de cheval de série Z, Jim Carrey en acteur raté qui fait son show sur une musique de Guns N' Roses, et cette course-poursuites de voitures télécommandées qui est le clou d'action du film... De plus, ce film est réalisé de manière plan-plan, sans aucune séquence mémorable qui se démarque du lot, chiant de bout en bout. Bref, à part quelques punchlines bien senties, une musique introductive kitsch à souhait, et l'interprétation ridicule de quelques acteurs connus (et bien sûr la présence de Clint), rien que je retienne de bon ou d'involontairement comique dans ce navet pantouflard.

Les avis, c'est comme les trous du cul. Tout le monde en a un.

Note : 3.5/10

[Dunandan]

Petit rappel de mes notes :

1 - 8.5
2 - 7.5
3 - 6
4 - 6.5

[pabelbaba]

Nan mais celui-là, il n'est pas sérieux, ça déconne à pleins tubes! Harry qui va foutre les boules au vieux gangster dans le restai, le harpon, la voiture télécommandée, Jim Carey... C'est une parodie!

[Dunandan]

Tourné de manière aussi sérieuse (m'enfin, sauf Jim) ? Et pourquoi Clint désavoue ce film, alors ? Justement c'est tout le problème, je l'ai trouvé que rarement marrant ... Une parodie ratée alors.

[pabelbaba]

Clint le renie? Sérieux?

[puta madre]

Il est bien moisi ce 5ème Harry, il ferait presque passer le 3ème pour un bon film: une bien triste fin pour ce personnage légendaire
La relève, tourné à la même époque par Eastwood, aurait constitué une bien conclusion aux aventures de l'inspecteur Callahan.

[pabelbaba]

C'est vrai que La Relève a de forts accents Callahaniens, avec notamment une scène commune avec ce Harry 5, c'était voulu de la part de Clint?

[Dunandan]

Pour ma part je ne sais plus s'il l'a clairement désavoué, c'était un peu pour t'embêter que j'ai dit ça . Mais ça n'efface pas le principal défaut du film, d'avoir le cul entre deux chaises. L'idée de l'auto-parodie est séduisante mais ça ne fonctionne qu'à moitié, et c'est plus ridicule que drôle la plupart du temps, en tous cas c'est mon ressenti.

[Dunandan]

Shaolin Soccer, Stephen Chow (2001)

Shaolin Soccer, ou comment rendre un sport aussi chiant que le foot (...) amusant. Et Stephen Chow y met du sien avec sa bande de bras cassés (où on retrouve son amour des petites gens), qui nous livrent de superbes délires "à côté" d'une intrigue, bien que celle-ci devient par la suite davantage balisée (tous unis pour retrouver une certaine dignité, une place dans la société, à travers un sport aussi fédérateur que le foot), mais non moins jouissive. Mais avant cela, on retrouve entre-autre une application concrète selon quoi le monde serait meilleur si tout le monde se mettait au kung-fu (jardiner, se garer, éviter une peau de banane...), une courte comédie musicale sortie de nulle part, ou surtout un spectacle musical accueilli à coup de pieds de tables par les clients mécontents. Dans un second temps, ça devient un Olive & Tom Show mais sans les (nombreux) bouts en trop, où tabasser son adversaire à coup de lattes, prises de kung fu (et même clés à molette) devient plus évident que marquer un but, avec des finitions qui envoient du lourd, propices à mettre son adversaire complètement à poil par la force de l'impact ou blindés de marques.

Mais là où il fait fort et qui me fait littéralement craquer, outre ses ruptures de ton délirantes, ce sont ses petites touches de tendresse (par exemple les scènes avec la marchante de beignets experte en Tao qui s'occupe des chaussures de son idole, symboles de son évolution sociale et morale). Au final, derrière cette comédie d'action, voilà un véritable feel-good movie qui me fait parfois rire aux larmes, et sacrément touchant par-dessus le marché. Peut-être mon film préféré du bonhomme (avec Love on delivery), et qui malgré son cours succès international (le temps de deux films), n'a pas pris la grosse tête, à l'image des personnages de ses films. Une sincérité qui transparaît et qui fait du bien.

Note : 8.5/10