[Jack Spret] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2014

Messagepar Milkshake » Lun 24 Nov 2014, 20:55

Mark Chopper a écrit:
osorojo a écrit:quand on lit Milkshake, bien sur de lui, dire qu'il a fait le tour de la filmo du bonhomme sans avoir vu celui là :mrgreen:


Oui, on sent que ça l'arrange. Comme un devoir qu'il n'a pas envie de faire.


C'est beau l'extrapolation. :nono:

Je l'ai pas recité dans le récap car pour moi les deux premiers film m'ont pas semblé mémorable, du coup j'allais à reculons pour découvrir le reste de sa filmo mais bien fait de persister avec de belles découvertes.

Après pour le reste de sa filmo vous êtes les premiers à dire que sa période 80/90 est pas terrible donc il faudrait savoir.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Lun 24 Nov 2014, 21:00

Et comment comptes-tu apprécier pleinement les coups de maître d'un cinéaste sans découvrir ses coups d'essai ? Sans voir ses hauts et ses bas ? Il n'est pas inintéressant de se plonger dans une filmographie pour voir un auteur tâtonner, réussir, se réinventer, parfois se planter pour mieux rebondir...
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2014

Messagepar Milkshake » Lun 24 Nov 2014, 21:25

Il faut faire des choix dans la vie, pas le temps de tout voir, donc il faut piocher en fonction du pitch, des avis, des acteurs en essayant au mieux d'éviter les films mineur.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2014

Messagepar Jack Spret » Lun 24 Nov 2014, 21:37

Donc en gros, tu te construis une rétrospective depuis les avis des autres ou bien selon des détails prédéfinis ?
Tu risques pas de faire de vraies découvertes en procédant comme ça, et encore moins d'être crédible en disant que certains films sont mineurs sans même t'appuyer sur l'expérience de ton propre visionnage.


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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 24 Nov 2014, 22:01

Milkshake a écrit:
Mark Chopper a écrit:
osorojo a écrit:quand on lit Milkshake, bien sur de lui, dire qu'il a fait le tour de la filmo du bonhomme sans avoir vu celui là :mrgreen:


Oui, on sent que ça l'arrange. Comme un devoir qu'il n'a pas envie de faire.


Après pour le reste de sa filmo vous êtes les premiers à dire que sa période 80/90 est pas terrible donc il faudrait savoir.

J'ai clairement une préférence pour ses années 60-70 comme je l'ai dit ailleurs, mais n'empêche que l'évolution de son style (qui va de paire avec celle d'une industrie qui s'est majoritairement focalisée sur la télévision et le public féminin durant les années 80) est loin d'être inintéressante, surtout lorsqu'on sait qu'elle va aboutir à ses deux plus beaux films de cette période amha ("Kagero" + "Femme dans un enfer d'huile").

Sans pour autant tout voir, tu pourrais quand même piocher un ou deux films de cette époque (comme "La proie de l'homme") pour mieux t'apercevoir de cette évolution :wink:.
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Tueur à l'orchidée (Le) - 2,5/10

Messagepar Jack Spret » Mer 26 Nov 2014, 20:21

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Le tueur à l'orchidée – Umberto Lenzi – Italie – 1982

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

La police tente d'arrêter un dangereux maniaque qui mutile des jeunes femmes. Chaque crime est signé d'un talisman en forme de lune. Un soir, une des victimes du psychopathe réchappe de justesse à son agression. Avec la complicité des médias, elle se fait passer pour morte afin de le traquer avant qu'il ne tue à nouveau. C'est le point de départ d'une violence inouïe.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤


Je ne savais pas que Le Club des 5 avait été adapté en Italie !
Ce giallo est l'un des plus nuls qu'il m'ait été donné de voir.
Si Lenzi s'est fait un nom avec le thriller, il n'aurait jamais du essayer cette mode transalpine qui ne lui sied pas du tout.
D'ailleurs, on se demande même comment il s'est fait un nom dans le genre quand on voit la pauvreté de l'enquête et les protagonistes qui la dirige !
Des incohérences par dizaines, des retournements de situations improbables, un tueur deviné au premier coup d'oeil.
Le tueur à l'orchidée est le catalogue de tout ce qu'il ne faut pas faire dans le genre.
Reste quelques meurtres sympas, une ambiance musicale qui fonctionne et des jolies filles.

2,5/10
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2014

Messagepar puta madre » Jeu 27 Nov 2014, 08:59

Je l'avais pas trouvé très folichon non plus, celui-là
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Opération diabolique (L') - 9/10

Messagepar Jack Spret » Jeu 27 Nov 2014, 11:31

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L'opération diabolique - John Frankenheimer - Etats-Unis - 1967

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Un homme d'âge mur, déçu par son existence monotone, reçoit un jour un coup de téléphone d'un ami qu'il croyait mort. Celui-ci lui propose de refaire sa vie en simulant sa mort. Il finit par signer un contrat qui lui permet de changer de visage et de repartir de zéro mais tout a un prix et cette nouvelle existence n'ira pas sans poser quelques problèmes.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤


Lorsqu'il se met en tête de réaliser ce film, John Frankenheimer est loin d'en être à son coup d'essai. D'abord passé par la télévision, il s'est forgé une petite réputation à coup de thriller complotistes et de films d'actions rondement menés. Mais s'il clôture à merveille la trilogie paranoïaque débutée avec Un crime dans la tête puis Sept jours en Mai, L'opération diabolique flirte davantage avec la science fiction qu'avec l'aspect politico-médiatique qu'il sait si bien mettre en avant. Dans un univers relativement kafkaïen, le cinéaste va pousser sa mise en scène dans des retranchements expérimentaux qui vont lui valoir des critiques parfois très dures. En effet, Frankenheimer n'est pas nouveau dans l'industrie du cinéma mais il s'avère que cette volonté affichée d'amener milles fioritures à sa façon de filmer et de cadrer ressemble à s'y méprendre à des tics de jeune premier.

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Cependant, chaque choix de focale, chaque manipulation de la caméra, chaque angle choisi semble longuement réfléchi, installant visuellement cette sensation de panique et de paranoïa. Et ce dès le générique d'introduction de Saul Bass où la composition musicale de Jerry Goldsmith fait des miracles. S'ensuivra cette introduction dans la gare de Grand Central où pas moins de 7 caméras filmaient sous toutes les coutures un homme en suivant un autre. Cet homme, manipulé tel un pantin par le cinéaste dès son apparition, n'est autre que John Randolph, un acteur déjà bien connu d'Hollywood mais qui débute véritablement sa carrière après ce film. Cette mise en lumière lui permettra par la suite d'être plus assidu dans les tournages, notamment pour la télévision. Car il a la lourde tâche d'amorcer un processus de duplication, Rock Hudson devant prendre sa place à l'issue de la fameuse opération en question.

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Il est regrettable de constater que le final du film, qui lui permet d'atteindre les hautes sphères du genre et de rejoindre des chefs d'oeuvres comme Shock Corridor, nous est spoilé par une affiche trop généreuse en indices ainsi que par des images de promotion du film qui joue de cette aliénation du héros pour survendre le film. Cela ne l'empêchera pas de se frotter à un mur critique qui lui renverront la vanité de ses expérimentations visuelles, la pauvreté du script et le choix de Rock Hudson. Si le film n'a pas une portée politique directe, il n'en reste pas moins un joli pied de nez au gouvernement américain. D'une part, la fameuse Société n'est pas sans rappeler le fonctionnement d'une banque, temple du capitalisme. D'autre part, le choix des acteurs n'est pas anodin, John Randolph et Will Geer étant inscrit sur la blacklist d'Hollywood après la chasse aux sorcières de McCarthy.

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Le perfectionnisme de James Wong Howe, professionnel du noir et blanc ayant fait ses armes dans le muet, permet au film d'amener une dimension narrative supplémentaire par la science du cadrage. Si certaines scènes comme la célébration païenne, pourtant anxiogène à souhait, plombent le rythme du film, L'opération diabolique reste un petit bijou de paranoïa oppressant, fonctionnant grâce à la force de proposition de ses acteurs qui n'hésite pas à incarner physiquement leur personnage plutôt que de se contenter de lire leurs répliques. Car pour certains, ce film était une promesse de renaissance: une seconde chance.

9/10

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To live and die in Mongkok - 3,5/10

Messagepar Jack Spret » Ven 05 Déc 2014, 17:16

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To live and die in Mongkok – Wong Jing & Billy Chung – Hong Kong – 2009

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Fai, une figure légendaire de la triade, a été reconnu coupable de meurtres dans une bagarre de gang et envoyé en prison à perpétuité. Un membre du conseil local a aidé à sa libération conditionnelle, menant ainsi à sa libération anticipée 30 ans plus tard. Mongkok a toutefois complètement changé et il va devoir se reconstruire à sa sortie de prison.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤


Excellente idée de départ que n'aurait pas renié les grands noms du cinéma japonais.
Sauf que là, c'est vraiment filmé avec les pieds et le surplus d'effets visuels donne la gerbe.
C'est simple, j'avais envie de vomir au bout de 5 minutes de métrage (notamment ce début immonde où la caméra n'arrive pas à rester stable).
Mais ça se tasse petit à petit pour nous conter la quête de rédemption d'un ex-tueur violent, devenu schizophrène suite à la prison.
Un point de vue intéressant qui amène des scènes assez violentes (le final !) ainsi que des moments très touchants, surtout lorsque le film s'attarde sur les liens familiaux et sentimentaux.
Point de vue triade, c'est du vu et revu, aucuns gangster ne se démarquent du lot et on a tous envie de les voir crever.
Et puis je n'ai pas compris ce retitrage qui cherche à flirter avec le Friedkin alors qu'il en est à 10 000 kilomètres.

3,5/10



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Dans l'ombre du Loup - 4,5/10

Messagepar Jack Spret » Mer 31 Déc 2014, 11:37

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Dans l'ombre du loup - Hideo Gosha - Japon - 1982

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

En 1921, au Japon, le chef du groupe de yakuzas de Shikoku est marié, a deux maîtresses, mais pas d'enfant. C'est pourquoi il décide d'adopter une pré-adolescente, avec qui il devient si proche que même la naissance de son enfant naturel ne peut les séparer.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤


Hideo Gosha abandonne la figure du rônin qui a fait sa réputation pour se concentrer sur celle de la femme et, plus particulièrement, la femme de yakuzas. Déjà présent en filigrane dans ses films précédents, ce personnage moteur des pulsions animales et dévorantes chez l'homme va lui permettre de s'attarder sur de nouveaux pans des sentiments humains: la jalousie et l'amour. Si l'on peut regretter l'abandon de la noirceur et du pessimisme latent qui se dégageait de son oeuvre, la mise en scène du cinéaste gagne en légèreté et en grâce, cherchant à englober en entier dans sa caméra ses actrices triées sur le volet. Ce revirement de ton un peu brutal est sans doute du aux difficultés personnelles que vit l'artiste et au budget moins conséquent alloué par la Toei, budget plus propice aux développements dramatiques et tragiques qu'aux envolées lyriques et visuelles.

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En adaptant le premier roman de la trilogie de sa compatriote et amie Tomiko Miyao (dont il adaptera les deux suivants), Gosha se laisse aller à l'ivresse du plaisir des sens, se permettant une plongée plus profonde dans l'érotisme que ce dont il a l'habitude. Il faut dire que le thème du roman s'adresse davantage à un public féminin et que le yakuza, pièce maîtresse de l'échiquier et satellite des penchants charnels des différentes actrices (il a 3 maîtresses !) n'est présent que pour faire fonctionner le théâtre des jalousies et complots qui se trament en coulisse. Mais c'est sans compter la faculté du réalisateur a intégrer de nombreuses personnalités fortes dans la narration, sans pour autant perdre en qualité et en compréhension.

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Sauf que dans ce cas très précis, l'image patriarcale du chef yakuza et le charisme ravageur de Tatsuya Nakadai a tôt fait d'évaporer toute tentative de mise en avant de la femme. Pourtant, l'époque trouble de l'entre-deux guerre était propice à leur soulèvement, déchirée entre revendications de leur statut (la romance que privilégie la fille adoptive avec le syndicaliste) et assouvissement des désirs masculins (le nouvel âge d'or des geishas). De plus, les gimmicks de mise en scène de Gosha, à base de plans séquences et de gros plans, ne s'adapte pas vraiment à un tel sujet. Si les scènes où les regards valent plus que des mots et où les corps s'enlacent profitent pleinement de ces cadrages avantageux, le reste du film est dépourvu de cette maestria visuelle, la faute à une absence de véritables chorégraphies des corps.

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Il aura tout de même fallu attendre que le cinéaste entame la partie la plus mineure de sa carrière afin qu'il se voit attribué par ses contemporains non japonais un minimum de crédit (le film fut nominé à Cannes pour le Prix du meilleur film étranger).

4,5/10

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 31 Déc 2014, 20:50

J'ai entamé le bouquin de Gosha sorti récemment, et apparemment, il aurait obtenu plus de reconnaissance (et pas seulement occidentale) durant cette période "féministe" qu'auparavant...
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