[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

[Dunandan]

Savages - Oliver Stone - 2012

Avec Savages, Oliver Stone s’accorde une récréation. Loin de ses opus les plus ambitieux, il livre cependant un film relativement burné, rempli de personnages hauts en couleurs. Il faut bien avaler quelques couleuvres pour croire à cet improbable trio composé du baba cool Aaron Johnson, du sanguin Taylor Kitsch (ces deux là s’entendent comme larrons en foire) et de la cruche de service Blake Lively, têtes pensantes d’une PME qui produit la meilleure Marie-Jeanne du monde et reverse une grosse partie de ses bénéfices au profit du tiers-monde. Face à eux, un cartel mexicain du genre multinationale mené par la madrina Salma Hayek et son fidèle bras droit Benicio Del Toro, tueur à gages sans scrupules. Ils sont tous les deux bien agités du bocal. John Travolta fait également un coucou en gros ripou qui sait toujours tirer la couverture à lui.

C’est avant tout pour ses acteurs que Savages s’apprécie. L’ensemble du cast semble s’amuser et nous avec. Même si l’épilogue est convenu, le film réserve quelques scènes croustillantes, comme cette exécution dans les règles de l’avocat du Cartel ou encore cet assaut à coup de lance roquettes propre à décrasser votre subwoofer. Del Toro se rappelle à cette occasion à nos bons souvenirs en interprétant avec fièvre et jubilation son rôle de psychopathe. Divertissement avant tout, Savages n’a aucune autre prétention que de proposer du fun. Ca n’est pas non plus le meilleur taf de Stone du point de vue de la réalisation. C’est propre et même un peu trop quand on connaît les excès picturaux dont il était coutumier par le passé. Au moins, le scope est beau. A noter une BO qui dépote bien avec du Peter Tosh, du Massive Attack et du Adam Peters. Deux heures qui passent comme une lettre à la poste. Idéal pour une séance sans prise de tête.

7/10

[osorojo]

Ben ouais, tout pareil, j'avais bien aimé ce savages, une petite séance décomplexée qui file le smile ^^ Faut pas en attendre grand chose, mais c'est bien divertissant

Et pour Splice, ben ça claque, Natali is the man Tag le pour le challenge, je l’inclurai dans le bilan fantastique finalement

[Dunandan]

The Call - Brad Anderson - 2013

Challenge Critiques Avril 2K14

Un parfait prime time pour TF1 et les spectateurs avertis d'Allociné. Soit un thriller complètement pré-maché, pré-digéré, comme il en sort des dizaines tous les ans. La seule raison qui m'a poussé à y jeter un oeil, c'est la présence de Brad Anderson derrière la caméra. Et autant dire qu'il faut bien chercher pour retrouver ne serait-ce qu'une once du talent dont il avait fait preuve dans le très bon The Machinist. En l'espace de 2/3 films (dont l'horrible Empire des Ombres), il s'est mué en un de ces yes men sans personnalité. Dans le cas présent, le premier qui me sort que The Call est bourré de suspens, il sort! On devine absolument tout une demie heure à l'avance. Le schéma narratif est aussi passionnant que celui d'un épisode des Experts... Halle Berry, coutumière des rôles sans saveur, surjoue à mort, Abigail Machin n'est qu'une midinette de plus qui construit sa carrière sur un seul film dans lequel elle jouait de son innocence d'enfant (en l'occurrence Little Miss Sunshine) et le mec qui interprète le bad guy fait de la peine. Ca fait mal au coeur de voir Michael Imperioli se fourvoyer dans ce genre de daube, et encore plus quand on voit le sort qui lui est réservé... Un grand moment de cinéma...

2/10

[osorojo]

Très grand film, t'as du passer à côté.

[Jimmy Two Times]

Et au fait, il y a un serial killer dans ce bousin!

[osorojo]

Ah ui, bienvenue dans le challenge, tu peux taguer ta critique

[padri18]

Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne - Steven Spielberg - 2011

Tintinophile dans l'âme, je ne me suis pas précipité en salles pour découvrir le sort réservé au héros de mon enfance par le pape du blockbuster qu'est Steven Spielberg. Bien épaulé par Peter Jackson (à tel point qu'on ne sait plus trop qui a fait quoi sur ce Secret de la Licorne), le résultat est satisfaisant en terme d'adaptation et bluffant en terme de technique. Il faut garder à l'esprit que l'apparition du reporter belge sur grand écran nécessitait forcément quelques concessions pour se plier aux codes du cinéma d'animation contemporain. Je ne fais pas partie des spectateurs qui se sont sentis violés par le mix entre les albums du Crabe aux Pinces d'Or et du Secret de la Licorne mais je regrette un peu l'aspect montagne russe folle du long métrage et son manque d'émotion. Hormis dans les premières minutes, on ne nous laisse jamais respirer. Le côté enquête omniprésent dans la BD est bien amenuisé ici et on a le sentiment que Tintin et ses compagnons subissent quelques peu la volonté d'envoyer la purée d'un point de vue technique. Film ou démo, la question taraude l'esprit.

Les péripéties les plus débridées s'enchaînent sans temps mort, bien aidées par la liberté physique occasionnée par le procédé de la motion capture. Le film regorge ainsi de plans séquences impressionnants mais l'empilage de ces scènes frôle de peu l'overdose. Au final, on se retrouve avec un spectacle hybride et survitaminé qui chagrinera les plus grands pour son manque d'authenticité et qui provoquera difficilement l'empathie chez les plus petits. On a entendu beaucoup de critiques qui se félicitaient d'être vengés de la purge Indiana Jones 4, mais Tintin n'est qu'un grand cousin du célèbre archéologue. Ils partagent effectivement la même passion pour l'aventure mais ça s'arrête là. L'humour de la BD est assez mal retranscrit et les diatribes et autres jurons alcoolisés du Capitaine Haddock n'ont pas la même saveur que sur papier. Idem pour Dupont et Dupond. A la limite, le personnage (si on peut l'appeler ainsi) le plus réussi, c'est Milou. On ne s'ennuie pas pour autant, l'aventure est vraiment agréable, rythmée et met régulièrement sur le cul mais laisser les américains s'occuper de l'adaptation de ce produit européen pur souche n'était pas la meilleure des idées. J'ai du mal à être objectif tant la BD tient une place de choix dans mon cœur et même si Le Secret de la Licorne est un bon film d'animation, il y avait mieux à faire de ce formidable héritage.

7/10

[Dunandan]

Margin Call - J.C Chandor - 2012

Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Margin Call, ça tue. Je ne serai pas objectif, c'est complètement ma came. Un pur exercice de style, direct, qui ne s'embarrasse d'aucune fioriture. Pas de psychologie à deux balles, des personnages en or et des acteurs qui les interprètent à la perfection, un sens du rythme au diapason de son script et pour couronner le tout, J.C. Chandor nous offre de magnifiques images. Pour un premier film, sa science du cadre et sa façon de filmer les dialogues (c'est tellement plus simple de le faire platement) épatent. Si on ajoute à celà une magnifique photo (gros plaisir coupable à l'occasion de quelques plans urbains), on tient une petite bombe d'efficacité.

Le pitch est simple. Comment un petit groupe de traders et leurs supérieurs hiérarchiques vont donner vie à un chaos économique dont nous ne nous sommes toujours pas remis à l'heure qu'il est. Margin Call démarre un jour de grande lessive dans une banque d'investissement. Une majorité des employés se voit remerciée et notamment Eric Dale (Stanley Tucci), chef de service sur le point de découvrir qu'une partie des actifs de la société sont plus que toxiques. Plutôt que de voir la boîte couler, quelques traders se voient confier par le big boss et son conseil d'administration la mission de liquider ce stock empoisonné.

Unité de lieu et de temps, ambiance chiadée et surtout une flopée de très belle performances d'acteurs, résumer Margin Call est simple. Kevin Spacey livre sa meilleure prestation depuis des lustres, Paul Bettany est impeccable, Jeremy Irons en impose en raclure capitaliste limite démoniaque. Même Simon Baker, Zachary Quinto et Demi Moore sont bons, c'est dire la qualité d'écriture des personnages et la direction d'acteurs dont fait preuve Chandor. Les quelques états d'âme de ces marionnetistes du monde moderne sont broyés par la mécanique de destruction implacable des rouages de notre économie. Ne prenant jamais partie, Margin Call est une bonne petite claque, du genre revers de la main vif et cinglant. Coup de coeur.

8.5/10

[elpingos]

Rohhh, tu me fais plaisir là jimmy. Je me sentais un peu seul

[Jimmy Two Times]

Je n'en attendais pas moins. J'avais retenu ton coup de coeur pour ce film et je le partage complètement.

[Jimmy Two Times]

Les Infiltrés - Martin Scorsese - 2006

Les Infiltrés est un très bon divertissement, c'est indéniable. L'excellent matériau de base que constitue la saga Infernal Affairs nécessitait-il pour autant un remake, même par un réalisateur de la trempe de Martin Scorsese? Oui et non. Evidemment, exit les triades de Hong-Kong, bonjour la pègre irlandaise de Boston. Des Affranchis à Casino, Scorsese a déjà fait preuve de son talent pour dépeindre l'univers des communautés criminelles. Les Infiltrés reprend dans les grandes largeurs les évènements du film originel mais les étire en longueur. 90 minutes d'efficacité brute d'un côté, une fresque de 2h30 de l'autre. Heureusement, on ne s'ennuie jamais, Marty n'ayant pas son pareil pour rythmer une bobine.

La trame s'avérant sans aucune surprise pour qui a vu Infernal Affairs, quelles sont les différences? Hormis l'esprit Irish bien rafraîchissant, il faut faire avec un triangle amoureux très peu inspiré (pour rester poli) et une fin quelque peu modifiée via le personnage interprété par Mark Whalberg, absent de la version HK. En résulte un côté happy end un peu gênant et dont on se serait très bien passé. A quelques exceptions près, les remakes sont généralement une plaie pour l'industrie cinématograhique, notamment pour cette tendance à arrondir les angles des oeuvres les plus radicales. Même si le résultat est une copie qui se situe dans le haut du panier, on a connu Marty plus couillu.

Reste néanmoins la performance collégiale du casting. Léonardo DiCaprio livre une nouvelle fois une prestation majuscule et bouffe la pellicule à chacune de ses apparitions. Face à lui, Matt Damon est pas mal (comprendre il a déjà été plus mauvais) mais souffre de la comparaison. Whalberg jure comme un charretier, s'amuse et nous amuse, il fallait bien ça pour justifier l'existence de son personnage. Et quel plaisir de voir Jack Nicholson en forme. Il en fait un peu des caisses par moment mais on est loin de certains rôles what the fuck dans lesquels la demie-mesure n'avait pas droit de citer. En terme de réal, c'est propre mais rien de marquant de la part de Scorsese. Je serai même tenté de dire que c'est son film le plus anodin techniquement des 15 dernières années. Par contre, la BO, comme souvent dans ses films, dépote un max. Solide et efficace, Les Infiltrés divertit assurément mais n'égale pas son modèle

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7.5/10

[Mark Chopper]

La trame s'avérant sans aucune surprise pour qui a vu Infernal Affairs, quelles sont les différences? Hormis l'esprit Irish bien rafraîchissant, il faut faire avec un triangle amoureux très peu inspiré (pour rester poli) et une fin quelque peu modifiée via le personnage interprété par Mark Whalberg, absent de la version HK. En résulte un côté happy end un peu gênant et dont on se serait très bien passé.

Totalement d'accord.

Et je trouve les acteurs HK meilleurs (Andy Lau face à Matt Damon, tu pleures... Et même Nicholson ne fait pas oublier Eric Tsang).

[angel.heart]

Moi je valide tous les ajouts et j'aime beaucoup la fin, que je ne considère pas du tout comme du happy end.

Pour moi c'est un des meilleurs Scorsese et c'est ce qu'il a fait de mieux depuis Casino.

[Mark Chopper]

Dans le film HK,

Andy Lau s'en sort (même si l'infâme troisième film invalide l'idée). Là, le perso de Marky Mark permet d'éliminer Damon dans un souci de justice. C'est le côté happy end et un poil moralisateur (il paie pour ses péchés).

Mais c'est surtout le triangle amoureux qui est ridicule. Assez de liens comme ça entre les persos via leur statut d'infiltrés.

[Alegas]

Pour moi c'est tout sauf une happy-end, puisque le seul personnage intègre qui reste est obligé de se fringuer et de tuer comme un malfrat pour pouvoir éliminer la taupe. Alors certes, les bad-guys sont supprimés, mais il ne reste plus de good-guys en face pour autant.