[Mr Jack] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Mar 12 Aoû 2014, 16:22

Faut prendre des risques un peu parfois :eheh: :mrgreen:
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Messagepar Dunandan » Mar 12 Aoû 2014, 17:26

J'en prends, mais ce n'est pas toujours accueilli avec joie ... :mrgreen:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Mar 12 Aoû 2014, 19:05

J'ai pas vu d'autre Rohmer donc je peux pas comparer ou faire une généralité mais celui ci est pas trop intello ni théorique à deux balles, il se concentre bien sur ses persos principaux et son sujet.
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Messagepar Mark Chopper » Mar 12 Aoû 2014, 19:07

On reconnaît le jeu Nouvelle Vague, cette diction qui fait rêver :love:

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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Mar 12 Aoû 2014, 19:10

Très théâtral, certes, mais elle est bien cette scène et c'est à partir de là justement que ça commence à devenir charmant. Si tu sors là, tu souffres jusqu'à la fin.
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 12 Aoû 2014, 19:11

Ah mince, pas sûr que j'accroche, ça me fait direct penser à un sketch des Nuls :chut:.
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Mar 12 Aoû 2014, 19:18

Te laisse pas influencer comme ça, surtout par un mec qui a aimé American Bluff :mrgreen:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 12 Aoû 2014, 19:22

Il l'a aimé aussi :mrgreen:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Mar 12 Aoû 2014, 19:24

Bon bah repars mater les Nuls alors, Dun :eheh:
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Rôle de ma vie (Le) - 7/10

Messagepar Mr Jack » Jeu 14 Aoû 2014, 18:38

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Sympathique et honnête feel-good(ou bad, ça dépend de l'humeur et de la mentalité) movie même si ça appuie un peu trop sur le crayon quand on doit faire dans le sentiment, du coup ça le rend le tout un peu enfermé dans son pathos alors que les réflexions sont justes et jolies. Braff se dévoile, se met en abime et s'approprie un peu trop le film, les thèmes et idées avec, ce qui empêche la projection nécessaire à l'émotion. Du coup il y a une distance qui gêne un peu quand on est très proche du sentiment, c'est contradictoire mais ça se sent une fois dans le film, que l'on arrivera jamais à atteindre l'état qui anime Braff. C'est pas anecdotique, c'est réussi et drôle, jonglant bien entre le dramatique et le comique, mais Braff se confie un peu trop, provoquant l'inverse du but initial. Dommage. C'est son défaut mais il a beaucoup de qualités, quand même.

7/10
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Planète des singes (1968) (La) - 9/10

Messagepar Mr Jack » Mar 19 Aoû 2014, 19:53

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⌲ PLANET OF THE APES (1968)
de Franklin J. Schaffner avec Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter, Maurice Evans.

Histoire: Égaré dans l’espace-temps, un engin spatial américain s’écrase en 3978 sur une planète inconnue. Les astronautes Taylor, Landon et Dodge découvrent que les hommes primitifs de cette planète mystérieuse sont placés sous le joug de singes très évolués…


« Don’t look for it, you may not like what you find. »

Film culte, début d’une saga intemporelle, La Planète des Singes est avant tout un livre écrit par Pierre Boulle et tout de suite saisit par Arthur Jacobs, un des producteurs hollywoodiens majeurs des années 60, qui avait acheté les droits du roman à l’écrivain français, sentant avant même sa publication en 1963 le potentiel cinématographique de cette histoire, parabole et critique implacable sur l’être humain. Le scénariste d’abord choisit pour l’adapter à l’écran fut d’abord Rod Serling. Choix logique et parfait puisque Serling, créateur et showrunner de The Twilight Zone (1959-1964) n’avait pas hésité à montrer dans "People Are Alike All Over" (Épisode 25 de la saison 1) mais surtout dans "I Shot an Arrow into the Air" (Episode 15 de la saison 1, où le point de départ et la finalité sont similaires) sa fascination pour les thèmes abordés dans le livre. Seulement Serling, trop ambitieux, a été refusé par la Fox, son script étant anticipé comme trop couteux. Finalement le scénario est remis dans les mains de Michael Wilson, un ancien recalé au départ, qui tâchera de garder intact le twist final de Serling, jugé plus iconique et plus puissant, et qui diffère de celui du livre, qui sera repris en 2001 plus littéralement par Tim Burton dans son piètre remake.

1968, en pleine guerre froide, course à l’espace entre les USA et l’URSS, le film sort et devient un classique instantané. Près d’un demi-siècle plus tard, la première demi-heure dégage la même force et s’impose comme une introduction parfaite à tous les thèmes qui vont être abordés tout le long du film. La scène de crash, impressionnante, impose le ton effrayant que tente de relayer par le son la musique de Jerry Goldsmith. La caméra de Schaffner aspire les trois scientifiques dans ce qui ressemble tout de suite à un désastre annoncé et par son aspect "bocal" rend ces trois hommes d’une cruelle insignifiance. Par ses plans larges, il les transforme en des pauvres insectes enfermés dans un piège dont ils ne sortiront jamais. Le début est très symbolique, amorce les théories sur le temps, sur la véracité des faits et surtout le principe d’ironie, imagée par ce drapeau planté dans le désert enchainé par un rire assourdissant et cynique de George Taylor campé par Charlton Heston.

« You can’t trust the oldier generation »

Arrive alors le premier grand moment avec la chasse aux aborigènes, premier pied de nez d’une longue série, celui ci faisant allusion à une des "hérésies" humaines: la colonisation. Ce fait d’effacer une population considérée comme sauvage ou inférieure et d’imposer sur ces terres ses propres chaines de valeurs et de traditions. Le thème est ancestral et le propos implacable. Le visage des dominants est dévoilé et l’ironie pointe le bout de son nez: il s’agit de singes. L’inversion des pôles est effective et laisse la porte ouverte au propos qui va se répandre et se préciser en abordant l’évolution, le rapport entre la religion et la science et par là le déni humain de l’évidence scientifique. Le film renvoie aux pages de l’histoire où l’homme était dénué de recul et refusait de voir la vérité en face. Les singes vont porter ce regard historique jusqu’à la toute fin où Taylor se chargera d’égaliser les torts en rationalisant le fautif. La violence et la brutalité dont font preuve les dominants prouvent la justesse du regard, accroissent le côté impressionnant du rendu et renvoient à d’autres pages du passé, celui qu’on enterre et que l’on veut effacer de sa mémoire. Du temps où l’homme, race dite supérieure aux autres espèces et à la plupart des composants de son propre genre, est allé d’éradiquer, à décortiquer et jusqu’à vouloir façonner à sa propre image tous ceux qui s’en diffèrent. Le film parle de l’obstruction de la vérité, celle de la différence, qui cache une peur violente et injuste de l’inconnu, de l’autre ou du savoir que l’on veut cacher à soi et aux autres. Il parle aussi du rôle de la religion, qui sert aussi à bloquer la rationalité des faits en imposant la croyance au profit du reste.

Mais comme l’a prouvé justement l’Histoire, l’espoir vient de ceux qui résistent. Les fuites de Taylor, aidé par deux singes naïfs mais purement bons, sont d’autres grands moments d’action animés par cette musique parfaitement adaptée à tout ce qui se passe. La projection du spectateur est presque automatique car il se retrouve dans la nature humaine du héros face à l’ennemi et partage donc aussi sa frustration devant l’aveuglement des singes qui ne veulent pas le reconnaitre. Les décors, les costumes sont parfaits, le visage des singes est bien dessiné mais on ne peut s’empêcher de voir le masque car on sent trop le plastique coller aux joues des acteurs, on l’entend agir sur leur prononciation et le mythe s’effrite assez vite. Mais la dramaturgie bien présente, se renforce et avance jusqu’au point de non retour et cette fameuse plage laissant Taylor crier avec dépit sa haine envers son destin et ses semblables, qui garderont toujours le don de s’enfermer eux-mêmes dans leurs contradictions. Le twist final est connu de tous, prévisible mais finalement logique dans le cheminement de l’histoire racontée car il se corrèle à tout le propos, finissant de renverser le pôle et de remettre le monde à l’endroit, de retirer le filtre et de dégager la vue. La fin est comme le début, symbolique, et la boucle et bouclée. Parfait.

Planet of the Apes, film culte et miroir cruel, critique brutale mais nécessaire, pédagogique de la nature humaine vue par le prisme de la science-fiction. Un must-see.

PS: Pour les amateurs de la série Lost, on retrouve beaucoup de thèmes dans le film comme la science défiant la croyance mais plus encore : dans les situations comme les cages destinés aux humains (saison 3), les aborigènes du début comparables aux "autres" des saisons 1 et 2, les figures d’Adam et Eve et le thème de la genèse qui va avec, présent dans toute la série ou encore la grotte en face de la mer où se cachent tous les secrets sans parler de l’icône géante et symbolique plantée dans le sable. A bon entendeur.


9/10
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mar 19 Aoû 2014, 20:23

Une bien jolie critique, bel effort Jack :super:

Toujours pas vu la sage originelle pour ma part, ta critique et celle d'Ivri me donnent bien envie de m'y essayer. D'autant plus qu'on trouve régulièrement les coffrets BR à moindre prix. La prochaine fois sera la bonne ;)
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Val » Mar 19 Aoû 2014, 21:01

En effet, l'ombre de Rod Serling se fait clairement ressentir lors de ce final que l'on croirait tout droit sorti d'un épisode de la Quatrième Dimension. La découverte récente de la série me donne envie de revoir cette Planète des Singes originelle. Belle critique. :super:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar maltese » Mar 19 Aoû 2014, 21:12

Remarquable critique, chapeau. Tu as parfaitement décrit les thèmes et enjeux de cette grande oeuvre - et finalement, c'est le grand génie de cette histoire, dans le livre comme dans le film: la parabole est évidente, parlera à n'importe qui, et son pouvoir de réflexion n'en est que plus grand. Tu m'as donné une grande envie de revoir le film pour en décortiquer encore plus toutes les subtilités que tu évoques, merci :super: Et j'ignorais totalement que Rod Serling était derrière ce twist final...
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar lvri » Mar 19 Aoû 2014, 21:33

Quelle critique ! Chapeau ! :super:
Je comprends beaucoup mieux ce ressenti très Twilight Zone que j'ai eu maintenant !
Et bien vu le rapprochement avec Lost. Il est fort probable qu'une partie de leur inspiration vienne de l'oeuvre de Boulle.
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