⌲ RAIDERS OF THE LOST ARK (1981)de Steven Spielberg avec Harrison Ford, Karen Allen, Paul Freeman, Ronald Lacey.
Histoire: 1936. Parti à la recherche d’une idole sacrée en pleine jungle péruvienne, l’aventurier Indiana Jones échappe de justesse à une embuscade tendue par son plus coriace adversaire : le Français René Belloq. Revenu à la vie civile à son poste de professeur universitaire d’archéologie, il est mandaté par les services secrets et par son ami Marcus Brody, conservateur du National Museum de Washington, pour mettre la main sur le Médaillon de Râ, en possession de son ancienne amante Marion Ravenwood, désormais tenancière d’un bar au Tibet. Cet artefact égyptien serait en effet un premier pas sur le chemin de l’Arche d’Alliance, celle-là même où Moïse conserva les Dix Commandements. Une pièce historique aux pouvoirs inimaginables dont Hitler cherche à s’emparer…
Quinze ans que je ne l’avais pas vu. Un des films de mon enfance -comme tous les longs et les prods Spielby- et un véritable mythe du film d’aventure et du divertissement grand public de qualité. Je dirais même plus: de haute volée. L’aventure commence sans prologue mais le long d’une des intros les plus cultes de l’histoire du cinéma, conclue par la fameuse boule de pierre qui chasse Indy Jones. Plus qu’un film d’aventure, Indiana Jones est un film de super héros. A l’instar de Clark Kent et Superman, Professeur Jones et ses lunettes le matin enseigne l’archéologie à ses élèves tandis qu’il enfile son costume en cuir pour aller combattre du nazi et percer les mystères de l’Histoire avec un grand H, l’après-midi. Son arme: le fouet; sa kryptonite: les serpents. Indy est le mythe censé rendre l’Histoire supposée chiante et poussiéreuse, sexy et mystérieuse. Spielberg filme avec sa granduiloquence de la grande époque, en respectant les codes des films d’aventures de l’âge d’or d’Hollywood (30-40-50′s) et en y ajoutant son grain de sel, c’est à dire en créant de nouveaux codes ou tropes qu’à leur tour respecteront plus tard des films comme ceux de Robert Zemeckis, Stephen Sommers ou des séries TV comme Lost (dont les références sautent aux yeux, des deux personnages principaux (Sawyer et Kate) en passant par la réalisation de Jack Bender, complètement habitée par l’âme de Spielberg). De toute façon l’influence énorme du film n’est pas à démontrer aujourd’hui tellement elle est de notoriété publique, et depuis cette trilogie et celle de Star Wars (qui partagent plus qu’un scénariste et un compositeur de génie), on ne peut pas dire qu’on ait fait mieux voir aussi bien dans le genre divertissement de haute volée.
Bref l’univers est tout de suite posé et dense, on sent que malgré le budget de 18 millions de $ qui peut paraitre minable aujourd’hui, le film a eu les moyens de ses ambitions folles et ça explose aux yeux du spectateur. Plus de trentre ans après, le Blu Ray lui rend un bel hommage par sa profondeur de champ intacte et ses effets pointus (presque) parfaits. Les décors sont immenses, les costumes soignés et l’intrigue riche et ambitieuse. L’idée de vouloir parler de l’héritage de la seconde guerre mondiale par le prisme du divertissement résume tout à fait l’esprit de Spielberg qui a toujours su imposer cette marque de fabrique tout au long de sa filmographie. Doté de grandes scènes d’anthologies, notamment la fosse aux serpents mais aussi et surtout la scène finale, à la fois cheap (les fantômes et le fond vert) et marquante (les corps qui fondent et les explosions en pagaille), ce premier opus lance à la perfection une des meilleures trilogies qui soit, celle d’un professeur super-héros tentant de faire passer des morceaux d’Histoire pour les plus grandes aventures au Monde.
9/10