[oso] Mes critiques en 2014

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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Val » Mar 21 Oct 2014, 21:55

Je l'ai en stock celui-là comme on dit^^. Ta critique le fait remonter sur la pile de films en attente. :super:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mar 21 Oct 2014, 23:34

Tu verras, c'est bien jouissif, du pur polar actionner qui s'assume :bluespit:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar puta madre » Mer 22 Oct 2014, 07:23

Je l'avais vu quand j'étais ado et j'avais pas plus accroché que ça. Faudra que je me le remate: je pense que le revisionnage sera salvateur...
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Six femmes pour l'assassin - 7,5/10

Messagepar osorojo » Mer 22 Oct 2014, 12:46

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SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN

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Mario Bava (1964) | 7.5/10
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Des mannequins de cire endossant leurs rôles, au sens propre comme au figuré, au point d’être réduites à des silhouettes désarticulées, au fur et à mesure de leurs rencontres avec un boucher élégamment vêtu, dont le visage est masqué derrière un tissu innocent, telle est la recette qu’expérimente Mario Bava avec 6 femmes pour l’assassin. Après La fille qui en savait trop, il continue de poser les gimmicks du Giallo en trouvant pour l’occasion un équilibre subtil entre fond d’une légèreté extrême et mise en œuvre formelle on ne peut plus inspirée.

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Du nuancier de l’horreur, il exploite chaque couleur jusqu’à épuisement, teintant es lumières d’une ambiance sans cesse changeante. Mélanges de rouge et bleu pour accompagner les égarements timides des futures victimes, dégradés de violet à mesure que la menace se fait plus précise et de rouge enfin lorsque le tueur sort les griffes, il fait de 6 femmes pour l’assassin une véritable apologie de la couleur, une leçon à retenir pour quiconque souhaitera par la suite baigner ses images dans une atmosphère vaporeuse, tellement surréaliste qu’elle ôte presque à l’image son sens premier, l’horreur qu’elle dépeint lorsque les visages s’entaillent .

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Car il n’est presque jamais question d’instaurer la peur dans 6 femmes pour l’assassin. A moins que vous n’accusiez sur l’échelle du temps une dizaine d’années à votre compteur, il y a fort à parier que vous ne tressauterez pas une seule fois devant le film de Bava. L’enquête, simple prétexte à faire évoluer de jolies gazelles dans un univers pittoresque, n’est jamais exploitée pour faire monter un suspens qui vous clouerait au siège. Non, il n’est question ici que de corps, de lumière et de grincement de dents, lorsqu’un poêle chauffé à rouge se charge d’une joue pourtant délicieuse. De belles plantes se précipitant sur leur bourreau comme des souris sur un morceau de fromage, pimpantes et innocentes, pour perdre âme et sourire d’enfant lorsque ce dernier leur ôte la vie, dans la violence et les cris. Chaque mise à mort est alors pour Bava l’occasion de laisser exprimer son savoir-faire : l’association de son sens du cadre à toute épreuve et d’une sensibilité à trouver la douleur par le son faisant de chaque meurtre une leçon en matière d’esthétisation de l’horreur.

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Il y a dans 6 femmes pour l’assassin toute l’essence du giallo, cette mixture improbable mais si stimulante entre horreur dédramatisée et recherche visuelle visant à faire des corps une matière première à fort potentiel expressif. En la personne de Mario Bava, esthète et plasticien confirmé, le genre trouvait un artisan de premier ordre pour expérimenter ses premières impulsions, celles qui ont nourri à foison un univers qui s’est depuis exprimé à de multiples reprises; qui a fait couler également beaucoup d’encre.
Les passionnés du genre étant toujours sur le qui vive pour porter cet étendard d’un cinéma décomplexé face à une adversité plus cartésienne, qui se demande, et se demandera toujours, ce que ces pauvres diables peuvent bien trouver à ces films policiers laborieux, peuplés d’acteurs au rabais incapables d’aligner deux lignes sans tressaillir et de personnages si débiles qu’ils fileraient presque leurs coordonnées GPS au tueur qui les traque. La réponse est en partie contenue dans ce masque de bon sens que l’on possède tous, mais que certains prennent plaisir à suspendre, le temps d’une séance, dans une petite boite placée à côté du canapé. Et non, je vous vois venir, la boite a bien été vidée, le masque remis à sa place, avant de saisir ces quelques lignes :)
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar angel.heart » Mer 22 Oct 2014, 12:57

Je ne sais plus pourquoi mais celui-ci m'avait un peu déçu.

Mais tes captures me donnent bien envi de le revoir! :D
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 22 Oct 2014, 13:13

J'm'emballe ptet un peu, mais bon, visuellement ça tue vraiment (Bava en forme) et après l'adorable corps de Déborah, ça fait du bien :mrgreen:

J'viens de baisser à 7.5, le 8 me paraît un peu trop généreux ^^
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Jed_Trigado » Mer 22 Oct 2014, 13:39

J'ai un crédo : on est jamais assez généreux concernant Bava. 8)

C'est l'un des rares Bava qu'il me reste à voir en plus, j'attends une future sortie HD, au rythme où sortent tous ses films, ça ne devrait plus tarder je pense.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 22 Oct 2014, 15:27

C'est clair qu'il a vraiment un truc à part Bava, un sens de l'image qui lui est très particulier et que j'aime beaucoup 8)
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Voyage à deux - 7/10

Messagepar osorojo » Mer 22 Oct 2014, 16:31

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VOYAGE A DEUX

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Stanley Donen (1967) | 7/10
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Quel est ce grain de sable que je peine à déceler dans ce film remarquable, celui qui m’empêche de m’enthousiasmer lorsque le rideau final tombe et que tout se finit, sans réelle surprise, ni déception pour autant. Cette machine parfaitement huilée qu’entretient pendant 1h45 un montage virtuose cacherait-elle sous ses airs cyniques un vice difficile à expliquer parce qu’il est planqué par tout un tas de belles qualités.

Il est en effet impossible de trouver réponse à ce sentiment en cherchant dans la mise en scène de Stanley Donen ; l’auteur y fait preuve d’une aisance formelle à toute épreuve. Au pari fou qu’il entreprend de mixer les époques, les cultures et les milieux sociaux, il répond par des idées foisonnantes et un sens de la narration qui force le respect. Si les premières ruptures temporelles font l’effet d’un artifice étonnant, lorsqu’elles trouvent leur rythme de croisière, qu’elles s’enchaînent admirablement par des raccords très harmonieux, la question ne se pose plus : l’idée, en plus d’être ingénieuse, fonctionne sans réserve. Dès lors, le cinéaste peut dérouler son propos avec une efficacité redoutable et placer ses personnages face aux paradoxes de leurs discours, ou plutôt de cette vicieuse société qui parviendra à les emprisonner, malgré eux, dans ce schéma qu’ils se refusaient à épouser, pour l’un d’entre eux notamment, avec beaucoup de conviction.

Mais peut être que cette impureté qui empêche le moteur, de cette farce sociale somptueusement dressée, de chanter sans contre temps, se trouve être son impulsion satirique trop poussée, qui prend les traits forcis de cet architecte ambitieux dont le verbe, caricatural en diable, n’est jamais suivi d’actes à leur hauteur. Parce que remettre en question le mariage au moyen de dialogues parfaitement ciselés fait, certes, rire jaune mais est-ce suffisant pour convaincre ?
J’en doute quelque peu, et reste, en tout cas, un peu sur la réserve quant au discours très radical, et pourtant on ne peut plus fleur bleue dans le fond, de Donen. Le cinéaste allant même jusqu’à prouver la douceur qui se love sous l’acidité de son message dans un final résolument optimiste qui sonne le gong des excuses au lieu d’assumer enfin, une bonne fois pour toute, son message revendicateur.

Et pourtant, malgré cette réserve, je n’ai pour le film que beaucoup de respect, pour sa mise en scène et son montage ahurissant d’abord, mais aussi pour sa liberté de ton, que j’aurais certes aimée encore plus borderline, mais qui, en l’état, me paraît déjà assurément corrosive.
Et malgré mon aversion pour ce type de bobine un peu langoureuse —les histoires de couple «je t’aime moi non plus», me faisant généralement ni chaud, ni froid—, je me suis même beaucoup amusé devant les tribulations de Audrey Hepburn, pour laquelle on se laisserait passer un collier antipuce autour du cou sans demander son reste, et Albert Finney, délicieusement à contre courant, porteur de dialogues savoureux frappant les tympans avec la puissance d’une masse d’arme dès qu’il s’agit de tacler gentiment le mariage et la vie de famille. Il ne manquait qu’un soupçon d’audace dans l’écriture de cet architecte au cœur finalement trop tendre, suivi d’actes moins convenus dans leur finalité, pour faire de Voyage à deux un road movie subversif au sens premier du terme.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar puta madre » Jeu 23 Oct 2014, 07:47

J'avais également été un peu déçu par Six femmes pour l'assassin. D'après sa réputation, je m'attendais à un truc plus ultime, même si comme toujours chez Bava ça tue sur le plan formel.

Par contre, j'avais adoré Voyage à deux. L'idée de superposer les époques pour montrer la lente désagrégation de ce couple est tout bonnement géniale, et finement exécutée. Et ses deux acteurs sont tout simplement impeccables.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Jeu 23 Oct 2014, 09:26

D'ailleurs pour Voyage à Deux, c'est la première fois que je ne comprends pas trop ce qui t'as gêné.

Enfin t'as l'air mûr pour Gone Girl. :chut:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Jeu 23 Oct 2014, 10:20

Je le dis pourtant dans mon avis, mais ce qui m'a gêné, c'est qu'en fait sous ses airs de farce cynique désabusée, Voyage a deux est résolument trop optimiste pour moi. J'aime son discours quand il tacle la bonne morale mais je tique devant les excuses en grande pompe que fait Donen à la fin du film. C'est une affaire de ressenti, et aussi d'affinité, de toute façon, les histoires mielleuses (parce que oui, pour moi elle est un peu mielleuse, l'amour reste pur malgré les apparences et les tempéraments enflammés), j'ai du mal. Mais comme je l'ai dit, c'est un film remarquable, c'est simplement qu'à mon sens, il joue bien trop la carte du stéréotype anti mariage, anti vie de famille, pour la contredire dans le même temps en la pronant comme la solution à un esprit retors.

Et pour 6 femmes pour l'assassin, il faut aussi replacer le film dans son contexte pour apprécier l'héritage qu'il a laissé. Plus qu'un giallo parmi tant d'autre, c'est aussi, avec La fille qui en savait trop, l'un des premiers à avoir initié le genre.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Jeu 23 Oct 2014, 10:33

Enfin c'est une comédie dramatique des années 60, tout n'allait pas y être complètement noir.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Jeu 23 Oct 2014, 10:47

Mouais, on est clairement dans une proposition qui dépasse le simple cadre de la comédie romantique de base des années 60, et tu le sais très bien. Après, je le dis aussi, la rom' com' à la base, ce n'est clairement pas un style qui me parle, donc forcément, quand j'en vois une version un peu altérée, par de l'humour noir et une vision qui change de l'ordinaire, je me prends à espérer un truc un peu plus dark qu'à l'ordinaire. Surtout que Donen le laisse entendre à de nombreuses reprises que l'implosion est proche, que le mec est indomptable.

Mais s'il existe un manuel du parfait spectateur de la comédie romantique des années 60, je le veux bien :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Jeu 23 Oct 2014, 10:57

Je t'apprendrai, t'inkiete. :chinese:

Je veux juste dire qu'il est difficile de vouloir un truc bien noir à cette époque. Un peu comme Diamant sur Canapé, qui a une partie assez sombre, mais qui ne sombre pas.
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