LA GRANDE AVENTURE LEGO
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Phil Lord, Christopher Miller (2014) | 6/10
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Phil Lord, Christopher Miller (2014) | 6/10
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Qui n’a jamais tâté de ses bouts de plastique capricieux, qui donnent cette impression grisante, quand on est gosses, de pouvoir à peu près tout réaliser. Les années passent et les kits Légo trouvés sous le sapin sont de plus en plus techniques, à tel point que conquérir le monde armé d’un bloc plat x4 semble à portée de main ! Alors quand la promesse de voir toutes les possibilités qu’offre la fameuse briquette est rendue possible par les magies de l’animation moderne, il va sans dire que les résidus du moutard que je fus prennent rapidement le dessus sur ma raison, me poussant à faire cracher la couleur du vidéoprojecteur à l’occasion d’une séance récréative qui promettait de me chatouiller les zygomatiques.
Du sourire, j’en ai eu, mais pas tant que ça finalement, et c’est certainement ma plus grosse déception vis-à-vis de cette grande aventure Lego. En dehors des âneries croustillantes débitées par un Batman taquin, qui revêt pour l’occasion la casquette du sidekick comique, on peut même dire que l’humour est relégué au second plan, l’intention du film étant plus (trop ?) sérieuse malgré sa tonalité légère en apparence. Son plus gros gadin étant cette fin anti spectacle au possible, qui vient anéantir tous les efforts déployés jusque là pour faire ressentir cette magie propre au jouet en lui-même, qui se doit d’être appréhendée avec une âme d’enfant dépourvue de tout repère d’adultes. Pas certain que ce passage live apporte grand-chose au film, par contre je suis convaincu qu’il lui ôte la puissance de ce qu’il avait, formellement, mis en œuvre jusque là. On n’est même pas loin du ridicule lors du montage alterné entre monde fantasmé et réel peu folichon. Dommage d’appuyer à ce point le message un peu lourdingue sur lequel repose le film. Travestie par une quête qui manque un peu de panache, cette dénonciation caractérisée de nos vies individuelles régies par la normalité fait l’effet d’un rabâchage peu inspiré.
Heureusement, en opposition à ce fil rouge thématique un peu pompeux, et en dehors de cette grossière faute de gout finale, La grande aventure lego tient toutes ses promesses en matière d’animation. N’offrant pas un seul moment de répit à son spectateur, une fois les 45 premières minutes d’exposition un peu longuettes passées, c’est un feu d’artifice visuel que nous offre le duo Phil Lord / Christopher Miller. Certains trouveront l’effort un peu trop généreux, mais pour ma part je n’en attendais pas moins, j’en espérais même plus. A l’image de cette dernière séquence où Emmet se révèle enfin bâtisseur, l’idée même de la construction instinctive prend tout son sens et à l’écran ça fonctionne terriblement. Dommage que tous les autres passages ne soient pas du même acabit, et que cette idée de donner grande place aux éléments de construction et au potentiel instinct requis pour les assembler ne soit pas davantage exploitée.
Ce voyage dans mes souvenirs de bâtisseur junior fut amusant même si en demi-teinte. La grande aventure lego jouit de son univers fortement référentiel, qui fera le bonheur de tous les adeptes d’une pop culture geek qui sait rester accessible, mais tombe dans cette mauvaise habitude du cinéma moderne à alourdir de thématiques sociales un propos qui n’en avait pas besoin. Pourquoi ne pas se contenter de jouer la carte du délire visuel et de l’aventure décalée jusqu’au bout, au lieu d’y insérer des concepts pompeux, en poussant le vice jusqu’à intégrer dans la récréation, un moment psy digne d’un mauvais confession intime. Un bien beau gadin, qui une nouvelle fois, prouve tout le mal qu’ont les films modernes à se contenter de jouer dans une seule cour de jeu, qui était pourtant, ici, bien plus que suffisante pour faire de ce voyage un moment de divertissement on ne peut plus réussi.
Du sourire, j’en ai eu, mais pas tant que ça finalement, et c’est certainement ma plus grosse déception vis-à-vis de cette grande aventure Lego. En dehors des âneries croustillantes débitées par un Batman taquin, qui revêt pour l’occasion la casquette du sidekick comique, on peut même dire que l’humour est relégué au second plan, l’intention du film étant plus (trop ?) sérieuse malgré sa tonalité légère en apparence. Son plus gros gadin étant cette fin anti spectacle au possible, qui vient anéantir tous les efforts déployés jusque là pour faire ressentir cette magie propre au jouet en lui-même, qui se doit d’être appréhendée avec une âme d’enfant dépourvue de tout repère d’adultes. Pas certain que ce passage live apporte grand-chose au film, par contre je suis convaincu qu’il lui ôte la puissance de ce qu’il avait, formellement, mis en œuvre jusque là. On n’est même pas loin du ridicule lors du montage alterné entre monde fantasmé et réel peu folichon. Dommage d’appuyer à ce point le message un peu lourdingue sur lequel repose le film. Travestie par une quête qui manque un peu de panache, cette dénonciation caractérisée de nos vies individuelles régies par la normalité fait l’effet d’un rabâchage peu inspiré.
Heureusement, en opposition à ce fil rouge thématique un peu pompeux, et en dehors de cette grossière faute de gout finale, La grande aventure lego tient toutes ses promesses en matière d’animation. N’offrant pas un seul moment de répit à son spectateur, une fois les 45 premières minutes d’exposition un peu longuettes passées, c’est un feu d’artifice visuel que nous offre le duo Phil Lord / Christopher Miller. Certains trouveront l’effort un peu trop généreux, mais pour ma part je n’en attendais pas moins, j’en espérais même plus. A l’image de cette dernière séquence où Emmet se révèle enfin bâtisseur, l’idée même de la construction instinctive prend tout son sens et à l’écran ça fonctionne terriblement. Dommage que tous les autres passages ne soient pas du même acabit, et que cette idée de donner grande place aux éléments de construction et au potentiel instinct requis pour les assembler ne soit pas davantage exploitée.
Ce voyage dans mes souvenirs de bâtisseur junior fut amusant même si en demi-teinte. La grande aventure lego jouit de son univers fortement référentiel, qui fera le bonheur de tous les adeptes d’une pop culture geek qui sait rester accessible, mais tombe dans cette mauvaise habitude du cinéma moderne à alourdir de thématiques sociales un propos qui n’en avait pas besoin. Pourquoi ne pas se contenter de jouer la carte du délire visuel et de l’aventure décalée jusqu’au bout, au lieu d’y insérer des concepts pompeux, en poussant le vice jusqu’à intégrer dans la récréation, un moment psy digne d’un mauvais confession intime. Un bien beau gadin, qui une nouvelle fois, prouve tout le mal qu’ont les films modernes à se contenter de jouer dans une seule cour de jeu, qui était pourtant, ici, bien plus que suffisante pour faire de ce voyage un moment de divertissement on ne peut plus réussi.