[oso] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar dagokhiouma » Jeu 27 Mar 2014, 14:56

tu as pas très bonne mémoire.
le Nosferatu de Murnau je l'ai subi au lycée il y a vingt ans
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 27 Mar 2014, 16:51

ça ne peut pas être pire que Vampyr, c'est impossible. Je me rappelle effectivement de passages assez longs, mais je me rappelle aussi que l'esthétique particulière de Murnau finit par prendre le dessus. Tout repose sur l'ambiance, alors si on ne s'accroche pas à elle, c'est mort et on fait la gueule.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar dagokhiouma » Jeu 27 Mar 2014, 16:56

connais pas Vampyr, donc je ne peux pas te contredire.
de souvenir lointain, le nosferatu de Murnau, ça fait jamais peur, meme un peu, c'est quand meme dommage :?
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 27 Mar 2014, 17:00

Vampyr c'est la souffrance ultime en termes de rythme, crois-moi. Mon 3 est accordé surtout pour sa place de précurseur dans l'histoire du ciné fantastique, mais selon mon coeur ça vaut 1 ou 2, film muet ou pas.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Jeu 27 Mar 2014, 19:43

Je confirme, Metropolis a beau être un mythe, si tu commences juste en muet, vaut mieux regarder du Chaplin, Keaton ou même du Méliès. Si tu veux quand même te frotter aux expressionnistes allemand, essaie alors "Le Cabinet du docteur Caligari", c'est moins long que le Lang. Evite Griffith aussi pour le moment, commence par des trucs légers, quoi. :mrgreen:
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Double vie de Véronique (La) - 7/10

Messagepar osorojo » Jeu 27 Mar 2014, 21:12

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LA DOUBLE VIE DE VÉRONIQUE

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Krzysztof Kieślowski (1991) | 7/10
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Il faut être en forme et bien luné pour apprécier à sa juste valeur cette double vie de véronique. Marqué par des ambiances visuelles très lumineuses où la couleur marque les âmes qui s'en empreigne, une bande son envoûtante qui alterne le cristal de l'opéra et les envolées au clavier, le film de Krzysztof Kieślowski a quelque chose d'hypnotique. Il le doit en grande partie à la prodigieuse actrice qui incarne avec fougue cette mystérieuse Véronique dont le titre nous promet une double présence.

Promesse tenue puisque Irène Jacob y est merveilleuse, par deux fois, alternant entre insouciance et réserve pour donner vie aux deux jeunes femmes dont elle tente d'illustrer le lien mystérieux qu'elle partage. Sa prestation porte littéralement le film et lui confère un intérêt immédiat. Et quand la caméra agile de Kieślowski se charge de capter la moindre des ses mimiques, l'essence de ses émotions, alors on ne peut que tomber sous le charme de la belle qui nous dissèque le regard de ses yeux de biche.

Le côté troublant de La double vie de véronique, c'est qu'il semble s'imposer comme par l'hypnose. J'entends par là que, même si l'on n'est pas forcément convaincu par le film dans son intégralité -je le trouve en effet un peu chaotique et trop maniéré- on ressort tout de même de la séance avec beaucoup de respect pour cette proposition atypique et sincère de Krzysztof Kieślowski. Sa volonté d'illustrer ces sentiments que l'on connaît parfois, ces petites évidences qui nous donnent l'impression de nous observer en train d'agir, ces moments d'absence que l'on ne peut s'expliquer, semble on ne peut plus sincère.

J''ai tout de même trouvé le temps un peu long par moment. Et malgré le côté fascinant du propos de La double vie de Véronique, il ne m'a pas complètement convaincu. La faute certainement au côté trop lancinant de séquences qui font parler les corps et les attitudes un peu trop longuement. Mais le vrai bémol concerne le déséquilibre évident qui existe à l'écran lorsqu'un second rôle vient donner le change à Irène jacob. Aucun n'arrive à se hisser à son niveau d'implication, et le côté gauche de ses prétendants masculins (à la fois dans la gestuelle, mais également dans le côté très théâtral de leurs réparties) m'a complètement sorti du film à de multiples reprises.

Une jolie découverte donc, mais en demie teinte toutefois. J'en sors amoureux de la jolie Irène, mais pas pleinement convaincu par Krzysztof Kieślowski qui m'apparaît comme un homme doté d'une belle sensibilité artistique mais que j'aurais aimé cerner davantage.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 27 Mar 2014, 21:55

Grande erreur que d'avoir essayé de le cerner davantage, car justement c'est selon moi le thème principal du film que de ne pouvoir complètement le faire et qu'il faudrait dans l'idéal se défaire partiellement de cette idée ^^ (j'ai regardé les bonus du BR US, et apparemment il avait une bonne dizaine de versions plus explicatives ou plus abstraites, et a choisi une sorte d'entre-deux).

Mais jolie critique, et je suis d'accord avec certains de tes points négatifs (particulièrement le jeu théâtral de certains acteurs), que je n'ai pas réussi à développer dans la mienne, sûrement happé par les séquences avec Véronique et la direction artistique du film ... :chut:.
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Space truckers - 5/10

Messagepar osorojo » Sam 29 Mar 2014, 12:51

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SPACE TRUCKERS

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Stuart Gordon (1997) | 5/10
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Généreux et décomplexé, Space truckers porte la marque du cinéma bien barré de l'auteur des amusants re-animator. Stuart Gordon s'embarque avec cette histoire de transports spatiaux dans l'univers de la science fiction et nous propose une petite récréation divertissante dont l'intérêt principal sont les sales trognes qui s'y partagent l'affiche. Denis Hopper s'amuse et rythme les festivités avec une bonne humeur communicative, qu'il insuffle sans compter à son routier de l'espace qui n'a pas la langue dans sa poche. A ses côtés, Stephen Dorff, encore tout jeune, apporte l'intacte touche de passion que seule l'innocence d'un homme avide de découverte possède. Puis viennent la touche de charme joliment apposé par la trop rare Debi Mazar et la sale trogne du truculent Bénédict (Charles Gans pour les profanes !) en savant fou pour compléter un tableau burlesque fait d'humour et d'absurde.

Malheureusement, en dehors de cette belle folie des personnages, il n'y a pas grand chose à sauver de Space Truckers. Rapidement, l'ennui s'invite à la boom spatiale, Stuart Gordon peinant à transposer dans le réel des ambitions peut être un peu trop optimistes. Mais il manque surtout à Space Trucker une intrigue plus solide pour nous embarquer totalement dans l'espace. Il est en effet difficile de se passionner pour une histoire reposant sur un coup d'état politique quand elle n'existe que pendant 5 minutes entre les pitreries des personnages censés la développer.

En bref, Space Truckers ne vaut que pour les complétistes qui pourront se contenter de voir évoluer à l'écran des acteurs dont on aime les sales tronches. Ceux qui apprécie l'humour barré du généreux Stuart Gordon y trouveront aussi peut être leur compte, même si on est loin, tout de même, de la folie visuelle et de la créativité d'un Re-animator !
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Pathfinder » Sam 29 Mar 2014, 15:52

Prochaine étape, les aventures de Buckaroo Banzai!
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Sam 29 Mar 2014, 15:55

Ça peut s'envisager :mrgreen:
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Balle perdue (Une) - 7,5/10

Messagepar osorojo » Sam 29 Mar 2014, 20:06

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Voir le film en cliquant sur l'affiche


UNE BALLE PERDUE
(The aimless bullet / Obaltan)


• CHALLENGE BOM MARS 2K14 •


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Yu Hyun-mok (1961) | 7.5/10
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Obaltan est souvent cité dans les diverses listes de films considérés comme importants dans le cinéma coréen. Outre ses indéniables qualités en tant qu'oeuvre cinématographique, il faut dire que sa triste réputation le précède. Sorti après la chute du premier président de la Corée du Sud et jugé beaucoup trop pessimiste dans son réalisme par le gouvernement alors en place, le film fut censuré et sa distribution forcément mise à mal. Ce qui explique qu'aujourd'hui, seule une copie peu flatteuse du film subsiste. Si elle ne rend pas hommage au très joli coup d'oeil de Yu Hyun-mok, elle permet toutefois de s'imprégner avec violence de son acide propos.

Une balle perdue s'intéresse à une famille pauvre de la Corée du Sud dont les différents membres se battent avec les armes à leur disposition pour survivre. Mais quand la constance des efforts ne parvient pas à remplir les assiettes, certains commencent à envisager des décisions radicales pour y remédier. Il y a véritablement un sentiment de malaise qui émane du film de Yu Hyun-mok. Terriblement désespéré, le cinéaste n'épargne jamais son spectateur et quand il lui laisse entrevoir un soupçon de lumière, c'est pour l'obscurcir presque immédiatement. Pas même l'amour, surtout pas lui, ne pourra apporter un réconfort, ne serait-ce que temporaire, aux personnages qui se battent pour trouver leur place dans une société désincarnée qui privilégie le culte de l'apparence aux vraies valeurs.

Yu Hyun-mok décrit d'ailleurs avec virulence cette société dans laquelle il vit et qui lui semble s'égarer. Quand un chef de famille, malgré son assiduité et son implication dans son travail, ne peut acheter une paire de sandale à sa fille ou soigner une dent qui le malmène, l'équation semble déséquilibrée. Le cinéaste va même jusqu'à assassiner son propre métier, lors d'une séquence amère où un vétéran de guerre, que l'on comprend laissé pour compte par une société qui n'estime ne plus rien lui devoir alors que ce dernier lui a prêté sa propre vie, se voit proposer un rôle dans un film uniquement parce que son corps reste marqué par ses blessures. "Vous n'avez pas besoin de moi, juste des cicatrices que je porte sur mon corps. Je ne me suis pas fait tirer dessus pour vous divertir". Le dialogue est clair, sans concession, peu flatteur.

L'habilité de Yu Hyun-mok dans Une balle perdue, c'est de laisser monter son film en pression pour n'en faire éclater les composantes qu'après une bonne heure et quart de bobine, lorsque l'un des personnages, acculé par le désespoir, tourne le dos à ses principes pour mettre à manger sur la table familiale. A ce moment, Une balle perdue vole en éclat et achève sans état d'âme ses deux protagonistes lors d'une dernière partie désenchantée qui ne fait pas de cadeaux. Yu Hyun-mok conclut son propos en filmant l'errance morbide de l'homme qui nous semblait le plus solide, ou tout au moins, le plus en phase avec ses agissements.

Si l'on peut reprocher à Une balle perdue son côté très dramatique et le convenu de certaines de ses trames secondaires (l'histoire d'amour entre le blessé de guerre et son infirmière, l'ancien soldat blessé qui se refuse à sa promise parce qu'il se sent diminué etc), il n'en reste pas moins un vrai tour de force dans sa façon de croquer ses personnages (belle direction d'acteur, les deux protagonistes sont particulièrement convaincants) et de les construire avec parcimonie jusqu'à leur point de rupture. Un film osé et maîtrisé qui confirme que le cinéma coréen est riche et encore inexploré, si l'on en croit le côté confidentiel de ce film pourtant adulé dans son pays.
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Servante (La) - 7,5/10

Messagepar osorojo » Dim 30 Mar 2014, 19:10

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LA SERVANTE

• CHALLENGE BOM MARS 2K14 •


++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Kim Ki-Young (1960) | 7.5/10
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Restauré il y a peu, c'est dans de belles conditions que l'on peut découvrir ce solide film de Kim Ki-Young qui semble avoir été source d'inspiration pour bon nombre de cinéastes coréens contemporains. Et s'il n'est pas dénué de petits défauts -sa narration étant un peu maladroite par moment et sa fin remet un peu tristement en question le film dans son intégralité-, il est aisé de comprendre l'influence qu'a pu avoir La servante ne serait-ce que pour sa réalisation inspirée qui, aujourd'hui encore, est loin d'avoir été éthérée par le temps.

C'est d'un coup d'oeil résolument moderne que Kim Ki-Young monte sa virulente critique sociale. Ses noirs et blancs sont somptueux et sa science du montage impressionne autant qu'elle permet au spectateur de rester complètement scotché à l'image du début à la fin de la séance. La servante ne souffre d'aucun temps mort, et même si sa narration peut parfois sembler cavalière (dans sa gestion de la temporalité notamment, quand on apprend que la servante est enceinte de deux mois alors que l'acte coupable -un peu précipité aussi de mon pointe vue- semble avoir eu lieu la veille), il est assez remarquable de voir avec quelle aisance Kim Ki-Young utilise à l'extrême le seul lieu qu'il film pour y dérouler son propos. En technicien très solide, il parvient à trouver les angles de vue qui vont servir au mieux ses intentions pour qu'en l'espace d'un seul plan, on puisse saisir une scène complète (l'accident de la servante dans les escalier par exemple où il parvient, en un plan, à cerner quasiment toute la famille).

Cette inspiration dans la réalisation est au service d'un propos on ne peut plus amer. Kim Ki-Young dissèque avec son film la notion de classe sociale dans la société coréenne et surtout les traditions qui les font vivre. Impossible pour cette cellule familiale sur le point d'imploser de prendre une décision sereine lorsque le mal est fait. Ce déshonneur directement dicté par l'héritage de leur culture va conditionner cette lente agonie que père et mère vont infliger inconsciemment à ce qu'ils ont de plus cher, leurs enfants. Kim Ki-Young enfonce d'ailleurs le clou lors d'une séquence très crue à base de mort au rat et de brisage de nuque dans des escaliers qui fait froid dans le dos et continue d'insister, si besoin était, sur la bêtise que peut inspirer cette si importante crédibilité sociale qu'il est bon d'avoir aux yeux de ses voisins.

Violent dans son propos mais aussi dans ses images, qui n'hésitent pas à briser certains tabous que l'on voit, encore aujourd'hui, rarement à l'écran, la servante est un film dense qui ne souffre d'aucune demi-mesure. D'ailleurs, à l'amusant versus qu'on pourrait en faire avec le remake qu'en fit Im Sang-soo en 2010, le film de Kim Ki-Young l'emporte en terme de violence psychologique. Il semblerait qu'en 2010, on ne touche pas aux enfants. C'est assez amusant, parce que généralement les langues se plaisent à dire que la violence est beaucoup plus rude dans les films actuels. La servante prouve que déjà en 1961, elle existait déjà, et de façon bien cruelle.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 31 Mar 2014, 16:50

Avant de me lancer dans les anciens, je vais d'abord découvrir les récents, mais ça fait plaisir de savoir que le ciné coréen de qualité ne se résume pas à ces 15 dernières années :wink:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Lun 31 Mar 2014, 16:52

Bah le problème du ciné coréen naphta c'est que c'est rare, la faute à une conservation des films carrément nulle avant que des mecs comme Bong Joon-ho ne tirent la sonnette d'alarme dans les années 90.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 31 Mar 2014, 16:57

Ah bon ? Je ne savais pas que la situation était si terrible. Tu as des chiffres/statistiques sur les films réputés qui ont été perdus ?
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