Plus réussi que les épisodes 2 et 3, cet Age de l'extinction possède d'étranges similarités avec le Prometheus de Ridley Scott: une intro se déroulant à l'aube de l'humanité avec l'arrivée sur Terre de vaisseaux spatiaux, l'intérieur du vaisseau de Lockdown qui ressemble à celui du derelict d'Alien/Prometheus, l'apparition d'une espèce de facehugger, l'évocation des créateurs des robots ou la toute fin où Optimus
. Mais la comparaison s'arrête là, car malgré les déclarations de Michael Bay, ce nouvel opus ne constitue pas la révolution annoncée et reprend les codes des films précédents: poursuites en voitures, combats entre robots, grosse bataille finale en zone urbaine, antagonisme Optimus/Megatron... Le fait que l'intrigue s'appuie sur des éléments troisième au lieu d'être un reboot s'avère appréciable puisque prolongeant la continuité de cette saga. L'humour golmon des deux précédents épisodes a été mis en veilleuse. D'ailleurs, le sidekick initial (pas énervant) disparaît de l'intrigue au terme du premier tiers du métrage, remplacé ensuite par un Stanley Tucci lors de passages qui font mouche, notamment sa relation avec sa partenaire chinoise ou lors de la scène de l'ascenseur. On a quand même droit à quelques séquence bas du front, comme le passage au labo où Bumblebee pète un câble, la conversation téléphonique avec le scientifique ou l'intervention du mini transformer, mais elles se font heureusement rares.
La réalisation de Michael Bay, je la trouve beaucoup plus lisible lors des scènes d'action depuis l'épisode 3. Il signe quelques scènes bien réussies, comme la première poursuite en voiture pour échapper aux agents de la CIA, celle où les héros s'échappent du laboratoire poursuivis par les Decepticons, la scène sur les filins en suspension au-dessus de Chicago (peut-être pas assez vertigineuse), le premier face-à-face des agents de la CIA contrôler un transformer... Les êtres humains sont bien intégrés dans l'action et leurs interactions avec les robots sont mieux gérés que dans les précédents opus. La bataille finale reste toujours un peu bordélique: à certains moments, on devine plus qu'on ne comprend qui tire sur qui mais ce final est ponctué de passage qui en mettent plein la vue, comme celui où les véhicules sont attirés puis repoussés par le vaisseau comme un aimant, le mano a mano (ou robot a robot) entre Optimus et Lockdown, la poursuite sur les toits entre Wahlberg et Titus Welliver, l'apparition des Dinobots (idée ridicule sur le papier mais qui fonctionne bien à l'écran) et le combat Optimus contre un Dinobot trois fois plus grand que lui . Cette fin traîne malgré tout en longueur, ce qui atténue l'impression positive laissée par le film: il y avait possibilité de couper les péripéties pour renforcer l'impact du film.
Bay signe quelques plans iconiques, notamment celui où les 3 héros courent avec un mur de feu derrière eux, le parachutage d'un des Autobots, ou un nombre conséquent de contre-plongées qui mettent bien en valeur les personnages. La cité hongkongaise où se déroule l'action est également bien mise en valeur. Le cinéaste en fait parfois un peu trop, avec l'utilisation de ralentis tellement too much que ça en devient risible (je n'ai pas pu m'empêcher esquisser un sourire à ces moments-là): par exemple, lorsque Bumbelbee rattrape les trois héros en plein vol, le plan sur le trio à l'arrivée de la police plan ou celui dans la voiture à la fin.
Côté personnages, ça fait plaisir de retrouver Marky Mark, un acteur au fort capital sympathie. Par contre, son personnage d'inventeur, lorsqu'on le voir en action on dirait plutôt un ex-commando vu la facilité avec laquelle il manie les armes et s'avère à l'aise lors des fusillades. Ses facultés d'inventeur ne sont jamais utilisées à l'exception de la réparation du drone. L'écriture de son personnage est donc moyennement convaincante mais ça passe mille fois mieux qu'un Shia Laboeuf crispant. Bay s'est fait plaisir (et nous avec!) en filmant Nicola Peltz en short moulant lors de nombreux plan qui dévoilent ses jolies gambettes, mais ce personnage d'abord présenté comme le plus adulte du duo Wahlberg-Pelz passe la plupart du temps relégué au rôle de demoiselle en détresse. Le dernier membre du trio, le personnage et l'acteur ne sont ni transcendants, ni honteux, il existe sans éclat particulier. La relation entre les trois n'est pas sans rappeler celle d'Armageddon. Kelsey Grammer et Titus Welliver font deux bad guys convaincants. Le nouveau venu Lockdown constitue un méchant charismatique. Les autres robots sont relégués à des stéréotypes et sont peu développés à l'exception d'Optimus Prime. A noter la participation vocale de John Goodman, troisième acteur des frères Coen à faire son apparition dans l'univers les Transformers, qui prête sa voix caractéristiques à Hound.
Au final, j'ai passé un bon moment, avec ce film divertissant et spectaculaire à la durée record de 2h45, moi qui ne suis généralement pas adepte du style de son réalisateur.