[pabelbaba] Mes critiques en 2014

[puta madre]

Bien sympa, cette Poignée de salopards, que j'avais eu la chance de découvrir il y a quelques années au Cinéma de quartier de J-P Dionnet.

[Alegas]

Challenge Découverte été 2014

Y tu Mama Tambien d'Alfonso Cuaron - 2001

Je me suis lancé dans ce film sans en savoir davantage qu'il s'agissait d'un road-movie par le réalisateur des Fils de l'Homme.

Forcément, le début m'a un peu cueilli à froid. Du sexe pataud avec des ados à peine pubère, c'est pas banal. Mais pas de quoi m'effrayer non plus. D'autant que cette petite chronique de quasi adultes devant faire face à de grandes vacances à la maison est assez sympathique. Les persos dégageant un naturel plaisant et leurs petites histoires permettent de nous montrer une partie de leur personnalité avant le grand départ.

Puis intervient le voyage à proprement dit, et toujours rien de transcendant à se mettre sous la dent. Cuaron multiplie les plans larges sur les jolis paysages mexicains, s'attarde souvent sur des détails en allongeant ses séquences, les protagonistes ne changent pas malgré des discussions plutôt crues, enfin rien ne vient. Jusqu'au moment où enfin tout pète. Malheureusement, ce qui aurait dû être un beau moment humain se trouve gâché par une voix-off supportable jusque-là, mais qui casse tout effet dramatique au moment où se révèlent les jalousies, en nous racontant des platitudes de clichés merdiques sur les douleurs que les héros ont pu subir dans leur jeunesse. Quelle connerie! Quel gâchis! Et dire que maintenant Cuaron vient dire que tout doit passer par l'image et pas par le son... La bonne blague, il aurait dû appliquer ces préceptes à ses précédents films.

Passablement échaudé par ce procédé à la con, je sentais alors venir les poncifs du film d'auteur qui part en couille, genre mort prématurée, rapprochements pas nets etc... Heureusement il y a la parenthèse de la plage, mais impossible de s'en empêcher, les travers scénaristiques des films d'auteurs en mousse rappliquent bien rapidement et c'est le drame. Cuaron termine son film à l'inverse de ce qu'il avait commencé, fini la fraîcheur et bonjour les relents rances de l'auteurisme foireux. Sans doute pour nous faire comprendre que l'entrée dans l'âge adulte spafacil, mais de façon tellement cliché et moisie qu'il n'y a pas grand chose à en retenir.

4/10

[Alegas]

Challenge Découverte été 2014

Fish Story de Yoshihiro Nakamura - 2009

A nouveau, j'ai lancé le film sans savoir de quoi il retournait si ce n'est qu'il avait déjà plié la tête de certains ici.

Le concept est assez déroutant puisque le film démarre dans une ambiance pré-apocalyptique ne ne laissant absolument pas entrevoir ce qui va arriver par la suite! Le réalisateur nous sert une multitude de flashbacks n'ayant à première vue pas de liens entre eux, si ce n'est parfois la chanson titre du film. L'idée de perdre le spectateur avec ce procédé n'est pas mauvaise en soit, elle crée une attente stimulante, mais encore faut-il que les séquences en question aient un intérêt et captivent l'auditoire. Grâce à leur incongruité typiquement nippone, elles y arrivent sans mal, notamment les scènes des cassettes audio, du concert et du bateau.

Malheureusement, leur rythme laisse souvent à désirer avec beaucoup de palabre pas vraiment fascinante et faisant traîner des situations qui n'en avaient pas besoin. D'ailleurs, à ce titre la palme revient à la séquence nous montrant la genèse de la chanson et jetant un éclairage sur le groupe l'ayant écrite. Contrairement aux autres, elle est particulièrement longue et sérieuse. Exit les éléments loufoques, on ne déconne plus. L'effet immédiat de ce léger changement de ton est de provoquer un ennui poli. De surcroît, devant cet enfilage de banalités sur les déboires d'un groupe de musique face à sa maison de disque (échec, producteur ayant des vues artistiques différentes, volonté d'extraire un des éléments du groupe), difficile de se passionner plus que ça pour l'intrigue.

Je trouve ça dommage car contrairement à une bonne partie de la production nippone du genre, on trouve ici des acteurs tout à fait à la hauteur et ne laissant pas cet arrière goût d'amateurisme pourtant si fréquent. Et aussi parce que l'explication finale imbrique parfaitement bien toutes les séquences sans donner l'impression d'avoir à faire à un scénario de petit malin et reste dans le ton légèrement absurde du métrage.

Semi déception donc.

6,5/10

[Mark Chopper]

En fait, sorti du polar français 80's et du ciné HK, tu es plus que difficile. Je passe pour un bisounours à côté de toi

J'hésite à te conseiller encore deux ou trois films japonais récents pour me faire une idée sur ton cas... Matsumoto, ça pourrait peut-être marcher sur toi.

[pabelbaba]

Boss Matsumoto?!!

Sinon c'est vrai que je suis plus exigeant avec certains genres.

[osorojo]

I R R E C U P E R A B L E . Pfiou, se faire chier devant FIsh Story, le feel good movie par excellence !

[Dunandan]

En fait, c'est le même genre de "défaut" qu'on pourrait attribuer à Cloud Atlas (je parle en théorie). Je trouve au contraire que chaque séquence a sa place dans l'ensemble ... Et ce n'est pas juste un film délirant/loufoque, dommage que tu n'aies pas accroché à ces petites ruptures de ton vers ces séquences plus intimistes (je suis sûr que les comédies HK te manquent énormément vu ce genre de critiques )

[pabelbaba]

Aucune séquence n'est inutile, c'est clair. Mébon, aucune ne m'a non plus transporté complètement ailleurs.

Du coup je ne sais pas sur quoi enquiller... Ptet un Truffaut pour être sûr...???

[Mark Chopper]

Symbol de Hitoshi Matsumoto, avec son humour WTF ça pourrait passer (ou casser : j'hésite). Je n'ai pas de ticket par contre...

T'en penses quoi, Dun' ?

[pabelbaba]

C'est sorti en France dans le coffret louche, non?

[osorojo]

Tu vas t'ennuyer devant Symbol, amha.

[Mark Chopper]

Je ne sais plus quoi faire pour lui

Blue Spring non plus, ça ne passera pas. The Crazy Family de Sogo Ishii peut-être (tiens Oso, note ce titre dans un coin, ça te plaira).

[Dunandan]

C'est sûr que ça ne passerait pas du Matsumoto ? Pour moi, il est un peu l'équivalent de S. Chow au Japon (et inversement). Sauf qu'à l'inverse de ce dernier, le rythme de ses films est beaucoup moins soutenu, ce qui pour le coeur d'un vieux papi, risque d'être fatal ^^.

[Dunandan]

La Peau Douce de François Truffaut - 1964

Avant de trouver le financement pour lancer Fahrenheit 451, Truffaut tourne ce film qu'il a écrit lui-même en 3 semaines en s'inspirant très fortement de deux faits divers de l'époque. Objectivement, c'est un petit peu plus rapide que Besson, subjectivement, c'est sans doute aussi mauvais.

Pourtant l'histoire est simple, celle d'un intellectuel parisien, marié avec un enfant, qui va tromper sa femme avec une bien jolie jeunette. Mais le traitement fait un peu tâche tellement tout y est convenu. A l'époque c'était peut-être nouveau de parler d'un tel sujet, mais aujourd'hui c'est gentiment ringard. D'autant plus que la psychologie de chacun des personnages n'est que très survolée et les situations, hormis le pataquès de Reims, d'un convenu et d'une tristesse à peine croyable. Rien à voir avec la subtilité et la profondeur de La Chamade d'Alain Cavalier par exemple, qui sera tourné quatre ans plus tard. Sans parler de ce final bien ridicule, qui m'a bien achevé, surtout après celui de Y tu Mama Tambien, quelques jours plus tôt...

Pourtant les acteurs sont dans le ton, Jean Desailly amoureux, direct, quoiqu'un peu pataud et Françoise Dorléac belle et changeante. Rien à voir donc avec les délires Léaudiens. Mais à l'image de la platitude du scénario, ils n'ont pas vraiment de quoi se mettre en valeur. Dans ce marasme un peu chiant, la brève apparition de Daniel Ceccaldi, malgré une ressemblance incroyable avec Bernard Menez, est salutaire et apporte un peu de vie à ce film qui en manque cruellement.

Résultat, un scénario sans relief et une fin WTF censée apporter une pointe de sensationnalisme pour réveiller le spectateur en état de somnolence avancé, on est bien devant un film d'auteur français dans toute sa splendeur.

3/10

[Mark Chopper]

Mais pourquoi t'infliger ça ?